Caryocar microcarpum (Pharmacopées en Guyane) : Différence entre versions

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En Guyane, l’usage médicinal de cette espèce est propre aux Palikur <ref>Les feuilles de ''Caryocar microcarpum'' sont
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Wittm., utilisé par les Tukano du nord-ouest
 
Wittm., utilisé par les Tukano du nord-ouest

Version actuelle en date du 27 décembre 2020 à 20:29

Caryocar glabrum
Pharmacopées traditionnelles en Guyane, 2004
Caryocar villosum


Feuilles et fleurs en boutons de Caryocar microcarpum
Caryocar microcarpum. Fleurs et fruits du chawarti de l’eau. Les fleurs s’ouvrent la nuit et sont pollinisées par les chauves-souris



Caryocar microcarpum Ducke

Synonymie

  • Caryocar riparium A C. Sm.

Noms vernaculaires

  • Créole : chawari d’l’eau [chawari-dilo].
  • Wayãpi : seweli.
  • Palikur : kwailu.
  • Portugais : piquiárana-do-igapó.

Écologie, morphologie

Grand arbre typique des bords de rivière et des forêts inondables, réputé pour son imputrescibilité.

Collections de référence

Grenand 640, 1657 ; Lescure 822 ; Moretti 447 ; Moretti et Damas 139 ; Prévost 1361.

Emplois

En Guyane, l’usage médicinal de cette espèce est propre aux Palikur [1]. L’écorce est un remède contre la mycose nommée puwuski et les microfilaires (wiuwi) en association avec les feuilles d’Elephantopus mollis (Astéracées) et de Lagenaria siceraria (Cucurbitacées). Le tout est mis à bouillir dans de l’eau jusqu’à épaississement du liquide. Les soins sont pratiqués sous forme de bain de pied.

Une deuxième préparation est destinée à rendre les chiens ardents à la chasse : on bat l’écorce de Caryocar puis on y ajoute du jus de manioc, une Poacée, Paspalum conjugatum, et des feuilles pilées de Cnidoscolus urens (Euphorbiacées), plante violemment urticante, voire vésicante. Le liquide, que l’on a d’abord laissé macérer, sert à baigner le chien, après quoi on lui en verse trois gouttes dans chaque narine. Ce traitement sert à développer chez lui un bon odorat qui lui fera tenir ses proies.

Chimie et pharmacologie

La présence de tanins et de saponines dans les diverses parties de cette espèce n’est probablement pas étrangère à l’action de cette drogue sur les mycoses et les filaires. Les saponines et tanins des feuilles de C. microcarpum ont été identifiés comme des dérivés des acides galliques et oléanoliques (KAWANISHI et RAFFAUF, 1986).

Cf. aussi infra à Caryocar villosum.

Tests chimiques en fin d’ouvrage.

____________________

  1. Les feuilles de Caryocar microcarpum sont utilisées comme ichtyotoxique par les Witoto et les Kubeo d'Amazonie colombienne (KAWANISHI et RAFFAUF, ibid.). Une autre Caryocaracée, Anthodiscus peruanus Baill., serait aussi très employée comme ichtyotoxique dans la même région (DUKE et VASQUEZ, 1994). SCHULTES (1969) signale d'autres espèces toxiques : Caryocar gracile Wittm., utilisé par les Tukano du nord-ouest amazonien pour tuer en douceur les chiens, et Anthodiscus obovatus Benth. ex Wittm., adjuvant d'un curare à base de Strychnos (Loganiacées).