Euphorbe (Cazin 1868) : Différence entre versions

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[[File:Traité pratique et raisonné des plantes médicinales indigènes (Pl. XVIII) (6459818169).jpg|thumb|PLANCHE XVIII : 1. Ellébore noir. 2. Eupatoire. 3. Epurge. 4. Fenu-grec. 5. Filipendule.]]
  
  
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== Euphorbe épurge ==
 
== Euphorbe épurge ==
  
Voir la page ''[[]]''
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Nom accepté : ''[[Euphorbia lathyris]]''
  
EUPHORBE ÉPURGE. Euphorbia lathyris. L.
 
  
Lathyris seu cataputia minor. BAUH. — Lathyris. DOD.—E sida major. M
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<center>'''EUPHORBE ÉPURGE'''. ''Euphorbia lathyris''. L.
Calapulia. BRUNF.— Tithymalus lathyris. LAM.
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Epurge, euphorbe catapuce, — euphorbe lathyrienne, — tithymale-épurge, — grande ésulc
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''Lathyris seu cataputia minor''. Bauh. ''Lathyris''. Dod. — ''Esula major''. Riv.
EUPHORBIACÉES. — EUPHORBIÉES. Fam. liât. — DODÉCANDRIE TRIGYKIE. L.
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''Cataputia''. Brunf. — ''Tithymalus lathyris''. Lam.
  
Cette plante (PL XYIII), une des plus belles espèces d'euphorbe parmi
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Epurge, euphorbe catapuce, — euphorbe lathyrienne, — tithymale-épurge, — grande ésule
celles de l'Europe, se trouve sur les lisières des grandes routes, dans les
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terrains sablonneux et boisés, et est plus abondante dans les parties tempé-
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rées de la France que dans les départements du Nord. Je la cultive dans
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mon jardin; elle se sème d'elle-même.
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Description. — Racines droites, pivotantes, fusiformes, présentant quelques ra-
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EUPHORBIACÉES. — EUPHORBIÉES. Fam. nat. — DODÉCANDRIE TRIGYNIE. L.</center>
meaux alternes.—Tiges dressées, cylindriques, lisses, d'un vert un peu rouge*
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ramifiées au sommet en forme d'ombelle, hautes d'environ 1 mètre 50 centimètres.-
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Feuilles opposées, sessiles, nombreuses, lisses, oblongues, lancéolées, linéaires, dnn
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vert glauque, les paires alternant en forme de croix. — Fleurs solitaires, monoic*
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presque sessiles, d'un jaune verdâtre, plusieurs mâles et une femelle placées dans »
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bifurcations des rayons de l'ombelle (juin-juillet). [Le tout enfermé clans uninvol»
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caliciforme, composé de feuilles' de même forme que les caulinaires, soudées à la»'
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et de bractées, dont cinq extérieures en forme de croissant à cornes glanduleuses, en
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intérieures dressées, minces et frangées ; l'ombelle est très-ample, ordinairement^^
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(1) Gazette hebdomadaire, octobre 1862.
 
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Cette plante (Pl. XYIII), une des plus belles espèces d'euphorbe parmi celles de l'Europe, se trouve sur les lisières des grandes routes, dans les terrains sablonneux et boisés, et est plus abondante dans les parties tempérées de la France que dans les départements du Nord. Je la cultive dans mon jardin ; elle se sème d'elle-même.
  
EUPHORBE EPTJRGE.
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'''Description'''. — Racines droites, pivotantes, fusiformes, présentant quelques rameaux alternes. — Tiges dressées, cylindriques, lisses, d'un vert un peu rouge, ramifiées au sommet en forme d'ombelle, hautes d'environ 1 mètre 50 centimètres. - Feuilles opposées, sessiles, nombreuses, lisses, oblongues, lancéolées, linéaires, d'un vert glauque, les paires alternant en forme de croix. — Fleurs solitaires, monoïques, presque sessiles, d'un jaune verdâtre, plusieurs mâles et une femelle placées dans les bifurcations des rayons de l'ombelle (juin-juillet). [Le tout enfermé dans un involucre caliciforme, composé de feuilles de même forme que les caulinaires, soudées à la base, et de bractées, dont cinq extérieures en forme de croissant à cornes glanduleuses, cinq intérieures dressées, minces et frangées ; l'ombelle est très-ample, ordinairement à quatre
  
