Apium (Rolland, Flore populaire) : Différence entre versions
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− | 14. — « Sentir la persinèe = être suspect d'hérésie. » anc. fr., | + | 14. — « ''Sentir la persinèe'' = être suspect d'hérésie. » anc. fr., doc de 1429, God. |
− | 15. — Les domestiques, quand ils cassent un verre, ne manquent pas de | + | 15. — Les domestiques, quand ils cassent un verre, ne manquent pas de dire que ce n'est pas de leur faute, que cela leur est sans doute arrivé parce qu'ils ont ''touché du persil'' <ref> P. Bailly, ''Questions naturelles'', 1628, p. 710, étudie cette question sans la résoudre. Aujourd'hui on n'est pas plus avancé, les savants ne voulant pas s'occuper des traditions populaires et cependant le fait paraît avéré.</ref>. |
− | 16. — Le persil a pour vertu de faire passer le lait aux femmes et aux femelles des animaux domestiques. Dans quelques endroits | + | 16. — Le persil a pour vertu de faire passer le lait aux femmes et aux femelles des animaux domestiques. Dans quelques endroits on en fait des colliers pour les chiennes ou les chattes qu'on n'a pas l'intention de faire nourrir. |
− | 17. — Le persil passe pour avoir des vertus aphrodisiaques. « Si la | + | 17. — Le persil passe pour avoir des vertus aphrodisiaques. « Si la femme sçavoit que persil vaut à l'homme Elle en iroit chercher jusques à Rome. » Goedthals, ''Proverbes anciens'', 1568. — « Si la femme savait bien que fait le persil à l'homme On irait le chercher de Paris à Rome. » r. p. — « Le persil ne vient bien que dans les jardins des paillards. » Char.-Inf., c. p. M. E. Lemarié. — « Sa production spontanée fait attribuer des vertus prolifiques au maître du terrain. » Saintonge, Jônain. — « Quand le p. réussit bien dans un jardin, c'est signe que le jardinier est bon ''étalon''. » env. de Pamproux (Deux-S.), Souché, ''Croy''. — « ''Flouquet de persil'' = bouquet de persil ; au figuré les organes génitaux de l'homme. » Montauban (T.-et-G.), c. p. M. A. Perbosc. |
− | « Je te donnerai du persil pour te faire reverdir = j'aurai grand soin de toi, je te rendrai des forces. » Les Fourgs (Doubs), | + | « ''Je te donnerai du persil pour te faire reverdir'' = j'aurai grand soin de toi, je te rendrai des forces. » Les Fourgs (Doubs), Tissot. |
− | 18. — « Pour empêcher les cheveux de tomber. Prenez de la graine de persil que vous mettez en poudre impalpable, dont vous poudrerez | + | 18. — « ''Pour empêcher les cheveux de tomber''. Prenez de la graine de persil que vous mettez en poudre impalpable, dont vous poudrerez la tête par trois soirs différens, une fois l'année seulement, et il ne tombera jamais aucun cheveu. » D'Emery, ''Recueil de curiositez'', 1685, p. 120. |
− | 19. — « Du persil cuit dans de l'eau bénite est ordonné comme remède à une personne rendue malade par un sort jeté. » Pyrénées, Souvenirs d'un voyage dans les Pyr.,1835, p. 22. | + | 19. — « Du persil cuit dans de l'eau bénite est ordonné comme remède à une personne rendue malade par un sort jeté. » Pyrénées, ''Souvenirs d'un voyage dans les Pyr.'', 1835, p. 22. |
− | 20. — « Le persil nuit à la veuë et le jus de raisins verts l'esclarcit. | + | 20. — « Le persil nuit à la veuë et le jus de raisins verts l'esclarcit. » L. Joubert, 1600. |
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+ | <references/> | ||
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− | 21. — | + | 21. — « La tisane de joulbert Fa beni le ganite bert. » P. Fagot, ''Folkl. du Lauraguais''. |
− | 22. — « J'ai veu respandre sur l'eau des estangs et rivières du persil, et on disoit que cela réjouissoit et guérissoit les poissons malades. » G. | + | 22. — « J'ai veu respandre sur l'eau des estangs et rivières du persil, et on disoit que cela réjouissoit et guérissoit les poissons malades. » G. Bouchet, ''Serées'', 1588, 5<sup>e</sup> serée, p. 262. |
− | 23. — Le persil est un poison pour les perroquets. | + | 23. — Le persil est un poison pour les perroquets. « ''Es de jimbert pes parrouquets'' se dit de quelque chose d'aussi nuisible que le persil pour ces oiseaux. » Toulouse, Visner. |
