Plectranthus amboinicus (TRAMIL) : Différence entre versions

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*Nom accepté : ''[[Plectranthus amboinicus]]''
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*Nom accepté : ''[[Coleus amboinicus]]''
 
*Voir sur la [http://www.tramil.net/fr/plant/Plectranthus-amboinicus TRAMILothèque] (davantage d’illustrations)
 
*Voir sur la [http://www.tramil.net/fr/plant/Plectranthus-amboinicus TRAMILothèque] (davantage d’illustrations)
  
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Originaire de l’Asie tropicale et d’Afrique, cultivée dans les zones tropicales du monde.
 
Originaire de l’Asie tropicale et d’Afrique, cultivée dans les zones tropicales du monde.
  
Description botanique
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== Description botanique ==
  
 
Herbacée succulente, aromatique, atteignant généralement moins de 1 m. Feuilles ovées, avec pointe obtuse, base subcordée, bords crénelés, pubescents. Fleurs en grappes de 10 à 30 cm; calice tomenteux, lèvre supérieure oblongue; corolle blanchâtre, rosée ou couleur lilas.
 
Herbacée succulente, aromatique, atteignant généralement moins de 1 m. Feuilles ovées, avec pointe obtuse, base subcordée, bords crénelés, pubescents. Fleurs en grappes de 10 à 30 cm; calice tomenteux, lèvre supérieure oblongue; corolle blanchâtre, rosée ou couleur lilas.
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La feuille contient de l’huile essentielle : terbutylanisol, caryophilène, p-cymène, 4-terpinéol, thymol et verbénone<sup>4</sup>, carvacrol, cinéol, β-caryophillène, humulène, α-terpinène, β-terpinéol, terpinolène, salicylate d’éthyle<sup>5</sup>; des flavonoïdes : apigénine, chrysoériol, chrysimaritine, ériodictiol, lutéoline, quercétine, salvigénine, taxifoline; des triterpènes : acides euscafique, maslinique, oléanolique, dihydroxyoléanolique, pomolique, tormentique et ursolique<sup>6-7</sup>.
 
La feuille contient de l’huile essentielle : terbutylanisol, caryophilène, p-cymène, 4-terpinéol, thymol et verbénone<sup>4</sup>, carvacrol, cinéol, β-caryophillène, humulène, α-terpinène, β-terpinéol, terpinolène, salicylate d’éthyle<sup>5</sup>; des flavonoïdes : apigénine, chrysoériol, chrysimaritine, ériodictiol, lutéoline, quercétine, salvigénine, taxifoline; des triterpènes : acides euscafique, maslinique, oléanolique, dihydroxyoléanolique, pomolique, tormentique et ursolique<sup>6-7</sup>.
  
Toutes les parties de la plante contiennent des tanins8.
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Toutes les parties de la plante contiennent des tanins<sup>8</sup>.
  
Analyse proximale de 100 g de feuille9: calories : 17; eau : 94,4%; protéines : 0,9%; lipides : 0,4%; glucides : 3,1%; fibres : 0,5%; cendres : 1,2%; calcium : 232 mg; phosphore : 8 mg; fer : 3,9 mg; carotène : 980 μg; thiamine : 0,03 mg; riboflavine : 0,07 mg; niacine : 0,20 mg; acide ascorbique : 12 mg.
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Analyse proximale de 100 g de feuille<sup>9</sup>: calories : 17; eau : 94,4%; protéines : 0,9%; lipides : 0,4%; glucides : 3,1%; fibres : 0,5%; cendres : 1,2%; calcium : 232 mg; phosphore : 8 mg; fer : 3,9 mg; carotène : 980 μg; thiamine : 0,03 mg; riboflavine : 0,07 mg; niacine : 0,20 mg; acide ascorbique : 12 mg.
  