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rayons dichotomes, terminés en grappes unilatérales ; les fleurs mâles, au nombre de
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quinze ou vingt, consistent chacune en une étamine dressée, plus longue que Finvo-
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lucre. Au centre de l'involucre, une fleur femelle portée sur un pédicelle recourbé. —
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Ovaire à trois loges. — Trois styles, terminés chacun par un stigmate bifide.]—Fruits :
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capsules très-glabres, subglobuleuses, d'un vert cendré, à trois coques conniventes et
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monospermes.
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Parties usitées.— Les racines, les semences et les feuilles.
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[Culture.— L'épurge demande une terre fraîche et substantielle; on la propage
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rayons dichotomes, terminés en grappes unilatérales ; les fleurs mâles, au nombre de quinze ou vingt, consistent chacune en une étamine dressée, plus longue que l'involucre. Au centre de l'involucre, une fleur femelle portée sur un pédicelle recourbé. — Ovaire à trois loges. — Trois styles, terminés chacun par un stigmate bifide.] — Fruits : capsules très-glabres, subglobuleuses, d'un vert cendré, à trois coques conniventes et monospermes.
par graines semées au printemps, elle se ressème d'eïle-même.]
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Récolte. — On récolte la semence quand elle est mûre. La racine se récolte au
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'''Parties usitées'''.— Les racines, les semences et les feuilles.
printemps et à l'automne. La dessiccation des feuilles se fait avec les précautions
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qu'exigent les plantes succulentes.
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Propriétés iVhysiques et chimiques. — A l'état frais, presque toutes
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['''Culture'''.L'épurge demande une terre fraîche et substantielle ; on la propage par graines semées au printemps, elle se ressème d'elle-même.]
les parties de l'épurge, quand on les coupe, laissent couler goutte à goutte un suc épais,
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lactescent, de nature gomino-résineuse, ainsi que celui de toutes les euphorbiacées,
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dont les propriétés corrosives résident essentiellement dans la partie résineuse. La dé-
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gustation de la plante cause un sentiment d'ardeur qui se répand dans toutes les parties
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de la bouche et dans la gorge. Analysées par Soubeiran, les semences d'épurge ont
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fourni: une huile fixe jaune (40 pour 100), de la stéarine, une huile brune acre, une
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matière cristalline, une résine, brune, une matière colorante extractive, de l'albumine
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végétale. L'huile brune acre paraît être le principe actif; elle a une odeur et une saveur
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désagréables, qui la rapprochent beaucoup de l'huile de croton. Bien que son analogie
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avec cette dernière pût le faire supposer, l'huile d'épurge n'est pas soluble dans l'alcool.
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On prépare l'huile d'épurge, 1° par expression, 2° par l'alcool, 3° par Féther.
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'''Récolte'''. — On récolte la semence quand elle est mûre. La racine se récolte au printemps et à l'automne. La dessiccation des feuilles se fait avec les précautions qu'exigent les plantes succulentes.
  
Le Codex a adopté l'huile obtenue par simple expression. Le médecin qui voudrait en
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'''Propriétés physiques et chimiques'''. — A l'état frais, presque toutes les parties de l'épurge, quand on les coupe, laissent couler goutte à goutte un suc épais, lactescent, de nature gomino-résineuse, ainsi que celui de toutes les euphorbiacées, dont les propriétés corrosives résident essentiellement dans la partie résineuse. La dégustation de la plante cause un sentiment d'ardeur qui se répand dans toutes les parties de la bouche et dans la gorge. Analysées par Soubeiran, les semences d'épurge ont fourni : une huile fixe jaune (40 pour 100), de la stéarine, une huile brune âcre, une matière cristalline, une résine, brune, une matière colorante extractive, de l'albumine végétale. L'huile brune âcre paraît être le principe actif ; elle a une odeur et une saveur désagréables, qui la rapprochent beaucoup de l'huile de croton. Bien que son analogie avec cette dernière pût le faire supposer, l'huile d'épurge n'est pas soluble dans l'alcool.
employer une autre devrait la prescrire d'une manière spéciale. Martin Solon a reconnu
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que celle qu'on obtient par Féther purge comme celle obtenue par l'alcool, mais qu'elle
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ne donne pas autant de nausées. L'huile d'épurge par expression est celle que j'ai adop-
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tée dans ma pratique rurale comme étant plus facilement obtenue. Le procédé consiste
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à diviser les graines par la contusion, et mieux encore par le moulin, à les exprimer
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ensuite dans une toile de coutil, à soumettre le produit à la fillration. On obtient ainsi
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une huile d'un jaune clair et très-fluide, d'une saveur acre.
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PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.
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On prépare l'huile d'épurge, 1° par expression, 2° par l'alcool, 3° par l'éther.
  
A l'iNTÉiiiEnn. — Semences, C à 12, entières,
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Le Codex a adopté l'huile obtenue par simple expression. Le médecin qui voudrait en employer une autre devrait la prescrire d'une manière spéciale. Martin Solon a reconnu que celle qu'on obtient par l'éther purge comme celle obtenue par l'alcool, mais qu'elle ne donne pas autant de nausées. L'huile d'épurge par expression est celle que j'ai adoptée dans ma pratique rurale comme étant plus facilement obtenue. Le procédé consiste à diviser les graines par la contusion, et mieux encore par le moulin, à les exprimer ensuite dans une toile de coutil, à soumettre le produit à la filtration. On obtient ainsi une huile d'un jaune clair et très-fluide, d'une saveur âcre.
comme cathartique, éméto-cathartique ou
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drastique.
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Suc (inusité), quelques gouttes.
 
  
Huile des semences par expression, 30 centigr.
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<center>PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.</center>
■M-gr., en .pilules, potion, etc.
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Stature, eau distillée de laitue, 100 gr.; eau
 
de menthe, sirop de roses, de chaque 25 gr ;
 
umle d'épurge, 8 à 15 gouttes, à prendre en
 
deux fois à peu d'intervalle. (Reis.) .
 
