Marrube (Cazin 1868) : Différence entre versions

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toutes les maladies atoniques, il convient principalement dans les catarrhes pulmonaires passés de l'état aigu à l'état chronique, dans l'asthme humide, dans la phthisie même, comme un des meilleurs expectorants. J'ai fréquemment employé le marrube en infusion aqueuse, avec du miel, dans ces diverses affections, et j'en ai toujours éprouvé de bons effets. Cette plante, infusée dans le vin ou dans la bière, m'a été très-utile dans la gastralgie et dans les leucorrhées atoniques. Je joins souvent à cette infusion les sommités d'absinthe, la racine d'aunée et celle d'angélique. J'ai cependant mis en usage, dans plusieurs cas, le vin de marrube seul, afin d'en apprécier isolément les effets.
 
toutes les maladies atoniques, il convient principalement dans les catarrhes pulmonaires passés de l'état aigu à l'état chronique, dans l'asthme humide, dans la phthisie même, comme un des meilleurs expectorants. J'ai fréquemment employé le marrube en infusion aqueuse, avec du miel, dans ces diverses affections, et j'en ai toujours éprouvé de bons effets. Cette plante, infusée dans le vin ou dans la bière, m'a été très-utile dans la gastralgie et dans les leucorrhées atoniques. Je joins souvent à cette infusion les sommités d'absinthe, la racine d'aunée et celle d'angélique. J'ai cependant mis en usage, dans plusieurs cas, le vin de marrube seul, afin d'en apprécier isolément les effets.
  
Cette plante est employée à l'extérieur comme tonique, détersive et antiseptique, dans les engorgements œdémateux, les ulcères sanieux, la gangrène, etc. Celse, contre la ''pourriture des chairs'', se servait de la décoction
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Cette plante est employée à l'extérieur comme tonique, détersive et antiseptique, dans les engorgements œdémateux, les ulcères sanieux, la gangrène, etc. Celse, contre la ''pourriture des chairs'', se servait de la décoction vineuse.  
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Version du 8 décembre 2016 à 18:33

Marronnier
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Massette


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Nom accepté : Marrubium vulgare


MARRUBE. Marrubium vulgare. L.

Marrubium album vulgare. C. Bauh. — Marrubium album. J. Bauh.

Marrube blanc, — marrube commun, — herbe vierge, — marrochemin.

LABIÉES. — STACHYDÉES. Fam. nat. — DIDYNAMIE GYMNOSPERMIE. L.


Cette plante vivace (Pl. XXIV) croît spontanément dans toute l'Europe, sur le bord des chemins, parmi les décombres, dans quelques lieux incultes, autour des fortifications des villes de guerre, etc.

Description. — Racine ligneuse, fibrée. — Tiges droites, dures, rameuses, couvertes d'un duvet blanchâtre. — Feuilles épaisses, opposées, pétiolées, cotonneuses, d'un vert un peu cendré, inégalement crénelées. — Fleurs blanches, petites, nombreuses, disposées en verticilles aux aisselles des feuilles, accompagnées de bractées sétacées et velues (mai-octobre). — Calice tubuleux à dix dents crochues dont cinq plus petites alternativement. — Corolle à deux lèvres, la supérieure linéaire, presque droite et bifide, l'inférieure plus large à trois lobes dont deux latéraux, plus petits, quelquefois nuls. — Quatre étamines didynames. — Un style. — Un stigmate bifide. — Quatre semences nues oblongues, situées au fond du calice.

Parties usitées. — Les feuilles et les sommités.

Récolte. — Se fait avant ou pendant la floraison. Il vaut mieux la faire avant le développement des fleurs. Elle perd de son odeur par la dessiccation, mais elle conserve sa saveur ; ses feuilles se rident et se courbent en dessus, de manière que leur face inférieure, qui est blanche, devient la plus apparente.

[Culture. — Le marrube, très-commun à l'état sauvage, suffit aux besoins de la médecine ; on ne le cultive que dans les jardins botaniques, il vient dans tous les sols, se propage par éclats de pieds plantés à la fin de l'hiver.]

Propriétés physiques et chimiques. — L'odeur du marrube, surtout à l'état frais, est forte, aromatique, et comme musquée ; sa saveur est chaude, amère, nauséeuse et un peu âcre. Elle contient une huile volatile, un principe amer, de 1'acide gallique et un peu de fer. L'eau et l'alcool dissolvent ses principes actifs. (Tnorel[1] affirme avoir extrait de cette plante un principe, la marrubine, jouissant de propriétés basiques.)

Le marrube, combiné au sulfate de fer, donne une aussi belle teinture que la noix de galle[2].

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  1. Réveil, Formulaire des médicaments nouveaux, 1864.
  2. Dictionnaire de l'industrie. Paris, 1795, t. IV, p. 268.


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PREPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.