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− | 25. — La culture du persil donne des résultats bizarres. Tantôt il pousse, tantôt il ne pousse pas; tantôt il vient à foison, tantôt en petite quantité ; quelquefois il est très longtemps avant de lever. Tout cela a donné lieu à quantité de croyances superstitieuses. « Les vieilles disent que la semence du persil va aux enfers premier que de sortir parce qu'elles veoient volontiers qu'elle est en terre plus longtemps que les autres semences. » L'Anglois, Hiéroglyphes, 1583, feuillet 102. — | + | 25. — La culture du persil donne des résultats bizarres. Tantôt il pousse, tantôt il ne pousse pas ; tantôt il vient à foison, tantôt en petite quantité ; quelquefois il est très longtemps avant de lever. Tout cela a donné lieu à quantité de croyances superstitieuses. « Les vieilles disent que la semence du persil va aux enfers premier que de sortir parce qu'elles veoient volontiers qu'elle est en terre plus longtemps que les autres semences. » L'Anglois, ''Hiéroglyphes'', 1583, feuillet 102. — « Semé à l'ombre le p. peut se changer en cigüe. » Bayeux, Pluquet, ''Contes, préjugés'' etc., p. 43. — « Pour semer utilement du p. il ne faut pas avoir d'argent sur soi. » Limousin, J.-J. Juge, p. 133. — « Si en semant le p. on n'a pas d'argent sur soi, il ne viendra pas bien. » Sapois (Vosges), Richard, ''Tradit. de la Lorr''., 1848, p. 242. — « Quand le p. réussit bien dans un jardin c'est signe qu'un trésor n’y est pas caché. » Deux-Sèvres, L. Desaivre, ''Croyances'', 1881. — « Si l'on sème peu de persil et qu'il en vienne beaucoup, signe de malheur. » Ineuil (Cher), r. p. — « Il faut avoir bonne main pour semer le persil. » T.-et-G., c. p. M. G. Lalanne. |
− | « Il y en a qui font semer du persil par un enfant, par un imbécille, par un insensé ou par quelqu'autre personne qui n'ait pas de chagrin, dans la créance qu'il vient mieux que s'il | + | « Il y en a qui font semer du persil par un enfant, par un imbécille, par un insensé ou par quelqu'autre personne qui n'ait pas de chagrin, dans la créance qu'il vient mieux que s'il étoit semé d'une autre main. » Thiers, ''Traité de superst''., 1697, I, 269. — « Semé par un enfant ou un insensé, le p. réussit. » Beauce, Chapiseau, ''Folkl. de B''., 1902, I, 288. — « Semé par un fou le p. vient bien. » Louhans (S.-et-L.), Guillemaut, ''Topogr. de Louh''., 1890. — « ''Le persil vient après les sottes et le cerfeuil après les sales'' = il faut pour que la semence réussisse, qu'elle ait été enfouie, pour le persil, par une personne |
Version du 8 juillet 2021 à 11:26
Sommaire
[Tome VI, 173]
Apium graveolens
1. — helioselinum, lat. de Pline.
- silinon, appium, l. du IXe s., Bonnet.
- apium silvestre, apium caninum, paludapium, eleoselinum, pedinum, apium emoroidarium, l. du m. â., Dief.
- apium agreste, xilenum, minoci, l. du m. â., Mowat.
- apium aquaticum, apium pedinum, pupilla oculi, nomencl. du XVIe s., Ratzenberger.
- apium palustre, apium officinarum, anc. nomencl., Bauhin, 1671.
- api (accent sur a), m., anc. provenç., Raynouard. — anc. langued., Azaïs, Brev. — franç., Fayard, 1548. — dauphinois, Solerius, 1459 — Forcalquier, c. p. M. E. Plauchud.
- hapy, m., anc. fr., Elixir des philosophes, 1557, p. 49.
- aypier, m., anc. fr., Crapelet, Rem. hist., 1831, p. 19 ; Zeitsch. f. roman. Philol., 1877, p. 98.
- ape, appe, anc. fr., J. Camus, Réc. ; Zeitsch. f. rom. Philol.. 1877, p. 97 ; Etudes rom. déd. à G. Paris, 1891, p. 262 ; Crapelet, Rem. hist., 1831, p. 91. — Cambrai, au XIIIe s., Coulon, Hist. d. rem., 1892.
- aipe, f., franç., Philiatre, Très. d. rem., 1555, p. 147.
- lèpe, f., Wisenbach (Vosges), Haillant.
- apiò, m., vaud., Bridel. — Savoie, Richard, Guide aux eaux d'Aix, 1844.
- ôpië, m., Villefranche (Rhône), Puitspelu.
- menu ache, m., fr. du XIIIe s., P. Meyer (dans Romania, 1903, p 86). — anc. fr., Mowat.
- lachim, anc. fr., P. Meyer (dans Romania, 1903, p. 86).
- ache, fr., Duchesne, 1544 ; Solerius, 1549 ; etc., etc.
- hache, franç., Textor, Pestilence, 1551, p. 124.
- aiche, fr., Goeurot, Entretenement de vie, s. d. (vers 1550).
- atzo, f., fribourgeois, Savoy.
- ache des émorroïdes, fr., Grant herbier en franç., s. d. (vers 1520).
- ache sauvage, ache des marais, ache d'eau, céleri sauvage, faux céleri, français.
- céleri à potage, m., Chenay (Marne), c. p. M. E. Maussenet.
- api bouscas, m., api citrouyoun, m., cévenol, Sauvages, 1785.
[174]
- api fèr, m., Le Cannet (Alpes-Mar.), c. p. M. Ed. Edmont.
- api fé, m. (= ache sauvage), Var, Hanry. — B.-d.-Rh., Vill. — Vaucluse, Palun.
- persil d'asne, m., anc. fr., Le Bon, Boulevert contre pestilence, 1533, fet 2, recto.
- grand persil, franç., Ch. Estienne, 1561.
- persil esgrun, franç., Duchesne, 1544.
- persil de marais, franç., Furetiére, 1708.
« Ne tendez point à leurs fallaces (des prostituées) , car leurs lèvres sont comme miel distillé, mais la fin en est amère comme ache. » Calvy de la Fontaine, 1556, réimpr. de 1874, p. 27.
« L'ache De tous maux détache. » Guipel (I.-et-V.), Rev. d. tr. pop., 1904, p. 427. — « Les chevaux qu'on tient à l'estable sans rien faire, se gastent les pieds ; à quoi on remédie si on met de l'ache parmi leur fourrage. » G. Bouchet, II. 250.
« Si on met sur la teste de la fame enceinte, sans qu'elle s'en advise, une plante de l'ache, avec sa racine, si le premier nom qu'elle prononcera est masculin, elle est grosse d'un fils, autrement, d'une filhe. » Laur. Joubert, Erreurs pop., 1579, p. 276.