Activités biologiques
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== Activités biologiques ==
  
Travail TRAMIL10
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Travail TRAMIL<sup>10</sup>
  
Le jus de feuille aux concentrations de 106, 213 et 426 μg/mL in vitro n’a pas montré d’activité contre Staphylococcus aureus (ATCC 6341), S. saprophyticus (ATCC 15305), Escherichia coli (ATCC 4157), Pseudomonas aeruginosa (ATCC 7700), Proteus vulgaris (ATCC 6896) Haemophilus influenzae (ATCC 8142) ni Candida albicans (ATCC 752).
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Le jus de feuille aux concentrations de 106, 213 et 426 μg/mL ''in vitro'' n’a pas montré d’activité contre ''Staphylococcus aureus'' (ATCC 6341), ''S. saprophyticus'' (ATCC 15305), ''Escherichia coli'' (ATCC 4157), ''Pseudomonas aeruginosa'' (ATCC 7700), ''Proteus vulgaris'' (ATCC 6896) ''Haemophilus influenzae'' (ATCC 8142) ni ''Candida albicans'' (ATCC 752).
  
L’extrait aqueux (décoction) lyophilisé de feuille fraîche (1-3 mg/mL), in vitro, sur iléon isolé de cobaye, a produit un effet spasmolytique par antagonisme muscarinique compétitif. En conduit déférent isolé de rat (3 mg/mL), il a renforcé l’effet de l’adrénaline exogène (0,1-30 nanog/ mL) et en conduit déférent isolé et stimulé de rat, il a inhibé la réabsorption intraneuronale de catécholamines (réserpine 30 mg/mL; adrénaline 45 mg/mL)11.
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L’extrait aqueux (décoction) lyophilisé de feuille fraîche (1-3 mg/mL), ''in vitro'', sur iléon isolé de cobaye, a produit un effet spasmolytique par antagonisme muscarinique compétitif. En conduit déférent isolé de rat (3 mg/mL), il a renforcé l’effet de l’adrénaline exogène (0,1-30 nanog/ mL) et en conduit déférent isolé et stimulé de rat, il a inhibé la réabsorption intraneuronale de catécholamines (réserpine 30 mg/mL; adrénaline 45 mg/mL)<sup>11</sup>.
  
Les extraits aqueux et éthanolique (30%) de feuille, (20 mg/kg), modèle expérimental contre la toux induite par aérosol d’ammoniaque sur cobaye, ont montré un effet antitussif similaire à celui de la codéine12.
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Les extraits aqueux et éthanolique (30%) de feuille, (20 mg/kg), modèle expérimental contre la toux induite par aérosol d’ammoniaque sur cobaye, ont montré un effet antitussif similaire à celui de la codéine<sup>12</sup>.
  
Les extraits aqueux 10% et hydroalcoolique 5% des parties aériennes sèches, par voie orale à la souris Swiss (25-30 g), 10 mâles par groupe, méthode in vivo de coloration au rouge phénol 1%, ont induit une activité expectorante13.
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Les extraits aqueux 10% et hydroalcoolique 5% des parties aériennes sèches, par voie orale à la souris Swiss (25-30 g), 10 mâles par groupe, méthode in vivo de coloration au rouge phénol 1%, ont induit une activité expectorante<sup>13</sup>.
  
Toxicité
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== Toxicité ==
  
Travail TRAMIL14
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Travail TRAMIL<sup>14</sup>
  
 
L’extrait aqueux (décoction) lyophilisé de feuille fraîche, (1g/kg/jour), a été administré par voie orale à 10 souris Swiss mâles (21,33 ± 0,64 g), pendant 5 jours consécutifs par semaine pendant 2 semaines (10 administrations). Le témoin a été réalisé avec de l’eau distillée (0,3 mL) avec 10 autres souris de mêmes caractéristiques. Aucun signe de toxicité ni mortalité n’a été observés durant l’essai ni les 7 jours d’observation qui ont suivi. L’autopsie n’a montré aucune mortalité ni de signes de toxicité. L’autopsie macroscopique n’a mis en évidence aucune altération interne.
 
