Taraxacum (Rolland, Flore populaire) : Différence entre versions

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[Tome VII, 182]
 
[Tome VII, 182]
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<center>'''''Taraxacum officinale'' (Weber). — LE PISSENLIT.'''</center>
 
<center>'''''Taraxacum officinale'' (Weber). — LE PISSENLIT.'''</center>
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*Nom accepté : ''[[Taraxacum officinale]]''
  
  
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*''massuèl’'', f., Domfront (Orne), c. p. M. Aug. Chevalier.
 
*''massuèl’'', f., Domfront (Orne), c. p. M. Aug. Chevalier.
*''Ihèrpo'', f., Aude, Laff.
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*''lhèrpo'', f., Aude, Laff.
 
*''crouchétt'', m., Saint-Ybard (Corr.), La Roche.
 
*''crouchétt'', m., Saint-Ybard (Corr.), La Roche.
 
*''crochè'', m., ''croché'', m., Char.-Inf., Jomain. — Saint-Léonard (H.-Vienne), r. p.
 
*''crochè'', m., ''croché'', m., Char.-Inf., Jomain. — Saint-Léonard (H.-Vienne), r. p.
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*''agagno'', f., Castelnaudary, c. p. M. P. Calmet.
 
*''agagno'', f., Castelnaudary, c. p. M. P. Calmet.
*''lègagno'', f.,Tarn, H.-Gar, H.-Pyr.
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*''lègagno'', f., Tarn, H.-Gar, H.-Pyr.
 
*''pétolagagno, patolagagno'' f., Tarn, Gary. — H. Gar., Visner.
 
*''pétolagagno, patolagagno'' f., Tarn, Gary. — H. Gar., Visner.
 
*''chicotin'', m., Saint-Valérien (Yonne), r. p.
 
*''chicotin'', m., Saint-Valérien (Yonne), r. p.
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2. — La fleur du pissenlit, de même que celle des plantes des genres voisins, quand elle est tout à fait mûre et chargée de graines soyeuses, est appelée :
 
2. — La fleur du pissenlit, de même que celle des plantes des genres voisins, quand elle est tout à fait mûre et chargée de graines soyeuses, est appelée :
*iiory,, (= faucon ou épervier), grec ancien. [Je suppose que le mot grec avait ce sens, parce qu'une plante très voisine a été appelée tspàxtov, sans doute du nom de la fleur mûrie.]
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*ἱέραξ (= faucon ou épervier), grec ancien. [Je suppose que le mot grec avait ce sens, parce qu'une plante très voisine a été appelée ἱεράκιον, sans doute du nom de la fleur mûrie.]
 
*''pappus, lanugo'', lat. du moy. âge, Goetz.
 
*''pappus, lanugo'', lat. du moy. âge, Goetz.
 
*''agretta'', lat. du m. â., Dief.
 
*''agretta'', lat. du m. â., Dief.
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*''lînär,'' m., Puybarraud (Charente), ''Rev. d. patois'', II, 195.
 
*''lînär,'' m., Puybarraud (Charente), ''Rev. d. patois'', II, 195.
 
*''cèr-voulàn'', m., Puy-l'Evêque (Lot), r. p.
 
*''cèr-voulàn'', m., Puy-l'Evêque (Lot), r. p.
*''ange'', m., Pays wall., ''Quest. de folkl''., 1891. — Lyon, r. p. —Marseille, Rég. De La Col., ''Cris'', 1868, p. 261.
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*''ange'', m., Pays wall., ''Quest. de folkl''., 1891. — Lyon, r. p. — Marseille, Rég. De La Col., ''Cris'', 1868, p. 261.
 
*''àndzou'', m., Les Vans (Ardèche), r. p.
 
*''àndzou'', m., Les Vans (Ardèche), r. p.
 
*''madeleine'', f., Cerisy-l'Abbaye (Manche), r. p.
 
*''madeleine'', f., Cerisy-l'Abbaye (Manche), r. p.
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*''bulbe'', m., Cateau-Cambrésis (Nord), r. p.
 
*''bulbe'', m., Cateau-Cambrésis (Nord), r. p.
 
*''boulô'', m., Pirou (Manche), r. p.
 
*''boulô'', m., Pirou (Manche), r. p.
*''ballon'', m., Clary (Nord), r. p.— CIaye (S.-et-M.), r. p. —Villeneuve-Saint-Nic. (E.-et-L.), r. p.
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*''ballon'', m., Clary (Nord), r. p. — Claye (S.-et-M.), r. p. — Villeneuve-Saint-Nic. (E.-et-L.), r. p.
*''balou'', m., Eymoutiers (Haute -Vienne), r. p.
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*''balou'', m., Eymoutiers (Haute-Vienne), r. p.
 
*''bourlhou'', m., Saint-Léonard (H.-Vienne), r. p.
 
*''bourlhou'', m., Saint-Léonard (H.-Vienne), r. p.
 
*''ponpon'', m., ''mouflètte'', f., Arques (Seine-Inf.), r. p.
 
*''ponpon'', m., ''mouflètte'', f., Arques (Seine-Inf.), r. p.
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*''pépé'' (= poupée ?), f., Etalle (Belg.), r. p.
 
*''pépé'' (= poupée ?), f., Etalle (Belg.), r. p.
 
*''bèti-ton-beurre'', m., Cubry (Doubs), r. p.
 
*''bèti-ton-beurre'', m., Cubry (Doubs), r. p.
*''cocolicò'', m., La Malène (Loz.), r. p. <ref> « Trayo Iou cocolico él l'ér Saouras énté dévés onà E la bido que dévés ménà. » La Malène (Loz.), r. pr.</ref>
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*''cocolicò'', m., La Malène (Loz.), r. p. <ref> « Trayo lou cocolico él l'ér Saouras énté dévés onà E la bido que dévés ménà. » La Malène (Loz.), r. pr.</ref>
 
*''coclicou'', m., Saint-Symphorien (Indre-et-L.), r. p.
 
*''coclicou'', m., Saint-Symphorien (Indre-et-L.), r. p.
 
*''couturiérenn, pidign-Doué'' (= prie-Dieu), bret. de Guingamp, r. p.
 
*''couturiérenn, pidign-Doué'' (= prie-Dieu), bret. de Guingamp, r. p.
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2. — «. Manger ''ou'' sucer ''ou'' fumer ''ou'' engraiser les pissenlits par la racine = ''être mort et enterré''. » Locut. très répandue.
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2. — « Manger ''ou'' sucer ''ou'' fumer ''ou'' engraiser les pissenlits par la racine = ''être mort et enterré''. » Locut. très répandue.
  