Apium graveolens dulce
- api, m., franç., Richelet, 1710. — Touraine, A. Brachet (dans Romania, I, 90). — dauphinois. — niçois. — provençal. — languedoc. de l'est. Limousin. — Auvergne.
- lapi(l’accent est sur la), m., Ardèche. — Aveyron. — Lot. — Lot-et-Garonne. — Tarn. — Gironde.
- lapé, m., Billens (Suisse), c. p. M, Ed. Edmont.
- apitt, m., Aude. — Pyr.-Orient. — Ariège. — Haute-Gar. — Tarn.
- lapitt, m., Haute-Garonne. — Gers. — Lot-et-Gar.
- apio, m., Nandaz (Valais), c. p. M. Ed. Edmont.
- lép’, f., Fraize (Vosges), c p. M. Ed. Edmont.
- sélaro, m., mentonnais, Andrews.
- célëriò, m., Saint-Bonnet-le-Château (Loire), c. p. M. Ed. Edmont.
- scelereau, m., anc. franç., Pichon et Vic, Viand. de Taill., 1892, p. 100 (de l’italien sellero).
- sceleri d'Italie, m., anc. fr., Le jardinier françois, 1656, p. 211 (de l’italien selleri au pluriel).
[175]
- scellerin, m., normand, doc. de 1419, L. Delisle, 1851, p. 496.
- céleri, m., franç., Furetière, 1708 ; etc., etc.
- çalri, m., env. de Givry (S.-et-L.), c. p. M. Ed. Edmont. — env de Mantes (S.-et-O.), Cassan, Statist. de Mantes, 1833, p. 52.
- cil'ri, m., Gaye (Marne), Heuill.
- chéléri, m., Valenc., Héc. — Vosges, Haill. — Meurthe, r. p. — Corrèze, Lép, — frib., Sav.
- chil'rî, m., Tourcoing, Watteeuw.
- chèy'ri, m., Rémilly (Pays mess.), r. p.
- chari, m., Saint-Pol (P.-de-C.), c. p., M. Ed. Edmont
- céyéri, m., env. de Saintes (Char.-Inf.), c. p. M. Ed. Edmont
- cèri, m., Somme, Jouancoux.
- ciri, m., Ligny-Saint-Fl. (P.-de-C.), c. p., M. Ed. Edmont.
- tsari, m., Vaux-l.-Mol. (Jura), c. p. M. Ed, Edmont.
- tchari, m., Morbier (Jura), c. p. M. Ed. Edmont.
- tsiriè, m., Evolène (Valais), c. p. M. Ed. Edmont.
- céghëri,m., Yonne, Jossier.
- cèlhëritt, m., Melle (Deux-Sèvres), c. p. M. Favrauo,
- céléritt, m., Pamproux (Deux-Sèvres), c. p. M. B. Souché. — Noirmoutier (Vendée), c. p. M. Ed. Edmont.
- éprault, m., franç. dialect., E.-A. Duchesne, 1836.
« Vieux pied de céleri, injure adressée à une vieille femme. » Bournois (Doubs), Roussey. — « Pied de céleri = jambe de bois, » argot, Bruant, 1901.
« Le céleri Rend la force au vieux mari. » Franche-Comté, Perron. — « Du céleri Pour les vieux maris. » Marne, c. p. M. E. Maussenet et M. A. Guillaume. — « Si l'homme savait l'effet du céleri Il en planterait dans son couti (courtil, jardin’’). » Franche-Comté, Perron. — « Si la femme savait ce que le céleri vaut à l’homme Elle en irait chercher jusqu'à Rome. » Franche-Comté, Perron. — « Au marché, quelquefois, quand une marchande offre du céleri à une femme, celle-ci répond dédaigneusement : Merci Dieu ! mon homme n'a pas besoin de cela. » Belg. wall., RpuTTràe,ta, VIII, 141.
« En Saintonge, le céleri était autrefois appelé le balais des rhumatismes, parce que celui qui en mangeait beaucoup était guéri de ces douleurs. » c. p. M. Ed. Edmont.
« Très couiouns manjavou n’api, él suçavo lou grél = trois imbéciles mangeaient un céleri et lui suçait la feuille. Allusion au récit suivant :
[176]
- un jour trois personnes étaient attablées devant un céleri garni de ses feuilles ; les deux premiers persuadèrent au troisième de prendre les feuilles (qui ne se mangent pas) pour sa part ; il était le plus bête des trois. » Cévennes, D'Hombres.
« Quand les marchands crient dans les rues : A la salade ! les gamins répondent : Ma mère est malade ; Au céleri Ma mère est guérie. » Poitiers, c. p. M. E. Ernault.
Apium graveolens rapaceum
- céleri-rave, m., céleri-navet, m., franç., Fillassier, 1791.
- céleri-fousse, m., Maillezais (Vendée), c. p. M. Ph. Telot. (Ainsi appelé parce qu'on le cultive au fond d'une fosse.)
- pansu, f., Château-Gontier (Mayenne), Dottin.
Apium petroselinum
- apium sativum, latin.
- apium viride, l. du IVe s. apr. J.-C., Oder.
- petroselinum, petrosilium, petrisilium, petrisellum, petroselignum, petrosolium, petrapium, persilium, lat. du moy. âge, Dief.
- petrocinilium, petrocillum, lat. du m. â., Du C.
- synomum, sinomum, nomencl. du XVe s., J. Camus, L'Op-sal., p. 103.
- sinon, anc. nomencl., Antidotarium Nicolai, 1623.
- selinon sativum, nomencl. du XVIe s., Dorveaux, Lespl.
