Euphorbia hirta (Pharmacopées en Guyane)
Synonymies
- Chamaesyce hirta (L.) Millsp. ;
- Euphorbia globulifera Kunth.
Noms vernaculaires
- Créole : madlomé [madlonmen, malnonmen], petite madlomé.
- Wayãpi : —
- Palikur : duhuduk aβey.
- Aluku : gaan filili.
Écologie, morphologie
Herbe rudérale commune, pantropicale [1].
Collections de référence
Fournet 128 ; Kodjoed 9 ; Moretti 1371 ; Prévost 3654.
Emplois
Cette espèce, ainsi que les espèces voisines, sont pour ainsi dire un classique de la pharmacopée créole — comme de toutes les pharmacopées tropicales — fréquemment signalées dans la littérature (RICHARD, 1937 ; LEMÉE, IV, 1956 ; BOUGEROL, 1978, etc.). Actuellement, elle est utilisée en cataplasme en application locale comme antiinflammatoire ou en cas d’envenimations consécutives à des piqûres d’insecte ou à des morsures de serpent.
Cet usage alexitère est déjà signalé aux Antilles par le père LABAT en 1742.
La tisane est prise comme cholalogue, fébrifuge et contre les affections intestinales [2].
Enfin, en bain de bouche, elle est utilisée pour calmer les maux de dent.
Étymologie
Créole : madlomé est une altération de « mal nommée ». PETITJEAN-ROGET (1980), dans son étude sur la société d’habitation à la Martinique pendant la période 1635-1685, nous apprend l’origine de ce nom. En effet, dans un manuscrit de la fin du XVIIe siècle, écrit par un moine missionnaire qui avait à cœur de recueillir et traduire, non sans quelque scrupule, les noms et usages amérindiens, l’auteur a retrouvé les noms de poil de chat et herbe poil de con pour désigner cette espèce.
Chimie et pharmacologie
GUPTA et GARG (1966) ont trouvé du taxérol, de la friedeline, du β-sistérol et de l’acide ellagique. BLANC et al. (1972) ont mis en évidence les acides chlorogénique et caféique, du kaempférol, du quercétol et de la quercitrine. Les flavonoïdes des divers Chamaesyce (= Euphorbia) sont pour la plupart, du type flavonol (RIZK et al., 1977).
Cette plante présente une action antispasmodique dont le principe actif responsable a été identifié par EL NAGGER et BEAL (1978) à l’acide shickimique.
Enfin, elle est très réputée en Afrique pour soigner la dysenterie amibienne et comme galactogogue. Cette propriété a été confirmée et un extrait a été commercialisé au Sénégal comme antiamibien (NDIR et POUSSET, 1981 ; POUSSET, 1989).
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- ↑ Cette petite plante aux feuilles couleur de lie de vin, ainsi que les espèces suivantes, sont caractéristiques des terrains argileux régulièrement désherbés, telles les allées ou les places de village.
- ↑ Chez les Aluku, on note un usage proche pour soigner les douleurs abdominales et la dysenterie amibienne (FLEURY, 1991).