Carragaheen (Cazin 1868)

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Caroubier
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Carthame


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Carragaheen

Nom accepté :

CARRAGAHEEN. Fucus crispus. L.

Chondrus polymorphus. Lam. — Ulva crispa. D. C. — Sphœrocus crispus. Ag.

Carrageen, — lichen-mousse d'Irlande, — algue commune, — mousse perlée.

Algues. Fam. nat. — Cryptogamie. L.

Cette algue des mers du Nord est commune sur les côtes de Bretagne, de Dunkerque, etc.

Description. — Ce fucus, de couleur pourpre, brune on verte à l'état frais, est formé d’un pédicule aplati, se développant en une fronde plate, dichotome, à segments linéaires, cunéiformes, sur lesquels on remarque quelquefois des capsules hémisphériques, sessiles et concaves en dessous. Sa longueur est de 5 à 8 centimètres, sa forme est variable, plane ou toute crispée, élargie ou filiforme, obtuse ou pointue.

Parties usitées. — Toute la plante.

Propriétés physiques et cliniques. — Séchée et telle qu'on la trouve dans le commerce, elle est crispée, cornue, papillotée, élastique, d’un blanc jaunâtre. D’une odeur faible, sans saveur marquée lorsqu'elle est sèche, cette plante est une des


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plus mucilagineuses que l'on connaisse. Plongée dans l'eau, elle se gonfle presque aussitôt, et devient branche et gélatineuse. Elle se dissout presque complètement dans l'eau bouillante et donne une gelée très-consistante et insipide. Elle fournit à l’analyse ; gelée 79.1, mucus 9.5, deux résines 0.7, matière grasse et acide libre, des traces, sels (Héberger) ; l’iode y a été reconnu.

PREPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.

A L'INTÉRIEUR. — Décoction (4 à 8 gr. pour 1 kilogramme d'eau), édulcorée, par tasse.

Gelée (5 de mucilage et 4 de sucre, ou 1 de mousse, 36 de lait et 8 de sucré) ; on en prépare aussi un saccharolé, des pastille un sirop.

Le carragaheen n'est employé en médecine que depuis quelques années. C'est un analeptique qui convient aux estomacs les plus délicats et les plus irritables. On l'emploie avec avantage dans les maladies accompagnées d'irritation, et en particulier dans les phlegmasies aiguës ou chroniques des voies aériennes et du tube digestif, telles que la pneumonie, l'hîmoptysie, la phthisie pulmonaire, la diarrhée, la dysenterie, etc.

Je prescris souvent le carragaheen préparé comme l'indique Thodunler, de Dublin : on en fait infuser 8 gr. clans l'eau froide pendant peu de minutes, ensuite on jette l'eau et on fait bouillir dans 700 gr. de lait nouveau, jusqu'à consistance d’une gelée chaude ; on passe et on édulcore, suivant le goût, avec du sucre blanc, du miel, du sirop de capillaire, etc. Si le lait ne convient pas à l'estomac, on le remplace par la même quantité d'eau. On peut ajouter, suivant les cas, des zestes de citron ou d’orange, de la cannelle, des amandes amères, etc. La décoction aqueuse de mousse d'Irlande, édulcorée avec le sucre de lait, convient également comme pectorale. (Dans ce cas, je la fais souvent entrer pour un cinquième dans la gelée de lichen d'Islande.) Dans la dysenterie et la diarrhée chroniques, on peut associerai décoction, s'il y a indication, la racine de tormentille ou celle de historié, séparément décoctée, ou tout autre astringent, le sirop diacode, etc.

Dubois, de Tournay, ayant constaté que la gelée de carragaheen raidit le linge à la manière de la gomme et de l'amidon, a pensé qu'elle pourri servir au traitement des fractures dans les localités où ce fucus est très-répandu.