- apium romanum, petroselinum hortulanum, anc. nomencl., Avicenna, 1561.
- apium mas Plinii, apium domesticum, apium hortense, selinon, petroselinon, petroselininum sativum, eleoselinum, anc. nomencl., Bauhin, 1671.
- petresenolum, nomencl. du XIVe s., Klaproth, Voc.
- juvertum, lat. du XIVe s., document avignonnais de 1364, Mém. de l'Acad. de Vaucl., 1887, p. 83.
- ache, franç., du XVIe s., Dorveaux, Lespl.
- petrocile, m., petrosil, m., anc. fr., Billon, Fort du sexe fém., 1555, fet 77 ; Triffault, Dict.franç. grec, 1577.
- petroselin, m., français, Fayard, 1548.
- perresil, m., anc. fr., Laborde, Gloss. du m. â., 1872 (doc. du XIVe s.) ;
[177]
- Bibl. de l'éc. d. Chartes, 1860, pp. 222-223 (doc. de 1306.) ; Dorveaux, Antid. (XIVe s.) ; Pichon, Viand. ; J. Camos, Réc.
- perrecy, m., anc. fr., Mém. de la soc. éduenne, 1894, p. 175.
- péréy’ssèl, m., La Chapelle (Savoie), r. p.
- pereseilh, m., dauphinois, Solerius, 1549.
- péy'réssil, m., Gard, c. p. M. P. Fesquet.
- péy’rassil, m., Luz (Hautes-Pyr.), r. p.,
- péy'rossil, m., Pays d'Albret (L.-et-G.), Dardy, I, 272. — Gondrin (Gers), c. p. M. H. Daignestous.
- piérassil, m., Jura, Monnier.
- péréssilh, m., Monléon-Magnoac (Hautes-P.), r. p. — Chalosse (Landes), c. p. M. J. de Laporterie. — La Teste (Gironde), Moureau.
- péy’rassilh, m., Lembeye (Basses-P.), r. p. — Bagnères-de-Bigorre, c. p. M. J.-J. Pépouey. — Gers, Cénac-Monc.
- périssélh, m., Haut-Dauphiné, Moutier.
- péy’rëssilh, m., Chalosse (Landes), c. p. M. J. de Laporterie. — Morlaas (B.-Pyr.), c. p. M. L. Batcave.
- peresin, m., perresin, pierrecin, anc. fr., God.
- péy'réssìn, m., Bordères (Landes), Foix, Poés., 1902, p. 45.
- péy'rassi, m., Argelès (Hautes-P.), c. p. M. P. Tarissan.
- piarossi, m., Les Fourgs (Doubs), Tissot.
- pirissé, m., Saint-Antoine (Isère), r. p.
- pirassé, m., lyonnais, Puitspelu.
- pièrassé, m., vaudois, Parterre de médecine, Genève, 1745. — Vallorbes (Suisse), Vall.
- pièrossé, m., canton de Fribourg, Helvetischer Almanach für 1810, p. 113.
- pièråchè, Haute-Gruyère (Suisse), Savoy.
- pélassè, m., Jons (Isère), Rev. de philol. franç., 1890, p. 230.
- përëssày’, m., dauphinois, Desvaux.
- pirassày’, m., lyonnais, Rev. de philol. franç., 1892, p. 302.
- pèrassi, m., Arrens (H.-Pyr.) c. p. M. M. Camélat.
- persil, m., franç., Scheler, trois tr., (XIIIe s.) ; J. Camus, L'op. sal. (XVe s.) ; Duchesne, 1544 ; etc., etc. (En français moderne on prononce persi.)
- pèrsil, m. (prononcez l), Aveyron. — Lozère. — Lot. — Dordogne. — Tarn. — Tarn-et-G. — Creuse. — Cher. — Meuse. — Aisne, — Pas-de-C. — Somme.
- parsil, m. (prononcez l), Nord. — Pas-de-C.
- prèssil m. (pron. l), Auvillar (T.-et-G.), c. p. M. G. Lalanne. — Tauriac (Lot), r. p. — Pléaux (Cantal), r. p.
- pèrchil, m. (pron. l), Brétenoux (Lot), r. p — L.-et-G., r. p. — Therondels (Aveyr.), r. p. — Le Buisson, Beynac (Dord.), r. p. — Brive, Tulle, Lép.
[178]
- préchil, m., (pron. l), Gourdon (Lot), c. p. M. R. Fourès.
- persilh, m., franç., Fayard, 1548 ; Solerius, 1549. — Montmorin, Cassaigne (Haute-G.). r. p. — Saint-Clémentin (Deux-S.), r. p.
- prssilh, m., saintongeais, Jônain.
- pérsiol, m., Veauchette (Loire), r. p.
- pérsial, m., Roye (Somme), r. p.
- pèrsalé, m., jargon de Razey près Xertigny (Vosges), r. p.
- pérsélh, m., Le Breuil-Bernard (D.-S.), c. p. M. Ed. Edmont.
- pérsëlh, m., Noirmoutier (Vendée), c. p. M. Ed. Edmont.
- pérséy’'’ m., përséy’, m., Pamproux (Deux-S.), c. p. M. B. Souché. — env. de Valenciennes, r. p.
- pérsiy’, m., Aubenton, Origny-en-Th. (Aisne), r. p. — Guiscard (Oise), r. p. — Calais, r. p. — env. de Candé (M.-et-L.), c. p. M. Ed. Edmont.
- parsiy’, m., env. d'Argenton-Château (D.-S.), c. p. M. Ed. Edmont.
