Chicorée sauvage (Cazin 1868) : Différence entre versions

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[[File:Traité pratique et raisonné des plantes médicinales indigènes (Pl. XIV) (6459815863).jpg|thumb|PLANCHE XIV : 1. Chausse-trappe. 2. Chélidoine. 3. Chicorée sauvage. 4. Ciguë (grande). 5. Ciguë (petite).]]
  
  
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Nom accepté : ''[[Cichorium intybus]]''
  
CHICOREE SAUVAGE.
 
  
CHICORÉE SAUVAGE. Cichorium intybus. L.
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<center>'''CHICORÉE SAUVAGE'''. ''Cichorium intybus''. L.
  
Cichorium sylvestre, seu officinarum. BAUH., TOURN. — Intybum
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''Cichorium sylvestre, seu officinarum''. Bauh., Tourn. — ''Intybum sylvestre''. Lob.
sylvestre. LOB.
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SYÎÎANTHÉRÉES. — HYOSÉRIDÉES. Fam. nat. — SYNGÉNÉSIE POLYGAMIE ÉGALE. L.
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La chicorée (PI. XIV), plante très-commune et très-connue, se rencontre
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à chaque pas le long des chemins et dans les lieux incultes. Les bestiaux la
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recherchent avec avidité. On la cultive dans les jardins, et en grand dans
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les champs, soit comme plante fourragère précieuse, soit pour la fabrica-
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tion du café-chicorée.
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Description. — Racine longue, fusiforme, pivotante, brunâtre. — Tiges droites,
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SYNANTHÉRÉES. — HYOSÉRIDÉES. Fam. nat. — SYNGÉNÉSIE POLYGAMIE ÉGALE. L.</center>
tin peu rameuses, glabres, striées, un peu Qstuleuses. — Feuilles un peu velues, plus
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souvent glabres, alternes, sessiles, allongées, profondément découpées à la base de h
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plante, devenant plus petites b. mesure qu'elles approchent du sommet des tiges, où elles
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prennent un aspect cordiforme et ne sont plus découpées que par de légers festons. -
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Fleurs sessiles, d'un beau bleu, quelquefois blanches ou rougeâtres, surtout quand
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elles sont a" l'état de bouton, très-souvent réunies deux ensemble, le long des ramais
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et des tiges (août-septembre). — Involucre double, l'intérieur à huit folioles droites,
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l'extérieur à cinq fotioles ouvertes ; réceptacle garni de paillettes. — Corolle composée
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de demi-fleurons prolongés en languette, linéaire, tronquée, à cinq dents au somme!,
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renfermant cinq étamines. '■— Anthères réunies en cylindre traversé par un style àdem
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stigmates. —Fruits petits, anguleux, surmontés d'un petit rebord à cinq dénis.
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Parties usitées. — La racine et les feuilles.
 
  
Culture- — La chicorée, cultivée dans les jardins, y a pris dans toutes ses parties
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La chicorée (Pl. XIV), plante très-commune et très-connue, se rencontre à chaque pas le long des chemins et dans les lieux incultes. Les bestiaux la recherchent avec avidité. On la cultive dans les jardins, et en grand dans les champs, soit comme plante fourragère précieuse, soit pour la fabrication du café-chicorée.
un développement beaucoup plus considérable qu'à l'état sauvage. Elle a produit,]»
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transformation, la chicorée frisée, la barbe de capucin, et peut-être la chicorée endive
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ou scarole. [La chicorée se cultive en planches ou en bordures ; on la sème au prii-
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temps ; pour faire la barbe de capucin, qui n'est autre chose que de la chicorée étiolée,
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on la transplante à la cave dans du sable sec à la fin de l'automne.]
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Récolte. — La racine, étant vivace, se récolte en tout temps pour remployer)
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'''Description'''. — Racine longue, fusiforme, pivotante, brunâtre. — Tiges droites, un peu rameuses, glabres, striées, un peu fistuleuses. — Feuilles un peu velues, plus souvent glabres, alternes, sessiles, allongées, profondément découpées à la base de la plante, devenant plus petites à mesure qu'elles approchent du sommet des tiges, où elles prennent un aspect cordiforme et ne sont plus découpées que par de légers festons. - Fleurs sessiles, d'un beau bleu, quelquefois blanches ou rougeâtres, surtout quand elles sont à l'état de bouton, très-souvent réunies deux ensemble, le long des rameaux et des tiges (août-septembre). — Involucre double, l'intérieur à huit folioles droites, l'extérieur à cinq folioles ouvertes ; réceptacle garni de paillettes. — Corolle composée de demi-fleurons prolongés en languette, linéaire, tronquée, à cinq dents au sommet, renfermant cinq étamines. Anthères réunies en cylindre traversé par un style à deux stigmates. — Fruits petits, anguleux, surmontés d'un petit rebord à cinq dents.
l'état frais, en septembre pour la conserver- Les feuilles fraîches sont employées «Y
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préférence. Quand on veut les conserver, il faut les récolter en pleine maturité,»
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lorsqu'elles sont jeunes, elles sont moins amères et moins énergiques.
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Propriétés physiques et chimiques; usages économique!.
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'''Parties usitées'''. — La racine et les feuilles.
  
