Ekebergia capensis (PROTA) : Différence entre versions
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− | Le genre ''Ekebergia'' comprend 3 espèces et il est cantonné au continent africain | + | Le genre ''Ekebergia'' comprend 3 espèces et il est cantonné au continent africain. |
− | ''Ekebergia pterophylla'' (C.DC.) Hofmeyr est un petit arbre atteignant 6(–10) m de haut, endémique de l’est de l’Afrique du Sud. Il se caractérise par ses feuilles à rachis ailé. | + | === ''Ekebergia benguelensis'' === |
+ | ''[[Ekebergia benguelensis]]'' Welw. ex C.DC. est un petit arbre atteignant 10(–13) m de haut, réparti depuis la Tanzanie jusqu’en Angola, au Zimbabwe et au Mozambique. Il diffère d’''Ekebergia capensis'' par ses rameaux plus épais à lenticelles peu visibles et ses folioles à apex arrondi à émarginé. Le bois est parfois utilisé, par ex. pour confectionner des outils ou des bols. Les racines sont employées en médecine traditionnelle pour traiter les menstruations douloureuses, les douleurs abdominales, la perte d’appétit et comme aphrodisiaque. La poudre d’écorce se prend contre l’impuissance, et les feuilles bouillies s’appliquent sur la poitrine pour traiter la pneumonie. Les fruits sont comestibles. | ||
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Description anatomique du bois (codes IAWA pour les bois feuillus) : | Description anatomique du bois (codes IAWA pour les bois feuillus) : | ||
− | Cernes de croissance : (1 : limites de cernes distinctes) ; (2 : limites de cernes indistinctes ou absentes). Vaisseaux : 5 : bois à pores disséminés ; 13 : perforations simples ; 22 : ponctuations intervasculaires en quinconce ; (23 : ponctuations alternes (en quinconce) de forme polygonale) ; 25 : ponctuations intervasculaires fines (4–7 μm) ; (26 : ponctuations intervasculaires moyennes (7–10 μm)) ; 30 : ponctuations radiovasculaires avec des aréoles distinctes ; semblables aux ponctuations intervasculaires en forme et en taille dans toute la cellule du rayon ; 42 : diamètre tangentiel moyen du lumen des vaisseaux 100–200 μm ; 46 : <font size="1">≤</font> 5 vaisseaux par millimètre carré ; 47 : 5–20 vaisseaux par millimètre carré ; 58 : gomme ou autres dépôts dans les vaisseaux du bois de cœur. Trachéides et fibres : 61 : fibres avec des ponctuations simples ou finement (étroitement) aréolées ; 66 : présence de fibres non cloisonnées ; 69 : fibres à parois fines à épaisses. Parenchyme axial : 78 : parenchyme axial juxtavasculaire ; 79 : parenchyme axial circumvasculaire (en manchon) ; 89 : parenchyme axial en bandes marginales ou semblant marginales ; 92 : quatre (3–4) cellules par file verticale ; 93 : huit (5–8) cellules par file verticale. Rayons : 97 : rayons 1–3-sériés (larges de 1–3 cellules) ; 104 : rayons composés uniquement de cellules couchées ; 115 : 4–12 rayons par mm. Structure | + | *Cernes de croissance : (1 : limites de cernes distinctes) ; (2 : limites de cernes indistinctes ou absentes). |
+ | *Vaisseaux : 5 : bois à pores disséminés ; 13 : perforations simples ; 22 : ponctuations intervasculaires en quinconce ; (23 : ponctuations alternes (en quinconce) de forme polygonale) ; 25 : ponctuations intervasculaires fines (4–7 μm) ; (26 : ponctuations intervasculaires moyennes (7–10 μm)) ; 30 : ponctuations radiovasculaires avec des aréoles distinctes ; semblables aux ponctuations intervasculaires en forme et en taille dans toute la cellule du rayon ; 42 : diamètre tangentiel moyen du lumen des vaisseaux 100–200 μm ; 46 : <font size="1">≤</font> 5 vaisseaux par millimètre carré ; 47 : 5–20 vaisseaux par millimètre carré ; 58 : gomme ou autres dépôts dans les vaisseaux du bois de cœur. | ||