- pérsalh, m., Saint-Jean-de-Bournay (Isère), r. p. — Maillezais (Vendée), c. p. M. Ph. Telot. — Mauzé-s.-le-M. (D.-S.), r. p.
- prssalh, m., Char.-Inf., c. p. M. E. Lemarié.
- parsi, m., M.-et-L. — Sarthe. — May. — Indre. — Indre-et-L. — Loir-et-Ch. — Loiret. — Eure-et-L. — Nièvre. — Yonne. — Côte-d'Or. — Ard. — Savoie.
- parchi, m., Ain. — Puy-de-D. — Corr.
- parthi (avec th angl.), Savoie.
- pardzi, m., Moûtiers (Savoie), r. p.
- pérchi, m., Cantal. — Creuse. — Corrèze. — Haute-Saône. — Aisne. — Calvad. — Seine-Inf.
- pirsi, m., Doubs.
- pirsé, m., Saint-Hippolyte (Doubs), c. p. M. Ed. Edmont.
- pirchi, m., Haute-Saône.
- porsi, m., Ardèche. — Pontoise (S.-et-O.), r. p.
- porchi, m., Haute-Loire.
- pérchu, m., Rougegoutte (près Belfort), c. p. M. Ed. Edmont.
- pirchu, m., Courrendlin (Suisse), c p. M. Ed. Edmont.
- prssi, m., env. de Moûtiers (Savoie), r. p.
- pièrsi, m., piarsi, m., Nièvre. — C.-d'Or. — Haute-Saône. — Jura.
- piarchi, m., Nièvre.
- pièrchi, m., La Poutroye (Alsace), Simon, p. 428.
- parsè, m., env. de Toul, L. Adam.
- parchè, m., Orcines (P.-de-D.), c. p. feu Dumas-Damon.
- pérchë, m., Bergonne (P.-de-D.), r. p.
- parch’, Saint-Georges-de-Mons (P.-de-D.), r. p.
- par’hhi, m., pér'hhi, m., Vosges, Meurthe, r. p.
[179]
- piar'hhé, m., env. de Saint-Dié, L. Adam.
- pahhi, m., Gérardmer (Vosges), c. p. M. Ed. Edmont.
- pouahhi, m., Ban-s.-Meurthe (Vosges), L. Adam. — env. de Saint-Dié, L. Adam.
- pochi, m., env. de Toul, L. Adam.
- sèrpi, m., Septeuil (S.-et-O.), r. p.
- farsi, m., Champlitte (Haute-Saône), r. p.
- pèrsié, m., Bas Valais, Gill.
- pérsiou, m., Puget près Fréjus (Var), r. p.
- pèrsiô, m., Tavaux (Jura), r. p.
- pèrsiò, m., Pierrefonds (Oise), r. p.
- parsan-y’, m., Ramecourt (P.-d.-C.), c. p. M. Ed. Edmont.
- persin, m., franç., Michelant, Livre d. mét. (XIVe s.) ; Romania, 1885, p. 461, docum. du XIVe s. ; J. Camus, Man. (XVe s.) ; etc., etc. — Belgique, Nord, Pas-de-C., Calvad., Meuse, Meurthe, Vosges.
- parsin, m., Pas-de-C., Vosges.
- pèrchin, m., Ardennes.
- presin, m., anc. fr. du nord-est, Scheler, Trois tr.'’ (XIIIe s.) ; Gachet ; J. Camus, Man.
- pèrzin, m., Namur, Grandg. — Bastogne (Belg.), c p. M. Ed, Edmont.
- pièrzin, m., Verviers, Léj. — Spa, Lez. — Malmedy (Prusse wall.). Zel. — Saint-Hubert (Belg.), March. — env. de Dinant (Belg.) c. p. M. Ed. Edmont.
- piarchi~, m., par’hhi~, m., piar'hhyi~, m., par’hhyi~, m., Vosges, Haill.
- parsyi~, parsui~, m., env. d'Epinal, L. Adam.
- possin, m., Brillon (Meuse), Varlet.
- pèrsiyo, f., Molles (Allier), r. p.
- pèrsî, f., Segré (Maine-et-L.), r. p.
- pèrsada, f., Montluel (Ain), r. p.
- pèrsal’, f., Archiac (Char.-Inf.), r. p.
- péssétt, m., ouest du dép. de L.-et-G., Ducomet.
- eiresel, m., anc. provenç., Levy.
- ereissel, m., provenç. du XIVe s., P. Meyer (dans Romania, 1903, p. 281).
- éy'rissélh, m., Haut-Dauphiné, Moutier.
- éy’lissélh, m., Bas-Dauphiné, Moutier.
- éy'réssé, m., Haute-Loire, Deribier. — Die (Drôme), Boissier.
- éy'rissé, m., Livron (Drôme), c. p. M. E.-H. Sibourg.
- érass, m., Charpey (Drôme), Bellon.
- vér jus (s se prononce-t-elle ?), Toulon, Patout.
- jurvert, m., anc. provençal, Romania, 1892, p. 219.
- jalbèrtt, m., env. de Carcassonne, c. p. M. P. Calmet.
[180]
- gilvert, m., Montréal (Aude), docum. du XIVe siècle, Mém. de la soc. des arts de Carcassonne, 1896, p. 103.
- jolvert, m., ancien nîmois, Levy.
- juverd, m., provençal, Solerius, 1549.
- jaoubèrtt, m., env. de Narbonne, c. p. M. P. Calmet.
- juver (juvèr), m., provençal, Taxil, Traité de l'épilepsie, 1602, p. 126. — Var, Hanry ; Amic. — Arles, Laug. — Apt (Vaucl.), Col. — Bas-Dauph. et Alpes dauph., Moutier.
- jiuér, mentonais, Andrews.
