Agaricacées (Rolland, Flore populaire)

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Lichens
Eugène Rolland, Flore populaire, 1896-1914
Psalliota



[Tome VIII, 129]

AGARICINÉES


Les espèces de cette famille portent d'une manière générale les noms suivants:

  • agaricum, agaricus, fungus, fingzis, flungus, fulgus, boletus, bolidus, volilus, campio, 1. du m. â.
  • agaric, m., agarit, m., agari, m., anc. franç.
  • agari, m., provençal, dauphinois.
  • campignon, campagnan, clwmpeignon, champion, campaingnaul,
  • campaigneul, clwmpineul, cllampignel, cllampignau, anc. français.
  • champenoble, m., anc. franç., ScHELEH, Olla patella, p. ~2, cité par LITTRÉ.
  • campignon, campagnan, tclwnpignozzn, lchanpègnotl, champi non,
  • clwnpagnon, clzanpiyon, clwupton, chapignon, tsanpaynô,
  • chanpignô, cllanpignô, chanpogno, çanpignù, cùmpagnolo,
  • cùmpag nol, compag nouol, campùy rol, càmpa rol, càm paroou,
  • càmparô, ~àmparolo, f., en divers patois.
  • pignaclwm, m., jargon de Hazey près Xertigny (Vosges), r. p.
  • boulet, bolet; anc. provençal.
  • bolet, boulet, bolay, anc. franc;.
  • boleû, wallon, J. F.
  • lwléll, boulélt, languedocien.
  • lwulé, m., bou ré, m., Nice ; Provence, (~arc!, 1-1.-Loi re. (D'où boulédièy'ro, f. = terre à champignons).
  • boulay', m., franc-comtois, DAIITOrs.
  • bò, m., Plancher-1.-:\1. (H.-Saûne), PouLET.
  • bolet, m., Loire, GAAS.
  • brërà, m., brëlo, m., Saône-et-L.
  • potiron, m., paleron, m., peiron, m .. anc. fr., poilron, m.
  • potiron, poturon, potirin, paturon, pâturon, potiron, pouatron, poutirou, poutéréa, m., en divers patois de Bretagne franç., Nor-


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mandie, Orléanais, Poitou, Saintonge, Limousin, Berry, Oise, Meurthe.
  • scigt, cep, en Béarn, L. 13ATCAVE.
  • poutarèt, boutarèt, boutorèt, boutoréou, boutoroou, poutariô, poutarô, boutarô, boutùy'rouol, en div. pat. du Limousin, Languedoc, Auvergne, de la Marche.
  • goulorel, goudaréou, goudorèlo, f., bourodèl, m., en div. pat. de Dordogne, Corrèze.
  • palhron (avec th a ngl.), m., fribourgeois, SAv.
  • puètt', f., Ligny-Saint-Flochel (P.-de-C.), c. p. M. En. EoMONT.
  • f'unge. m., f'onge, m., anc. fr.
  • fuungé, m., soungé, m., Aveyr., VAYSS.
  • fouge, m., ll'i·Ç OJ.S , B ARLA.
  • anceron, m., franç, LABBE, 1661, p. 491.
  • citnlareÎL, m., Lanouaille (Dord.), r. p.
  • féra ~ f., léa, f., niçois, l3AHLA.
  • pain de crapault, m ., franç., DucHESNE, 15-H.
  • pain de crupâ, m., Calvados, Jon.
  • vosse au loup, f ., Morey (Côte-d'Or), c. p . l\1. Eo. EoMONT.
  • chapeau de curé, Centre, JAcB.
  • lclwpê d'macralc (= chapeau de sorcière), m., Vottem près Liège (Belg.). Wallonia, 1896, p. 91. Mais ce nom devait être déplacé ; il appartient à l'amanite fausse-oronge. - J. F.
  • jcan-gorin, m , H.-Bretagne, SÉBILLOT, Coutumes.
  • père-morin, m., île d"Yeu (Vendée), c. p. M. Eo. EDMONT.
  • dréschel, f., Luxemb. all., GANGJ...., p . 117.