+ | *Trachéides et fibres : 61 : fibres avec des ponctuations simples ou finement (étroitement) aréolées ; 66 : présence de fibres non cloisonnées ; 69 : fibres à parois fines à épaisses. | ||
+ | *Parenchyme axial : 78 : parenchyme axial juxtavasculaire ; 79 : parenchyme axial circumvasculaire (en manchon) ; 89 : parenchyme axial en bandes marginales ou semblant marginales ; 92 : quatre (3–4) cellules par file verticale ; 93 : huit (5–8) cellules par file verticale. | ||
+ | *Rayons : 97 : rayons 1–3-sériés (larges de 1–3 cellules) ; 104 : rayons composés uniquement de cellules couchées ; 115 : 4–12 rayons par mm. | ||
+ | *Structure étagée : (118 : tous les rayons étagés) ; (122 : rayons et/ou éléments axiaux irrégulièrement étagés (échelonnés)). | ||
+ | *Inclusions minérales : (136 : présence de cristaux prismatiques) ; (142 : cristaux prismatiques dans les cellules cloisonnées du parenchyme axial). | ||
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Version du 13 février 2015 à 21:50
Introduction |
Ekebergia capensis Sparrm.
- Protologue: Kongl. Svenska Vetenskapsakad. Handl. 40: 282, t. 9 (1779).
- Famille: Meliaceae
- Nombre de chromosomes: 2n = 46
Synonymes
Ekebergia senegalensis A.Juss. (1830), Ekebergia rueppelliana (Fresen.) A.Rich. (1847), Ekebergia mildbraedii Harms (1917).
Noms vernaculaires
Cape ash, dog plum, mountain ash, ekebergia (En). Mpoto wa ndovu mkuu (Sw).
Origine et répartition géographique
Ekebergia capensis est répandu, depuis le Sénégal jusqu’en Erythrée et en Ethiopie, et vers le sud jusqu’au Botswana, l’est de l’Afrique du Sud et le Swaziland.
Usages
Le bois est localement apprécié pour la fabrication de meubles et il s’emploie en construction légère, et pour les perches et les manches d’outil. Il convient aux revêtements de sol légers, à la menuiserie, aux boiseries intérieures, à la construction navale, aux châssis de véhicules, aux articles de sport, aux jouets, aux bibelots, aux cuves, aux récipients alimentaires, aux caisses, aux cageots, aux allumettes, au tournage, au placage et au contreplaqué. Il est utilisé comme bois de feu et pour la production de charbon de bois.
L’écorce, les racines et les feuilles sont couramment utilisées en médecine traditionnelle. La décoction, l’infusion et la macération d’écorce se prennent pour traiter la gastrite, les remontées gastriques, la dysenterie, l’épilepsie, la gonorrhée et comme vermifuge ; en usage externe, elles s’appliquent sur les ulcères, les abcès, les furoncles, la gale, l’acné, les boutons et les démangeaisons cutanées. Une poudre à base d’écorce s’inhale contre les maux de tête, les rhumes et la sinusite. La décoction de racine se prend comme diurétique et pour traiter les problèmes rénaux, la dysenterie, les remontées gastriques, les maux de tête et les affections respiratoires. La racine se mastique comme expectorant. Les racines carbonisées réduites en poudre s’inhalent contre les maux de tête et l’obstruction nasale. Des macérations de feuilles s’utilisent en usage interne ou externe pour traiter les maux de tête, la fièvre, la toux et les affections cutanées, et se prennent aussi comme vermifuge. Les Zoulous se servent du bois pour faciliter l’accouchement. Des décoctions de diverses parties d’Ekebergia capensis sont traditionnellement utilisées en Ethiopie centrale comme vermifuge pour le traitement du bétail. L’écorce et les racines servaient jadis de poison d’arbitrage.