- jouvér, m., Forcalquier, c. p. M. E. Plauchud.
- jaouvér, m., Anduze (Gard), Viguier.
- jaoubér, m., Montpellier, Loret. — Lodève, Aubouy. — Pézenas, Mazuc. — Cette, Alman. cetori, 1894, p. 43. — Aveyron, Vayssier.
- dýaouvér, m., Bessèges, Portes (Gard), r. p.
- dýuvér, m., Ampus (Var), r. p.
- dzuvér, m., Les Vans (Ardèche), r. p.
- dzivér, m., Gras (Ardèche), r. p. — Vals (Ard.), c. p. M. H. Vaschalde.
- dzouvèrtt, m., Castelnau-de-Montmiral (Tarn), r. p.
- gibert, m., julibert (prononcé comment ?), m., Pyr.-Orient., Companyo.
- jalbèr, m., Saint-Pons (Hérault), Barthès. — env. de Carcassonne, c. p. M. P. Calmet.
- gimbert, m., jimbert, m., anc. toulousain, Noulet, Ordenansas ; Noulet, Œuvres de Goudelin.
- jìmbérrt, m., toulousain, Tourn. — env. de Foix (Ariège), c. p. M. P. Sicre.
- jùmbértt, m., Luchon, c. p. M. B. Sarrieu. — Saint-Béat (H.-G.), Bull. de la soc. bot., XX, 127. — Saint-Girons (Ariège), r. p.
- joulbértt, m., Lauraguais (Haute-Gar.), c. p. M. P. Fagot.
- dzoulbértt, m,, Dourgne (Tarn), r. p.
- dýoulbèrtt, m., dýourbèrtt, m., Castres, Couzinié.
- bouéno érbo, f. pl., bouano érbo, f. pl., Provence, Pellas, 1713. — Toulon, Patout. — Var, Hanry. — Bouches-du-Rhône, Vill.
- bouèn' yarb’, f., Saales (Vosges), Haill.
- èrbétas, f. pl., Tulle, Lépinay.
- érbètos, f. pl., Castres, Couzinié.
- vèrdura, f., Nice, Risso.
- parissilen, parichilh, pirichilh, pericilh, pericilh, perzill, divers dialectes bretons. [E. E.]
2. — « On appelle persicot une liqueur spiritueuse faite avec de l'esprit-de-vin, un extrait de persil, du sucre et d'autres ingrédients. » Dict. de Trév., 1752. — « Persillage, m. = préparation culinaire au persil. »
[181]
- XVIIe s., Fournier, Var. hist., III, 152. — « On appelle persillade un assaisonnement avec du persil. » Furet., 1708. — « Le fromage persillé est celui qui a en dedans de petites taches verdâtres comme si on y avait haché du persil. » Féraud, 1787.
3. — « Lou chaplarièou coumo dè bouènos erbos = je le hacherais comme du persil, dit quelqu'un en colère contre un autre. » Provence, Achard, 1785.
4. — « Il n'a plus de persil sur sa tête de veau = il est complètement chauve.» argot, Delesalle, 1896.
5. — « Faire son persil = faire son beurre, se dit par ex. d'une cuisinière qui gagne en déclarant à ses maîtres un faux prix sur ce qu’elle a acheté, le persil, etc. » Paris, r. p. — « Pour peu qu'on ait d'adresse, on met chaque jour maigre, Tant pour oignon, persil, pour verjus et pour vinaigre. » Maltote des cuisinières, XVIe s. (dans Fournier, Var. histor. V, 25).
« Faire son persil, aller au persil, persiller se dit, en argot, des filles qui cherchent des rencontres galantes. L'Evénement du 17 février, 1887 ; etc., etc. — « Persiller = raccrocher, en parlant des filles. » La Gazette grivoise du 18 mars 1882. — « Faire son persil = faire ses embarras, faire le beau cavalier au bois (de Boulogne), etc. » Paris, r. p.
6. — « On appelle esprit d'érbétas un esprit superficiel . » Corrèze, Béronie.
7. — « Coglier alla fegatella la cagione del prezzemolo = attribuer à l'herbe hépatique la cause du persil, c.-à-d. remettre la faute de l'un sur l'autre. » italien, Duez, 1678. — « La cagione del petrosello = le moyen de quereller sans sujet, une querelle d’allemand. » ital., Duez, 1678.
8. — « Se la fremo éro tan pichouno que marrido, y auriè proun d'uno fueilho de jouvert per li faïré un viesti complet émé la couronno = si la femme était aussi petite qu'elle est mauvaise, il y aurait assez d'une feuille de persil pour lui faire un costume complet et en plus encore une couronne. » Provence, La Tour-Keyrié. — « So que me vendro d'oquelo successiéou pourraï zou pledza dins uno fueilho de persil = ce qui me reviendra de cette succession je pourrai le plier dans une
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- feuille de p., c.-à-d. je n'aurai rien. » Corrèze, Bér. — « Plégià sous proufié di no feuillo dè persil = plier son profit dans une feuille de p., ne rien gagner. » Limousin, Rev. d. patois, I, 224. — « Podi éstroupà lé bénéfici dins uno félho dé jaoubert = je n'ai aucun bénéfice. » Aude, c. p. M. P. Calmet. — « On dit d'une nouvelle mariée pour laquelle le mari et particulièrement la belle-mère ont les soins les plus délicats : La plegariou dins una félho de persil = ils la plieraient dans une feuille de p. » Labastide de P. (T.-et-G.), c. p. M. A. Perbosc.
