Saponaire (Cazin 1868) : Différence entre versions
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Je me bornerai à considérer la saponaire, d'après les effets que j'en ai observés, comme une plante excitante, tonique, dont l'action est propre à provoquer les sécrétions, à en augmenter l'activité, en stimulant nos organes. Sa propriété savonneuse l'a mise en réputation comme fondante et apéritive. Je l'ai employée avec succès dans les engorgements lymphatiques, les cachexies consécutives de fièvres intermittentes rebelles, les affections catarrhales chroniques, les maladies cutanées anciennes, et surtout dans les dartres squammeuses. Pour en éprouver de bons effets, il faut la donner à grande dose. La décoction concentrée de ses racines (60 à 100 gr. pour 1 kilog. d'eau) et le suc des feuilles (150 à 200 gr. le matin à jeun) sont les deux préparations qui m'ont le mieux réussi. | Je me bornerai à considérer la saponaire, d'après les effets que j'en ai observés, comme une plante excitante, tonique, dont l'action est propre à provoquer les sécrétions, à en augmenter l'activité, en stimulant nos organes. Sa propriété savonneuse l'a mise en réputation comme fondante et apéritive. Je l'ai employée avec succès dans les engorgements lymphatiques, les cachexies consécutives de fièvres intermittentes rebelles, les affections catarrhales chroniques, les maladies cutanées anciennes, et surtout dans les dartres squammeuses. Pour en éprouver de bons effets, il faut la donner à grande dose. La décoction concentrée de ses racines (60 à 100 gr. pour 1 kilog. d'eau) et le suc des feuilles (150 à 200 gr. le matin à jeun) sont les deux préparations qui m'ont le mieux réussi. | ||
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Version du 16 novembre 2016 à 18:34
Sommaire
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Saponaire
Nom accepté : Saponaria officinalis
Saponaria major lævis. C. Bauh. — Saponaria vulgaris. Black., Park. — Boetia vulgaris. Neck. — Lychnis officinalis. Scop. — Lychnis sylvestris, quæ saponaria vulgo. Tourn.
Saponière, — savonnière, — savonaire, — herbe à foulon.
CARYOPHYLLÉES. — DIANTHÉES. Fam. nat. — DÉCANDRIE DIGYNIE. L.
La saponaire (Pl. XXXVI), plante vivace, croît dans presque toute la France, sur le bord des rivières, des ruisseaux, des fossés et des champs ; dans les bois, les buissons, les haies, etc.
Description. — Racines grêles, d'un blanc jaunâtre, allongées, rampantes et dures. — Tige herbacée, cylindrique, dure, peu rameuse, d'environ 60 centimètres de hauteur. — Feuilles glabres, lisses, entières, lancéolées, opposées, d'un vert tendre, traversées par trois nervures. — Fleurs blanches ou rosées, disposées en un corymbe terminal, assez semblable à une ombelle (juillet-août). — Calice très-glabre, cylindrique, à cinq divisions aiguës. — Corolle assez grande, à cinq pétales fendus, à onglets de la longueur du calice. — Dix étamines saillantes, à filets longs alternativement grêles et renflés, soudés à la base. — Anthère jaune, rougeâtre. — Ovaire ovoïde, allongé, glabre et lisse, uniloculaire et multiovulé. — Deux styles. — Fruit : capsule unilocu-
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laire, allongée, cylindrique, s'ouvrant au sommet en quatre parties. — Un récentacle libre et central, contenant des semences nombreuses.
Parties usitées. — Les racines, les tiges et les sommités fleuries.
[Culture. — La saponaire, qui se multiplie facilement de graines semées en place ou mieux de drageons replantés à l'automne, ne demande aucun soin particulier et elle se multiplie d'elle-même. Elle vient dans tous les sols et dans toutes les expositions.]
Récolte. — On récolte les feuilles un peu avant la floraison, dans le mois de juin. Il est difficile de leur conserver leur couleur verte ; plus la couleur s'éloigne de la teinte verte, plus on doit croire qu'elles sont anciennes et mal séchées. Il faut beaucoup de soins pour bien les dessécher. Les racines, mondées, coupées en petites parties, sont étendues sur des claies dans une étuve. Sèches, elles sont ridées et un peu plus colorées que dans l'état frais.
Propriétés physiques et chimiques. — La saponaire est presque inodore. La racine a une saveur amère, un peu acre, savonneuse, ainsi que toute la plante. Cette racine contient : résine, 8.25 ; substance particulière, blanche non azotée, translucide, inodore, d'une saveur d'abord douceâtre, puis âcre et brûlante, soluble dans l'eau et insoluble dans l'alcool absolu, nommée saponine, 34 ; extractif, 0.25 ; gomme, 33 ; eau, 13. — L'eau s'empare de la saponine, devient mousseuse quand on l'agite, et présente les propriétés physiques d'une dissolution de savon. La saponine (Cl2 H13 O8), qui se rencontre dans un grand nombre de plantes, (peut en être extraite par l'alcool, et purifiée par des traitements successifs par ce dissolvant. L'action des acides et des alcalis la transforme en acide saponique (C26 H23 O12).
On rencontre encore la saponine dans le mouron rouge, l'œillet, l’arum maculatum, les racines de polygala et de salsepareille, dans les jeunes pousses de pommes de terre et dans les nielles des blés où on lui a donné le nom de githagine ou agrostemmine.)
Osborne a reconnu que la racine de saponaire, recueillie avant la floraison de la plante, fournit à l'évaporation une matière cristalline, amère, neutre, fusible, soluble dans l'eau, l'alcool et l'éther, insoluble dans l'essence de térébenthine.