  
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4. — En bien des endroits on croit que toucher ou respirer le pissenlit en fleur suffit pour faire pisser abondamment les enfants ; à plus forte raison quand ils en mangent.
 
4. — En bien des endroits on croit que toucher ou respirer le pissenlit en fleur suffit pour faire pisser abondamment les enfants ; à plus forte raison quand ils en mangent.
 
  
 
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::Si t' siffles pas bin
 
::Si t' siffles pas bin
 
::J' te bèra du pissa d' cavalo.
 
::J' te bèra du pissa d' cavalo.
:::Arbois (Jura), r.p.
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:::Arbois (Jura), r. p.
  
« Si une fllle en faisant des trompettes de pissenlit, en crève une en soufflant dedans, c'est signe qu'un garçon lui fera un enfant dans l'année, sans qu'elle soit mariée. » env. de Valence (Drôme), r. p.
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« Si une fille en faisant des trompettes de pissenlit, en crève une en soufflant dedans, c'est signe qu'un garçon lui fera un enfant dans l'année, sans qu'elle soit mariée. » env. de Valence (Drôme), r. p.
  
 
9. — « On fend la tige en quatre et on la met dans l'eau, alors elle se recroqueville d'une façon extraordinaire et se ratatine. C'est ce qu'on appelle ''faire des frisettes''. » Cerisy l'Abbaye (Manche), r. p.
 
9. — « On fend la tige en quatre et on la met dans l'eau, alors elle se recroqueville d'une façon extraordinaire et se ratatine. C'est ce qu'on appelle ''faire des frisettes''. » Cerisy l'Abbaye (Manche), r. p.
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« Si vous voulez savoir si la personne qui est à vos côtés est hostile, vous mettez dans un verre d'eau une tige de pissenlit avec son fruit plu-
 
« Si vous voulez savoir si la personne qui est à vos côtés est hostile, vous mettez dans un verre d'eau une tige de pissenlit avec son fruit plu-
  
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10. — « La personne qui souffle une chandelle de pissenlit d'un seul coup, sera heureuse dans ses entreprises. » Meurthe, Côte-d'Or, C.-du-N., M.-et-L. — « Elle recevra bientôt une bonne nouvelle. » Les Montils (L.-et-Ch.), r. p. — « Elle se mariera dans l'année. » Nord, P.-de-C., S.-Inf., Calv., Guernesey, Allier, Meuse, B.-du-Rh. — « Elle est aimée. » Cher, Nièvre, S.-et-M., Dordogne. — «Elle sera heureuse en mariage.» Indre. — « C'est qu'elle sait bien ou dit bien ses prières. » Ille-et-V., Manche, Mayenne. — « C'est qu'elle dit la vérité. » Guilberville (Manche), r. p.
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10. — « La personne qui souffle une chandelle de pissenlit d'un seul coup, sera heureuse dans ses entreprises. » Meurthe, Côte-d'Or, C.-du-N., M.-et-L. — « Elle recevra bientôt une bonne nouvelle. » Les Montils (L.-et-Ch.), r. p. — « Elle se mariera dans l'année. » Nord, P.-de-C., S.-Inf., Calv., Guernesey, Allier, Meuse, B.-du-Rh. — « Elle est aimée. » Cher, Nièvre, S.-et-M., Dordogne. — « Elle sera heureuse en mariage. » Indre. — « C'est qu'elle sait bien ou dit bien ses prières. » Ille-et-V., Manche, Mayenne. — « C'est qu'elle dit la vérité. » Guilberville (Manche), r. p.
  
 
« Si une fille la souffle d'un seul coup, c'est qu'elle est encore vierge. » Naintré (Vienne), r. p. ; Eymoutiers (H.-Vienne), r. p. ; Luxembourg, r. p. — « Elle aura prochainement un habit neuf. » Brest, r. p. — « La prochaine robe qu'elle aura sera de la couleur désirée. » Guingamp, r. p.
 
« Si une fille la souffle d'un seul coup, c'est qu'elle est encore vierge. » Naintré (Vienne), r. p. ; Eymoutiers (H.-Vienne), r. p. ; Luxembourg, r. p. — « Elle aura prochainement un habit neuf. » Brest, r. p. — « La prochaine robe qu'elle aura sera de la couleur désirée. » Guingamp, r. p.
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seulement, vous avez une bonne part de sa tendresse ; s'il ne s'en détache qu'une petite quantité, vous lui êtes indifférent. » Basse-Bret., Sauvé (dans ''Mélusine'', III, 378).
 
seulement, vous avez une bonne part de sa tendresse ; s'il ne s'en détache qu'une petite quantité, vous lui êtes indifférent. » Basse-Bret., Sauvé (dans ''Mélusine'', III, 378).
  
« Si les aigrettes volent à droite on se mariera bientôt ; si elles volent à gauche, il y aura des obstacles, des retards.» Loir-et-Cher, r. p.
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« Si les aigrettes volent à droite on se mariera bientôt ; si elles volent à gauche, il y aura des obstacles, des retards. » Loir-et-Cher, r. p.
  
« Si le duvet revient sur soi, c'est qu'on est aimé ; s'il s'éloigne, c'est le contraire. » Saint- Symphorien (Indre-et-L.), r. p.
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« Si le duvet revient sur soi, c'est qu'on est aimé ; s'il s'éloigne, c'est le contraire. » Saint-Symphorien (Indre-et-L.), r. p.
  
 
« Si le duvet monte en l'air, on sera heureux en amour ; s'il descend, ce sera le contraire. » Jura, Haute-Savoie.
 
« Si le duvet monte en l'air, on sera heureux en amour ; s'il descend, ce sera le contraire. » Jura, Haute-Savoie.
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Les enfants jouent avec la tête de pissenlit comme si c'était une véritable chandelle. « Les enfants disent comme s'ils allaient se coucher : ''un, deux, trois, dormez-vous ?'' et ils éteignent ''la chandelle.'' » Mantes (S.-et-O.), r. p.
 
Les enfants jouent avec la tête de pissenlit comme si c'était une véritable chandelle. « Les enfants disent comme s'ils allaient se coucher : ''un, deux, trois, dormez-vous ?'' et ils éteignent ''la chandelle.'' » Mantes (S.-et-O.), r. p.
  
