Fruitiers Forestiers Comestibles du Cameroun : Différence entre versions
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Version du 23 juillet 2015 à 09:59
Eyog Matig, O., Ndoye, O., Kengue, J. et Awono, A. Editeurs, 2006. Les Fruitiers Forestiers Comestibles du Cameroun. Rome, IPGRI, CIFOR, IRAD. XIV-204 p. ISBN-13: 978-92-9043-707-9 ISBN-10: 92-9043-707-3
IPGRI Regional Office for West and Central Africa c/o ITTA 08 B.P. 0932 Cotonou, Benin
© International Plant Genetic Resources Institute 2006
Ouvrage coédité par :
- Institut international des ressources phytogénétiques (IPGRI), aujourd'hui Bioversity International (Rome)
- Institut de recherche agricole pour le développement (IRAD) (Cameroun)
- Centre de recherche forestière internationale (CIFOR) (Yaoundé, Cameroun)
Auteurs
Le présent document a été préparé sur la base des Rapports techniques dont les auteurs sont :
- Achoundong, G., Guedje, N., Nkuinkeu, R. et Onana, J-M. 2003. Les Fruitiers Forestiers Comestibles du Cameroun : Aspects botaniques et écologiques.
- Enyegue Okoa, A. Ch. 2003. Les Fruitiers Forestiers Comestibles du Cameroun : Aspects socioculturels.
- Kengue, J. et Ndo, E. G. 2003. Les Fruitiers Forestiers Comestibles du Cameroun : Aspects Agronomiques.
- Kengue, J. et Ndo, E. G. 2003. Les Fruitiers Forestiers Comestibles du Cameroun : Aspects variabilité génétique et conservation des espèces.
- Lema Ngono, D., Ndoye, O. et Awono, A. 2003. Les Fruitiers Forestiers Comestibles du Cameroun : Aspects utilisations.
- Awono, A., Ndoye, O., Minlo, Y. et Lema Ngono, D. 2003. Les Fruitiers Forestiers Comestibles du Cameroun : Aspects socio-économiques.
- Nchoutpouen, S. et Ntoupka, M. 2003. Les produits forestiers non ligneux d’origine végétale dans les provinces du Nord et de l’extrême-Nord du Cameroun : inventaire et pratiques locales de gestion. Mémoire d’Ingénieur FASA, Université de Dschang.
Avertissement
Les appellations employées dans cette publication, les cartes fournies et la présentation des données qui y figurent n’engagent que la responsabilité de ses auteurs et n’impliquent de la part de l’IPGRI, du CIFOR ou de l’IRAD aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs autorités, ni quant au tracé des frontières ou limites.
Les informations qualitatives et quantitatives concernant les ressources forestières et leur utilisation ont été fournies sur la base des méthodes de recensement statistiques choisies par les auteurs et les comparaisons ne sont pas forcément possibles avec d’autres pays.
Remerciements
Ce livre intitulé les «Fruitiers Forestiers Comestibles du Cameroun» est le fruit d’une collaboration entre l’Institut de Recherche Agricole pour le Développement (IRAD) du Ministère de la Recherche Scientifique et de l'Innovation (MINRESI) et deux Centres du Groupe Consultatif pour la Recherche Agricole Internationale que sont l’Institut International des Ressources Phytogénétiques (IPGRI) et le Centre pour la Recherche Forestière Internationale (CIFOR).
L’appui technique, la supervision et la coordination de ce travail ont été réalisés par le Programme de Ressources Génétiques Forestières pour l’Afrique Sub-Saharienne (Programme SAFORGEN) de l’IPGRI.
Le livre a été édité par Dr Oscar Eyog Matig (IPGRI/SAFORGEN), Dr Ousseynou Ndoye (CIFOR), Dr Joseph Kengue (IRAD) et M. Abdon Awono (CIFOR) sur la base des documents fournis par le personnel de l’IRAD et du CIFOR dont les noms suivent : Achoundong, G., Awono, A., Enyegue Okoa, A. Ch., Guedje, N., Kengue, J., Minlo, Y., Nchoutpouen, S., Ndo, E. G., Ndoye, O., Lema Ngono, D., Nkuinkeu, R., Ntoupka, M., Onana, J-M.
Nos remerciements iront enfin à l’endroit des collaborateurs à la fois de Monsieur le Ministre des Forêts et de la Faune (MINFOF) et de Madame la Ministre de la Recherche Scientifique et de l’Innovation (MINRESI). En effet ces collaborateurs que sont pour ne citer que ceux-ci, Dr Madi Ali et Dr Pouna Emmanuel (MINFOF) et Dr Dogmo Thomas (MINRESI), ont été de véritables chevilles ouvrières pour ce qui concerne la contribution des deux ministères à la réalisation de cette œuvre.
Tous nos remerciements à ces auteurs et à tous les contributeurs sans lesquels ce livre n’aurait pas pu voir le jour.
Avis aux lecteurs
Les fruitiers forestiers comestibles du Cameroun présentent au total soixante quatorze (74) espèces réparties en trente quatre (34) familles. La progression du document est basée sur l’ordre alphabétique des familles au sein desquelles les espèces sont elles-mêmes rangées par ordre alphabétique. Pour chaque espèce, les synonymes sont présentés ainsi que les noms communs (lorsqu’il en existe) en français et en anglais. De plus, les noms des espèces sont répertoriés dans plusieurs langues locales du Cameroun.