9. — On dit de quelqu'un qui a la peau crasseuse, par suite de malpropreté, le dedans ou le derrière des oreilles sale, les pieds sales, ou du tabac sous le nez qu'on pourrait y semer du persil, qu'il a du persil dans les oreilles, dans les pieds, etc. — Persil = moustache naissante. « Ça n'a pas encore de persil sous le nez et ça veut faire de la morale à papa. » argot, Bruant, 1901, p. 45.
10. — « Il n'a plus de persil sur sa tête de veau = il est complètement chauve.» Delesalle, 1896.
11. — « On appelle arracheurs de persil les compagnons de rivière qui remontent les bâteaux avec des cordes ce qui les oblige à se courber comme s'ils arrachaient du persil. » Furetière, 1708.
12. — « Faire grêler sur le persil = faire arbitrairement et injustement sentir sa puissance sur de plus faibles que soi. » Cotgrave, 1650 et autres auteurs postérieurs. — « Le diabloton estoit du nombre de ceux que les bonnes gens de village disent ne sçavoir que faire gresler le persil. » XVIe s., C. Bouchet, III, 118. « Il a fait un petit traité qui ne gresle que sur le persil. » J. P. Camus, L'anti-basilic, 1644, p. 13.
- « Par cet arrêt fatal, l'hiver et sa froidure
- De mes jours grelottants vont raccourcir le fil,
- Et c'est, en vérité, grêler sur le persil
- Que de grêler sur ma figure. »
- XVIIIe s., Raunié, Chansonn. histor., VII, 219.
« Pléou toujours sou persil = il pleut toujours sur le persil ; le malheur poursuit celui qui est pauvre. » Auvillar (T.-et-G.), c. p. M. G. Lalanne.
13. « Il a été à Paris, il ne dit plus : du parsil. Se dit de quelqu'un de la campagne qui a un langage et des manières affectés. » Eure-et-L. c. p. M. J. Poquet.
[183]
14. — « Sentir la persinèe = être suspect d'hérésie. » anc. fr., doc de 1429, God.
15. — Les domestiques, quand ils cassent un verre, ne manquent pas de dire que ce n'est pas de leur faute, que cela leur est sans doute arrivé parce qu'ils ont touché du persil [1].
16. — Le persil a pour vertu de faire passer le lait aux femmes et aux femelles des animaux domestiques. Dans quelques endroits on en fait des colliers pour les chiennes ou les chattes qu'on n'a pas l'intention de faire nourrir.
17. — Le persil passe pour avoir des vertus aphrodisiaques. « Si la femme sçavoit que persil vaut à l'homme Elle en iroit chercher jusques à Rome. » Goedthals, Proverbes anciens, 1568. — « Si la femme savait bien que fait le persil à l'homme On irait le chercher de Paris à Rome. » r. p. — « Le persil ne vient bien que dans les jardins des paillards. » Char.-Inf., c. p. M. E. Lemarié. — « Sa production spontanée fait attribuer des vertus prolifiques au maître du terrain. » Saintonge, Jônain. — « Quand le p. réussit bien dans un jardin, c'est signe que le jardinier est bon étalon. » env. de Pamproux (Deux-S.), Souché, Croy. — « Flouquet de persil = bouquet de persil ; au figuré les organes génitaux de l'homme. » Montauban (T.-et-G.), c. p. M. A. Perbosc.
« Je te donnerai du persil pour te faire reverdir = j'aurai grand soin de toi, je te rendrai des forces. » Les Fourgs (Doubs), Tissot.
18. — « Pour empêcher les cheveux de tomber. Prenez de la graine de persil que vous mettez en poudre impalpable, dont vous poudrerez la tête par trois soirs différens, une fois l'année seulement, et il ne tombera jamais aucun cheveu. » D'Emery, Recueil de curiositez, 1685, p. 120.
19. — « Du persil cuit dans de l'eau bénite est ordonné comme remède à une personne rendue malade par un sort jeté. » Pyrénées, Souvenirs d'un voyage dans les Pyr., 1835, p. 22.
20. — « Le persil nuit à la veuë et le jus de raisins verts l'esclarcit. » L. Joubert, 1600.
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- ↑ P. Bailly, Questions naturelles, 1628, p. 710, étudie cette question sans la résoudre. Aujourd'hui on n'est pas plus avancé, les savants ne voulant pas s'occuper des traditions populaires et cependant le fait paraît avéré.
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21. — « La tisane de joulbert Fa beni le ganite bert. » P. Fagot, Folkl. du Lauraguais.
22. — « J'ai veu respandre sur l'eau des estangs et rivières du persil, et on disoit que cela réjouissoit et guérissoit les poissons malades. » G. Bouchet, Serées, 1588, 5e serée, p. 262.
23. — Le persil est un poison pour les perroquets. « Es de jimbert pes parrouquets se dit de quelque chose d'aussi nuisible que le persil pour ces oiseaux. » Toulouse, Visner.
24. — « Quand un naïf a des morpions on lui conseille, par farce, de se frotter avec du persil. Au lieu de détruire cette vermine, cette plante a la propriété de la multiplier immédiatement à l'infini. » Tradition parisienne.
25. — La culture du persil donne des résultats bizarres. Tantôt il pousse, tantôt il ne pousse pas ; tantôt il vient à foison, tantôt en petite quantité ; quelquefois il est très longtemps avant de lever. Tout cela a donné lieu à quantité de croyances superstitieuses. « Les vieilles disent que la semence du persil va aux enfers premier que de sortir parce qu'elles veoient volontiers qu'elle est en terre plus longtemps que les autres semences. » L'Anglois, Hiéroglyphes, 1583, feuillet 102. — « Semé à l'ombre le p. peut se changer en cigüe. » Bayeux, Pluquet, Contes, préjugés etc., p. 43. — « Pour semer utilement du p. il ne faut pas avoir d'argent sur soi. » Limousin, J.-J. Juge, p. 133. — « Si en semant le p. on n'a pas d'argent sur soi, il ne viendra pas bien. » Sapois (Vosges), Richard, Tradit. de la Lorr., 1848, p. 242. — « Quand le p. réussit bien dans un jardin c'est signe qu'un trésor n’y est pas caché. » Deux-Sèvres, L. Desaivre, Croyances, 1881. — « Si l'on sème peu de persil et qu'il en vienne beaucoup, signe de malheur. » Ineuil (Cher), r. p. — « Il faut avoir bonne main pour semer le persil. » T.-et-G., c. p. M. G. Lalanne.