« Pap, Mam, as schlofen ? Konn esch t'Lucht osblosen ? — Jo. » Luxembourg, r.p.
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« Pap, Mam, as schlofen ? Konn esch t'Lucht osblosen ? — Jo. » Luxembourg, r. p.
  
 
« On fait tourner rapidement entre les doigts une chandelle en disant trois fois : ''bats ton beurre ! ton beurre n'est pas bon ! ton beurre est bon !'' Si la chandelle n'est pas complètement déplumée à la fin de ces mots, c'est que le beurre est bon. » Cubry (Doubs), r. p.
 
« On fait tourner rapidement entre les doigts une chandelle en disant trois fois : ''bats ton beurre ! ton beurre n'est pas bon ! ton beurre est bon !'' Si la chandelle n'est pas complètement déplumée à la fin de ces mots, c'est que le beurre est bon. » Cubry (Doubs), r. p.

Version actuelle en date du 16 mars 2021 à 17:51


Chondrilla
Eugène Rolland, Flore populaire, 1896-1914
Andryala


[Tome VII, 182]

Taraxacum officinale

Taraxacum officinale (Weber). — LE PISSENLIT.


1. — Noms de la plante :

  • altaraxacon, ataraxacon, taraxacon, dens leonis, rostrum porcinum, caput monachì, endivia silvestris, lat. du m. â., Mowat.
  • tarassacon, taraxacum, troxsimia, corona monachi, l. du m. â., Dief.
  • caput hominis, l. du m. â., Mone, Quellen d. teutsch. Liter., 1830, p. 283.
  • sponsa solis, l. du m. â., De Toni, Erbario, 1898.
  • solsequium minus, custos hortorum, l. du m. â., Pritz. et Jess.
  • ambubeia., anc. nomencl., Brohon, 1541.


[183]

  • hieracia minor, intybus agrestis, anc. nomencl., Duchesne, 1544.
  • cichorea, grugnum porcinum, anc. nomencl., Ardoino, De venenis, 1652, p. 23.
  • morsus demonis, l. du XVIe s., W. Stokes (dans Arch. f. celt. Lexicogr. 1899, p. 326 et 338.)
  • urinaria, anc. nomencl. des pharmaciens, Gerarde, cité par Mowat, p. 49.
  • taraxacon minus, aphaca, aphace, hedypnois, chondrilla, anc. nomencl., Bauh., 1671.
  • leontodon taraxacum, nomencl. de Linné.
  • dent de lion, f., anc. franç. — Côte-d'Or, S.-et-L., Ain, Rhône, Savoie, H.-Sav., Isère.
  • dandele, f., anc. fr., God.
  • dyàn dé lioun, arleon, Aveyron, Vayss.
  • liondent, français, Bastien, 1809.
  • pisse-en-lict, m., anc. fr., Guy de Chauliac, éd. Nic., p. 678 ; Brohon, 1541 ; Oliv. de Serres, 1600.
  • pissenlit, m., français. (Je passe sous silence les nombreuses variations patoises du mot pissenlit.)
  • pisse-au-lit, m., français en beaucoup d'endroits. (Je passe sous silence les variations patoises du mot pisse-au-lit.)
  • pichourli, m., toulous., Tournon. — Aude, Laff.
  • pissiou ò li, m., Valenciennes, Hécart.
  • pissou, m., Montaigut-le-Bl. (Allier), c. p. M.-J. Duchon De La Jarousse.
  • pissèy’, f., Clary (Nord), r. p.
  • péchotte, f., Beine (Marne), c. p. M. A. Guillaume.
  • pichassin, m., Allier, Lasteyras, En tillant, 1901, p. 330.
  • pich'-caou, m., Chalosse (Landes), c. p. M. J. De Laporterie. — B.-Pyr., c. p. M. L. Batcave.
  • pissounòyo, f., env. de Valence (Drôme), r. p.
  • pèsslèn’, f., Poncin (Ain), r. p.
  • passiôke, f., Pierrefonds (Oise.), r. p.
  • pihh'roûle, f., liégeois, Forir.
  • pissèbé, m., jargon de Razey près Xertigny (Vosges), r. p.
  • pisse en coutsë (= pisse en couche), m., Annonay (Ardèche), r. p.
  • pissa-coucija, m., Moyen-Dauphiné, Moutier.
  • pisso-couéy'dzo, m., Livron (Drôme), c. p. M. E.-H. Sibourg.
  • pisso-couy'tso, f., Gras (Ardèche), r. p.
  • pissa-chin, m., Gard, Pouz. — Bas-Dauph., Mout.
  • pisse-chin, m., Gannat (Allier), r. p.
  • pisso-càn, m., pisso-chin, m., env. d'Avignon, Pal.
  • chie-en-lit, m., français de Trizac (Cantal), r. p.


[184]

