Gomphocarpus semilunatus (PROTA) : Différence entre versions
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Version du 26 juin 2014 à 11:17
Introduction |
Gomphocarpus semilunatus A.Rich
- Protologue: Tent. fl. abyss. 2: 39 (1851).
- Famille: Asclepiadaceae (APG: Apocynaceae)
Synonymes
Asclepias semilunata (A.Rich.) N.E.Br. (1902).
Origine et répartition géographique
L’aire de répartition de Gomphocarpus semilunatus s’étend du Nigeria jusqu’en Ethiopie et de là vers le sud dans toute l’Afrique de l’Est jusqu’au sud de la R.D. du Congo, en Zambie et en Angola.
Usages
La fibre d’écorce interne de Gomphocarpus semilunatus sert à fabriquer des filets de pêche. Une fois traitée, on peut la filer avec du coton, et on s’en sert pour confectionner des collets et des ceintures. La filasse des graines sert au rembourrage en Ouganda.
En médecine traditionnelle au Rwanda, on boit la décoction de la plante entière pour soigner le paludisme, la fièvre et la démence, et l’extrait des parties aériennes pour ses vertus aphrodisiaques. Au Burundi, l’infusion de feuille ou le jus de feuille se boit comme émétique, et la décoction de feuille est prescrite en lavage comme tonique pour les femmes enceintes. Dans le Kivu (en R.D. du Congo), on fabrique une pâte à partir de la plante entière dont on frictionne les membres atteints de rhumatismes. Au Kenya, on boit la décoction de racine chaude pour expulser les vers intestinaux tandis que les feuilles soignent la fièvre, la congestion nasale et l’épilepsie. En Ouganda, on mâche l’écorce ou on boit des préparations à base de racine contre les vomissements, et on mange la plante entière avec une pâte d’arachide pour soigner l’hypertension. Les gouttes de feuilles écrasées sont employées en instillation nasale contre la migraine. En médecine vétérinaire, l’infusion de feuille est utilisée en instillation pour déclencher les contractions de l’utérus des vaches.
Propriétés
Les brins de fibres libériennes mesurent 1–1,5 m de long, sont blancs à brun pâle, lustrés et assez résistants. Ils ont la réputation de se prêter à la confection de textiles épais. Les brins de fibres sont faciles à couper (“floconner”) ; on obtient ainsi les fibres ultimes qui ont à peu près la même longueur et la même largeur que le coton sans en avoir le vrillage naturel, ce qui peut entrainer des pannes lors de la filature avec des équipements conçus pour le coton.
Botanique
Plante herbacée vivace, arbustive, atteignant 1–2,5 m de haut, à tiges robustes, érigées, souvent non ramifiées, densément poilues à poils blancs étalés dans la partie haute, ligneuses à la base, à racine pivotante. Feuilles opposées ou en verticilles de 4, simples et entières ; pétiole de 2–6 mm de long ; limbe linéaire à étroitement linéaire-lancéolé, de 8–12 cm × 0,5–1,5 cm, cunéiforme ou tronqué à la base, aigu ou atténué à l’apex, à pubescence clairsemée de poils blancs souples en particulier sur la nervure médiane et les bords. Inflorescence : ombelle extra-axillaire au port pendant, à 5–9 fleurs ; pédoncule de 1–4 cm de long ; bractées caduques. Fleurs bisexuées, régulières, 5-mères ; pédicelle de 1,5–2 cm de long ; sépales lancéolés, de 5–9 mm de long, atténués ; corolle réfléchie, blanche ou rose, lobes ovales, de 7–9 mm × 4–5 mm, subaigus ; lobes de la couronne attachés à environ 1 mm au-dessus de la base de la colonne staminale, comprimés latéralement, de 3 mm × 2,5–3 mm, plus courts que la colonne ; anthères à ailes d’environ 2 mm de long ; ovaire supère, carpelles 2, libres, tête du stigmate plate. Fruit : paire de follicules érigés, chaque follicule subglobuleux, de 7 cm × 5 cm, dépourvu de bec, gonflé, en forme de ballon, avec des protubérances filiformes d’environ 1 cm de long, contenant de nombreuses graines. Graines ovales avec une face convexe et une concave, d’environ 3,5 mm × environ 1,5 mm, verruqueuses, poils d’environ 3 cm de long.
