Pied d'alouette (Cazin 1868) : Différence entre versions
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+ | ''Consolida regalis arvensis''. C. Bauh. — ''Delphinium segetum''. Tourn. — ''Consolida regalis, seu calcitrapa''. Pharm., Murr. | ||
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− | . | + | Cette plante annuelle (Pl. XXXI) est commune dans les moissons, où elle se fait remarquer par ses fleurs, ordinairement d'un bleu agréable, pendant les mois de juin et de juillet. Ses prétendues propriétés vulnéraires, au dire d'Amboise Paré, lui ont fait donner le nom spécifique de ''consolida''. Les chèvres et les moutons sont les seuls bestiaux qui mangent cette plante sans répugnance, que la famille à laquelle elle appartient rend suspecte. |
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− | + | '''Description'''. — Racine fusiforme, très-petite. — Tiges diffuses, dressées, pubescentes, à rameaux étalés, hautes de à à 5 décimètres. — Feuilles pubescentes, multifides, à folioles linéaires, les feuilles inférieures pétiolées, les autres presque sessiles. — Fleurs le plus souvent bleues, quelquefois roses ou blanches, disposées en panicules lâches et irréguliers, à éperon très-long (juin-juillet). — Calice coloré à cinq ou six sépales pétaliformes, le supérieur éperonné. — Corolle d'un bleu rongeâtre, formée d'un seul pétale à trois lobes, dont un ou deux se prolongent en éperon dans l'intérieur du calice. - Etamines courtes, nombreuses, à anthères jaunes. — Un style à stigmate simple. - Fruit : une à cinq capsules oblongues, pubescentes, renfermant des graines anguleuses. | |
− | + | '''Parties usitées'''. — L'herbe et les semences. | |
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+ | '''Récolte'''. — On la recueille pendant la floraison, ou lorsque les fleurs commencent à s'épanouir. Wilmet<ref>''Flore de Lorraine'', t. II, p. 631.</ref> a prouvé par l'ensemencement que les droguistes vendent | ||
+ | souvent pour la cévadille (''veratrum sabadilla'') les semences d'une espèce de ce genre, le pied d'alouette élevé (''delphinium elatum''). | ||
+ | '''Propriétés physiques et chimiques'''. — Cette plante inodore est d'une saveur amère (surtout les fleurs). Le suc de ses fleurs donne une couleur bleue, qu'on a voulu faire passer, réduite en sirop, pour celle de violette. Préparée avec l'alun, cette couleur naturelle a été employée par les confiseurs et par les teinturiers. | ||
− | + | La dauphinelle des blés, par son analogie avec les aconits, réclame de la circonspection dans son emploi à l'intérieur. On l'a regardée comme diurétique, et conseillée dans les obstructions des viscères abdominaux, l'hydropisie, la gravelle, les affections chroniques des voies urinaires. Elle a été aussi administrée comme anthelminthique. La teinture alcoolique<ref>''Journal de pharmacie'', 1815, t. I, p. 520.</ref>, dans les proportions de 30 gr. de semence de cette plante pour 1 kilogr. d'alcool à 22 degrés, à donner par gouttes dans une tisane appropriée, est employée en Angleterre contre la dyspnée nerveuse et l'asthme. Ces diverses propriétés mal déterminées ont besoin d'être constatées par une rigoureuse observation. | |
− | + | On a fait usage de cette plante à l'extérieur dans l'ophthalmie. Les semences pulvérisées détruisent la vermine de la tête comme celles de staphisaigre. La décoction de ces mêmes semences, en lotions, a été quelquefois employée par des paysans contre la gale et la phthiriase ou affection pédiculaire. | |
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Version actuelle en date du 8 mars 2017 à 19:18
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Nom accepté : Delphinium consolida
Consolida regalis arvensis. C. Bauh. — Delphinium segetum. Tourn. — Consolida regalis, seu calcitrapa. Pharm., Murr.
Dauphinelle des blés, — consoude, — herbe du cardinal.
RENONCULACÉES Fam. nat. — POLYANDRIE MONOGYNIE. L..
Cette plante annuelle (Pl. XXXI) est commune dans les moissons, où elle se fait remarquer par ses fleurs, ordinairement d'un bleu agréable, pendant les mois de juin et de juillet. Ses prétendues propriétés vulnéraires, au dire d'Amboise Paré, lui ont fait donner le nom spécifique de consolida. Les chèvres et les moutons sont les seuls bestiaux qui mangent cette plante sans répugnance, que la famille à laquelle elle appartient rend suspecte.
Description. — Racine fusiforme, très-petite. — Tiges diffuses, dressées, pubescentes, à rameaux étalés, hautes de à à 5 décimètres. — Feuilles pubescentes, multifides, à folioles linéaires, les feuilles inférieures pétiolées, les autres presque sessiles. — Fleurs le plus souvent bleues, quelquefois roses ou blanches, disposées en panicules lâches et irréguliers, à éperon très-long (juin-juillet). — Calice coloré à cinq ou six sépales pétaliformes, le supérieur éperonné. — Corolle d'un bleu rongeâtre, formée d'un seul pétale à trois lobes, dont un ou deux se prolongent en éperon dans l'intérieur du calice. - Etamines courtes, nombreuses, à anthères jaunes. — Un style à stigmate simple. - Fruit : une à cinq capsules oblongues, pubescentes, renfermant des graines anguleuses.
Parties usitées. — L'herbe et les semences.
[Culture. - Cette plante se sème en pleine terre, en bordure ou isolée, à l'automne ou au printemps. On recouvre les graines avec du terreau.]
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Récolte. — On la recueille pendant la floraison, ou lorsque les fleurs commencent à s'épanouir. Wilmet[1] a prouvé par l'ensemencement que les droguistes vendent souvent pour la cévadille (veratrum sabadilla) les semences d'une espèce de ce genre, le pied d'alouette élevé (delphinium elatum).
Propriétés physiques et chimiques. — Cette plante inodore est d'une saveur amère (surtout les fleurs). Le suc de ses fleurs donne une couleur bleue, qu'on a voulu faire passer, réduite en sirop, pour celle de violette. Préparée avec l'alun, cette couleur naturelle a été employée par les confiseurs et par les teinturiers.
La dauphinelle des blés, par son analogie avec les aconits, réclame de la circonspection dans son emploi à l'intérieur. On l'a regardée comme diurétique, et conseillée dans les obstructions des viscères abdominaux, l'hydropisie, la gravelle, les affections chroniques des voies urinaires. Elle a été aussi administrée comme anthelminthique. La teinture alcoolique[2], dans les proportions de 30 gr. de semence de cette plante pour 1 kilogr. d'alcool à 22 degrés, à donner par gouttes dans une tisane appropriée, est employée en Angleterre contre la dyspnée nerveuse et l'asthme. Ces diverses propriétés mal déterminées ont besoin d'être constatées par une rigoureuse observation.
On a fait usage de cette plante à l'extérieur dans l'ophthalmie. Les semences pulvérisées détruisent la vermine de la tête comme celles de staphisaigre. La décoction de ces mêmes semences, en lotions, a été quelquefois employée par des paysans contre la gale et la phthiriase ou affection pédiculaire.
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