A L'INTÉRIEUR. — Infusion, de 15 à 30 gr. par kilogramme d'eau.
Suc exprimé, 30 à 60 et même 100 gr. avec du miel et pareille quantité de lait.
Eau distillée (1 sur 4 d'eau), 50 à 100 gr., en potion.
Sirop (1 sur 32 d'eau de marrube et 64 de sucre), 15 à 100 gr., en potion.
Extrait aqueux, l à 4 gr., en pilules, potion, etc.
Extrait alcoolique, 1 à 3 gr., en pilules, potion, etc. (plus amer et plus actif que l'extrait aqueux).

Poudre, 4 à 8 gr.
Conserve, 30 à 60 gr.
Vin (30 gr. pour 1 kilogr. de vin blanc), 30 à 100 gr.

A L'EXTÉRIEUR. — Décoction, 30 à 60 gr. par kilogramme d'eau, pour lotions, fomentations, etc.

Le marrube fait partie de la thériaque d'Andromaque, des pilules d'agaric de Charas, de l’hiera deacolocynthidos, du sirop de marrube de Mésué, etc.


Le marrube est tonique, stimulant, expectorant, emménagogue. Il est administré contre le catarrhe chronique, l'asthme humide, la bronchorrhée, la pneumonie et la pleurésie chronique ; la toux rebelle, suite de la rougeole ou de la coqueluche, et chez les personnes débilitées par l'âge ou cacochymes ; On l'emploie aussi quelquefois pour rétablir les forces digestives affaiblies ou perverties, contre les dysenteries chroniques, quelques fièvres intermittentes, les fièvres muqueuses ou vermineuses, l'hystérie avec atonie, l'ictère, le scorbut, les scrofules, la chlorose, la leucorrhée atonique, certains cas d'aménorrhée, l'anasarque, l'infiltration séreuse du poumon, etc.

Cette plante, dont l'odeur et la saveur annoncent l'énergie, est une production indigène à la fois abondante et précieuse. Si Cullen a contesté les vertus du marrube, Dehaen les a confirmées par sa propre expérience. Gilibert dit avec raison que le marrube est une des meilleures plantes de l'Europe.

Wauters a employé le marrube blanc comme succédané du quinquina, dans les fièvres intermittentes. Il en donnait la décoction concentrée le matin à jeun. (Thorel pense que l'extrait, alcoolique, prescrit aux mêmes doses que le sulfate de quinine, jouit de propriétés fébrifuges actives.) Le marrube blanc agit ici à peu près comme l'absinthe, et paraît plus particulièrement indiqué dans les cas de fièvres intermittentes anciennes avec engorgement des viscères, état cachectique, etc., ou après un long usage des préparations de quinquina, lorsque toutefois l'état des voies digestives permet l'usage de cette plante éminemment amère et aromatique. Il est bien évident qu'elle serait nuisible s'il y avait irritation ou inflammation. Je ferai la même remarque pour les engorgements du foie et l'ictère, dans lesquels Zacutus Lusitanus, Forestus, Chomel et autres, n'ont pu employer le marrube avec succès que parce que ces maladies étaient exemptes de douleur, de pléthore et de phlegmasie. C'est bien moins une maladie désignée dans un cadre nosologique, que l'état du malade que l'on doit voir : le diagnostic individuel et différentiel d'une affection peut seul diriger le praticien dans l'application de ces moyens thérapeutiques. Borelli attribue de très-bons effets au marrube dans la chlorose et l'aménorrhée, quand celle-ci, sans doute, est atonique. Freind[1] assure que le sang, auquel on mêle l'infusion de cette plante, devient plus vermeil et plus fluide. Enfin, le marrube, trop négligé de nos jours, ainsi que le remarque judicieusement Alibert, peut être administré dans toutes les circonstances où la médication tonique est nécessaire, avec plus d'avantages que beaucoup d'autres végétaux bien moins énergiques, quoique plus vantés.

Mon expérience m'a confirmé dans l'opinion avantageuse que j'avais conçue des effets du marrube, sur la foi des auteurs qui en ont parlé. Comme le lierre terrestre, le pouliot, l'hyssope, il paraît agir plus particulièrement sur le système pulmonaire. Bien qu'il puisse être administré dans presque

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  1. Emmenologia. Londini, 717, p. 160.


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toutes les maladies atoniques, il convient principalement dans les catarrhes pulmonaires passés de l'état aigu à l'état chronique, dans l'asthme humide, dans la phthisie même, comme un des meilleurs expectorants. J'ai fréquemment employé le marrube en infusion aqueuse, avec du miel, dans ces diverses affections, et j'en ai toujours éprouvé de bons effets. Cette plante, infusée dans le vin ou dans la bière, m'a été très-utile dans la gastralgie et dans les leucorrhées atoniques. Je joins souvent à cette infusion les sommités d'absinthe, la racine d'aunée et celle d'angélique. J'ai cependant mis en usage, dans plusieurs cas, le vin de marrube seul, afin d'en apprécier isolément les effets.

Cette plante est employée à l'extérieur comme tonique, détersive et antiseptique, dans les engorgements œdémateux, les ulcères sanieux, la gangrène, etc. Celse, contre la pourriture des chairs, se servait de la décoction vineuse.