Piper marginatum (Pharmacopées en Guyane) : Différence entre versions
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== Étymologie == | == Étymologie == |
Version du 24 mai 2022 à 15:21
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Sommaire
Piper marginatum Jacq., var. marginatum
Noms vernaculaires
- Créole : ti bombe [ti-bonm], feuille bombe [féy-bonm].
- Wayãpi : —
- Palikur : utiuti kamwi.
- Portugais : pimenta-do-mato, Santa-Bárbara.
Écologie, morphologie
Arbrisseau commun dans les zones rudérales ombragées de basse Guyane.
Collections de référence
Grenand 1614 ; lacquemin 1484, 1870, 1951 ; Prévost 3633.
Emplois
La décoction des feuilles est utilisée par les Créoles en bain et en friction pour calmer les démangeaisons, dues aux piqûres d’insecte, ou liées aux éruptions cutanées [1]. Certains Palikur disent que cette espèce peut être utilisée comme Potomorphe peltata (cf. infra dans les Pipéracées) [2].
Étymologie
- Créole : ti bombe, « petit baume », les feuilles dégagent une forte odeur de pastis quand on les froisse ; cf. aussi Pothomorphe peltata.
- Palikur : utiuti, « arbuste Potomorphe peltata » et kamwi, « qui ressemble ».
Chimie et pharmacologie
L’étude que nous avons entreprise avec l’équipe de Paris et Tillequin a montré que les parties aériennes de cette plante renferment 3 % d’une huile essentielle où ont été caractérisés : α et β-pinène, limonène, π-cymène, cinéol et β-eudesmol, des dérivés de l’eugénol (méthyleugénol et méthylisoeugénol) et enfin de l’anéthol (environ 40 % de l’essence) (FOUNGBE et al., 1976). D’autres sources brésiliennes non vérifiées font état d’une huile essentielle riche en safrol. L’équipe de Tillequin a aussi mis en évidence dans les feuilles deux c-glycosyl flavones : la vitexine et un corps nouveau, le marginatoside (TILLEQUIN et al., 1978). D’après FRISCHKORN et FRISCHKORN (1978), les huiles extraites des feuilles et des fruits suppriment en un quart d’heure 90 à 96 % des cercaires (Schistosoma mansoni) responsables de la bilharziose chez l’homme.
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- ↑ Au Surinam, d’après HEGNAUER (5, 1969), les feuilles sont utilisées comme compresse. Nous avons constaté que dans ce pays, les Arawak de Powaka se frictionnent le corps avec la décoction de cette plante pour soigner les douleurs.
Chez les Caboclos du Rio Madeira (DI STASI, 1994), on retrouve les mêmes usages contre les piqûres d’insecte et comme analgésique, auxquels s'ajoute l'utilisation en emplâtre des feuilles pour soigner l'érysipèle chez les Caboclos du bas Amazone (AMOROZO et GÉLY, 1988). - ↑ D'après LEMÉE (I et IV, 1955 et 1956), cette plante prise en infusion est dotée de propriétés stomachiques et cholagogues ; les racines sont diurétiques et sudorifiques ; enfin, le fruit aromatique peut remplacer celui de poivrier. L’usage stomachique en association avec Aristolochia trilobata (Aristolochiacées) est aussi signalé chez les Caboclos de la région de Santarém (BRANCH et SILVA, 1983).