Mandragore (Cazin 1868) : Différence entre versions

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MANDRAGORE. Atropa mandragora. L.
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Nom accepté : ''[[Mandragora officinarum]]''
Mandragora officina lis. Pers.
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Mandegloire.
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Sot.A'\h:s. Fam. nat.- Pt:i\TA\ Ilfi tE :'IJO'iOGY\JE. L.
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Gll ·
 
  
[ne,..l"•·iaaCinn. - l'lan!f • vivac'' h rarine •'paiss<•, fu sil'orme, c llanme, hifurqu(•e ou tril'llrqut•f', llltllliP flf' radirelies tll illcf's, J,lanr jann<itrf•. - FeuiiiPS r:uli ralf's, grandcs, cntit'•rPs, l'll rosP IIP. - Fit'tli'S d 'un hlanc pourpn·, soli la in•s. - Calic•· lur­
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<center>'''MANDRAGORE'''. ''Atropa mandragora''. L.</center>
bin•', a rinq Sl'pales ilCIIIllilH'•s. - Corolle catnpanu!f'•e, lllili'CPSCCilll', ;, luhc C0\11'1, \'ehlf'
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OVoide a dt•IJX Jogf'S pluriovult'Ps.- SI) Je simph•, IC I'Ill itlfi par 1111 sligmalc Cll tf IP. -
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donner II' uom cl'autllropomorJllWn elllc semihomo; ou Ia rccoltL• it l'autonllle , les fcuilles u monwnt dP Ia lloraison, rl !es grai nes ;\ Ia maturite des fruit s. On distin gne cleux varit'·IL's tlC' lllandragorr: l'lllll', Ia mamlra gore llli'tle, a des feuillt•s lon gms el !arges,
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r s ll c urs hlancltes, son fruit l'SL rond, uniloculairc ; l'anlrc, cli le mandrago rr l'cmellc, a
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rs fcuillrs JW!iles l'l e lroil cs, !es fl curs pompres, Je l'ruit cs l allonge avec calicc pcrsis­
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tanl h. divisions aignes.
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CuUsn•e.- La mandragorc sc propagc par scmis fait s au printcmps, cn pl cinc tcnP, c n llounc expositiou, aYcc couvertme dc fcuilles ou de liti ere pcndanl l'ltivc r.
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dr<tgorc sc rapproehe de Ia belladonc.]
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<center>''Mandragora officinalis''. Pers.</center>
(La manclragorc parti cipc des proprietcs clc la hcllaclone, mais a mi moindrc dcgrc; sa rarcte ct la facilite dc sc procm·er sa congcnere ont fait
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rcnonccr a son cmploi.
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<center>Mandegloire.</center>
Les an c icns, Hippocratc, Celse, Galicnla prcconisaient commc hypn o­ tiqn c ct st upe fiantc; ils y avaicnt surtout rccours :rmnt dc pratiqm•I' lcs oprrations ch irnrgi ca lcs, cspcrant amcncr chez Ie su jcl 1m ccrtain de3Tc d 'anesthcsiP.
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Dioscoridc ct son commcntalcur l\Iatthiole l'e tahlisse nt commc agcnt somnifcrc ct aneslhcs iqn e .
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<center>Solanées. Fam. nat. - Pentandrie Monogynie. L.</center>
Cctte rcputat.ion s'est pcrpctnce jHsqnc \"Cf S le xne sieclc, car nou s lisons dans Dodin (1) :
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['''Description'''. - Plante vivace à racine épaisse, fusiforme, charnue, bifurquée ou trifurquée, munie de radicelles minces, blanc jaunâtre. - Feuilles radicales, grandes, entières, en rosette. - Fleurs d'un blanc pourpre, solitaires. - Calice tur­biné, a cinq sépales acuminés. - Corolle campanu!ée, marcescente, à tube court, velue en dehors, à cinq lobes. - Cinq étamines à filets dilatés et barbus à la base. - Ovaire ovoïde à deux loges pluriovulées. - Style simple, terminé par un stigmate en tête. - Fruit : baie ovoïde, charnue, molle, de la grosseur d'un petit œuf de poule, renfermant un grand nombre de graines réniformes à épisperme chagriné.
ayant pris Ies hrcuyagcs, dormcnt qurlqucfoi s trois ou qnatrc jours sans s'cYCillcr, commc on fnit cn Tnrquic a cr nx qu'on v eu t chastrer, et sc pra­
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'''Parties usitées'''. - Les racines, les feuilles et les fruits.
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'''Culture'''. - La mandragore se propage par semis faits au printemps, en pleine terre, en bonne exposition, avec couverture de feuilles ou de litière pendant l'hiver.
A l'extcrirur, Docrhaayc conscillait l 'usagc des fcuilles cn cataplasmc sur Ics tumcurs scrofulcu ses.)
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'''Propriétés physiques et chimiques'''. - Par sa composition la mandragore se rapproche de la belladone.]
  