  
Autre : Huile d'épurge, 8 à 12 gouttes; sucre,
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A L'INTÉRIEUR. — Semences, 6 à 12, entières, comme cathartique, éméto-cathartique ou
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drastique.<br \>
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Suc (inusité), quelques gouttes.<br \>
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Huile des semences par expression, 30 centigr. à 1 gr., en pilules, potion, etc.<br \>
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Mixture, eau distillée de laitue, 100 gr. ; eau de menthe, sirop de roses, de chaque 25 gr ; huile d'épurge, 8 à 15 gouttes, à prendre en deux fois à peu d'intervalle. (Reis.)<br \>
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''Autre'' : Huile d'épurge, 8 à 12 gouttes ; sucre, 4 gr. ; infusion de guimauve ou de semences de lin, 100 gr.<br \>
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Pilules, huile d'épurge, 8 à 15 gouttes, magnésie calcinée, ''Q.S.'', pour 5 pilules.<br \>
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Pastilles : chocolat à la vanille, 10 gr., sucre, 5 gr. ; amidon, 2 gr. ; huile d'épurge, 30 gouttes ; mêlez exactement et faites 30 pilules que vous aplatirez sur une plaque de fer-blanc chauffée ; 8 à 10 pilules pour une purgation. (Bailly.)
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| style="padding:0.5em; width:300px; text-align:left;" |
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Lavement : huile d'épurge, 1 gr. ; décoction de mercuriale, 500 gr. ; amidon, 5 gr.<br \><br \>
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Bulliard conseille d'administrer l'épurge de la manière suivante : « Vous faites infuser 8 gr. de feuilles, des tiges ou des fruits de tithymale encore vert, dans une livre d'eau tiède, dans laquelle on délaie une cuillerée de miel, et l'on prend de cette eau de la même manière que l'eau émétisée, c'est-à-dire que l'on en prend d'abord deux cuillerées, une heure après deux autres cuillerées, et de demi-heure en demi-heure une nouvelle cuillerée, jusqu'à ce que ce remède produise l'effet qu'on en attend. Il faut, à chaque fois que l'on prend de cette eau, avaler un petit bouillon gras.<br \><br \>
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A L'EXTÉRIEUR. — Huile en frictions, 1 à 2 gr. ; feuilles et suc en topique.
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Mules, huile d'épurge, 8 à 15 gouttes, ma-
 
gnésie calcinée, g. i'., pour 5 pilules.
 
  
Pastilles : chocolat à la vanille, 10 gr., sucre,
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Les propriétés de l'épurge étaient connues des anciens. Hippocrate (5me livre des ''Epidémies'') rapporte deux cas d'empoisonnement par cette plante. Pline, Dioscoride, la signalent comme un purgatif très-violent. Prise à haute dose, c'est un poison âcre qui peut déterminer l'inflammation de l'estomac, une irritation sympathique du système nerveux, et même la mort. Orfila le range parmi les poisons végétaux irritants. Les symptômes de cet
5 gr.; amidon, 2 gr.; huile d'épurge, 30
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empoisonnement sont les suivants : douleur cuisante et intolérable à l'esto-
gouttes; mêlez exactement et faites 30 pi-
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Purgation. (Bailly.)
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Lavement : huile d'épurge, 1 gr.; décoction de
 
mercuriale, 500 gr.; amidon, 5 gr.
 
  
Bulliard conseille d'administrer l'épurge de
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la manière suivante : « Vous faites infuser
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8 gr. de feuilles, des tiges ou des fruits de
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tithymalr: encore vert, dans une livre d'eau
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tiède, dans laquelle on délaie une cuillerée de
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miel, et l'on prend de cette eau do la même
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manière que l'eau émétisée, c'est-à-dire que
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l'on en prend d'abord deux cuillerées, une
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heure après deux autres cuillerées, et de demi-
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heure en demi-heure une nouvelle cuillerée,
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jusqu'à ce que'ce remède produise l'effet qu'on
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prend de cette eau, avaler un petit bouillon
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gras.
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A L'EXTÉRIEUR. — Huile en frictions, 1 à 2 gr.;
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mac, efforts pour vomir et ensuite vomissements ; douleurs abdominales, selles sanguinolentes, superpurgation, mouvements convulsifs dans le bas-ventre, agitation des membres pelviens, pouls petit, serré, abattement, mort par épuisement ou par excès d'inflammation. (Pour le traitement, voyez les articles BRYONE, CHÉLIDOINE, etc.)
feuilles et suc en topique.
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,„*fs. propriétés de l'épurge étaient connues des anciens. Hippocrate
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Appliquée sur la peau, l'épurge détermine des boutons, des ampoules, et quelquefois même une inflammation qui peut se propager au tissu cellulaire sous-jacent.
P hvre des Epidémies) rapporte deux cas d'empoisonnement par cette
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Plante. Pline, Dioscoride, la signalent comme un purgatif très-violent. Prise
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«Haute dosé, c'est un poison acre qui peut déterminer l'inflammation de
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OrfiiT 0' une irritation sympathique du système nerveux, et même la mort,
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uraia le;range parmi les poisons végétaux irritants. Les symptômes de cet
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™poisonnement sont les suivants : douleur cuisante et intolérable à l'esto-
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L'épurge est un purgatif drastique des plus violents. La semence de cette plante n'en est pas moins d'un emploi tout à fait vulgaire dans nos campagnes. On en avale six à douze graines pour produire un effet purgatif suffisant. On prend aussi quelquefois quatre ou cinq de ses feuilles broyées avec du miel. Les paysans qui se purgent avec les semences les mâchent bien avant de les avaler quand ils désirent produire un grand effet ; ils les concassent légèrement lorsqu'ils ne veulent qu'un effet modéré. Pour moi, je les emploie en émulsion avec un jaune d'œuf et une suffisante quantité d'eau. Cependant, chez les sujets robustes, et surtout dans les hydropisies non accompagnées d'irritation gastro-intestinale ou d'inflammation, je les administre en substance. Ces semences peuvent remplacer avantageusement l'huile de croton tiglium ; elles sont d'une action moins violente et tout aussi certaine.
  