— La racine de chicorée est remplie d'un suc laiteux très-amer. Les feuilles con-
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'''Culture'''. — La chicorée, cultivée dans les jardins, y a pris dans toutes ses parties un développement beaucoup plus considérable qu'à l'état sauvage. Elle a produit, par transformation, la chicorée frisée, la barbe de capucin, et peut-être la chicorée endive ou scarole. [La chicorée se cultive en planches ou en bordures ; on la sème au printemps ; pour faire la barbe de capucin, qui n'est autre chose que de la chicorée étiolée, on la transplante à la cave dans du sable sec à la fin de l'automne.]
tiennent de l'extraclif, de la chlorophylle, une matière sucrée, de l'albumine, des sels.el
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entre autres du nitrate de potasse (in Soubeiran).— La racine a une composition ana-
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logue; mais, suivant l'observation de Watt, elle, contient en plus de l'inuline. C'est à fi
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matière extractive amère que toute la plante doit ses vertus.
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La chicorée est cultivée en grand en Belgique et en Hollande, où sa racine fait l'olfl
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'''Récolte'''. — La racine, étant vivace, se récolte en tout temps pour l'employer à l'état frais, en septembre pour la conserver. Les feuilles fraîches sont employées de préférence. Quand on veut les conserver, il faut les récolter en pleine maturité, car lorsqu'elles sont jeunes, elles sont moins amères et moins énergiques.
d'un commerce considérable. Après l'avoir nettoyée, coupée en tranches, fait sécher
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au four, torréfiée et lustrée par l'addition de deux dixièmes de beurre, on l'empi
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comme un des meilleurs succédanés du café, et on la mêle souvent à ce dernier(1).
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Le mineur belge fait avec 30 gr. de café et autant de chicorée, 2 litres d'une infusion,
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'''Propriétés physiques et chimiques ; usages économiques'''. — La racine de chicorée est remplie d'un suc laiteux très-amer. Les feuilles contiennent de l'extractif, de la chlorophylle, une matière sucrée, de l'albumine, des sels et entre autres du nitrate de potasse (''in'' Soubeiran). — La racine a une composition analogue ; mais, suivant l'observation de Watt, elle, contient en plus de l'inuline. C'est à la matière extractive amère que toute la plante doit ses vertus.
auxquels il ajoute 2 décalitres de lait : c'est sa boisson journalière ; il ne boit de 1*
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que le dimanche. En France on mêle la chicorée au café, soit par économie, soit pour
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cieux et cette vertu agréablement stimulante qui font rechercher le café pur.
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On reconnaît la présence de la chicorée dans le café en projetant le mélange sur»
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La chicorée est cultivée en grand en Belgique et en Hollande, où sa racine fait l'objet d'un commerce considérable. Après l'avoir nettoyée, coupée en tranches, fait sécher au four, torréfiée et lustrée par l'addition de deux dixièmes de beurre, on l'emploie comme un des meilleurs succédanés du café, et on la mêle souvent à ce dernier<ref>Ce furent Bruneau et d'Harveng, de Lessines (Belgique), qui introduisirent les premiers l'usage de cette substance, vers l'an 1776.</ref>.
l'eau : le café reste à la surface, tandis que la poudre de chicorée, que l'on décore »
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nom de moka du Nord, gagne rapidement le fond. [La chicorée torréfiée teint l'eau e»
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(1) Ce furent Bruneau et d'Harveng, de Lessines (Belgique), qui introduisirent les p"1*
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Le mineur belge fait avec 30 gr. de café et autant de chicorée, 2 litres d'une infusion, auxquels il ajoute 2 décalitres de lait : c'est sa boisson journalière ; il ne boit de bière que le dimanche. En France on mêle la chicorée au café, soit par économie, soit pour ôter à la fève exotique ce qu'on lui croît de nuisible, soit en vue de la falsification. Ce mélange a une belle couleur et n'est pas désagréable ; mais il n'a plus ce parfum délicieux et cette vertu agréablement stimulante qui font rechercher le café pur.
l'usage de cette substance, vers l'an 1776.
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On reconnaît la présence de la chicorée dans le café en projetant le mélange sur l'eau : le café reste à la surface, tandis que la poudre de chicorée, que l'on décore du nom de moka du Nord, gagne rapidement le fond. [La chicorée torréfiée teint l'eau en jaune, tandis que le café ne la teint pas ; mais les cafés ''enrobés'', c'est-à-dire torréfiés au contact du sucre, de la mélasse, de fragments de betteraves ou de toute autre substance qui peut former une légère couche de caramel à la surface du grain, colorent également l'eau froide, mais les fragments restent à la surface de l'eau.]
  