Pour retrouver les informations sur une espèce en connaissant son nom scientifique, il faut consulter l’index des espèces (page 193) et y rechercher le nom de l’espèce. L’index des espèces présente les noms (y compris les synonymes lorsqu’il y en a) des espèces abordées dans un ordre alphabétique. L’index vous renvoie à la page où l’espèce est présentée dans le livre. Suivant le même principe que pour les espèces, l’index des familles (page 196) vous aide à retrouver la page à partir de laquelle une famille de plantes est étudiée dans le livre.
On peut également retrouver une espèce en connaissant son nom dans une langue locale du Cameroun ou son nom usuel en français ou en anglais. A cet effet, il faut faire recours, suivant le cas, à l’index des noms locaux ou à l’index des noms usuels.
La partie I : Cette section (page 10) sur les noms locaux fait la correspondance entre les noms en langues locales et les noms scientifiques vous permettant ainsi de retrouver le nom scientifique d’une espèce en connaissant son nom dans une langue locale. Dans cette table, les langues camerounaises sont rangées par ordre alphabétique et pour une langue donnée, les noms locaux des espèces sont rangés par ordre alphabétique.
L’utilisation de l’index des noms usuels (page 202) est basée sur le même principe que pour les noms locaux.
Introduction
Les forêts africaines constituent un immense réservoir de diversité biologique et leurs fonctions écologiques sont essentielles pour l’humanité. Les formations forestières jouent un rôle important dans la satisfaction de nombreux besoins de base des populations locales. Elles fournissent le bois et l'énergie et contribuent à la couverture des besoins nutritionnels, en particulier des groupes sociaux les plus vulnérables. De même, elles représentent la source principale de produits médicinaux en zone rurale et participent aux économies locales et nationales. Au Cameroun la valeur annuelle de la prune sauvage ou safou (Dacryodes edulis) commercialisée atteint 7,5 millions de dollars américains, soit plus de 4 milliards de Francs CFA.
La plupart de ces produits forestiers se vendent sur les marchés locaux et régionaux. Au Cameroun, leur commerce se chiffre à plusieurs millions d’euros et va bien au-delà des marchés locaux. La prune sauvage ou safou (Dacryodes edulis), l’ezezang (Ricinodendron heudelotii, un condiment), la mangue sauvage (Irvingia spp.) et la noix de cola sont vendues dans les marchés urbains de Douala et de Yaoundé, où le chiffre de vente annuel de ces produits forestiers est estimé à plus de 100 millions de francs CFA.
Cependant, ce réservoir de ressources génétiques forestières est menacé par une série de facteurs humains et naturels (défrichement, feux de brousse, surpâturage, exploitation agricole, sécheresse, etc.) dont les effets restreignent de plus en plus le champ de possibilités pour les générations d’usagers actuelles et futures. En effet, la destruction des écosystèmes forestiers s’accélère sous l’effet conjugué de la pression démographique, de l’augmentation de la pauvreté et de l’action prédatrice de puissants groupes industriels à la quête permanente du bois.
Les forêts du Cameroun, une des composantes majeures des forêts du Bassin du Congo, n’échappent pas à cette réalité. Selon la FAO, au Cameroun, près de 2 millions d’hectares de forêts ont été perdus entre 1980 et 1995. Il est urgent d’entreprendre des actions de sauvegarde des formations forestières fondées sur le principe de l’équilibre entre le développement et la conservation, c’est-à-dire d’une part le droit à tirer des revenus substantiels de l’exploitation de la forêt pour assurer le développement économique et social, et d’autre part la nécessité de préserver les ressources forestières pour les générations futures et limiter en même temps la dégradation de l’environnement.
Compte tenu de leur importance pour les communautés rurales, les arbres fruitiers et notamment les espèces locales méritent davantage d’attention afin d’optimiser le potentiel qu’ils représentent. De nombreux travaux ont été réalisés sur les espèces fruitières comestibles du Cameroun. En outre, les populations locales possèdent déjà, sur ces ressources qu’elles exploitent depuis plusieurs années, une connaissance et un savoir-faire immense en matière de conservation et de domestication. Pour tirer un meilleur profit de toutes ces connaissances, dans la quête d’un développement socioéconomique durable, il est nécessaire d’optimiser l’accès à cette information aussi bien pour les praticiens que pour les décideurs. Ceci nécessite un regroupement des informations disponibles issues des différents travaux réalisés. C’est dans cette optique que l’IPGRI, dans le cadre de son Programme des Ressources Génétiques Forestières pour l’Afrique Sub-Saharienne (SAFORGEN), le CIFOR et l’IRAD ont conjugué leurs efforts pour éditer le présent document.
Ce livre, synthèse des connaissances sur les fruitiers forestiers comestibles du Cameroun, a pour objectif de fournir aux praticiens et aux décideurs des informations sur ces plantes qui jouent un rôle très important dans la vie des populations du Cameroun en particulier et de l’Afrique sub- Saharienne en général. Il met également l’accent sur les savoirs locaux et les pratiques endogènes en matière de conservation et de domestication des espèces concernées. Les différents aspects abordés sont les suivants: la description botanique, la distribution géographique, l’écologie et la phénologie, les informations sur la variabilité génétique, la domestication, la conservation de la ressource, la sylviculture, les usages alimentaires, les autres formes d’utilisation et l’importance socioculturelle et économique de ces espèces.