426 EUPHORBE ÉPURGE.
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L'huile qu'on en retire est, au rapport de Carlo Calderini, qui le premier l'a obtenue, un purgatif très-doux. A la dose de trois gouttes chez les enfants, et de six à huit gouttes pour les adultes, elle produit des évacuations alvines sans coliques, sans ténesme. Ce n'est que lorsqu'elle est rance qu'elle cause des coliques. Avec le temps, et surtout par l'influence d'une température chaude, elle se trouble et se rancit ; alors sa saveur, de douce qu'elle était, devient piquante. Dans l'usage que j'en ai fait, je l'ai vue produire
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assez souvent des contractions de l'estomac, et absolument le même effet, sur les intestins, que l'huile de croton tiglium.
  
mac, efforts pour vomir et ensuite vomissements; douleurs abdominales
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Lupis et Canella<ref>''Giornale di chirurgia'', 1825.</ref> ont observé que cette huile détermine souvent des vomissements sans souffrance, et ils conseillent de ne pas dépasser la dose de trois à cinq gouttes. Puccinelli la donne à la dose de huit gouttes ; il a observé chez deux individus un malaise d'estomac assez prononcé, avec vomissement, sueur froide au front, abattement général, sans évacuations alvines. Les essais faits à la Clinique de Bologne et à l'hôpital Della-Vita prouvent qu'à la dose de 10 gouttes, cette huile ne détermine aucune évacuation, mais qu'elle donne lieu à des accidents très-graves d'hyposthénie. L'huile d'épurge partage, avec un grand nombre de substances purgatives, la propriété de ne purger qu'autant qu'elle est administrée à faible dose. Dans ce cas, elle agit comme hyposthénisant entérique ; mais à haute dose, elle se montre un hyposthénisant vasculaire général (Dieu). D'un autre côté, Barbier a expérimenté l'huile d'épurge à la dose de dix à vingt-deux gouttes, et il a observé que tout en provoquant des évacuations alvines, elle ne causait ni coliques, ni soif, ni chaleur abdominale, et que l'appétit se conservait. Ces contradictions peuvent s'expliquer par la diversité des lieux. L'épurge est sans doute plus active en Italie, et les sujets qui en reçoivent l'action plus irritables que dans le nord de la France. ''Differre oportet genera medicinæ pro diversitate locorum ; aliud enim opus est Romæ, aliud in Ægypto, aliud in Gallia'' (Celsus).
selles sanguinolentes, superpurgation, mouvements convulsifs dans le bas'
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ventre, agitation des membres pelviens, pouls petit, serré, abattement, mort
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par épuisement ou par excès d'inflammation. (Pour le traitement, voyez les
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articles BRYONE, CHÉLIDOINE, etc.)
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Appliquée sur la peau, l'épurge détermine des boutons, des ampoules, et
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Louis Frank pense que l'huile d'épurge pourrait être employée contre le ténia, l'ascite, l'hystéralgie, etc. Martin Solon l'a administrée avec succès à la dose de 1 gr. 25 centigr. jusqu'à 4 et 6 gr. dans plusieurs cas d'albumi-
quelquefois môme une inflammation qui peut se propager au tissu cellulaire
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sous-jacent.
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L'épurge est un purgatif drastique des plus violents. La semence de cette
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plante n'en est pas moins d'un emploi tout à fait vulgaire dans nos cam-
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pagnes. On en avale six à douze graines pour produire un effet purgatif suf-
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fisant. On prend aussi quelquefois quatre ou cinq de ses feuilles broyées
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avec du miel. Les paysans qui se purgent avec les semences les mâchent
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bien avant de les avaler quand ils désirent produire un grand effet; ils les
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concassent légèrement lorsqu'ils ne veulent qu'un effet modéré. Pour moi,
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je les emploie en émulsion avec un jaune d'oeuf et une suffisante quantité
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d'eau. Cependant, chez les sujets robustes, et surtout dans les hydropisies
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non accompagnées d'irritation gastro-intestinale ou d'inflammation, je te
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administre en substance. Ces semences peuvent remplacer avantageusement
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l'huile de croton tiglium ; elles sont d'une action moins violente et tout aussi
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certaine.
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L'huile qu'on en retire est, au rapport de Carlo Calderini, qui le premier
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l'a obtenue, un purgatif très-doux. A la dose de trois gouttes chez les en-
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fants, et de six à huit gouttes pour les adultes, elle produit des évacuations
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alvines sans coliques, sans ténesme. Ce n'est que lorsqu'elle est rance qu'elle
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cause des coliques. Avec le temps, et surtout par l'influence d'une tempéra-
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ture chaude, elle se trouble et se rancit; alors sa saveur, de douce qu'elle
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était, devient piquante. Dans l'usage que j'en ai fait, je l'ai vue produire
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assez souvent des contractions de l'estomac, et absolument le même effet,
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sur les intestins, que l'huile de croton tiglium.
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Lupis et Canella (1) ont observé que cette huile détermine souvent des
 