CHICORÉE SAUVAGE. 29»
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(On rencontre sur les fleurs de la chicorée sauvage, dans le Midi et les pays chauds,
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un insecte vésicant, le mylabre (M. cichorii. Fabr.); on s'en sert en Italie, en Grèce et
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; en Egypte, comme de lacahtharide.)
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PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.
 
  
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feuilles, "8.à 15 gr. par kilogramme d'eau..
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(On rencontre sur les fleurs de la chicorée sauvage, dans le Midi et les pays chauds, un insecte vésicant, le mylabre (''M. cichorii''. Fabr.); on s'en sert en Italie, en Grèce et en Egypte, comme de la cantharide.)
  
(Les feuilles fraîches en décoction, les feuilles
 
  
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Infusion ou décoction des racines, 15 à 60 gr. par kilogramme d'eau.<br \>
 
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Le fruit fait partie des quatre semences froides mineures.
 
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La racine et les feuilles de chicorée sont toniques, apéritives, laxatives,.
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La racine et les feuilles de chicorée sont toniques, apéritives, laxatives, fébrifuges. On les emploie fréquemment dans l'atonie des voies digestives, l'ictère, les engorgements viscéraux, les fièvres intermittentes vernales, dans le déclin des fièvres muqueuses, contre quelques affections cutanées chroniques, etc.
fébrifuges. On les emploie fréquemment dans l'atonie des voies digestives,
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ranimer les fonctions du foie, etc. Ce traitement, un peu trop empirique,
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était quelquefois salutaire; mais il faisait négliger d'autres moyens plus ra-
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tionnels. C'est ainsi que la jaunisse, qui accompagne l'irritation vive et dou-
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loureuse du foie, demande autre chose que l'emploi des plantes amères et
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lactescentes. Une méthode plus tempérante, la saignée même ou l'applica-
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tion des sangsues, des boissons légèrement apéritives, comme le petit lait,.
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« Les anciens, dit Roques, traitaient la plupart des affections abdominales avec la chicorée sauvage, qui est ''amie du foie'', suivant l'expression de Galien, et n'est pas contraire à l'estomac. Les modernes n'ont pas moins estimé cette plante, et il fut un temps où on la donnait à pleines mains pour résoudre l'engorgement des viscères, pour dissiper la jaunisse, pour ranimer les fonctions du foie, etc. Ce traitement, un peu trop empirique, était quelquefois salutaire ; mais il faisait négliger d'autres moyens plus rationnels. C'est ainsi que la jaunisse, qui accompagne l'irritation vive et douloureuse du foie, demande autre chose que l'emploi des plantes amères et lactescentes. Une méthode plus tempérante, la saignée même ou l'application des sangsues, des boissons légèrement apéritives, comme le petit lait, l'eau de chiendent, la limonade cuite, auront certainement plus de succès. » N'oublions pas, toutefois, que la chicorée peut être fort utile dans les engorgements lents et atoniques des viscères abdominaux, dans les phlegmasies chroniques même, lorsqu'un certain degré de stimulation est nécessaire pour combattre une irritation sourde, continue, peu développée et résultant de l'engorgement, d'une sorte de stase, plutôt que d'un surcroît primitif d'activité organique. Desbois de Rochefort, Vicat, Van Swieten, Lewis, et beaucoup d'autres praticiens, ont vu la chicorée guérir des ictères, des coliques hépatiques, qui avaient résisté à une foule de remèdes.