  • cagalié, m., cagolhè, m., tchialéy’, m., H.-Loire, Cantal.
  • lày’tron, m., Bas-Valais, Gilliéron.
  • létron, m., Evrecy (Calvados), r. p.
  • lach'ron, m., lâch'ron, m., Eure, S.-Inf., Jor. — Oise, Graves.
  • lanch'ron, m., Pays de Bray (S.-lnf.), Joret.
  • lanch'ron blanc, m., Méharicourt (Somme), r. p. ; (On mange les racines blanches.)
  • létizon, m., montois, Sigaut. — Valenc., Hécart.
  • léy'tëchon, m., Saint-Jean-de-Maurienne, Const.
  • lâd'chon, m., env. d'Albertville (Sav.), Const.
  • létèrô, m., Mazères (Haute-L.), r. p.
  • lochiéy'rou, m., Aveyron, Vayss.
  • latzé, f., Castelnau-de-Montmirail (Tarn), r. p.
  • léstuji, f., Chaudesaigues (Cantal), c. p. M. P. Le Blanc.
  • litudjë, f., Dienne (Cantal), r. p.
  • lëtudý, f., Lavissière (Cantal), r. p.
  • lotchugo, f., Lieutadès (Cantal), r. p.
  • lézate, f., Les Bois (Suisse rom.), c. p. Ed. Edmomt.
  • laitue de chien, franç., E.-A. Duchesne, 1836.
  • poupe-lètt (= biberon), m., Arrens (H.-Pyr.), c. p. M. M. Camélat.
  • cicorée jaune, f., anc. fr., Philiatre, 1855.
  • chicorée jaulne, f., anc. fr., Dorveaux, Lespl.
  • cichorée saulvage, f., anc. fr., Duchesne, 1544.
  • tchicouréyo saouvadjo, f., Ardèche, r. p.
  • cicouréyo' déy' pra, f., Apt (Vaucluse), Col .
  • tchicouré de pà, f., Saulxures-s.-M. (Vosges), Haill.
  • cicouréyo dé la bono (= bonne chicorée), f., Avignon, Honn.
  • chicorée, f., en divers endroits. (Je passe les formes patoises.)
  • chicourèyë, f., Lavoute-Chillac (Ardèche), r. p. [La vraie chicorée y est appelée chicourèyë chouvadzë.]
  • chicoure, f., La Bresse (Vosges), Haill.
  • cèrfér, m., Pissy-Poville (S.-Inf.), r. p.
  • pissenlit à la petite feuille, Naintré (Vienne), r. p. [Le pissenlit à la grande feuille est le laitron, Sonchus.]
  • tsalada, f., Bourg-Saint-Maurice (Sav.), c. p. M. Ch. Joret.
  • salade de taupe, franç., E.-A. Duchesne, 1836.
  • coustélino, f., Hyères (Var), c. p. M. Ed. Edmont.
  • latchon de salada, m, Hauteluce (Savoie), c p M. Ed. Edmont.
  • postènaco, f., postonaco, f., Aveyr., r. p.
  • patt'nare, f., Corniéville (Meuse), r. p.
  • répounchou, m., rébouchi, m., Aveyr., Vayss.


[185]

  • massuèl’, f., Domfront (Orne), c. p. M. Aug. Chevalier.
  • lhèrpo, f., Aude, Laff.
  • crouchétt, m., Saint-Ybard (Corr.), La Roche.
  • crochè, m., croché, m., Char.-Inf., Jomain. — Saint-Léonard (H.-Vienne), r. p.
  • coché, m., Saintonge, Poitou, Anjou, Touraine, Maine, Loire-Inf., Allier.
  • cocle, f., Pamproux (D.-S.) c. p. M. Ed. Edmont.
  • gaou, m., Sarlat (Dordogne), Colas. — Périgueux, Arman. du Périg., 1905.
  • rachò, m., Rugny (Yonne), Jossier.
  • kyèv'lâ, f., Cubry (Doubs), r. p.
  • gavél, m., Lunel-Viel (Hér.), A. Roux, Cansoun dau dardalhoun, 1896.
  • grobèl, m., Villefranche-de-R., Campagnac, Saint-Geniez, Bozouls, Laguiole, Sébrazac, Entraygues, Aubin (Aveyr.), r. p.
  • gorobél, m., Rodez (Av.), Vernhet, Poes. pat., p. 58.
  • ogrobèl, m., gradél, m., Aveyron, Vayss.
  • crôpe, f., Saint-Julien-du-Sault (Yonne), r. p.
  • crope, f., Beaubery (S.-et-L,), c p. M. Ed. Edmont.
  • cropètte, f., lyonnais, Puitsp.
  • couapële, f., Mayenne, Dottin.
  • baraban, m., lyonnais, Puitspelu. — Loire, Gras.
  • barbéri, m , Courmayeur (Val d'Aoste), c. p. M. Ed. Edmont.
  • groin de porc, m., franç., Guy De Chauliac, éd. Nic., 1890, p. 678 ; Duchesne, 1544. — Ruffey-l.-B. (C.-d'Or), Joign.
  • gruin, m., coue d'aille (= queue d'aigle), franc-comtois, l'abbé Besançon,
  • ale à corbé (= aile à corbeau), f., Montreux (Suisse), Bridel. 1786.
  • grougn, m , Marensin (Landes), c. p. M. V. Foix. — Laluque (Landes), r. p.
  • grouign, m., La Teste (Gir.), Mour.
  • grognò, m., Savoie, Fen.
  • grignou, m., Puybarraud (Charente), Rev. d. pat., III, 209.
  • grignò, m , Chazelles (Char.), c. p M. Ed. Edmont.
  • grinou, m., Saint-Junien (H.-Vienne), c. p. M. Ed. Edmont.
  • grounch, m., brounch, m., gascon, J. Noulens, Flahuto gascouno, 1897.
  • gra u pouè, m., Vallorbes (Suisse), Vallott.
  • mourré dé pouér, m., pourcìn, m., provenç., J.-B. Gaut.
  • mourré, m., Hautes-Alpes, r. p. — Briançonnais, Chabr.
  • pourchìn, m., Libourne (Gir.), c. p. M. L. Durand-Dégrange.
  • pourcin, m., env. d'Avignon, Palun.
  • répourci, m., Die (Drôme), Moutier.
  • éngrày’ssa pouor, m., Nice, Risso.
  • chô d' cachon (= chou de cochon), m., env. de Beaune, r. p.
  • érb' à pouéy’, f., fribourg., Sav.
  • fëy’ dè troûy’, Martigny (Valais), r. p.


[186]