Le genre Gomphocarpus comprend environ 20 espèces réparties en Afrique tropicale et dans la péninsule Arabique. Gomphocarpus physocarpus E.Mey. est indigène du Mozambique, du Botswana, d’Afrique du Sud et du Swaziland. Il se distingue de Gomphocarpus semilunatus par un calice beaucoup plus court et par la morphologie de la couronne. Il a été introduit ailleurs et est présent dans les zones saisonnièrement sèches et perturbées du Kenya, d’Ouganda, de Tanzanie et de Zambie. Dans plusieurs îles de l’océan Indien, une espèce de Gomphocarpus introduite, probablement Gomphocarpus physocarpus, est utilisée en médecine. En Australie, l’espèce se croise avec Gomphocarpus fruticosus (L.) W.Aiton, et ce croisement s’effectue probablement aussi en Afrique de l’Est. En Afrique du Sud, la poudre de feuilles se prise pour traiter les maux de tête, la tuberculose et comme émétique. Le latex s’applique sur les verrues. L’usage qui est fait de la fibre et qui a été signalé pour cette espèce doit être attribué à Gomphocarpus semilunatus.
Ecologie
Gomphocarpus semilunatus se rencontre entre 300–2600 m d’altitude dans les savanes herbeuses périodiquement inondées et les terrains vagues, souvent en abondance.
Gestion
Au Rwanda dans les années 1950, les tiges des plantes récoltées à l’état sauvage donnaient 0,7% de fibre au bout de 10 jours de rouissage. Gomphocarpus semilunatus a été cultivé en Afrique de l’Est où il s’est avéré très sensible aux insectes ravageurs. Les rendements en fibre obtenus en Afrique de l’Est ont été estimés à 280–400 kg/ha.
Ressources génétiques
Etant donné que Gomphocarpus semilunatus est répandu et qu’il ne subit pas d’exploitation intensive, il ne fait l’objet d’aucune menace prévisible.
Perspectives
Les propriétés de la fibre de Gomphocarpus semilunatus sont telles qu’elle pourrait servir à produire des tissus souples. Mais avant tout et afin de vérifier si l’exploitation commerciale est matériellement possible, il y a lieu de mener des études relatives à la domestication et à la gestion de la plante.
Références principales
- Burkill, H.M., 1985. The useful plants of West Tropical Africa. 2nd Edition. Volume 1, Families A–D. Royal Botanic Gardens, Kew, Richmond, United Kingdom. 960 pp.
- Goulding, E., 1937. Textile fibres of vegetable origin: forty years of investigation at the Imperial Institute. Bulletin of the Imperial Institute (London, United Kingdom) 35: 27–56.
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- Greenway, P.J., 1950. Vegetable fibres and flosses in East Africa. The East African Agricultural Journal 15(3): 146–153.
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Autres références
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- Chifundera, K., 2001. Contribution to the inventory of medicinal plants from the Bushi area, South Kivu Province, Democratic Republic of Congo. Fitoterapia 72: 351–368.
- Fowler, D.G., 2007. Zambian plants: their vernacular names and uses. Kew Publishing, Kew, Richmond, United Kingdom. 298 pp.
- Geissler, P.W., Harris, S.A., Prince, R.J., Olsen, A., Achieng’ Odhiambo, R., Oketch-Rabah, H., Madiega, P.A., Andersen, A. & Mølgaard, P., 2002. Medicinal plants used by Luo mothers and children in Bondo district, Kenya. Journal of Ethnopharmacology 83: 39–54.
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Auteur(s)
- C.H. Bosch
PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands
Citation correcte de cet article
Bosch, C.H., 2011. Gomphocarpus semilunatus A.Rich. [Internet] Fiche de PROTA4U. Brink, M. & Achigan-Dako, E.G. (Editeurs). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Pays Bas. <http://www.prota4u.org/search.asp>.
Consulté le 23 décembre 2024.
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