N'oublions pas, toutefois, que la chicorée peut être fort utile dans les en-
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gorgements lents et atoniques des viscères abdominaux, dans les phlegma-
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sies chroniques même, lorsqu'un certain degré de stimulation est nécessaire
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de l'engorgement, d'une sorte de stase, plutôt que d'un surcroît primitif
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d'activité organique. Desbois de Rochefort, Vicat, Van Swieten, Lewis, et
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beaucoup d'autres praticiens, ont vu la chicorée guérir des ictères, des co-
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liques hépatiques, qui avaient résisté à une foule de remèdes.
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Geoffroy dit avoir vu l'usage habituel de la salade de chicorée guérir dès
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Geoffroy dit avoir vu l'usage habituel de la salade de chicorée guérir dès fièvres intermittentes qui avaient résisté à d'autres moyens. Je suis moi-même parvenu à triompher de fièvres intermittentes invétérées, avec engorgement de la rate, œdème des membres inférieurs, après l'usage mal dirigé et à diverses reprises des préparations de quinquina, en employant, pour tout traitement, l'infusion et les sucs de chicorée et de pissenlit.
fièvres intermittentes qui avaient résisté à d'autres moyens. Je suis moi-
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; même parvenu à triompher de fièvres intermittentes invétérées, avec en-
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« On voit tous les jours les maladies de la peau, telles que les dartres, les éruptions pustuleuses, les rougeurs, etc., résister à tout l'appareil pharmacologique ; puis s'amender par des méthodes plus douces, plus simples, empruntées à la famille des chicoracées. La chicorée sauvage, le pissenlit, la laitue, sont à la fois des remèdes et des aliments (Roques). » (La tisane de chicorée est vulgairement employée comme dépurative.)
gorgement de la rate, oedème des membres inférieurs, après l'usage mal
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jour tout traitement, l'infusion et les sucs de chicorée et de pissenlit.
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«On voit tous les jours les maladies de la peau, telles que les dartres, les
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On fait manger avec avantage les feuilles de cette plante aux bêtes bovines et ovines dont les muqueuses sont pâles et jaunes. Chez elles, c'est un excellent tonique contre les flux du canal intestinal.)
éruptions pustuleuses, les rougeurs, etc., résister à tout l'appareil pharmaco-
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logique; puis s'amender par des méthodes plus douces, plus simples, emr
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.piuntees à la famille des chicoracées. La chicorée sauvage, le pissenlit, la
 
laitue, sont à la fois des remèdes et des aliments (Roques). » (La tisane de
 
cmeoréë est vulgairement employée comme dépurative.)
 
,(0n fait manger avec avantage les feuilles de cette plante aux bêtes bo-
 
nnes et ovines dont les muqueuses sont pâles et jaunes. Chez elles, c'est un
 
scellent tonique contre les flux du canal intestinal.)
 
  
 
[[Catégorie:Cazin 1868]]
 
[[Catégorie:Cazin 1868]]

Version actuelle en date du 8 mars 2017 à 00:06

Chèvrefeuille
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Chiendent
PLANCHE XIV : 1. Chausse-trappe. 2. Chélidoine. 3. Chicorée sauvage. 4. Ciguë (grande). 5. Ciguë (petite).


[298]

Nom accepté : Cichorium intybus


CHICORÉE SAUVAGE. Cichorium intybus. L.

Cichorium sylvestre, seu officinarum. Bauh., Tourn. — Intybum sylvestre. Lob.