  • mouré d’ pourci~, m., La Javie (B.-Alpes), c. p. M. Edmont.
  • mourré poucìn, m., Apt (Vaucl.), Col.
  • mouré pourciou m., Orpierre (H.-Alpes), c. p. M. Ed. Edmont.
  • marropouchi, mourripichi, morromouchi, Aveyron, Vayss.
  • marépoutýitý, m., La Malène (Lozère, r. p.
  • marapoussissés, m. pl., c. p. M. Ed. Edmomt. — Salelles (Loz.), r. p.
  • mourré d'azé, m., Arles, Laugier.
  • mouralhou, m., Saint-Firmin (H.-Alpes), c. p. M. Ed. Edmont.
  • gélino grasso, f., Quillan (Aude), c. p. M. P. Calmet.
  • léngo d’aouco, f., Cassaigne (Haute-G.), r p.
  • erba dé léü, f., env. de St-Jean-de-Maur. (Sav.), Const.
  • lach'ron ëd' lë (= laitron de loup), Somme, c. p. M. H. Carnoy.
  • pò d' chévô, m., Gerardmer (Vosges), Haill.
  • dent de chien, franç., Du Pinet, 1660 ; Richelet, 1710. — Vosges, Haill.
  • dé dë stin, f., Thénésol (Sav.), r. p.
  • chiendent, chi~dò, don d' chi~, dó d' chi~, Vosges, Haill.
  • cramàyò, m., cramoyò, m., crâmèyò, m., croméyò, m., cromouàyò, m., craméya, m., cranmàyò, m., Franche- Comté, [c.-à-d. petite crémaillère, à cause des feuilles qui sont dentelées.]
  • cramya,m., Saint-Broix (Suisse rom.) c. p. M. Ed. Edmont.
  • coumayò, m., vaudois, Bridel.
  • crômalô, m., Côte-d'Or, Clément-Janin, Sobriquets de la Côte-d'Or.
  • teste de moyne, f., franç., Arnoul, 1517 ; Duchesne, 1544.
  • tieste de prestre, f., fr. du XVe s., J. Camus, Man. nam.
  • couronne de prestre, f., franç., Cotgr., 1650.
  • couronne de moine, f., Pays de Caux (S.-Inf.), Jor.
  • capira~, m., mentonais, Andrews.
  • copélò, m., Gourdon (Lot), c. p. M. R. Fourés. — Saint-Germain (Lot), Soul.
  • capirou, m., Menton, Mistr.
  • péy’rin, m., Var, Hanry.
  • péy’riné, m., Castellane (B.-Alpes), c. p. M. Ed. Edmont.
  • mouli dé prat (= moine de pré), m., moungé, m., toulousain, Doujat, 1637.
  • œil de bœuf, m., franç., Oliv. de Serres, 1600, p. 557.
  • florin d'or, m., wallon, Semertier.
  • laourigo, f., Levens (Alpes-Mar.), c. p. M Ed. Edmont.
  • coucu, m., cocu, m., Lot, M.-et-L., Indre-et-L., Eure-et-L.
  • coucu dé pra, m., Le Buisson (Dordogne), r. p.
  • herbe de ménage (à cause de sa couleur jaune), Pissy-Poville (S.-Inf.), r. p.
  • arléoun, m., Aveyron, Mistr.
  • mal d' èls, m., env. de Carcassonne, c. p. M. P. Calmet.


[187]

  • agagno, f., Castelnaudary, c. p. M. P. Calmet.
  • lègagno, f., Tarn, H.-Gar, H.-Pyr.
  • pétolagagno, patolagagno f., Tarn, Gary. — H. Gar., Visner.
  • chicotin, m., Saint-Valérien (Yonne), r. p.
  • kermès, m., Ban-de-la-Roche, H.-G. Oberlin.
  • belle-femme, Nérondes (Cher), r. p.
  • fleur des beaux garçons, Ivry (Seine), r. p.
  • vigne, f., env. de Rennes, r. p.
  • chopine, f., M.-et-L., Desv.
  • palouze, f., Saint-Georges-d.-Gros (Orne), r. p.
  • flocata, f., env. de Bonneville (Hte-Savoie), Const.
  • c'houervizon, breton, c. p. feu L. F. Sauvé.
  • potiet freit iteulé, bret. de Locminé (Morb.), r. p.
  • pokodo piss i woélé, (= herbe de celui pisse au lit), bret. de Pleubian (C.-du-N.), c. p. M. Y. Kerleau.
  • chicorée lézec, bret. de Lannion, c. p. Kerleau.
  • pistelon, bret. de Sainte-Tréphine (C.-du-N.), r. p.


2. — La fleur du pissenlit, de même que celle des plantes des genres voisins, quand elle est tout à fait mûre et chargée de graines soyeuses, est appelée :

  • ἱέραξ (= faucon ou épervier), grec ancien. [Je suppose que le mot grec avait ce sens, parce qu'une plante très voisine a été appelée ἱεράκιον, sans doute du nom de la fleur mûrie.]
  • pappus, lanugo, lat. du moy. âge, Goetz.
  • agretta, lat. du m. â., Dief.
  • papons, m., pl., oriots, m. pl., anc. fr., Le Bon, Etymolog., 1571, fet 38, r°.
  • chandelle, f., dans un grand nombre d'endroits. (Je passe sous silence les formes patoises.)
  • chandelle du curé, Montcornet (Aisne), r. p.
  • bougie, f., Cangy (Indre-et-L.), r. p.
  • lanterne, f., Coulomme (S.-et-M.), r. p. — Bourg (Haute-M.), r. p.
  • lampion, m., Neuchâtel (Suisse), r. p.
  • lumé, m., provenç., Honn.
  • soleil, m., dans un grand nombre d'endroits. (Je passe sous silence les formes patoises.)
  • lune, f., dans un grand nombre d'endroits. (Je passe sous silence les formes patoises).
  • lunèto, f., Mende (Lozère), r. p.
  • étoile, f., Indre, Nièvre, r. p.


[188]

  • éclair, m., Seine-Infér., Seine-et-M., r. p.
  • fleur du tonnerre, f., Pissy-Poville (S.-Inf.), r. p.
  • fëzé (= fusée), f., Ravières (Yonne), r. p.
  • auréole, f., Arçon (C.-d'Or), r. p.
  • nuadýé, (= nuage), m., Portes (Gard), r. p.
  • belle gueule, f., Saint-Symphorien (Indre-et L.), r. p. [le mot est ironique ; la boule est considérée comme une tête chevelue rébarbative.]
  • tête de loup, Fourchambault (Nièvre), r. p.
  • loup, m., Nantes, r. p. — Taden (C.-du-Nord), r. p.
  • loupe, f., Donzy (Nièvre), r. p.
  • mouton, m., Guilberville (Manche), r. p.
  • çavrâ, f., Juillac (Corr.), r. p.
  • chabrass, m., provenç., Honnorat.
  • tête de chat, Juvigny-sous-Andaine (Orne), r. p.
  • tsè, m., env. de Moûtiers (Savoie), r. p.
  • poil de chat, Flers (Orne), r. p.
  • chèton, m., Champlitte( Haute-Saône), r. p.
  • minons, m. p., Somme, Aisne, Ardennes, Meurthe, Nièvre, Doubs.
  • mignon, m., Bulle (Suisse), r. p.
  • minou, m., Dord., r. p. — Cambrai, r. p. — Marquion (P.-de-C.), r. p.
  • minô, m., Dives (Calv.), r. p.
  • minè, m., Barneville (Manche), r. p.
  • minoutes, m. pl., Saint-Pol (P.-de-C.), c p. M. Ed. Edmont.
  • minouche, m., Hesdin (P.-de-C.), r. p.
  • miton, m., Saint-Brice (Ille-et-V.), r. p.
  • mimi, m., Segré (M.-et-L.), r. p. — Verdes (L.-et-Ch.), r. p. — Séez (Orne).
  • mimi voyageur, Falaise (Calvad.), r. p.
  • doudou, m., Dagny-Lambercy (Aisne), c. p M. L.-B. Riomet.
  • aoucèl (= petit oiseau), Mur de Barrez (Aveyr.), r. p.
  • pérdigolo, f., cévenol, Sauvages, 1783.
  • kicoué, m., Vallorbes (Suisse), Valloton.
  • cocon, m., env. d'Arbois (Jura), r. p.
  • bourro dé coucutt (= poil de coucou), f., Fournels (Lozère), r. p.
  • plumes d’oie, Moulins (Allier), r. p.
  • plumo, f., Laguiole (Aveyr.), r. p.
  • plëme, f., Foissy (C.-d'Or), r. p.
  • plumè, m., Saint-Clémentin (Deux-S.), r. p. — Ouilly-le-Basset (Calvad.), r. p.
  • duvet (duvè), m., Neauphe-s.-Ess. (Orne), r. p. — Ruffey, près Dijon, r. p. — Lencloitre (Vienne), r. p. — Roye (Somme), r. p.
  • dëvè, m., Bergonne (P.-de-D,), r. p.
  • ouate, f,, env. de Fougères (Ille-et-V.), r. p.