En Afrique australe, l’écorce était autrefois utilisée pour le tannage. Le fruit est comestible mais généralement peu apprécié. Le feuillage est brouté par le bétail en saison sèche. Ekebergia capensis est planté comme ornemental, surtout comme arbre d’alignement, mais aussi comme arbre de jardin, pour ses fruits de couleur attrayante et l’ombrage qu’il procure. On le plante parfois pour la conservation du sol, comme brise-vent et arbre d’ombrage dans les plantations de café et les bananeraies. Les fleurs sont une source de nectar et de pollen pour les abeilles.
Production et commerce international
Le bois n’est utilisé que localement et n’a pas d’importance sur le marché international. L’écorce et les racines sont couramment vendues sur les marchés locaux à des fins médicinales.
Propriétés
Le bois de cœur est blanchâtre à rose pâle à la coupe, puis fonce pour devenir blanc grisâtre, brun rosé pâle ou brun pâle au séchage. Il se démarque indistinctement de l’aubier. Le fil est généralement droit, le grain moyennement fin à grossier. Les surfaces sciées sur dosse peuvent présenter des figures.
C’est un bois de poids moyen à moyennement lourd, d’une densité de 495–705 kg/m³ à 12% d’humidité. Il sèche à l’air rapidement et sans dégradation importante. Des planches atteignant 25 mm d’épaisseur peuvent sécher à l’air en moins d’un mois et les planches minces sèchent au four en 6 jours. Le bois est moyennement stable en service.
A 12% d’humidité, le module de rupture est de 55–85 N/mm², le module d’élasticité de 10 800 N/mm², la compression axiale de 28–42 N/mm², le cisaillement de 10 N/mm², la dureté Janka de flanc de 3600–4000 N et la dureté Janka en bout de 2890–5740 N.
Le bois se travaille et se scie facilement, aussi bien à la main qu’avec des machines-outils. Il se rabote pour donner une surface lisse et prend un beau poli. Il a de bonnes propriétés de clouage, mais il peut se fendre de temps en temps. Le perçage et le mortaisage ne posent pas de problème. Le bois a de bonnes propriétés de placage et de moulage. Non durable, il est sujet au bleuissement et aux attaques d’insectes. Le bois de cœur est moyennement perméable aux produits de conservation, l’aubier est perméable.
La croissance de souches de Mycobacterium tuberculosis, tant résistantes que sensibles aux médicaments, a été inhibée par des extraits d’écorce d’Ekebergia capensis à une concentration de 0,1 mg/ml. Des extraits d’écorce ont manifesté une activité antiplasmodium contre des souches aussi bien sensibles que résistantes à la chloroquine de Plasmodium falciparum avec des valeurs d’IC50 inférieures à 30 μg/ml. Des essais in vivo sur des souris ont mis en évidence une élimination significative de Plasmodium berghei tolérant à la chloroquine par l’écorce et les extraits de feuilles d’Ekebergia capensis. Plusieurs triterpénoïdes antiplasmodium ont été isolés de l’écorce. L’extrait au méthanol de l’écorce a démontré une activité antibactérienne prononcée contre plusieurs bactéries. L’écorce contient le composé toxique 8-méthoxy 4-méthyle coumarine. Des essais menés sur le muscle lisse utérin de cobaye a fait ressortir une activité utérotonique des extraits de bois d’Ekebergia capensis ; les composés actifs isolés ont été identifiés comme étant l’acide oléanonique et l’acide 3-épioléanolique. Des extraits de feuilles ont démontré une activité antioxydante. Des extraits de graines ont montré une activité significative vermifuge in vitro contre Haemonchus contortus, qui confirme l’usage traditionnel de vermifuge pour le bétail en Ethiopie.