L’extrait aqueux (décoction) lyophilisé de feuille fraîche, (1g/kg/jour), a été administré par voie orale à 10 souris Swiss mâles (21,33 ± 0,64 g), pendant 5 jours consécutifs par semaine pendant 2 semaines (10 administrations). Le témoin a été réalisé avec de l’eau distillée (0,3 mL) avec 10 autres souris de mêmes caractéristiques. Aucun signe de toxicité ni mortalité n’a été observés durant l’essai ni les 7 jours d’observation qui ont suivi. L’autopsie n’a montré aucune mortalité ni de signes de toxicité. L’autopsie macroscopique n’a mis en évidence aucune altération interne.
  
Travaux TRAMIL15
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Travaux TRAMIL<sup>15</sup>
  
 
La feuille fraîche frite dans l’huile à 50% (dose moyenne de 1000 mg de feuille/animal de 200 g/24h/5 jours) a été administrée par voie orale au rat Wistar (10 animaux par groupe, 5 de chaque sexe) avec un groupe témoin ayant recu de l’huile, modèle de toxicité à doses répétées du LEBi, observation les 12 premières heures et ensuite chaque 24 h pendant 14 jours. Deux morts ont été observés quoique sans présenter de signes de toxicité. L’expérience a été répétée dans les mêmes conditions expérimentales, seulement en réduisant à 30% la concentration de matière végétale. Dans ce cas, aucun décès ni manifestations de signes cliniques de toxicité ne se sont présentés.
 
La feuille fraîche frite dans l’huile à 50% (dose moyenne de 1000 mg de feuille/animal de 200 g/24h/5 jours) a été administrée par voie orale au rat Wistar (10 animaux par groupe, 5 de chaque sexe) avec un groupe témoin ayant recu de l’huile, modèle de toxicité à doses répétées du LEBi, observation les 12 premières heures et ensuite chaque 24 h pendant 14 jours. Deux morts ont été observés quoique sans présenter de signes de toxicité. L’expérience a été répétée dans les mêmes conditions expérimentales, seulement en réduisant à 30% la concentration de matière végétale. Dans ce cas, aucun décès ni manifestations de signes cliniques de toxicité ne se sont présentés.
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Dans les deux concentrations, l’augmentation de poids a été normale pendant les 14 jours sans différence de poids comparé au groupe témoin; aucun dommage n’a été constaté sur les organes à l’autopsie.
 
Dans les deux concentrations, l’augmentation de poids a été normale pendant les 14 jours sans différence de poids comparé au groupe témoin; aucun dommage n’a été constaté sur les organes à l’autopsie.
  
L’extrait aqueux de feuille lyophilisé (2 g/kg), par voie orale à la souris, n’a pas provoqué de mort ni de signes de toxicité12.
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L’extrait aqueux de feuille lyophilisé (2 g/kg), par voie orale à la souris, n’a pas provoqué de mort ni de signes de toxicité<sup>12</sup>.
  
L’extrait aqueux des parties aériennes séchées à 40ºC (20% poids-volume, en ébullition), concentré et lyophilisé, (50 et 500 mg/kg, équivalent à 0,5 et 5 g de matériel végétal sec/kg, durant 90 jours), a été administré par voie orale au rat Wistar, 24 femelles et 24 mâles, le groupe témoin a reçu de l’eau déminéralisée. Les animaux ont été pesés chaque semaine et à la fin du traitement ils ont été tirés au sort pour la détermination des indicateurs hématologiques (hémoglobine, hématocrite, leucocytes) et chimiques sanguins (glucose, protéine, alanine-amino-transférase, aspartate-amino-transferase et urée), de même pour l’étude histologique des organes (coeur. poumon, estomac, intestins, rein, cerveau, testicule et ovaire). Ni le comportement des animaux, ni les indicateurs, ni l’histologie n’ont été affectés par l’administration répétée du lyophilisat16.
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L’extrait aqueux des parties aériennes séchées à 40°C (20% poids-volume, en ébullition), concentré et lyophilisé, (50 et 500 mg/kg, équivalent à 0,5 et 5 g de matériel végétal sec/kg, durant 90 jours), a été administré par voie orale au rat Wistar, 24 femelles et 24 mâles, le groupe témoin a reçu de l’eau déminéralisée. Les animaux ont été pesés chaque semaine et à la fin du traitement ils ont été tirés au sort pour la détermination des indicateurs hématologiques (hémoglobine, hématocrite, leucocytes) et chimiques sanguins (glucose, protéine, alanine-amino-transférase, aspartate-amino-transferase et urée), de même pour l’étude histologique des organes (coeur, poumon, estomac, intestins, rein, cerveau, testicule et ovaire). Ni le comportement des animaux, ni les indicateurs, ni l’histologie n’ont été affectés par l’administration répétée du lyophilisat<sup>16</sup>.
  