[189]

  • coutou ( = coton), m., Pierrefort (Cantal), r. p.
  • lînär, m., Puybarraud (Charente), Rev. d. patois, II, 195.
  • cèr-voulàn, m., Puy-l'Evêque (Lot), r. p.
  • ange, m., Pays wall., Quest. de folkl., 1891. — Lyon, r. p. — Marseille, Rég. De La Col., Cris, 1868, p. 261.
  • àndzou, m., Les Vans (Ardèche), r. p.
  • madeleine, f., Cerisy-l'Abbaye (Manche), r. p.
  • barbe à Dieu, franç., Palsgrave, 1530.
  • barbiyon, m., Jazeneuil (Vienne), r. p. — Corbigny (Nièvre), r. p.
  • farinèto, f., provenç., Honn.
  • fànfarinèto, f., Bouches-du-Rh., Avril.
  • fànfarro, f., Basses-Alpes, Mistral.
  • tapou, m., La Jonchère (Vienne), r. p.
  • bulbe, m., Cateau-Cambrésis (Nord), r. p.
  • boulô, m., Pirou (Manche), r. p.
  • ballon, m., Clary (Nord), r. p. — Claye (S.-et-M.), r. p. — Villeneuve-Saint-Nic. (E.-et-L.), r. p.
  • balou, m., Eymoutiers (Haute-Vienne), r. p.
  • bourlhou, m., Saint-Léonard (H.-Vienne), r. p.
  • ponpon, m., mouflètte, f., Arques (Seine-Inf.), r. p.
  • goghë (= vessie), f., Cheylade (Cantal), r. p.
  • soufflet (souflè), m., Marigny (Manche), r. p. — Septeuil (S. et-O.), r. p.
  • souflô, m., env. de Rennes, r. p. — Conflans (S.-et.O.), r. p.
  • thèflé (av. th angl.), m., Cervant (Haute-Sav.), r. p.
  • souffle de la Vierge, m., Rillieux (Ain), r. p.
  • souflèra, m., Xertigny (Vosges), r. p.
  • ventoux (vantou), m., Dun-les-Places (Nièvre), r. p.
  • vol-au-vent, m., Nord. — Aisne. — Meurthe. — Côte d'Or.
  • vour, m., Veauchette (Loire), r. p.
  • vouéli, m., Fougerolles (Mayenne), r. p.
  • volya, m , Ruffey près Dijon, r. p.
  • voleur, m., Gisors (Eure), r. p.
  • boulur, m., Aude, Aveyr., Ariège, H.-Gar., Tarn, T.-et-G.
  • bolo-caoutt, m., Pamiers (Ariège), Garaud.
  • voyageur, m., Saône-et-L. — M.-et-L. — Manche.
  • voyageuse, f., Chauffailles (S.-et-L.), r. p.
  • roumadaou, m., Basses-Alpes, Avril.
  • midi, m., Ineuil (Cher), r. p.
  • mériâne, f., Val d'Ajol, (Vosges), r. p.
  • biro-sourèl, m., Albi (Tarn), r. p.
  • pano-solèyo, env. de Valence (Drôme), r. p.


[190]

  • heure, f., Naintré (Vienne), r. p.
  • horloge, f., Godarville (Belg.), Harou, Folkl. de G., 1893, p. 25.
  • sorcier, m., Naintré (Vienne), r. p.
  • bonne nouvelle, Les Montils (L.-et-Ch.), r. p.
  • avantura, f., Archiac (Char.-Inf.), r. p.
  • prière, f., Naintré (Vienne), r. p. — Izé, Château-Gontier (May.), r. p. — Rhétiers (Ille-et-V.), r. p.
  • pèzanloute, f., Saint-Georges d. Gros. (Orne), r. p. (Si on ne souffle pas le fruit d'un seul coup, cela indique qu'on pisse encore au lit.)
  • monsieur (moncië), m., Guernesey, r. p.
  • pépé (= poupée ?), f., Etalle (Belg.), r. p.
  • bèti-ton-beurre, m., Cubry (Doubs), r. p.
  • cocolicò, m., La Malène (Loz.), r. p. [1]
  • coclicou, m., Saint-Symphorien (Indre-et-L.), r. p.
  • couturiérenn, pidign-Doué (= prie-Dieu), bret. de Guingamp, r. p.
  • cane (prononcez câ-ne), Barbaggio (Corse), r. p.
  • volarina, bambagia, ital., Duez, 1678.
  • bôff, milanais, Cherubini.
  • caterinett, milanais, Banfi.
  • piumin, ital. dialect., Boerio.
  • marenda, Mantoue, Cherubini.
  • gavilan (= épervier, oiseau de proie), espagnol, J. Victor, 1609.
  • habicht (= épervier), anc. allem., Diefenb., p. 19.
  • blower, blowball, clock, dial. angl., Britt.
  • luchten, Brême, Pritz. et Jess.
  • lichtln, Basse-Autriche, Germania, 1876, p. 413.
  • todtenliechtle, Vorarlberg, Della Torre.
  • flug, Carinthie, Zwanziger.