L’écorce contiendrait environ 7,2% de tanin. Des limonoïdes, des terpénoïdes, des flavonoïdes, des stéroïdes et des composés phénoliques ont été isolés d’Ekebergia capensis. Les graines ont pour principal composant un limonoïde, l’ékebergine.
Description
Arbre dioïque, sempervirent ou parfois semi-caducifolié, de taille petite à moyenne, atteignant 30 m de haut ; fût droit ou parfois tortueux, dépourvu de branches jusqu’à 12 m de hauteur, atteignant 100 cm de diamètre, cannelé ou à courts contreforts à la base ; surface de l’écorce lisse mais devenant souvent rugueuse et écailleuse chez les arbres âgés, gris pâle à gris foncé ou gris brunâtre, écorce interne rougeâtre, parfois veinée de blanc ; cime grande et étalée ou dense et arrondie ; rameaux à poils courts, glabrescents, à lenticelles blanchâtres bien visibles, ramilles marquées de cicatrices foliaires circulaires. Feuilles disposées en spirale, réunies en groupes lâches à l’extrémité des rameaux, composées imparipennées à 3–7(–8) paires de folioles ; stipules absentes ; pétiole de 2,5–10 cm de long, renflé à la base, rachis atteignant 25 cm de long ; pétiolules de 2–10(–20) mm de long ; folioles opposées ou presque, elliptiques à lancéolées ou oblongues-lancéolées, de 3–13(–14,5) cm × 1,5–6 cm, cunéiformes à arrondies et asymétriques à la base, aiguës ou courtement acuminées à l’apex, à bord entier, papyracées à finement coriaces, à poils courts ou glabres au-dessous, pennatinervées à 10–15 paires de nervures latérales. Inflorescence : panicule axillaire atteignant 20 cm de long, à poils courts et denses. Fleurs unisexuées, à fleurs mâles et femelles d’apparence très similaire, régulières, (4–)5-mères, blanc verdâtre ou blanc rosé, odorantes ; pédicelle d’environ 2 mm de long ; sépales soudés à la base, de 1–3 mm de long, à poils courts à l’extérieur ; pétales libres, de 4–7 mm de long, poilus à l’extérieur ; étamines à filets soudés en un tube en coupe, à habituellement 10 anthères insérées sur le bord, ovaire supère, presque globuleux, 2–5-loculaire, style de 0,5–1 cm de long, trapu, stigmate capité ; fleurs mâles à ovaire rudimentaire, fleurs femelles à anthères plus petites, non déhiscentes. Fruit : drupe globuleuse à ellipsoïde de 1–2(–3) cm de long, rose à rouge-brun ou rouge foncé à maturité, à 2–4 noyaux, chacun contenant généralement 1 graine. Graines à tégument mince. Plantule à germination épigée ; hypocotyle de 3–5 cm de long, épicotyle de 6–8 cm de long ; cotylédons charnus, d’environ 1,5 cm de long ; 2 premières feuilles opposées, composées imparipennées à 1–2 paires de folioles.
Autres données botaniques
Le genre Ekebergia comprend 3 espèces et il est cantonné au continent africain.
Ekebergia benguelensis
Ekebergia benguelensis Welw. ex C.DC. est un petit arbre atteignant 10(–13) m de haut, réparti depuis la Tanzanie jusqu’en Angola, au Zimbabwe et au Mozambique. Il diffère d’Ekebergia capensis par ses rameaux plus épais à lenticelles peu visibles et ses folioles à apex arrondi à émarginé. Le bois est parfois utilisé, par ex. pour confectionner des outils ou des bols. Les racines sont employées en médecine traditionnelle pour traiter les menstruations douloureuses, les douleurs abdominales, la perte d’appétit et comme aphrodisiaque. La poudre d’écorce se prend contre l’impuissance, et les feuilles bouillies s’appliquent sur la poitrine pour traiter la pneumonie. Les fruits sont comestibles.