vomissements sans souffrance, et ils conseillent de ne pas dépasser la dose
 
de trois à cinq gouttes. Puccinelli la donne à la dose de huit gouttes; ils
 
observé chez deux individus un malaise d'estomac assez prononcé, avec
 
vomissement, sueur froide au front, abattement général, sans évacuations
 
alvines. Les essais faits à la Clinique de Bologne et à l'hôpital Della-Vita'
 
prouvent qu'a la dose de 10 gouttes, cette huile ne détermine aucune éva-
 
cuation, mais qu'elle donne lieu à des accidents très-graves d'hyposthénie.
 
L'huile d'épurge partage, avec un grand nombre de substances purga-
 
tives, la propriété de ne purger qu'autant qu'elle est administrée à faible
 
dose. Dans ce cas, elle agit comme hyposthénisant entérique; mais à haute
 
dose, elle se montre un hyposthénisant vasculaire général (Dieu). Dm
 
autre côté, Barbier a expérimenté l'huile d'épurge à la dose de dix à vingt-
 
deux gouttes, et il a observé que tout en provoquant des évacuations alvines,
 
elle ne causait ni coliques, ni soif, ni chaleur abdominale, et quel'app
 
se conservait. Ces contradictions peuvent s'expliquer par la diversité «s
 
lieux. L'épurge est sans doute plus active en Italie, et les sujets qui ÇB
 
reçoivent l'action plus irritables que dans le nord de la France. ÏÏVn
 
oportet. gênera medicinoe pro diversitate locorum; aliud enim opus est lwm
 
aliud in JEçjypto, aliud in Gallia (Celsus).
 
  
Louis Frank pense que l'huile d'épurge pourrait être employée contre;
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ténia, l'ascite, l'hystéralgie, etc. Martin Solon l'a administrée avec succès
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la dose de 1 gr. 25 centigr. jusqu'à 4 et 6 gr. dans plusieurs cas d'album-
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(1) Giornale di chirurgia, 1825.
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nurie chronique<ref>''Bulletin de thérapeutique'', t. VIII.</ref>. Mais, ainsi que le fait judicieusement remarquer Valleix, dans d'autres cas aussi, en continuant trop longtemps son administration, on a produit une irritation assez vive de la muqueuse intestinale, qui a paru hâter la mort. Lorsque, dans cette maladie, il y a opportunité pour l'emploi des purgatifs, je donne la préférence à la racine de bryone, à l'écorce intérieure du sureau, à la gratiole, au nerprun, etc., qui remplissent la même indication avec moins de violence. Dans le cas où il n'existe pas trop d'irritation intestinale, j'ai pu remplacer l'huile de ricin par un mélange d'huile d'olive ou d'œillette et l'huile d'épurge (6 à 12 centigr. pour 30 gr. d'huile).
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C. Klèbe<ref>''Bibliothèque germanique'', t. I, p. 87.</ref> dit avoir plusieurs fois traité avec succès l'ictère chronique, en donnant le suc d'épurge à la close de vingt-quatre gouttes à une cuillerée à café.
  
EUPHORBE ËPDRGE. 427
+
L'huile d'épurge en lavement, à la dose de 1 gr. dans 500 gr. de décoction de mercuriale à prendre en deux fois dans la matinée, est un purgatif et un révulsif efficace dans la constipation opiniâtre, l'hydropisie, l'asphyxie, l'apoplexie séreuse, l'étranglement herniaire par engouement, la colique saturnine.
  
nurie chronique (1). Mais, ainsi que le fait judicieusement remarquer
+
J'ai produit la rubéfaction et une éruption à la peau, dans les affections bronchiques, dans la sciatique, etc., en employant l'huile d'olive ou d'œillette dans laquelle j'avais fait macérer les semences concassées d'épurge. Cette huile m'a été d'un grand secours dans les épidémies de coqueluche, concurremment avec l'usage intérieur de la belladone. L'huile d'épurge obtenue par expression, que j'emploie aussi, est plus active. L'irritation qu'elle produit en frictions sur la poitrine est moins douloureuse que celle qu'on provoque par la pommade stibiée, et l'action en est plus facilement graduée.
Yalleix, dans d'autres cas aussi, en continuant trop longtemps son admi-
+
nistration, on a produit une irritation assez vive de la muqueuse intestinale,
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qui a paru hâter la mort. Lorsque, dans cette maladie, il y a opportunité
+
pour l'emploi des purgatifs, je donne la préférence à la racine de bryone, à
+
l'écorce intérieure du sureau, à la gratiole, au nerprun, etc., qui remplis-
+
sent la même indication avec moins de violence. Dans le cas où il n'existe
+
pas trop d'irritation intestinale, j'ai pu remplacer l'huile de ricin par un
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mélangé d'huile d'olive ou d'oeillette et l'huile d'épurge (6 à 12 centigr.
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pour 30 gr. d'huile).
+
  
