Coula edulis (Fruitiers du Cameroun)

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Lophira lanceolata
Fruitiers Forestiers Comestibles du Cameroun
Ximenia americana
fruits (O. Eyog Matig)


Coula edulis Baillon

Adansonia, ser. 1, 3 : 64 (1863)

Synonymes

  • Coula cabrae de Wild
  • Coula edulis var. cabrae (De Wild & Th. Dur.) Léonard.
  • Coula utilis S. Moore

Noms communs

  • Noyer d’Afrique, noisette (amande)

Noms locaux

  • Bakoko : koumoun
  • Bakundu : bokoumia
  • Bakwéri : wokomea
  • Bassa : omôl
  • Batanga : bokpuda
  • Boulou : ewomé
  • Douala : voula
  • Ewondo : ewomé
  • Fang : ngom
  • Ibo : oudi
  • Mvaé : ewomé
  • Pygmée Bagielli : ngouma
  • Pygmée Baka : mengom

Origine, distribution géographique et écologie

Espèce d’Afrique tropicale de la Sierra Leone à la République Démocratique du Congo. On la trouve au Cameroun en forêt sempervirente jusqu’à la boucle du Dja et localement vers le cours inférieur de ce fleuve. C’est une essence d’ombre.

Description

  • Arbre atteignant 30 m de hauteur et 80 cm de diamètre ; cime hémisphérique profonde ; branches nombreuses souvent retombantes, feuillage dense ; fût souvent tortueux et court ; base légèrement empattée ; écorce grise, fendillée, s’exfoliant en plaques épaisses souvent rectangulaires, tranche fibreuse, cassante, brun-jaune, exsudant de très fines gouttelettes blanches surtout chez les jeunes arbres.
  • Feuilles simples, alternes, persistantes ; limbe glabre, vert brillant dessus et roux dessous, oblong à elliptique, jusqu’à 25 x 10 cm, base parfois arrondie, sommet acuminé ; jeunes feuilles couvertes de poils roux.
  • Inflorescences en grappes axillaires multiflores, atteignant 7 cm de longueur.
  • Fleurs hermaphrodites, pentamères ; blanc-jaunâtre ; sépales soudés en cupule ; pétales libres ; étamines nombreuses, 4 fois plus nombreuses que les pétales, répartis en 4 cercles ; ovaire à 4 loges uniovulées.
  • Fruits : drupes globuleuses ou ellipsoïdes atteignant 3 x 3 cm ; noyau ligneux, dur et rugueux.
  • Graine unique, blanche, albuminée.

Floraison de janvier à juillet. Fruits mûrs dès juillet.

Variabilité et conservation de la ressource

Habituellement, les fruits sont ramassés au sol. Cependant, il arrive que l’arbre soit abattu en vue de faciliter la récolte. Par ailleurs, la régénération naturelle semble poser quelques problèmes qui ne sont pas encore clairement identifiés. La variabilité au sein de cette espèce n’est pas encore connue.

Agronomie

C’est une espèce grégaire présente en forêt dense sempervirente et en forêt semi-décidue. Elle ne nécessite pas un sol spécial pour sa croissance.

Les fleurs sont hermaphrodites. La graine est oléagineuse et les amandes renferment 22-30 % d’huile. En milieu naturel, la germination serait favorisée par le passage de la graine dans l’appareil digestif de gros mammifères tel que l’éléphant, gros consommateur du fruit entier. La germination est extrêmement lente et très échelonnée (3-24 mois). Le taux de germination est faible, de l’ordre de 0-20 %, parce que le noyau est très dur et épais. Des traitements à l’eau chaude et à l’acide n’apportent aucune amélioration ; bien au contraire, ils déclenchent une lyse de l’amande. Des essais de scarification mécanique mériteraient d’être entrepris afin de lever la dormance et améliorer le taux de germination. Les jeunes plants doivent être ombragés faute de quoi ils déperissent rapidement. La croissance est très lente.

Utilisations

Les parties de la plante utilisées sont les graines et les écorces. Ses fruits contiennent des graines très oléagineuses qui sont consommées fraîches, séchées ou cuites. Les amandes sont riches en acide oléique. Les tourteaux, riches en protéines, servent généralement à l’alimentation du bétail (Vivien et Faure, 1995). Son bois dur et naturellement résistant aux attaques de termites est utilisé en construction comme piquet dans l’armature des cases (Tchatat et Ndoye, 1999). Les fragments d’écorce, décoctés sont utilisés contre les rhumatismes et, appliqués en cataplasme, ils soulagent des douleurs.

Niveaux de production

Entre septembre 1997 et janvier 1998, 28 des 30 familles interrogées au Sud Cameroun ont récolté Coula edulis ; 3 ont commercialisé 5 % de la production pour un revenu de 15 000 F CFA (Walter, 2001). Le bois, recherché pour sa longévité et sa résistance aux termites, est utilisé comme matériau de construction. Le ramassage des fruits a lieu d’août à septembre. Les arbres ne produisent généralement qu’après un cycle de deux ans (phénomène d’alternance). En République Démocratique du Congo, Coula edulis, en raison de sa richesse en éléments nutritifs, se classe parmi les fruitiers du pays dotés d’un grand potentiel économique (Walter, 2001).

Mécanismes de fixation des prix

Dans les marchés camerounais, Coula edulis se vend en pièce ; une noisette coûte entre 10 et 50 F CFA. Les bas prix sont généralement enregistrés autour des zones de production et en période d’abondance. Plus on s’éloigne de la zone de production, plus les prix augmentent.