L’extrait aqueux de feuille sèche par voie orale à la souris Swiss albinos (18-22 g) a montré une DL50 = 8193 mg/ kg, selon la méthode OECD-1987. Dans les mêmes conditions, l’extrait éthanolique (25,53%) a montré une DL50 = 4902 mg/kg17.
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L’extrait aqueux de feuille sèche par voie orale à la souris Swiss albinos (18-22 g) a montré une DL<sub>50</sub> = 8193 mg/ kg, selon la méthode OECD-1987. Dans les mêmes conditions, l’extrait éthanolique (25,53%) a montré une DL<sub>50</sub> = 4902 mg/kg<sup>17</sup>.
  
L’extrait éthanolique (70%) de feuille (0,323-1,292 mg de solides totaux/mL) et l’huile essentielle de feuille (0,01- 0,1%), in vitro, sur le modèle de ségrégation somatique sur Aspergillus nidulans D30, ont montré une action cytotoxique et génotoxique significative et dosedépendante.
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L’extrait éthanolique (70%) de feuille (0,323-1,292 mg de solides totaux/mL) et l’huile essentielle de feuille (0,01- 0,1%), ''in vitro'', sur le modèle de ségrégation somatique sur ''Aspergillus nidulans'' D30, ont montré une action cytotoxique et génotoxique significative et dose-dépendante. L’extrait éthanolique administré oralement à la souris (195-773 mg/kg), ''in vivo'', lors de l’essai d’induction de micronoyaux en moelle osseuse, n’a pas eu d’effet génotoxique<sup>18</sup>.
 
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L’extrait éthanolique administré oralement à la souris (195-773 mg/kg), in vivo, lors de l’essai d’induction de micronoyaux en moelle osseuse, n’a pas eu d’effet génotoxique18.
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On ne dispose pas d’information garantissant l’innocuité de son emploi médicinal sur des enfants, ni avec des femmes enceintes ou allaitantes
 
On ne dispose pas d’information garantissant l’innocuité de son emploi médicinal sur des enfants, ni avec des femmes enceintes ou allaitantes
  
Préparation et dosage
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== Préparation et dosage ==
  
Les feuilles de Plectranthus amboinicus constituent un condiment de consommation humaine relativement répandu.
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Les feuilles de ''Plectranthus amboinicus'' constituent un condiment de consommation humaine relativement répandu.
  
Contre l’asthme, le catarrhe ou la toux :
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'''Contre l’asthme, le catarrhe ou la toux :'''
  
Préparer une décoction ou une infusion avec 35 grammes de feuille fraîche dans 4 tasses (1 litre) d’eau. Pour la décoction, bouillir pendant 5 minutes en récipient couvert. Pour l’infusion, verser l’eau bouillante sur les feuilles que l’on aura préalablement fait revenir ou non. Couvrir le récipient, laisser refroidir, filtrer et boire 1 tasse au moment ou les symptômes apparaissent, et ce, jusqu’à 3 fois par jour19.
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Préparer une décoction ou une infusion avec 35 grammes de feuille fraîche dans 4 tasses (1 litre) d’eau. Pour la décoction, bouillir pendant 5 minutes en récipient couvert. Pour l’infusion, verser l’eau bouillante sur les feuilles que l’on aura préalablement fait revenir ou non. Couvrir le récipient, laisser refroidir, filtrer et boire 1 tasse au moment ou les symptômes apparaissent, et ce, jusqu’à 3 fois par jour<sup>19</sup>.
  