Ekebergia pterophylla
Ekebergia pterophylla (C.DC.) Hofmeyr est un petit arbre atteignant 6(–10) m de haut, endémique de l’est de l’Afrique du Sud. Il se caractérise par ses feuilles à rachis ailé.
Anatomie
Description anatomique du bois (codes IAWA pour les bois feuillus) :
- Cernes de croissance : (1 : limites de cernes distinctes) ; (2 : limites de cernes indistinctes ou absentes).
- Vaisseaux : 5 : bois à pores disséminés ; 13 : perforations simples ; 22 : ponctuations intervasculaires en quinconce ; (23 : ponctuations alternes (en quinconce) de forme polygonale) ; 25 : ponctuations intervasculaires fines (4–7 μm) ; (26 : ponctuations intervasculaires moyennes (7–10 μm)) ; 30 : ponctuations radiovasculaires avec des aréoles distinctes ; semblables aux ponctuations intervasculaires en forme et en taille dans toute la cellule du rayon ; 42 : diamètre tangentiel moyen du lumen des vaisseaux 100–200 μm ; 46 : ≤ 5 vaisseaux par millimètre carré ; 47 : 5–20 vaisseaux par millimètre carré ; 58 : gomme ou autres dépôts dans les vaisseaux du bois de cœur.
- Trachéides et fibres : 61 : fibres avec des ponctuations simples ou finement (étroitement) aréolées ; 66 : présence de fibres non cloisonnées ; 69 : fibres à parois fines à épaisses.
- Parenchyme axial : 78 : parenchyme axial juxtavasculaire ; 79 : parenchyme axial circumvasculaire (en manchon) ; 89 : parenchyme axial en bandes marginales ou semblant marginales ; 92 : quatre (3–4) cellules par file verticale ; 93 : huit (5–8) cellules par file verticale.
- Rayons : 97 : rayons 1–3-sériés (larges de 1–3 cellules) ; 104 : rayons composés uniquement de cellules couchées ; 115 : 4–12 rayons par mm.
- Structure étagée : (118 : tous les rayons étagés) ; (122 : rayons et/ou éléments axiaux irrégulièrement étagés (échelonnés)).
- Inclusions minérales : (136 : présence de cristaux prismatiques) ; (142 : cristaux prismatiques dans les cellules cloisonnées du parenchyme axial).
(P. Mugabi, A.A. Oteng-Amoako & P. Baas)
Croissance et développement
L’arbre a une croissance relativement rapide ; des taux de croissance atteignant 1 m/an ont été signalés. Dans des conditions favorables, les arbres peuvent fleurir abondamment chaque année. Dans la région de savane d’Afrique de l’Ouest, Ekebergia capensis fleurit à la saison sèche. Les fleurs sont pollinisées par des insectes tels que les abeilles et les fourmis. Ekebergia capensis a en principe des fleurs mâles et femelles sur des arbres distincts (dioïques), mais on a constaté l’existence d’arbres comportant à la fois des fleurs fonctionnellement mâles et femelles. Les fruits sont consommés par les oiseaux et les chauves-souris frugivores, qui peuvent disséminer les graines ; on trouve souvent des semis en abondance autour des emplacements où les oiseaux s’abreuvent. Les fruits tombés sont consommés par des mammifères tels qu’antilopes, porcs sauvages, babouins et vervets. Des recherches menées sur les racines d’Ekebergia capensis ont révélé une colonisation par des mycorhizes arbusculaires.
Ecologie
En Afrique de l’Ouest, Ekebergia capensis est présent dans la forêt sèche et les ripisylves, sur sols bien drainés. En Afrique orientale et australe, il est présent dans la forêt d’altitude et les ripisylves à 600–3000 m d’altitude, mais également dans la savane boisée et la savane arborée, où il pousse souvent sur les termitières. Il préfère les sols sableux profonds. La fourchette de précipitations est de 750–2000 mm par an.
