Eugène Rolland, Flore populaire. Introduction
Rolland Eugène, 1896-1914. Flore populaire ou histoire naturelle des plantes dans leurs rapports avec la linguistique et le folklore. Paris, Rolland. 11 tomes. Reprint Paris, Maisonneuve et Larose, 1967, 11 tomes en 6 vol.
La Flore Populaire d’Eugène Rolland est un recueil systématique des noms populaires donnés en France aux plantes, complété par des proverbes, devinettes, contes et superstitions qui les concernent. Onze tomes ont été publiés.
De par cette œuvre, Eugène Rolland a mené à bien ce que la Société de linguistique avait elle-même entrepris en 1868, et jamais réalisé. L'ambition de Rolland était très large, puisqu'il souhaitait couvrir toute l’Europe, le nord de l’Afrique et l’Asie occidentale. Mais ses sources étaient peu nombreuses et lacunaires même pour un pays comme l'Allemagne, et Rolland a restreint son domaine aux régions de langues gallo-romanes à partir du volume IV.
Eugène Rolland publia lui-même les sept premiers tomes de cette flore, mais sa mort le 24 juillet 1909 laissa son œuvre inachevée. C’est l’éditeur H. Gaidoz qui se chargea de la continuer, d’après son manuscrit et ses notes, et avec le concours de ses principaux correspondants. Il acheva l’impression du onzième volume en septembre 1914. Malgré sa volonté de terminer l’ouvrage par un douze et treizième tome et un index général, ceux-ci ne seront jamais publiés. Le Première Guerre mondiale et la vieillesse de Gaidoz ont eu raison de ses efforts.
Rolland a suivi l'ordre des familles d'Augustin-Pyramus de Candolle dans sa Théorie de la botanique (1819, pp. 243-250). Le XIe tome se conclut sur les Conifères. Cela explique l'absence des Monocotylédones. Il manque ainsi des familles aussi importantes que les Gramineae, Liliaceae, Amaryllidaceae, Orchidaceae. J'ignore s'il existe quelque part des archives correspondant aux tomes non publiés.
L'intérêt de la Flore populaire tient au fait que tous les noms sont accompagnés de la référence bibliographique d'où ils sont tirés, ou de la mention de l'informateur. Rolland mentionne également le lieu, tel qu'il lui était connu (commune, département, région).
Au niveau des espèces, la nomenclature de Rolland est linnéenne. Mais il lui est arrivé de désigner ce que nous appelons aujourd'hui des cultivars ou des groupes de cultivars par des noms prélinnéens.
Malgré ses imperfections et son ancienneté, la Flore populaire reste le point de départ incontournable de toute étude sur les noms populaires du domaine gallo-roman (langue d'oïl, langue d'oc, franco-provençal). Comme tout utilisateur de cette flore, j'ai dû me résoudre à compiler un index, indispensable pour la consulter. Je m'en était tenu à un index des familles, mais l'aide de Marion Paluzzano, étudiante à l'INH (Angers), en stage d'ethnobotanique auprès de moi en 2005, a permis de descendre au niveau des genres et des espèces.
La tâche est loin d'être terminée. Il faudrait transformer toute la flore en base de données pour la rendre vraiment accessible. Il n'est en effet pas possible actuellement de partir d'un nom populaire pour arriver au nom scientifique. Une première étape pourrait être de compiler la liste des références bibliographiques utilisées par Rolland, la deuxième étant de compiler les noms.
Il restera ensuite à dépouiller les nombreuses sources publiées depuis la Flore populaire, et à appronfondir le dépouillement des sources anciennes. Cela ne sera possible que dans le cadre d'un travail collaboratif.
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