2. — « Manger ou sucer ou fumer ou engraiser les pissenlits par la racine = être mort et enterré. » Locut. très répandue.


3. — « Arroser les pissenlits = pisser en plein champ. » L. Rigaud.


4. — En bien des endroits on croit que toucher ou respirer le pissenlit en fleur suffit pour faire pisser abondamment les enfants ; à plus forte raison quand ils en mangent.

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  1. « Trayo lou cocolico él l'ér Saouras énté dévés onà E la bido que dévés ménà. » La Malène (Loz.), r. pr.


[191]

5. — « On ne doit pas toucher le pissenlit en fleur ; cela fait qu'on tombe du haut mal. » env. de Valence (Drôme), r. p.


6. — « Si quelqu'un touche au voleur (fruit du p.), il est sûr d'être volé dans l'année. » Gisors (Eure), r. p.


7. — « Les filles qui prennent constamment du jus de pissenlit pour s'éclaircir le teint auront plus tard des enfants malingres. » Naintré (Vienne), r. p.


8. — Ayec la tige du pissenlit on fait des trompettes appelées :

  • contérèlo, f., Bozouls (Aveyr.), r p.
  • piperèl’ , f., Ezy Eure), r. p.

« Pour réussir cette trompette [1], les enfants répètent plusieurs fois, en la faisant, le mot tchèrimandri~. » Bournois (Doubs), Roussey.

Pour faire une trompette, on casse la tige en dessous de la fleur en frappant à cet endroit à plusieurs reprises avec le doigt et en disant :

Pinto, pinto, pinto,
Si t' siffles bin
J' te bèra du bon vin ;
Si t' siffles pas bin
J' te bèra du pissa d' cavalo.
Arbois (Jura), r. p.

« Si une fille en faisant des trompettes de pissenlit, en crève une en soufflant dedans, c'est signe qu'un garçon lui fera un enfant dans l'année, sans qu'elle soit mariée. » env. de Valence (Drôme), r. p.

9. — « On fend la tige en quatre et on la met dans l'eau, alors elle se recroqueville d'une façon extraordinaire et se ratatine. C'est ce qu'on appelle faire des frisettes. » Cerisy l'Abbaye (Manche), r. p.


« Si vous voulez savoir si la personne qui est à vos côtés est hostile, vous mettez dans un verre d'eau une tige de pissenlit avec son fruit plu-

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  1. Pour faire une trompette ou un sifflet avec la tige du pissenlit, on coupe la tige près de la fleur et au pied, puis on aplatit légèrement avec les dents une des extrémités.


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meux. Si cette tige se tortille, c'est que votre voisin vous veut du mal. » Naintré (Vienne), r. p.


10. — « La personne qui souffle une chandelle de pissenlit d'un seul coup, sera heureuse dans ses entreprises. » Meurthe, Côte-d'Or, C.-du-N., M.-et-L. — « Elle recevra bientôt une bonne nouvelle. » Les Montils (L.-et-Ch.), r. p. — « Elle se mariera dans l'année. » Nord, P.-de-C., S.-Inf., Calv., Guernesey, Allier, Meuse, B.-du-Rh. — « Elle est aimée. » Cher, Nièvre, S.-et-M., Dordogne. — « Elle sera heureuse en mariage. » Indre. — « C'est qu'elle sait bien ou dit bien ses prières. » Ille-et-V., Manche, Mayenne. — « C'est qu'elle dit la vérité. » Guilberville (Manche), r. p.

« Si une fille la souffle d'un seul coup, c'est qu'elle est encore vierge. » Naintré (Vienne), r. p. ; Eymoutiers (H.-Vienne), r. p. ; Luxembourg, r. p. — « Elle aura prochainement un habit neuf. » Brest, r. p. — « La prochaine robe qu'elle aura sera de la couleur désirée. » Guingamp, r. p.

« Si un garçon la souffle d'un seul coup, il sera plus tard un homme. » Ballon (Sarthe), r. p.

« Autant de fois une fille est obligée de souffler pour éteindre la chandelle, autant d'années elle aura à attendre avant de se marier. » Se dit presque partout.

« Si la fille est trop faible de souffle et qu'aucune graine plumeuse ne s'envole, c'est signe qu'elle n'est pas mûre pour le mariage. » Marseille, Rég. De La Col., Cris.

« Si la personne ne souffle pas la chandelle d'un seul coup, c'est signe qu'elle est trompée en amour. » Ille-et-V., S.-et M. — « Qu'elle n'aime pas ou n'est pas aimée. » Ille-et-Vil. — « Elle coiffera Sainte-Catherine jusqu'à 25 ans. » Ineuil (Cher), r. p.

« Si sur le fruit déplumé par une fille il reste encore un fragment d'aigrette, c'est signe de bataille entre ses amoureux rivaux. » Avon (S.-et-M.), r. p.

« Voulez-vous être fixé sur le degré d'affection que vous porte la jeune fille que vous recherchez en mariage, cueillez une tête de pissenlit en graine et soufflez dessus. Si, du premier coup, toutes les graines s'envolent, votre mie raffole de vous ; s'il en reste quelques-unes


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seulement, vous avez une bonne part de sa tendresse ; s'il ne s'en détache qu'une petite quantité, vous lui êtes indifférent. » Basse-Bret., Sauvé (dans Mélusine, III, 378).

« Si les aigrettes volent à droite on se mariera bientôt ; si elles volent à gauche, il y aura des obstacles, des retards. » Loir-et-Cher, r. p.

« Si le duvet revient sur soi, c'est qu'on est aimé ; s'il s'éloigne, c'est le contraire. » Saint-Symphorien (Indre-et-L.), r. p.

« Si le duvet monte en l'air, on sera heureux en amour ; s'il descend, ce sera le contraire. » Jura, Haute-Savoie.

« Si le duvet soufflé par une fille se dirige vers une autre fille, c'est signe que cette dernière lui prendra son amant. » Portes (Gard), r. p.

« Quand le duvet soufflé monte en l'air, c'est signe qu'il fera beau ; quand il tombe par terre de suite, qu'il va pleuvoir. » Orne, Lot, Drôme.

« Si on ne souffle pas le fruit d’un seul coup, il pleuvra dans la journée.» Corrèze, Seine-et-O.