Multiplication et plantation
Le poids de 1000 graines est de 110–350 g. Les graines fraîches commencent à germer après 4–9 semaines. Lors d’un essai, 37% des graines fraîches avaient germé au bout de 4 semaines et 60% au bout de 6 semaines. Le taux de germination peut atteindre 90% lorsque les graines mûres sont récoltées sur l’arbre, mais il n’est en général que de 50% lorsque les graines sont ramassées sur le sol sous l’arbre. Un trempage dans l’eau pendant un jour, suivi d’un brossage, favorise la germination. Les graines peuvent être semées en caissettes remplies de sable de rivière ou de terreau normal et il faut les recouvrir d’une fine couche de sol (pas plus de 5 mm). Les graines perdent rapidement leur viabilité et un stockage prolongé est difficile. Cependant, un taux de germination de 39% a été constaté au bout de 9 mois de stockage à 4°C, et dans un essai en Ethiopie, le taux de germination de graines conservées à l’abri de l’humidité pendant 24 mois était de 4%. Ekebergia capensis peut également se multiplier par bouturage. Des boutures herbacées ou ligneuses ont réussi à prendre et on peut les planter dans des caissettes remplies de sable de rivière ; les souchets peuvent se planter directement au champ. On récolte également des sauvageons pour la plantation.
Gestion
Après la plantation, les jeunes arbres doivent être arrosés abondamment ; ils sont relativement sensibles à la sécheresse. Ils doivent être protégés du bétail pendant les 2 premières années.
Maladies et ravageurs
En Afrique du Sud, la maladie rose due à Corticium salmonicolor a été signalée chez Ekebergia capensis ; elle se traduit par des chancres des tiges et des branches, qui se couvrent d’écorce fissurée et d’abondantes excroissances mycéliennes roses. Au Nigeria, les larves du papillon Bunaea alcinoe peuvent provoquer d’importantes défoliations sur Ekebergia capensis, qui semble être son hôte de prédilection dans le sud du pays.
Traitement après récolte
Les grumes doivent être débardées immédiatement après l’abattage car elles sont très sensibles au bleuissement et aux attaques d’insectes. Le bois doit être traité avec des produits de conservation et une solution antitache aussitôt après le séchage.
Ressources génétiques
Ekebergia capensis est un arbre très répandu qui fait preuve d’une adaptation remarquablement vaste à des milieux très divers, et il est assez commun dans de nombreuses régions. Il n’y a donc aucune raison de le considérer comme une espèce menacée d’érosion génétique. Cependant, en Ouganda et dans certaines régions d’Ethiopie, il est considéré comme menacé. Etant donné sa variabilité étendue, la collecte de ressources génétiques et une cartographie de sa variabilité génétique sont justifiées.
Perspectives
Pour un arbre aussi polyvalent et présent sur un aussi vaste territoire, il est surprenant de constater combien on en sait peu sur la croissance, la multiplication et la gestion d’Ekebergia capensis en culture. Etant donné sa vaste adaptation écologique et ses taux de croissance apparemment importants, il mérite d’être plus amplement testé dans les systèmes d’agroforesterie. Bien que son bois ne soit pas vraiment précieux, une extension de sa plantation en vue d’une production de bois d’oeuvre constitue une possibilité sérieusement envisageable. Plusieurs activités pharmacologiques intéressantes ont été mises en lumière, qui pourraient servir de base à la mise au point de médicaments.
Références principales
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- Venter, F. & Venter, J.-A., 1996. Making the most of indigenous trees. Briza publications, Capetown, South Africa. 304 pp.
Sources de l'illustration
- White, F. & Styles, B.T., 1963. Meliaceae. In: Exell, A.W., Fernandes, A. & Wild, H. (Editors). Flora Zambesiaca. Volume 2, part 1. Crown Agents for Oversea Governments and Administrations, London, United Kingdom. pp. 285–319.
Auteur(s)
- F.S. Mairura
Kenya Tropical Soil Biology and Fertility Institute of CIAT, P.O. Box 30677, Nairobi, Kenya
Consulté le 23 décembre 2024.
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