Guarea guidonia (Pharmacopées en Guyane) : Différence entre versions

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Version actuelle en date du 19 mai 2021 à 21:53

Guarea grandifolia
Pharmacopées traditionnelles en Guyane, 2004
Guarea pubescens


Guarea guidonia. Fruit et graines de bois balle



Guarea guidonia (L.) Sleumer

Synonymies

  • Guarea trichilioides L. ;
  • Guarea guara (Jacq.) P. G. Wilson.

Noms vernaculaires

  • Créole : bois calumet [bwa-kalimè] (HECKEL, 1897, vieilli) ; bois balle [bwa-bal] (LEMÉE,

1956), bois gros bec [bwa-gro-bèk].

  • Wayãpi : yatoa’ɨ sɨ [Le ɨ barré surmonté d'un tilde], yatoa’ɨ sili.
  • Palikur : —
  • Portugais : jatuauba-branca, marinheiro.

Écologie, morphologie

Arbre moyen commun en forêt secondaire.

Collections de référence

Moretti 878 ; Prévost et Grenand 1017 ; Prévost 3631.

Emplois

Bien que nous n’ayons aucune utilisation actuelle de cet arbre, nous le mentionnons ici car il est signalé dans plusieurs ouvrages déjà anciens, comme particulièrement toxique et dangereux (HECKEL, 1897 ; LEMÉE, IV, 1956 DESCOURTILZ, 1827-1833) [1].

Chimie et pharmacologie

La famille des Méliacées se caractérise sur le plan chimique par la présence assez générale de triterpènes oxygénés du type limonoïdes appelés méliacines, structurellement proches des quassinoïdes (cf. Simaroubacées). Ces composés présentent de remarquables propriétés antinéoplasiques, actuellement très étudiées par les équipes du National Cancer Institute aux États-Unis. En collaboration avec J. Polonsky de l’Institut de chimie des substances naturelles et de G. R. Pettit, du National Cancer Institute, une étude chimique détaillée de cette espèce a pu être réalisée à partir d’un échantillon d’écorce de racine que nous avons récolté. Un nouveau triterpène a été isolé : la 14,15 β-époxyprieurianine, à côté de la prieurianine, composé déjà connu.

Ces produits inhibent de façon significative la leucémie murine p 388 (PS in vitro) (LUKACOVA et al., 1982).

Cependant, ces composés ne peuvent expliquer à eux-seuls la toxicité attribuée à cette plante, réputation que nous attribuons volontiers à une erreur assez fréquente en ethnobotanique, qui résulte du strict recopiage de la littérature, y compris de ses erreurs.

La seule toxicité réelle, quoique modeste, a été mise en évidence pour les fruits dont les graines auraient en outre des vertus anti-inflammatoires. Enfin, selon HOEHNE (1939), de l’incision du tronc s’écoulerait un latex qui fournirait le sandahwood oil, au fort parfum de rose. Un composé aromatique a bien été isolé de l’écorce de tronc : la fissinolide, mais il convient tout de même de noter qu’aucun d’entre nous n’a jamais observé d’exsudation de latex.

____________________

  1. L’écorce interne, préparée en décoction, est utilisée comme vomitif dans les communautés amérindiennes du nord-ouest de la Guyana (VAN ANDEL, 2000). Les Mosetene de Bolivie préparent une tisane avec différentes parties de cet arbre comme abortif et pour combattre l’anémie et les douleurs rénales (MUNOZ et al., 2000b).