SYNANTHÉRÉES. — HYOSÉRIDÉES. Fam. nat. — SYNGÉNÉSIE POLYGAMIE ÉGALE. L.


La chicorée (Pl. XIV), plante très-commune et très-connue, se rencontre à chaque pas le long des chemins et dans les lieux incultes. Les bestiaux la recherchent avec avidité. On la cultive dans les jardins, et en grand dans les champs, soit comme plante fourragère précieuse, soit pour la fabrication du café-chicorée.

Description. — Racine longue, fusiforme, pivotante, brunâtre. — Tiges droites, un peu rameuses, glabres, striées, un peu fistuleuses. — Feuilles un peu velues, plus souvent glabres, alternes, sessiles, allongées, profondément découpées à la base de la plante, devenant plus petites à mesure qu'elles approchent du sommet des tiges, où elles prennent un aspect cordiforme et ne sont plus découpées que par de légers festons. - Fleurs sessiles, d'un beau bleu, quelquefois blanches ou rougeâtres, surtout quand elles sont à l'état de bouton, très-souvent réunies deux ensemble, le long des rameaux et des tiges (août-septembre). — Involucre double, l'intérieur à huit folioles droites, l'extérieur à cinq folioles ouvertes ; réceptacle garni de paillettes. — Corolle composée de demi-fleurons prolongés en languette, linéaire, tronquée, à cinq dents au sommet, renfermant cinq étamines. Anthères réunies en cylindre traversé par un style à deux stigmates. — Fruits petits, anguleux, surmontés d'un petit rebord à cinq dents.

Parties usitées. — La racine et les feuilles.

Culture. — La chicorée, cultivée dans les jardins, y a pris dans toutes ses parties un développement beaucoup plus considérable qu'à l'état sauvage. Elle a produit, par transformation, la chicorée frisée, la barbe de capucin, et peut-être la chicorée endive ou scarole. [La chicorée se cultive en planches ou en bordures ; on la sème au printemps ; pour faire la barbe de capucin, qui n'est autre chose que de la chicorée étiolée, on la transplante à la cave dans du sable sec à la fin de l'automne.]

Récolte. — La racine, étant vivace, se récolte en tout temps pour l'employer à l'état frais, en septembre pour la conserver. Les feuilles fraîches sont employées de préférence. Quand on veut les conserver, il faut les récolter en pleine maturité, car lorsqu'elles sont jeunes, elles sont moins amères et moins énergiques.

Propriétés physiques et chimiques ; usages économiques. — La racine de chicorée est remplie d'un suc laiteux très-amer. Les feuilles contiennent de l'extractif, de la chlorophylle, une matière sucrée, de l'albumine, des sels et entre autres du nitrate de potasse (in Soubeiran). — La racine a une composition analogue ; mais, suivant l'observation de Watt, elle, contient en plus de l'inuline. C'est à la matière extractive amère que toute la plante doit ses vertus.

La chicorée est cultivée en grand en Belgique et en Hollande, où sa racine fait l'objet d'un commerce considérable. Après l'avoir nettoyée, coupée en tranches, fait sécher au four, torréfiée et lustrée par l'addition de deux dixièmes de beurre, on l'emploie comme un des meilleurs succédanés du café, et on la mêle souvent à ce dernier[1].

Le mineur belge fait avec 30 gr. de café et autant de chicorée, 2 litres d'une infusion, auxquels il ajoute 2 décalitres de lait : c'est sa boisson journalière ; il ne boit de bière que le dimanche. En France on mêle la chicorée au café, soit par économie, soit pour ôter à la fève exotique ce qu'on lui croît de nuisible, soit en vue de la falsification. Ce mélange a une belle couleur et n'est pas désagréable ; mais il n'a plus ce parfum délicieux et cette vertu agréablement stimulante qui font rechercher le café pur.

On reconnaît la présence de la chicorée dans le café en projetant le mélange sur l'eau : le café reste à la surface, tandis que la poudre de chicorée, que l'on décore du nom de moka du Nord, gagne rapidement le fond. [La chicorée torréfiée teint l'eau en jaune, tandis que le café ne la teint pas ; mais les cafés enrobés, c'est-à-dire torréfiés au contact du sucre, de la mélasse, de fragments de betteraves ou de toute autre substance qui peut former une légère couche de caramel à la surface du grain, colorent également l'eau froide, mais les fragments restent à la surface de l'eau.]