C. Klèbe (2) dit avoir plusieurs fois traité avec succès l'ictère chronique,
+
L'épurge ne doit être employée à l'intérieur qu'avec une extrême prudence ; dans les mains du vulgaire elle peut devenir un poison violent. Je l'ai vue déterminer une diarrhée rebelle chez un cultivateur qui en avait pris quinze semences dans un jaune d'œuf. Ce ne fut qu'après un long usage des mucilagineux et des opiacés que je parvins à le guérir. Au reste, dans les circonstances où l'énergie de l'épurge est indiquée, le médecin n'a d'autres précautions à prendre que celles que réclame l'emploi de la scammonée, dé la scille, de la gomme gutte, etc.
en donnant le suc d'épurge à la close de vingt-quatre gouttes à une cuillerée
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à café.
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L'huile d'épurge en lavement, à la dose de 1 gr. dans 500 gr. de décoction
+
Les feuilles fraîches d'épurge et de quelques autres espèces d'euphorbe, avec lesquelles on frictionne la peau, produisent aussi la rubéfaction; mais je leur préfère les frictions huileuses préparées avec la semence comme je l'ai indiqué plus haut. Le prix élevé de l'huile de croton et de celle d'épurge obtenue par l'alcool ou l'éther n'en permet pas l'usage à l'extérieur dans la médecine des pauvres.
de mercuriale à prendre en deux fois dans la matinée, est un purgatif et un
+
révulsif efficace dans la constipation opiniâtre, l'hydropisie, l'asphyxie,
+
l'apoplexie séreuse, l'étranglement herniaire par engouement, la colique
+
saturnine.
+
  
J'ai produit la rubéfaction et une éruption à la peau, dans les affections
+
On a employé l'épurge pour faire disparaître les verrues. Le suc en topique a réussi dans le traitement de la teigne : c'est sans doute à sa propriété épilatoire qu'il faut attribuer son efficacité dans cette affection. J'ai connu une femme de la campagne qui se chargeait charitablement de guérir tous les teigneux du canton au moyen : 1° d'un cataplasme composé de décoction de mercuriale et de seneçon, et de suffisante quantité de son ; 2° de lotions après la chute des productions parasitiques, faites avec la lessive de cendre de sarment, de deux heures en deux heures, pendant deux ou trois jours ; 3° enfin, de l'application du suc d'épurge, à l'aide d'un pinceau, en forme de badigeonnage sur les parties affectées. L'évulsion des cheveux s'opérait quelquefois au bout de deux ou trois jours, rarement après
bronchiques, dans la sciatique, etc., en employant l'huile d'olive ou d'oeil-
+
Iettè dans laquelle j'avais fait macérer les semences concassées d'épurge.
+
Cette huile m'a été d'un grand secours dans les épidémies de coqueluche,
+
concurremment avec l'usage intérieur de la belladone. L'huile d'épurge
+
obtenue par expression, que j'emploie aussi, est plus active. L'irritation
+
qu'elle produit en frictions sur la poitrine est moins douloureuse que celle
+
qu'on provoque par la pommade stibiée, et l'action en est plus facilement
+
graduée.
+
  
L'épurge ne doit être employée à l'intérieur qu'avec une extrême pru-
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____________________
dence; dans les mains du vulgaire elle peut devenir nn poison violent. Je
+
l'aivue^déterminer une diarrhée rebelle chez un cultivateur qui en avait
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pris quinze semences dans un jaune d'oeuf. Ce ne fut qu'après un long usage
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des mucilagineux et des opiacés que je parvins à le guérir. Au reste, dans
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les circonstances où l'énergie de l'épurge est indiquée, le médecin n'a d'au-
+
tres précautions à prendre que celles que réclame l'emploi de la scammo-
+
née, dé la scille, de la gomme gutte, etc.
+
  
Les feuilles fraîches d'épurge et de quelques autres espèces d'euphorbe,
+
<references/>
avec lesquelles on frictionne la peau, produisent aussi la rubéfaction; mais
+
je leur préfère les frictions huileuses préparées avec la semence comme je
+
lai indiqué plus haut. Le prix élevé de l'huile de croton et de celle d'épurge
+
obtenue par l'alcool ou l'éther n'en permet pas l'usage à l'extérieur dans la
+
médecine des pauvres.
+
  
Ou a employé l'épurge pour faire disparaître les verrues. Le suc en
 
topique a réussi dans le traitement de la teigne : c'est sans doute à sa pro-
 
priété épilatoire qu'il faut attribuer son efficacité dans cette affection. J'ai
 
connu une femme de la campagne qui se chargeait charitablement de guérir
 
',0,us le.s teigneux du canton au moyen : 1° d'un cataplasme composé de
 
1 HI 10? de mei>curiale et de séneçon, et de suffisante quantité de son ;
 
* de lotions après la chute des productions parasitiques, faites avec la les-
 
sive de cendre de sarment, de deux heures en deux heures, pendant deux
 
outrais jours; 3° enfin, de l'application du suc d'épurge, à l'aide d'un pin-
 
eau, en forme de badigeonnage sur les parties affectées. L'évulsion des
 
  
neveux s'opérait quelquefois au bout de deux ou trois jours, rarement après
+
[428]
  
llÏÏf^.* ^érapeuiique, t. VIII.
+
le cinquième jour. Lorsque l'irritation était trop intense, on revenait momentanément au cataplasme émollient.
W UMiotheque germanique, t. I, p. 87.
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+
  
 +
On peut modérer l'énergie de l'épurge par la dessiccation prolongée ou par une légère torréfaction. Séchée à l'air libre pendant dix mois et mêlée avec du sucre, les feuilles, la racine et l'écorce des tithymales agissent suivant Coste, sans inconvénient comme purgatif et même comme émétique à la dose d'un gramme ; huit paysans robustes, atteints de fièvres tierces, à qui on a administré ce remède, en ont fourni la preuve.
  
