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Azadirakht (Ibn al-Baytar)

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Irbiân
Ibn al-Bayṭār, Traité des simples
Asâroun


60Azadirakht, Melia azéderach.

Nom accepté : Melia azedarach

[54]

Ce mot veut dire, en persan, arbre libre j-=s~Jtj^»-. — IBN SEMDJOUN. C’est un des poisons les plus actifs. Toutefois, on l’emploie en médecine contre les maladies aussi bien que les autres poisons. — AHMED IBN ABI KHALED. L’azadirakht est un arbre de haute futaie et de grande taille. Son fruit ressemble à l’azerole comme couleur et comme forme ; il est en grappes lâches. La fleur est blanche comme celle de l’azerolier. — MASSERDJOUIH. Son fruit, qui ressemble au nebek, est un poison quand il est ingéré. — RAZES. Le fruit est mauvais â l’estomac et nauséeux. Parfois il tue. — AHMED IBN ABI KHALED. L’usage de son fruit entraîne des nausées, des vomissements, de la dyspnée, des obscurcissements de la vue, du vertige à la tête. On y remédie par le traitement de l’euphorbe ou de l’anacarde. — MASSERDJOUIH. Les femmes emploient la feuille pour allonger leurs cheveux. Si l’on triture les extrémités des rameaux encore tendres et qu’on administre le suc avec du miel ou du vin cuit, il est salutaire contre les poisons, la sciatique et le relâchement des testicules, il excite l’écoulement de l’urine et des règles, et résout le sang caillé dans la vessie. — IBN MASSAH. La fleur est chaude au second degré et sèche au premier. Elle convient aux vieillards et aux tempéraments froids, elle résout, par le flairer, les obstructions du cerveau. La décoction de l’écorce avec le myrobolan noir et le fumeterre est utile contre les fièvres pituitaires, la bile et l’atrabile. On en fait usage en automne et au printemps seulement. — ANONYME. L’azadirakht débarrasse la tête de ses humeurs. Il déterge les ulcères humides et étalés. Il fait pousser des cheveux par le procédé suivant : on extrait le suc de l’extrémité de ses feuilles et de son fruit, on le triture avec un peu de litharge, on ajoute un peu d’huile de rose de manière à donner à la masse de la consistance, et on en frictionne la tête pendant plusieurs jours. On frictionne chaque jour sans rien enlever. On entre ainsi au bain après trois jours et, en sortant, on applique le médicament de nouveau sur la tête, et on la couvre avec quelque chose de léger jusqu’à guérison. C’est un remède pour fortifier les cheveux, les allonger et les garantir contre les causes d’altération. On les lave avec le suc retiré des rameaux et des feuilles contuses. On en fait aussi des frictions et des applications avec la feuille seulement. Quand on n’en a pas à sa disposition, on la remplace par celle du chanvre.

Ce mot doit s’écrire, régulièrement azâd-dirakht o«.ù.jai|j|, conformément à l’étymologie persane. En effet, le mot azâd en persan veut dire libre, et le mot dirakht, arbre. Le Ma-la-iessâ explique ce mot parj.aAJi ^jlXc. Le cheikh Dawoud dit qu’on l’appelle aussi tahek ṭāḥek. Kazouini et le Ma-la-iessâ disent ce nom particulier au Tabarestan. On l’appelle en Egypte zelzelakht zelzelaḫt et en Syrie djeroûd ǧerūd. L’azaddirakht est un des végétaux où l’on a voulu voir le persea des anciens. (Voyez le n° 2005.)