« Pour savoir l'heure, on dit : un, deux, trois, etc., en soufflant ; l'heure est marquée par la dernière aigrette envolée. » Belg., Nord, Aisne, S.-Inf., Vienne, Cher.

« Si les aigrettes s'élèvent en l'air, on est aimé ; si elles volent de chaque côté sans monter ni descendre, on est un peu aimé ; si elles tombent par terre, on n'est pas aimé. » Olivet (Loiret), r. p.

« Si les aigrettes vont à droite, la fille qui fait l'expérience, épousera un brun ; à gauche, un blond ; droit en face, un notaire, un cultivateur, etc., selon ce qu'elle aura désiré auparavant ; si elles reviennent sur elle, elle se mariera prochainement ou aura prochainement des nouvelles du bien-aimé. » Ivry (Seine), r. p.

« Si le duvet vole droit en l'air, son mari sera blond ; s'il retombe par terre, il sera noir, c'est-à-dire brun. » Palaiseau (S.-et-O.), r. p.

« On ira en paradis, en purgatoire, en enfer, selon qu'on aura éteint la chandelle en une fois, ou deux, ou trois. » Vern (Ille-et-V.), r. p.

Autant de fois une fille sera obligée de souffler pour déplumer le fruit


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de p., autant de jours elle devra attendre pour avoir une robe neuve. » env. de Mâcon, r. p.

Quand un enfant ne réussit pas du premier coup, c'est signe qu'il a pissé au lit récemment. » env. de Paris, Nièvre, Marne, M.-et-L., Manche.

« C'est signe que quelqu'un de sa famille a pissé au lit il n'y a pas longtemps. » La Motte-Servolex (Savoie), r. p.

« On dit à celui qui ne réussit pas du premier coup : « Pissenlit, gagàye, t'as fait pipi au lit. » Pierrefonds (Oise), r. p.

« Si un enfant ne souffle pas du premier coup la chandelle, c'est signe qu'il ne sait pas sa prière ou qu'il ne l'a pas dite. » Aube, Orne, C.-du-N., Ille-et-V., Mayenne, Maine-et-L.

Pour savoir comment on est aimé, on répète : je t'aime, un peu, beaucoup, passionnément, pas du tout et le mot correspondant à la dernière aigrette envolée, sert de présage. » Orne, S.-et-M., Loiret, Belgique.

Une fille demande à la fleur ailée si elle sera : veuve, reine, vierge ou mariée ? Si le fruit n'est pas soufflé du tout, elle restera vierge ; s'il l'est complètement, elle sera reine, et s'il l'est incomplètement, elle sera mariée ou veuve. » env. de Redon (Ille-et-V.). r. p.

« Quand les enfants sont à jouer loin de leurs parents, ils consultent le p. pour savoir si leurs parents les réclament. Tant qu'en soufflant, il reste la moindre aigrette, ils sont tranquilles et continuent à jouer. » Savoie, Const.

« Quand les enfants sont perdus dans la campagne ils consultent le pissenlit pour savoir quelle direction prendre ; ils prennent celle indiquée par l'aigrette qui s'envole le plus loin. » Saint-Brice (Ille-et-V.), r. p.

« Les enfants en maraude consultent le pissenlit pour savoir de quel côté est le garde champêtre. » Aisne, c. p. M. L. B. Riomet.

Du côté où se dirige le duvet viendra une bonne nouvelle. » Saint-Martin-du-P. (Nièvre), r. p.

« La direction prise par le duvet est celle de la personne qu'on doit aimer. » Archiac (Char.-Inf.), r. p.


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« Dans une société de jeunes filles, l'une d'entre elles souffle le fruit plumeux ; celle vers qui se dirige le duvet se mariera dans l'année. » env. de Paris, r. p. — « Celle qui reçoit sur elle la plus grande quantité du duvet, se mariera dans l'année. » Ruffey près Dijon, r. p.

« Si quelqu'un voit, par hasard, venir vers lui une aigrette de p. poussée par le vent, il y voit un présage de bonheur. » Fréjus (Var), r. p.

« Si le duvet monte, présage de bonheur ; s'il descend, présage de malheur. » Indre.

« Si on ne souffle pas le fruit du premier coup, ou mourra dans l'année. » Indre-et-Loire., r. p.

« On enfonce cinq épingles dans le bouton dépouillé des aigrettes ; on saisit ces épingles entre le pouce et l'index, sans se servir des autres doigts, en disant au fur et à mesure : T'àymi, bisté, proumtomin, o lo foulio, pas del tout. Si on réussit à dire ces paroles sans laisser tomber aucune des épingles, on réussira dans ses amours. » Le Buisson (Dord.), r. p.

« Avec une épingle on essaye de traverser le bouton du pissenlit dépouillé de ses aigrettes. Si cette épingle entre facilement, c'est signe que l'homme ne veut pas de la fille ; si elle n'entre pas ou très difficilement c'est signe que la fille ne veut pas de l'homme. » Poncin (Ain) r. p.

Les enfants jouent avec la tête de pissenlit comme si c'était une véritable chandelle. « Les enfants disent comme s'ils allaient se coucher : un, deux, trois, dormez-vous ? et ils éteignent la chandelle. » Mantes (S.-et-O.), r. p.

« Pap, Mam, as schlofen ? Konn esch t'Lucht osblosen ? — Jo. » Luxembourg, r. p.

« On fait tourner rapidement entre les doigts une chandelle en disant trois fois : bats ton beurre ! ton beurre n'est pas bon ! ton beurre est bon ! Si la chandelle n'est pas complètement déplumée à la fin de ces mots, c'est que le beurre est bon. » Cubry (Doubs), r. p.

« On secoue le fruit plumeux en disant : béti-ton beurre. Le duvet en-


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volé indique de quel côté et en combien d'années on mourra. » Cubry (Doubs), r. p.

Symbolique. « La fleur de dent de lyon signifie : vous perdez temps. » Traité curieux des couleurs, 1647, p. 69.

« Le pissenlit symbolise les présages, les oracles, » Pays wallon, Semertier (dans Wallonia, 1899, p. 19.) Cf. : « Tu l'as deviné, comme pissant-lit. » loc. du XVe s., Béroalde De Verv., Moy. de parv., éd. Roy., II, 220.

« Un bouquet de pissenlit mis extérieurement à la fenêtre d'une personne indique symboliquement qu'elle est cocue. » Poncin (Ain), r. p.