 
Toute préparation médicinale doit être conservée au froid et utilisée dans les 24 heures.
 
Toute préparation médicinale doit être conservée au froid et utilisée dans les 24 heures.
  
Références
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== Références ==
 
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# MENDEZ M, MEDINA ML, DURAN R, 1996 Encuesta TRAMIL. Unidad de recursos naturales, Centro de Investigación Científica de Yucatán CICY, Mérida, México.
 
# MENDEZ M, MEDINA ML, DURAN R, 1996 Encuesta TRAMIL. Unidad de recursos naturales, Centro de Investigación Científica de Yucatán CICY, Mérida, México.

Version actuelle en date du 15 janvier 2021 à 09:40

Plantago major
TRAMIL, Pharmacopée végétale caribéenne, 2014
Prosopis juliflora
Plectranthus amboinicus feuilles TRAMIL.jpg
Plectranthus amboinicus inflorescence TRAMIL.jpg
Plectranthus amboinicus plante TRAMIL.jpg
Plectranthus amboinicus dessin TRAMIL.jpg


Plectranthus amboinicus (Lour.) Spreng. = Coleus amboinicus Lour.
= Coleus aromaticus Benth.
LAMIACEAE



Noms vernaculaires significatifs TRAMIL

  • Cuba : orégano francés
  • Quintana Roo (Méxique) : orégano grueso
  • Vénézuela : orégano orejón

Distribution géographique

Originaire de l’Asie tropicale et d’Afrique, cultivée dans les zones tropicales du monde.

Description botanique

Herbacée succulente, aromatique, atteignant généralement moins de 1 m. Feuilles ovées, avec pointe obtuse, base subcordée, bords crénelés, pubescents. Fleurs en grappes de 10 à 30 cm; calice tomenteux, lèvre supérieure oblongue; corolle blanchâtre, rosée ou couleur lilas.

Vouchers :

  • Medina,47,CICY
  • Giménez,20&42,VEN

Emplois traditionnels significatifs TRAMIL

  • asthme : feuille (que l’on a fait revenir), infusion, voie orale1
  • catarrhe (coryza), toux : feuille fraîche, frite, voie orale2
  • toux : feuille, décoction ou infusion, voie orale3

Recommandations

Selon l’information disponible :

L’emploi contre l’asthme, le catarrhe et la toux est classé REC sur la base de l’usage significatif traditionnel documenté par les enquêtes TRAMIL, les études de toxicité et l’information scientifique publiée.

L’asthme étant dangereux pour la santé, il est recommandé de consulter un médecin. L’emploi de ce remède en cas d’asthme doit être considéré comme complémentaire du traitement médical, sauf contreindication.

Si l’état du patient se détériore, ou si l’asthme persiste audelà de 2 jours, ou la crise d’asthme pendant plus d’une heure, consulter un médecin.

Ne pas employer avec des femmes enceintes ou allaitantes, ni avec des enfants de moins de 3 ans.

Chimie

La feuille contient de l’huile essentielle : terbutylanisol, caryophilène, p-cymène, 4-terpinéol, thymol et verbénone4, carvacrol, cinéol, β-caryophillène, humulène, α-terpinène, β-terpinéol, terpinolène, salicylate d’éthyle5; des flavonoïdes : apigénine, chrysoériol, chrysimaritine, ériodictiol, lutéoline, quercétine, salvigénine, taxifoline; des triterpènes : acides euscafique, maslinique, oléanolique, dihydroxyoléanolique, pomolique, tormentique et ursolique6-7.

Toutes les parties de la plante contiennent des tanins8.

Analyse proximale de 100 g de feuille9: calories : 17; eau : 94,4%; protéines : 0,9%; lipides : 0,4%; glucides : 3,1%; fibres : 0,5%; cendres : 1,2%; calcium : 232 mg; phosphore : 8 mg; fer : 3,9 mg; carotène : 980 μg; thiamine : 0,03 mg; riboflavine : 0,07 mg; niacine : 0,20 mg; acide ascorbique : 12 mg.

