Prêle (Cazin 1868) : Différence entre versions

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PRÈLE. Equisetum arvense. L.  
 
PRÈLE. Equisetum arvense. L.  

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Pourpier
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Primevère


Sommaire

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Prêle

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PRÈLE. Equisetum arvense. L.

Equisetum arvense longioribus setis. C. BAUH. — Equisetum segetale. GER. Equisetum minus terrestre. J. BAUH.

Queue de cheval, — queue de renard, — herbe à écurer. EoDiséTACÉES. Fam. nat. — CRYPTOGAMIE. L.

Cette plante (PI. XXXII) est très-commune dans les champs humides cl sablonneux, dans les fossés, le long des haies. C'est un des fléaux de 1 agri- culture.

Description. — Racines fibreuses. — Tiges, les unes stériles, fistuleuses, articu- lées, hautes de 30 à 40 centimètres, munies à chaque articulation d'une gaine dentée on crénelée, courte, noirâtre, et de 10 ou 15 feuilles ou rameaux verticellés et articule». Les tiges fructifères plus grosses, paraissant les premières, simples, nues, à ga'UK.I larges et plus profondément dentées et se terminent par un épi oblong, fy1'"" V composé d'écaillés verticellées, pédicellées, peltées; chaque écaille porte à la laceui rieure des sporonges membraneux disposés en cercle et renfermant des spores breuses, vertes, libres, munies de quatre appendices filiformes renflés au sommet.

PRÊLE D'HIVER, equisetum hiemale, L. — Elle croît dans les lieux humides des bois.

Description. — Tiges simples, fermes, rudes, sillonnées, articulées, d un ver glauque. — Gaîne noirâtre et légèrement crénelée; fleurit en février et mars.

PRÊLE DES MARAIS, equisetum limosum, L. — Se trouve dans les terra humides, les prés marécageux.


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PRÊLE. 877

Description. — Tige droite, grêle, profondément sillonnée, presque anguleuse, haute de 30 centimètres; rameaux diminuant graduellement de longueur vers le sommet, Ve oui lui donne une forme pyramidale. — Tige fructifère ayant les rameaux de ses ver- ticilés ordinairement simples, moins nombreux ; l'épi grêle, ovoïde et très-allongé.— Fleurs d'un jaune noirâtre.

' PJÉIB.DES BOIS, equisetum syhaticum, L. — Espèce d'un port élégant, à cause de la délicatesse de ses rameaux. Se trouve clans les lieux montagneux ctélevés. '■'.'■ Description. — Tige grêle, articulée, haute de 20 à 25 centimètres. — Gaines de ses articulations lâches et fort grandes. — Verticilles composés de rameaux assez nombreux, chargés eux-mêmes d'autres verticilles à leurs, articulations. — Epi terminal un peu long et comme panaché.

PaÊLE DES FLEUVES, equisetum fluviatile. — Grande et belle espèce, qu'on trouve dans les lieux marécageux, au bord des rivières. Croît à la fin d'avril, et se flétrit après la disparition des fructifications.

Description. — Tige stérile, droite, épaisse, fistuleuse, haute de 60 à 120 cen- timètres, à gaine d'un blanc d'ivoire. — Verticilles composés de rameaux nombreux, fort longs, articulés, tétragones. — Tige fertile paraissant toujours la première, nue, beaucoup plus courte, souvent coudées à sa base, se terminant par un gros épi de forme ovoïde.

[Nous citerons encore les equisetum segelale, L., ou prêle des moissons ou des tour- neurs, l'Ê. palustre et YE. ramosum comme étant employée aux mêmes usages.]

Parties usitées. — La tige et les feuilles.

[Culture. — Les prêles ne sont cultivées que dans des jardins botaniques, on les multiplie par éclats de pieds, et on les plante dans des baquets plein de terre et plon- geant dans l'eau.]

Récolte. — On peut récolter les prêles pendant toute la belle saison. Leur dessic- cation s'opère promptement et sans changer la plante de forme ni de qualités physiques. Toutes, les espèces peuvent être substituées les unes aux autres. Elles contiennent les mêmes principes.