Les anciens usaient de la saponaire pour préparer les étoffes à la teinture. Elle est employée avec avantage, en guise de savon, pour blanchir le linge et pour enlever les taches des vêtements.
A L'INTÉRIEUR. — Décoction (tiges avec les feuilles), 15 à 30 gr. par kilogramme d'eau. |
Extrait par décoction (1 sur 6 d'eau), même dose. |
Cette plante est tonique, apéritive, fondante, légèrement diaphonique. On l'emploie dans les affections cutanées, chroniques, rhumatismales, goutteuses, syphilitiques ; dans les engorgements des viscères abdominaux, surtout ceux du foie ; dans l'ictère, l'asthme, la leucorrhée, la blennorrhée, etc.
Bergius et Peyrilhe vantent la saponaire dans le traitement de la goutte, du rhumatisme, des affections vénériennes. Roques l'a employée avec succès dans les obstructions viscérales, suites de fièvres intermittentes rebelles. Rudius, Glaudini, Settela, Sennert, Bartholin, Colle, Wedelius, Septalius, Zapata, etc., l'ont préconisée comme un remède antisyphilitique très-efficace. Stahl et Cartheuser la préfèrent à la salsepareille dans le traitement des affections vénériennes. Jurine[1] a fait connaître deux cas de syphilis secondaire qui, après avoir résisté au mercure et à la salsepareille, furent guéris par la décoction et l'extrait de saponaire. Callisen[2] prescrivait cette plante en décoction dans les ulcères syphilitiques de la gorge qui avaient résisté au mercure. « Plusieurs auteurs, dit Alibert, donnent de grands
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éloges à la saponaire, et je pense qu'elle en est digne. Il arrive souvent que les maladies vénériennes résistent à l'administration du mercure : les symptômes, loin de diminuer, semblent acquérir une nouvelle intensité. La saponaire, donnée dans ces circonstances, produit d'excellents effets. J'ai souvent occasion de l'administrer dans le traitement des dartres furfuracées et squammeuses, et j'ai eu lieu de me convaincre, par un grand nombre d'observations, que cette plante précieuse n'était pas assez employée par les praticiens. »
Je ne crois d'efficacité à la saponaire comme antisyphilitique, que lorsque son administration a été précédée de celle des préparations mercurielles. Quand je vois la liste des maladies dans lesquelles on a prescrit cette plante, je me demande si les auteurs ont eu soin d'apprécier l'état pathologique réel d'un viscère engorgé, obstrué ; car il est bien évident que s'il existe, avec l'engorgement du foie, une phlegmasie de cet organe, la saponaire sera contre-indiquée : il en sera de même si l'ictère n'est qu'un effet qui dépend de causes diverses, contre lesquelles, par conséquent, un seul et même moyen ne peut être rationnellement employé.
Berthez met la saponaire au premier rang des remèdes propres à combattre la diathèse goutteuse. « Elle est douée, dit-il, de principes savonneux et résolutifs, de vertus diaphorétiques et diurétiques manifestes. » Fouquet était grand partisan de ce végétal, qu'il administrait sous toutes les formes, tantôt seul, tantôt mêlé à d'autres plantes apéritives, et notamment à la chicorée sauvage, au pissenlit, à la racine de garance. Biet a souvent mis en usage comme tonique, fondant et dépuratif, le mélange suivant : sirop de saponaire, 360 gr. ; sirop de calamus aromaticus, 125 gr. ; bicarbonate de soude, 8 gr. ; à prendre par cuillerées. Blache emploie comme dépuratif le sirop de saponaire auquel il ajoute, pour 250 gr. de sirop, 4 gr. de sous-carbonate de soude, et qu'il administre à la dose d'une cuillerée à bouche tous les matins aux enfants atteints d'affections cutanées et lymphatiques.
Je me bornerai à considérer la saponaire, d'après les effets que j'en ai observés, comme une plante excitante, tonique, dont l'action est propre à provoquer les sécrétions, à en augmenter l'activité, en stimulant nos organes. Sa propriété savonneuse l'a mise en réputation comme fondante et apéritive. Je l'ai employée avec succès dans les engorgements lymphatiques, les cachexies consécutives de fièvres intermittentes rebelles, les affections catarrhales chroniques, les maladies cutanées anciennes, et surtout dans les dartres squammeuses. Pour en éprouver de bons effets, il faut la donner à grande dose. La décoction concentrée de ses racines (60 à 100 gr. pour 1 kilog. d'eau) et le suc des feuilles (150 à 200 gr. le matin à jeun) sont les deux préparations qui m'ont le mieux réussi.
A l'extérieur, j'ai employé la saponaire comme résolutive et détersive, en cataplasme et en fomentation, sur les engorgements lymphatiques, œdémateux, avec quelque succès. Les feuilles de saponaire ont été appliquées avec avantage sur les cautères en place de celles de lierre.
(La SAPONINE en poudre est fortement sternutatoire. Elle agit, à l'intérieur, comme éméto-cathartique et diurétique ; mais n'a été que très-peu employée jusqu'ici. Lebœuf l'a préconisée comme désinfectant en teinture alcoolique.
Saponaire des vaches
Nom accepté : Vaccaria hispanica
La SAPONAIRE ANGULEUSE ou BLÉ-DE-VACHE, Saponaria vaccaria (Decand.), qui croît dans les champs, que les bestiaux mangent avec avidité et dont les fleurs sont roses (juin-juillet), partage les propriétés de l'espèce précédente. Gesner a loué particulièrement la vertu de ses semences dans les affections calculeuses.