Activités biologiques

Travail TRAMIL10

Le jus de feuille aux concentrations de 106, 213 et 426 μg/mL in vitro n’a pas montré d’activité contre Staphylococcus aureus (ATCC 6341), S. saprophyticus (ATCC 15305), Escherichia coli (ATCC 4157), Pseudomonas aeruginosa (ATCC 7700), Proteus vulgaris (ATCC 6896) Haemophilus influenzae (ATCC 8142) ni Candida albicans (ATCC 752).

L’extrait aqueux (décoction) lyophilisé de feuille fraîche (1-3 mg/mL), in vitro, sur iléon isolé de cobaye, a produit un effet spasmolytique par antagonisme muscarinique compétitif. En conduit déférent isolé de rat (3 mg/mL), il a renforcé l’effet de l’adrénaline exogène (0,1-30 nanog/ mL) et en conduit déférent isolé et stimulé de rat, il a inhibé la réabsorption intraneuronale de catécholamines (réserpine 30 mg/mL; adrénaline 45 mg/mL)11.

Les extraits aqueux et éthanolique (30%) de feuille, (20 mg/kg), modèle expérimental contre la toux induite par aérosol d’ammoniaque sur cobaye, ont montré un effet antitussif similaire à celui de la codéine12.

Les extraits aqueux 10% et hydroalcoolique 5% des parties aériennes sèches, par voie orale à la souris Swiss (25-30 g), 10 mâles par groupe, méthode in vivo de coloration au rouge phénol 1%, ont induit une activité expectorante13.

Toxicité

Travail TRAMIL14

L’extrait aqueux (décoction) lyophilisé de feuille fraîche, (1g/kg/jour), a été administré par voie orale à 10 souris Swiss mâles (21,33 ± 0,64 g), pendant 5 jours consécutifs par semaine pendant 2 semaines (10 administrations). Le témoin a été réalisé avec de l’eau distillée (0,3 mL) avec 10 autres souris de mêmes caractéristiques. Aucun signe de toxicité ni mortalité n’a été observés durant l’essai ni les 7 jours d’observation qui ont suivi. L’autopsie n’a montré aucune mortalité ni de signes de toxicité. L’autopsie macroscopique n’a mis en évidence aucune altération interne.

Travaux TRAMIL15

La feuille fraîche frite dans l’huile à 50% (dose moyenne de 1000 mg de feuille/animal de 200 g/24h/5 jours) a été administrée par voie orale au rat Wistar (10 animaux par groupe, 5 de chaque sexe) avec un groupe témoin ayant recu de l’huile, modèle de toxicité à doses répétées du LEBi, observation les 12 premières heures et ensuite chaque 24 h pendant 14 jours. Deux morts ont été observés quoique sans présenter de signes de toxicité. L’expérience a été répétée dans les mêmes conditions expérimentales, seulement en réduisant à 30% la concentration de matière végétale. Dans ce cas, aucun décès ni manifestations de signes cliniques de toxicité ne se sont présentés.

Dans les deux concentrations, l’augmentation de poids a été normale pendant les 14 jours sans différence de poids comparé au groupe témoin; aucun dommage n’a été constaté sur les organes à l’autopsie.

L’extrait aqueux de feuille lyophilisé (2 g/kg), par voie orale à la souris, n’a pas provoqué de mort ni de signes de toxicité12.

L’extrait aqueux des parties aériennes séchées à 40°C (20% poids-volume, en ébullition), concentré et lyophilisé, (50 et 500 mg/kg, équivalent à 0,5 et 5 g de matériel végétal sec/kg, durant 90 jours), a été administré par voie orale au rat Wistar, 24 femelles et 24 mâles, le groupe témoin a reçu de l’eau déminéralisée. Les animaux ont été pesés chaque semaine et à la fin du traitement ils ont été tirés au sort pour la détermination des indicateurs hématologiques (hémoglobine, hématocrite, leucocytes) et chimiques sanguins (glucose, protéine, alanine-amino-transférase, aspartate-amino-transferase et urée), de même pour l’étude histologique des organes (coeur, poumon, estomac, intestins, rein, cerveau, testicule et ovaire). Ni le comportement des animaux, ni les indicateurs, ni l’histologie n’ont été affectés par l’administration répétée du lyophilisat16.