428 EUPHORBE ÉPURGE.
+
La racine et l'écorce de la tige de l'épurge sont purgatives, mais à un moindre degré que l'huile des semences de cette plante. La dose est de 1 gr. à 1 gr. 50 centigr.
  
le cinquième jour. Lorsque l'irritation était trop intense, on revenait mo-
 
mentanément au cataplasme émollient.
 
  
On peut modérer l'énergie de l'épurge par la dessiccation prolongée ou
+
== Euphorbe petit-cyprès ==
par une légère torréfaction. Séchée à l'air libre pendant dix mois et mêlée
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avec du sucre, les feuilles, la racine et l'écorce des tithymales agissent
+
suivant Coste, sans inconvénient comme purgatif et même comme émélique'
+
à la dose d'un gramme ; huit paysans robustes, atteints de fièvres tierces,
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à qui on a administré ce remède, en ont fourni la preuve.
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La racine et l'écorce de la tige de l'épurge sont purgatives, mais à un
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Nom accepté : ''[[Euphorbia cyparissias]]''
moindre degré que l'huile des semences de cette plante. La dose est de
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1 gr. à 1 gr. 50 centigr.
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EUPHORBE CYPARISSE. — PETITE ÉSTJHE, — EUPHORBE A FEUILLES JE
 
  
CYPRES, RHUBARBE DES PAYSANS, — EUPHORBE A FEUILLES LINÉAIRES. — fr
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'''EUPHORBE CYPARISSE'''. — PETITE ÉSULE, — EUPHORBE A FEUILLES DE CYPRES, RHUBARBE DES PAYSANS, — EUPHORBE A FEUILLES LINÉAIRES. — ''Euphorbia cyparissias'' (L.); ''Tithymalus cyparissias'' (C. Bauh., Tourn.) ; ''Tithymalus minimus angustifolius annuus'' (J. Bauh.) ; ''Esula minor'' (offic). — Cette plante croît partout, sur les lisières des chemins et des bois, dans les lieux incultes.
  
phorbia cyparissias (L.); Tithymalus cyparissias (C. Bauh., Tourn); Tithymak
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'''Description'''. — Racines un peu grêles, presque simples. — Tiges droites, herbacées, hautes de 25 à 40 centimètres, donnant naissance à des rameaux stériles chargés de feuilles nombreuses et très-fines. — Feuilles linéaires, étroites, glabres, sessiles, d'un vert un peu foncé, longues d'environ 4 centimètres. — Fleurs disposées en une ombelle à rayons bifurques au nombre de huit ou dix, longs d'environ 3 centimètres, entourés à leur base de folioles en forme d'involucre. — Bractées presque en coeur, d'un vert jaunâtre, un peu aiguës (juin-septembre). — Fruit : capsule à trois lobes contenant des semences lisses, ovales, grisâtres.
minimus angustifolius annuus (J. Bauh.); Esula minor (offic). — Cette plante
+
croît partout, sur les lisières des chemins et des bois, dans les lieux in-
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cultes.
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Description. — Racines un peu grêles, presque simples. —• Tiges droites, her-
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'''Parties usitées'''. — Les racines, les feuilles et les fruits.
bacées, hautes de 25 à 40 centimètres, donnant naissance à des rameaux stériles chargés
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de feuilles nombreuses et très-fines, —Feuilles linéaires, étroites, glabres, sessiles, d'un
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vert un peu foncé, longues d'environ 4 centimètres. — Fleurs disposées en une ombelle
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à rayons bifurques au nombre de huit ou dix, longs d'environ 3 centimètres, entourcsà
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leur base de folioles en forme d'involucre. — Bractées presque en coeur, d'un vert jau-
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nâtre, un peu aiguës (juin-septembre),. — Fruit : capsule à trois lobes contenant des
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semences lisses, ovales, grisâtres.
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Parties usitées. — Les racines, les feuilles et les fruits.
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['''Culture'''. — La plante sauvage suffit grandement à la consommation ; on la propage de graines semées au printemps.]
  