« Il y en a qui font semer du persil par un enfant, par un imbécille, par un insensé ou par quelqu'autre personne qui n'ait pas de chagrin, dans la créance qu'il vient mieux que s'il étoit semé d'une autre main. » Thiers, Traité de superst., 1697, I, 269. — « Semé par un enfant ou un insensé, le p. réussit. » Beauce, Chapiseau, Folkl. de B., 1902, I, 288. — « Semé par un fou le p. vient bien. » Louhans (S.-et-L.), Guillemaut, Topogr. de Louh., 1890. — « Le persil vient après les sottes et le cerfeuil après les sales = il faut pour que la semence réussisse, qu'elle ait été enfouie, pour le persil, par une personne
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simple d'esprit ou folle, et pour le cerfeuil par uue pi,rsiinnc mal- propre. » Raon-l'Elape (Vosges), Rev. des tr. p,, lyUH, p. 44!.
26. — Le persil doit être semé ; si on le replante un repique:, cela porte m&l- heur. «Ceux qui transplantent du persil, meurent, dii-on, Tannôt même qu'ils en transplantent. » Thiers, Ti.d. sup., UW, i, â70. Mme croyance en Languedoc, en Saône-et>L., en Loiret, en l'uilou, — a En ce cas on cause la mort de son plus proditî jmrent. i? î,iutonge, Belgique wallonne. — « Repiquer du p. c'esl repiquer [c.-a-d. en- terrer) l'âme de son plus proche parent. ', Ardcnnes, MtïK. — it Replanter du p. c'est replanter (enterrer) le premier de ses fiarenb [le plus proche p.) » Belg., Did. d. spots. — «Il if fùl nin r'pÎJîuer dopier- zin, Vos r'piquez l* pus prés d' vos parint,;. ! UrorUe (Pniv. de Luxenj- bourg], c. p. M. J. Feller. — « Qui plante du \ïev,i\ Pianlti [enterre] âon meilleur ami. » Saint-Martin-sur-Ocre (Loiï-et). '- p- *L !* l*oûnKT ; Yonne, Annuaire histor. de /'F., 1886, p. ii53. — m Femme t,ui plante persil Plante mari ; c.-à-d. que son mari niourn* bioutôt, ji Meuse, Labourasse, 1902. — « Celui qui repiqua le p. iwii»rt Inontât* ainsi que le chef de la maison. » Meurt he, Rev, d- traU* p«, tIJOS, p. 441.
Dans certains pays on dit qu'il faut semer et mm plânlt,r le perâlLn « Semer du persil, c'est semer (entériner) ses parente, n Char,-Inf.. e, p. M. £. Lemarié. — « Semer du p. porte malheur nu miiUre de la maison. » Saône-et-L., Guillemaut, Top. de LouhanSt iSlH).
27. — a Quand le p. réussit bien, c'est signe qiril n',a pas de jahkUK dtuis la maison. » Fontena,(Vendée), Souche, Cn,ij,
28. — « Pour avoir du persil double il faut le s,mer le vendredi sahû après le coucher du soleil. » Yonne, Annuaire hist. de fT,, iSRiî, p. 538.
29. — « Qui bo abé péyréssiou tout l'an Que saimij louv,urde C»rnAba<ïiL > Bordères (Landes), Foix, Poés., 1890, p. 2i).
30. — Symbolique. « Le persil symbolise l'iganr,nce. ,' J. Bihssk, Oeivrtpi. d*un médicam., 1619, p. 26.
« Le \,' mai on attache un bouquet de persil h la purt*, de? jeuri,rs fiîleif dont la conduite a été irrégulière. » Lim bourg, RtiNnSiiEiu;,. Tiiid.p.de la Belg. I, 280.
31. — Il est question du persil dans une formulette magique du Gard. Voy. Mélus., I, 29.
[186]
Apium petroselinum crispum
- apium GHspum, apium h,rt,nst nHspatum, petroselinum crispum, anc. nomencl., Bauh., 167i.
- persil frisé, m., franç,, L. 1»***, Traité d. j'ard., 1775.
- persil de Sardaigne, persil miU, feuille, franç., Fillassier, 1791.
- persil crépu f ni,, fronçai s , Anmil,a de Flore, 1839.
- pemii dùMblSj m,, Marne, Àrdennes, c. p. M. A. Guillaume.
Apium petroselinum latifolium
- opium ,aiivnm anglicanum, anc. nomencl., Bauh., 1671.
- pp.rxii d'Aïujle ferre., persil de Virginie,fr., Fillassier, 1791.
- perftil à grande fmiik, fiaiK,-., L. B***, Traité d.jard,, 1775.
Apium petroselinum crassa radice
- persil à grosse racine, persil d'Allemagne, fr., Fillassier, 1791.
Apium petroselinum folio ex albido variegato
- persil panaché , m., franç, , l, B*** Traité d, Jard. 1775.
Apium petroselinum farctophyllum
- ptruil de S'upîeis, pEml à g ros,e,, idoles, persil- céleri, franç., Tollaro, 1838.