L’extrait aqueux de feuille sèche par voie orale à la souris Swiss albinos (18-22 g) a montré une DL50 = 8193 mg/ kg, selon la méthode OECD-1987. Dans les mêmes conditions, l’extrait éthanolique (25,53%) a montré une DL50 = 4902 mg/kg17.

L’extrait éthanolique (70%) de feuille (0,323-1,292 mg de solides totaux/mL) et l’huile essentielle de feuille (0,01- 0,1%), in vitro, sur le modèle de ségrégation somatique sur Aspergillus nidulans D30, ont montré une action cytotoxique et génotoxique significative et dose-dépendante. L’extrait éthanolique administré oralement à la souris (195-773 mg/kg), in vivo, lors de l’essai d’induction de micronoyaux en moelle osseuse, n’a pas eu d’effet génotoxique18.

On ne dispose pas d’information garantissant l’innocuité de son emploi médicinal sur des enfants, ni avec des femmes enceintes ou allaitantes

Préparation et dosage

Les feuilles de Plectranthus amboinicus constituent un condiment de consommation humaine relativement répandu.

Contre l’asthme, le catarrhe ou la toux :

Préparer une décoction ou une infusion avec 35 grammes de feuille fraîche dans 4 tasses (1 litre) d’eau. Pour la décoction, bouillir pendant 5 minutes en récipient couvert. Pour l’infusion, verser l’eau bouillante sur les feuilles que l’on aura préalablement fait revenir ou non. Couvrir le récipient, laisser refroidir, filtrer et boire 1 tasse au moment ou les symptômes apparaissent, et ce, jusqu’à 3 fois par jour19.

Toute préparation médicinale doit être conservée au froid et utilisée dans les 24 heures.

Références

  1. MENDEZ M, MEDINA ML, DURAN R, 1996 Encuesta TRAMIL. Unidad de recursos naturales, Centro de Investigación Científica de Yucatán CICY, Mérida, México.
  2. MOREJON Z, LOPEZ M, GARCIA MJ, BOUCOURT E, VICTORIA M, FUENTES V, MORON F, BOULOGNE I, ROBINEAU L, 2009 Encuesta TRAMIL preliminar a grupos de vecinos en los municipios 10 de Octubre, Lisa, Marianao, Habana del Este (Cojímar) en la Ciudad de la Habana. Laboratorio Central de Farmacología, Universidad de Ciencias Médicas de La Habana, Cuba.
  3. ZAMBRANO LE, 2007 Encuesta TRAMIL en Guareguare, Miranda. UCV, Caracas, Venezuela.
  4. HAQUE I, 1988 Analysis of volatile constituents of Pakistani Coleus aromaticus plant oil by capillary gas chromatography/mass spectrometry. J Chem Soc Pak 10(3):369-371.
  5. TIMOR CE, MANZINI ME, FERNANDEZ A, GONZALEZ ML, 1992 Physicochemical assessment of the essential oil from the leaves of Plectranthus amboinicus (Lour) Spreng. growing in Cuba. Rev Cubana Farm 25(1):63-68.
  6. BRIESKORN CH, RIEDEL W, 1977 Flavonoids from Coleus amboinicus. Planta Med 31(4):308.
  7. BRIESKORN CH, RIEDEL W, 1977 Triterpene acids from Coleus amboinicus. Arch Pharm (Weinheim) 310(11):910-916.
  8. ATAL CK, SRIVASTAVA JB, WALI BK, CHAKRAVARTY RB, DHAWAN BN, ROSTOGI RP, 1978 Screening of Indian plants for biological activity. Part. VIII. Indian J Exp Biol 16(3):330-349.
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