Voir d 'autres noms du champignon (en général) dans Grr.LJÉRON et ErmONT, Atlas ling. de la Fr., fasc. 5, carte 227.

  • togo (= c hapeaux), sca!Jello -louseg uet (= escabeau de crapauds),
  • breton de Lannion et de Pleubia n, c. p. M. Y. J{ERLEAU.
  • k r~ bell-lousek (= chaperon de crapaud), b•·eton, c. p. feu L. F. SAuvr::. __:Cf. EnNAULT, ,'\'otes d'étym. brel., 269, 270. [E. E.)
  • l!onedou-loziek (= bonnets de crnpaud), breton de Saiute-Tréphime (C.-du-N.), r . p.
  • f'nngio, funcia, fons, dia!. ital. - fùnglle, f., Frioul. - {llnsch, bulai, romanche.


ToPONOMASTIQUE : Clwmpaniolict en 1449, Le C/wmpagnol, Le Champignol, Les Champions, loc. de la Drôme, BnuN-Dun.

  • La Route de l'Agaric, route près de Fontainebleau.


[131]

ÛNOMASTJQVE : Campion , Campionnet, Champion, Champagnon, Champagneul, Champigneul, Boularel (Auvergne), noms de famille.


« On appelle semence de champignon une chose qui ne se trouve point ou un secret qu'on ne veut pas dire. » Ducaliana, 4ï R, Il, 1ï:38.

« Le potiron naist en une nuict et se fanit aux premiers rayons du soleil. » Génie des mal fortunez, 1622, p. 4.

« Elles viennent en une nuit comme les champignons et fraises. » DnACHtn o'AMAHNY, Carabinage, 1616, p . :3.

« Ils sont venus en une nuict ainsi que champignons. » ALLAHD, lliOf>. - « D'une naissance improviste comme les champignons. » OESLAt;BJEns, Prologues sérieu.r, 1(}10, p. 4. - « Il est venu tout en une nuit comme les potirons. » ANGOU LE\'ENT, Apparition du tasleur, 161:!, p. t. - « Ces potyrons fils d 'une nuict = ces parvenus. » Gazelle sur la culbute des Coyons, 161ï, p. H . - « Ah ! petit avorton ! Potiron d'une nuict ! trop foible rejelton ! » xvne s., Cot:HVAL SoN:-ïET, Poés., éd. Blanch., III, 85. - « Plus n ou veaux venus que j eunes potirons. l> GUI LLA UME, Tableau des ambitieux, W22, p. 7.

« Il joua tant qu'il p erdit tout son bien, jusques à son carrosse et ses chevaux que le cocher et les laquais suivirent ; car il les joua aussi ; et ensuite, congédiant le reste de ses domestiques, il leur dit : Voîlà ce que mérite un homme comme moy, qui suis champignon retourné ; car tout s'en est allé en une nuit. » Les Maistres d'hostel aux Halles, etc., Nouvelles comiques. l6ï0, p. <i4.

« Comment cette idée t'est-elle venue ? - Comme un champignon sur un tas de fumier . » Guf:not:LT, Bande à Fiji, 1884.

« Champignon, champignon i\fontre-"moi ton compagnon . » Se dit quand on trouve un champignon, parce que les autres ne sont pas loin.

« Poutaréou, poutaréou Mounlré mi loun coumparéou = Champignon, champignon , montre-moi ton compère. » Naves (Corr.), r. p. - « On dit, quand on trouve un bouteriau (espèce de champignon, littéralement grand panier) : Bouteriau, boutareille, Fais m' trouver ta pareille, Batarielle ou bouteriau, Fais m'trouver ton parijan. » Centre, J At:H. - « Potiron , potironnet, Fais m'trouver ton parsounet. » Vendée, Rev. du traditionn, HJ07, p. 1-U .


[132]

« Pour trouver des champignons on récite la formule suivante : Potiron, potiron, Clhionëa, Badruelle à mon chapëa ! » Vendée, Rev. du traditionn., 1907, p. 141.