 
   
 
   
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(La mandragore participe des propriétés de la belladone, mais a un moindre degré ; sa rareté et la facilité de se procurer sa congénère ont fait renoncer à son emploi.
{1) Demonomanie des sorciers, ed iti on in-12, ·J 508, p. 2!t7.
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Les anciens, Hippocrate, Celse, Galien, la préconisaient comme hypno­tique et stupéfiante ; ils y avaient surtout recours avant de pratiquer les opérations chirurgicales, espérant amener chez le sujet un certain degré d'anesthésie.
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Dioscoride et son commentateur Matthiole l'établissent comme agent somnifère et anesthésique.
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Cette réputation s'est perpétuée jusque vers le XVIe siècle, car nous lisons dans Bodin<ref>''Démonomanie des sorciers'', édition in-12, 1598, p. 247.</ref> :
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« L'on peut bien endormir les personnes avec la mandragore et autres breuvages narcotiques, en sorte que la personne semblera morte, et néan­moins il y en a qu'on endort si bien qu'ils ne se réveillent plus, et les autres ayant pris les breuvages, dorment quelquefois trois ou quatre jours sans s'éveiller, comme on fait en Turquie à ceux qu'on veut chastrer, et se pra­tiqua en un garçon du Bas-Languedoc étant esclave, qui depuis fut ra­cheté. »
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Dans ces derniers temps, on s'est servi avec un certain succès de la ra­cine en poudre, à la dose de 8 décigr. en moyenne, contre l'aliénation mentale. La dose la plus forte n'a jamais dépassé 1 gr.
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A l'extérieur, Boerhaave conseillait l'usage des feuilles en cataplasme sur les tumeurs scrofuleuses.)
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[[Catégorie:Cazin 1868]]

Version actuelle en date du 8 décembre 2016 à 18:27

Maïs
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Marjolaine


[611]

Nom accepté : Mandragora officinarum


MANDRAGORE. Atropa mandragora. L.
Mandragora officinalis. Pers.
Mandegloire.
Solanées. Fam. nat. - Pentandrie Monogynie. L.


[Description. - Plante vivace à racine épaisse, fusiforme, charnue, bifurquée ou trifurquée, munie de radicelles minces, blanc jaunâtre. - Feuilles radicales, grandes, entières, en rosette. - Fleurs d'un blanc pourpre, solitaires. - Calice tur­biné, a cinq sépales acuminés. - Corolle campanu!ée, marcescente, à tube court, velue en dehors, à cinq lobes. - Cinq étamines à filets dilatés et barbus à la base. - Ovaire ovoïde à deux loges pluriovulées. - Style simple, terminé par un stigmate en tête. - Fruit : baie ovoïde, charnue, molle, de la grosseur d'un petit œuf de poule, renfermant un grand nombre de graines réniformes à épisperme chagriné.

Parties usitées. - Les racines, les feuilles et les fruits.

Récolte. - Les racines, très-grosses et bifurquées, de la mandragore lui ont fait donner le nom d’anthropomorphon et de semihomo; on la récolte à l'automne, les feuilles au moment de la floraison, et les graines à la maturité des fruits. On distingue deux variétés de mandragore : l'une, la mandragore mâle, a des feuilles longues et !arges, des fleurs blanches, son fruit est rond, uniloculaire ; l'autre, dite mandragore femelle, a des feuilles petites et étroites, les fleurs pourpres, le fruit est allongé avec calice persis­tant à divisions aiguës.

Culture. - La mandragore se propage par semis faits au printemps, en pleine terre, en bonne exposition, avec couverture de feuilles ou de litière pendant l'hiver.

Propriétés physiques et chimiques. - Par sa composition la mandragore se rapproche de la belladone.]


(La mandragore participe des propriétés de la belladone, mais a un moindre degré ; sa rareté et la facilité de se procurer sa congénère ont fait renoncer à son emploi.

Les anciens, Hippocrate, Celse, Galien, la préconisaient comme hypno­tique et stupéfiante ; ils y avaient surtout recours avant de pratiquer les opérations chirurgicales, espérant amener chez le sujet un certain degré d'anesthésie.

Dioscoride et son commentateur Matthiole l'établissent comme agent somnifère et anesthésique.

Cette réputation s'est perpétuée jusque vers le XVIe siècle, car nous lisons dans Bodin[1] :

« L'on peut bien endormir les personnes avec la mandragore et autres breuvages narcotiques, en sorte que la personne semblera morte, et néan­moins il y en a qu'on endort si bien qu'ils ne se réveillent plus, et les autres ayant pris les breuvages, dorment quelquefois trois ou quatre jours sans s'éveiller, comme on fait en Turquie à ceux qu'on veut chastrer, et se pra­tiqua en un garçon du Bas-Languedoc étant esclave, qui depuis fut ra­cheté. »

Dans ces derniers temps, on s'est servi avec un certain succès de la ra­cine en poudre, à la dose de 8 décigr. en moyenne, contre l'aliénation mentale. La dose la plus forte n'a jamais dépassé 1 gr.

A l'extérieur, Boerhaave conseillait l'usage des feuilles en cataplasme sur les tumeurs scrofuleuses.)

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  1. Démonomanie des sorciers, édition in-12, 1598, p. 247.