Propriétés physiques et chimiques; usages économiques.

-les prêles sont inodores ; mais elles ont un goût désagréable, austère. Diebold a trouvé Yequisetum Mentale, L. composée de : chlorophylle unie une matière extractive jaune, fécule, gallate de chaux, sucre, acide malique, oxyde de fer, sels, elc. Pectet et Jota y ont trouvé de la silice en assez grande quantité (1), ce qui explique la rudesse deJ'épiderme de ces plantes. On doit aussi à Braconnot (2) des recherches chimiques snrla nature des prêles. (La prèle commune contient un acide identique à l'acide ®mW<ï,.l'A..équisélique C4H05 . HO). ta tige de la prêlé d'hiver, qui est très-âpre, sert à polir le bois et les métaux, à nettoyer la batterie de cuisine. On pourrait l'employer au tannage. — La prêle des fleuves servait d'aliment aux Romains. Le peuple mangeait ses jeunes pousses en guise "asperges. On les mange encore aujourd'hui en Toscane. — Suivant les uns, la prêle .pmarais offre une nourriture excellente aux vaches ; d'autres prétendent qu'elle leur jait uriner le sang, et qu'elle est nuisible à tous les animaux. En général, les prêles sont regardées comme un mauvais fourrage.

flnavanté la prêle comme astringente'et diurétique. On l'a prescrite dans bydropisie, la gravelle, la dysenterie, la diarrhée, l'hémoptysie, l'hématu- ™ et autres hémorrhagies. Le professeur Lenhossek, de Vienne (3), recom- !f? £ ■,1«s perses espèces de prêle, et particulièrement Y equisetum hie- sein f e<luitetum Hmosum, comme des diurétiques puissants ; il les con- nue dam les hydropisies par atonie; elles seraient trop actives quand

es sont inflammatoires, au point, dit-il, de causer l'hématurie. Ces plantes

' 21 t^!!nJe\s.Dienees médicales de Férussac, t. XVI, p. 459. i «mimai <ie chimie, pharmacie et toxicologie, 1827.

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878 PRIMIVÈRE.

n'ont, suivant cet auteur, aucune influence funeste sur les organes digestifs circulatoires et nerveux. Il vaut mieux les employer sèches. La poudre et la décoction réussissent également bien (8 à 13 gr. par litre) : une à deux cuillerées de cette décoction aux enfants, 100 à 200 gr. aux adultes toutes les deux heures.

Gattenhoff (1) a été témoin des bons effets de la prêle dans un cas d'hé- moptysie rebelle : In hoemoptoe chronica probos effectus ipse novi. Hoffmann recommande la décoction de la même plante dans la bière comme un re- mède efficace contre la néphrite calculeuse; mais il faut ajouter du beurre" et du miel. C'est, dit-il, un remède domestique qu'il ne faut point dé- daigner.

J'ai vu employer la décoction de prêle avec succès dans l'hématurie des bestiaux, après avoir, toutefois, dans la plupart des cas, pratiqué une large saignée. C'est un remède populaire à la campagne.

(Une poignée de prêle dans 1 kilogr. 1/2 d'eau, réduit à 1 kilogr., à prendre par tasses de quatre en quatre heures, a réussi plusieurs fois à mon père dans les métrorrhagies se manifestant au moment de la ménopause,)

Par contre, cette plante a été considérée comme emménagogue. Schuke accuse les prêles de causer l'avortement des vaches et des brebis, quand elles se trouvent mêlées en trop grande quantité dans leur fourrage. Ce- pendant les Irlandais donnent indifféremment toutes les espèces à manger à leurs bestiaux, sans qu'il en résulte aucun accident.

J'ai reconnu à la prêle une action assez prononcée sur les organes uri- naires. Elle m'a paru utile dans la néphrite calculeuse avec absence de dou- leur vive, et dans l'état cachectique et oedémateux qui suit ou accompagne les fièvres intermittentes. J'ai donné avec avantage, dans ces derniers cas, la décoction départies égales de cette plante et de feuilles de pissenlit.J'ai aussi employé le suc de prêle à la dose de 30 à 100 gr. dans I MIogr.de petit lait.