____________________

  1. Ce furent Bruneau et d'Harveng, de Lessines (Belgique), qui introduisirent les premiers l'usage de cette substance, vers l'an 1776.


[299]

(On rencontre sur les fleurs de la chicorée sauvage, dans le Midi et les pays chauds, un insecte vésicant, le mylabre (M. cichorii. Fabr.); on s'en sert en Italie, en Grèce et en Egypte, comme de la cantharide.)


PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.


A L'INTÉRIEUR. — Infusion ou décoction des feuilles, 8 à 15 gr. par kilogramme d'eau. (Les feuilles fraîches en décoction, les feuilles sèches en infusion.)
Infusion ou décoction des racines, 15 à 60 gr. par kilogramme d'eau.
Suc exprimé des feuilles, 30 à 120 gr. seul,

mêlé au petit lait ou au suc de plantes amères, crucifères, etc.
Sirop simple, de 30 à 100 gr.
Sirop composé (purgatif dans lequel il entre de la rhubarbe), 8 à 40 gr. pour les enfants.
Extrait, de 4 à 12 gr. en. pilules, bols, etc.


Le fruit fait partie des quatre semences froides mineures.

La racine et les feuilles de chicorée sont toniques, apéritives, laxatives, fébrifuges. On les emploie fréquemment dans l'atonie des voies digestives, l'ictère, les engorgements viscéraux, les fièvres intermittentes vernales, dans le déclin des fièvres muqueuses, contre quelques affections cutanées chroniques, etc.

« Les anciens, dit Roques, traitaient la plupart des affections abdominales avec la chicorée sauvage, qui est amie du foie, suivant l'expression de Galien, et n'est pas contraire à l'estomac. Les modernes n'ont pas moins estimé cette plante, et il fut un temps où on la donnait à pleines mains pour résoudre l'engorgement des viscères, pour dissiper la jaunisse, pour ranimer les fonctions du foie, etc. Ce traitement, un peu trop empirique, était quelquefois salutaire ; mais il faisait négliger d'autres moyens plus rationnels. C'est ainsi que la jaunisse, qui accompagne l'irritation vive et douloureuse du foie, demande autre chose que l'emploi des plantes amères et lactescentes. Une méthode plus tempérante, la saignée même ou l'application des sangsues, des boissons légèrement apéritives, comme le petit lait, l'eau de chiendent, la limonade cuite, auront certainement plus de succès. » N'oublions pas, toutefois, que la chicorée peut être fort utile dans les engorgements lents et atoniques des viscères abdominaux, dans les phlegmasies chroniques même, lorsqu'un certain degré de stimulation est nécessaire pour combattre une irritation sourde, continue, peu développée et résultant de l'engorgement, d'une sorte de stase, plutôt que d'un surcroît primitif d'activité organique. Desbois de Rochefort, Vicat, Van Swieten, Lewis, et beaucoup d'autres praticiens, ont vu la chicorée guérir des ictères, des coliques hépatiques, qui avaient résisté à une foule de remèdes.

Geoffroy dit avoir vu l'usage habituel de la salade de chicorée guérir dès fièvres intermittentes qui avaient résisté à d'autres moyens. Je suis moi-même parvenu à triompher de fièvres intermittentes invétérées, avec engorgement de la rate, œdème des membres inférieurs, après l'usage mal dirigé et à diverses reprises des préparations de quinquina, en employant, pour tout traitement, l'infusion et les sucs de chicorée et de pissenlit.

« On voit tous les jours les maladies de la peau, telles que les dartres, les éruptions pustuleuses, les rougeurs, etc., résister à tout l'appareil pharmacologique ; puis s'amender par des méthodes plus douces, plus simples, empruntées à la famille des chicoracées. La chicorée sauvage, le pissenlit, la laitue, sont à la fois des remèdes et des aliments (Roques). » (La tisane de chicorée est vulgairement employée comme dépurative.)

On fait manger avec avantage les feuilles de cette plante aux bêtes bovines et ovines dont les muqueuses sont pâles et jaunes. Chez elles, c'est un excellent tonique contre les flux du canal intestinal.)