« Onnado de boutorels, onnado dé costagnos » Aveyr, DuvAL.

« Foury comme es champeignon. » xv• s., COQIJ IJ.LAIIT, OEtwres, éd. D'Héric., 1857, Il, 100.

« Il pleut, c'est un beau temps pour les champignons.» :\fAnNt, Pierre Tisserand, s. d. (vers 1900).

« Frais comme un potiron qui a la gale, se dit ironiquement. » Vendée.

« Champignon, m . == espèce de patère ronde pour a ccrocher les vêtements. » MAne MtCHEL, Cllnpeau de paille d'Italie, 1851 , p . 10. - « Champignon à mettre les perruques. » P. FÉVAL, Clr ii leaupa uvre, 18ï7, p . 47.

« Je ne puis supporter les moeurs du champignon Qui n'est pas noble (1), et met la main sur le rognon. » Du LoRENS, Satyres, 1646, p. 98.

« Les champignons sont gaulez. » Nouv. entret. des bonnes compagnies, 1635, p. 41.

« [Poires] confites et aromatisées ou bien poires sanvages, qui sont au rapport de Dioscoride, lib. l, cap . cxxx11, et Iih. VI, cap. xxxii, fort propres contre le venin des Champignons, lesquels elles despouillent de leur faculté d'estouffer, tant cuites avec eux, que mangées après. » Le Régime de Santé de l'Eschole de Salerne, traduit et commenté par M. MtCHEL Le LONG, p. 92. - J. F.

« Si l'on regarde des champignons ceux-ci ne croissent plus et le lendemain on les trouve pourris sur place. » Gironde, Feuille des jeunes naturalistes, 1er avril 1885 ; Haute-Vienne, r. p.

« La nizado el lou boulé Al prémiè qué y o lou rlé = la nichée c.-à .d. le nid d'oiseau et de champignon (appartiennent) au premier qui y a mis le doigt, c.-à-d. qui l'a touché et non pas à celui qui l'a vu le premier. C'est du folklore juridique. » Gard, c. p. M. J. FESQUET.

« Le venin de la terre, quand il s'accumule sur un point, donne naissance à des champignons... Les champignons croissent toujours auprès de la demeure des crapauds... Quand le crapaud veut prendre le frais, c'est sous un champignon qu'il s'abrite. » Basse-Bretagne, c. p. feu 1..-F. SAU\',::.


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(1) Il garde toujours son chapeau sur la tête.

[133]

« Sous les gros potirons se trouvent en général de gros crapauds. » Haute-Bretagne, SJ~BILLOT, Coutumes.


Symbolique. - «Un champignon figuré est accompagné de ces mots : quod cito fit, cito perit. » La Feuille, Devises, 16!13. - « Le tchapè de macrale (= champignon) symbolise les enchantements dont il faut se méfier. » Belg. wall., Wallonia, 1899, p. 17.


Devinettes. « Qu'est-ce qui est à moitié (au milieu) du pré Qui a une patte et un chèpé (chapeau)? » Pays messin, r. p. (cf. Wallonia, 11:196, p . 91). - « Al miég d'un bos n'a mas une chambreta et un chapelou = au milieu d'un bois, n'a qu'une chambrette et un chaperon. » Limousin, Roux. - « Un tout petit homme avec un immense chapeau ». en divers endroits. « Une petite tablette dans l'bas d'un pré, Qui n'est ni d'fer ni d'acier, Ni d'la main d'un charpentier. » H.-Bret., SÉBILLOT, Devin. de la H.-Br., p. 11.

« Qu'est-ce qui est plissé, plissé Et où jamais aiguille n'a passé ? - Une argouenne, espèce de champignon. » Poitou, Mélusine, 1877, col. 292.

« Jacobin sur sa jambe, sur son pied, Il a beau pleuvoir, il a beau venter, Jacobin ne peut pas se sauver. » Guipel (I.-et-V.), Rev. d. tr. p., 1905, p. 504.