[Culture. — La plante sauvage suffît grandement à la consommation; on la pro-
+
Ainsi que d'autres espèces de la même famille, la petite ésule a des propriétés analogues à celles de l'euphorbe épurge. Sa racine avalée, même en très-petite quantité, excite de violents vomissements et purge abondamment. C'est à sa vertu drastique qu'elle doit le nom vulgaire de ''rhubarbe des paysans''. Cette plante est plus active encore que l'épurge ; elle enflamme, corrode et ulcère la membrane muqueuse du tube digestif. Orfila a fait périr un chien en lui administrant 150 gr. de suc de petite ésule. Toutefois, son âcreté peut être corrigée soit en la faisant macérer pendant vingt-quatre heures dans le vinaigre, dans le suc d'oseille ou toute autre liqueur acide, soit en la faisant dessécher selon le procédé de Coste indiqué pour l'épurge. Dans cet état, on peut l'administrer comme drastique en substance à la dose de 50 centigr. à 1 gr. Geoffroy l'employait même à la dose de 1 gr. 25 centigr. à 4 gr. On en a quelquefois donné les feuilles en décoction dans le lait ou dans l'eau de racine de guimauve, à la dose de 8 gr.
page de graines semées au printemps.]
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Ainsi que d'autres espèces de la même famille, la petite ésule a des
 
propriétés analogues à celles de l'euphorbe épurge. Sa racine avalée, même
 
en très-petite quantité, excite de violents vomissements et purge abondam-
 
ment. C'est à sa vertu drastique qu'elle doit le nom vulgaire de rhubarbe ia
 
paysans. Cette plante est plus active encore que l'épurge; elle enflamme,
 
corrode et ulcère la membrane muqueuse du tube digestif. Orfila a fait ,
 
périr un chien en lui administrant 150 gr. de suc de petite ésule. Toutefois, ;
 
son âcreté peut être corrigée soit en la faisant macérer pendant vingt-quatre ,
 
heures dans le vinaigre, dans le suc d'oseille ou toute autre liqueur acide,
 
soit en la faisant dessécher selon le procédé de Coste indiqué pour l'épurge. ■
 
Dans cet état, on peut l'administrer comme drastique en substance à la
 
dose de 50 centigr. à 1 gr. Geoffroy l'employait même à la dose de 1 gr. .
 
25 centigr. à 4 gr. On en a quelquefois donné les feuilles en décoction dans
 
le lait ou dans l'eau de racine de guimauve, à la dose de 8 gr.
 
  
EUPHORBE RÉVEILLE-MATIN. — Euphorbia halioscopia (L.); Tithjw
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== Euphorbe réveille-matin ==
lus helioscopius (C. Bauh, T.). — Plante annuelle très-commune dans les
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terrains cultivés et principalement dans les jardins, qui doit son nom fon-
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çais à ce que, lorsqu'on se frotte les yeux après l'avoir touchée, on)'
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éprouve des démangeaisons qui empêchent de dormir.
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Description. — Tige dressée, ronde, lisse, de 20 à 30 centimètres de haut*
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Nom accepté : ''[[Euphorbia helioscopia]]''
— Feuilles alternes, spatulées, glabres, dentées dans leur moitié supérieure- — l'KU
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jaunâtres, ombelles à cinq rayons bi ou trifides. — Involucres à cinq folioles ma»,
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grandes, dentées. — Bractées opposées ou ternées, etc. (juin-août).
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L'euphorbe réveille-matin était considérée par les anciens comme <
 
moins active de ses congénères. (Nonne prétend que le suc de cette espec i
 
donné à la close de 2 gr. en plusieurs fois dans les vingt-quatre heures, co ■
 
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'''EUPHORBE RÉVEILLE-MATIN'''. — ''Euphorbia helioscopia'' (L.) ; ''Tithymalus helioscopius'' (C. Bauh., T.). — Plante annuelle très-commune dans les terrains cultivés et principalement dans les jardins, qui doit son nom français à ce que, lorsqu'on se frotte les yeux après l'avoir touchée, on éprouve des démangeaisons qui empêchent de dormir.
  
EUPHORBE EPURGE. 429
+
'''Description'''. — Tige dressée, ronde, lisse, de 20 à 30 centimètres de haut. — Feuilles alternes, spatulées, glabres, dentées dans leur moitié supérieure- — Fleurs jaunâtres, ombelles à cinq rayons bi ou trifides. — Involucres à cinq folioles ovales, grandes, dentées. — Bractées opposées ou ternées, etc. (juin-août).
  
vient dans la syphilis dans le cas où le mercure ne peut être donné sans
+
L'euphorbe réveille-matin était considérée par les anciens comme la moins active de ses congénères. (Nonne prétend que le suc de cette espèce, donné à la dose de 2 gr. en plusieurs fois dans les vingt-quatre heures, con-
inconvénient.)
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EUPHORBE DES MARAIS. — TITHYMALE DES MARAIS. — GRANDE ÉSULE. —
 
Eupkorbia palustris (L.); Tilhymalus palustris fructicosus (C. Bauh., T.);
 
Esulamqjor (Dod., offic). — Croît dans les marais, les prairies tourbeuses,
 
aubord des rivières. Elle est très-voisine de l'épurge.
 
  
EUPHORBE DE GÉRARD, EUPHORBE ÉSULE de la plupart des auteurs.—
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[429]
Euphorbia Gerardiana (Jacquin) ; Euphorbia linarioe foliis (Lam.). — Plante
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assez fréquente dans les lieux secs et sablonneux. Elle est commune aux
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environs de Paris, et se rencontre presque partout en France. Elle a quelque
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ressemblance avec la linaire par son feuillage.
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Description. — Racine vivace, brune. — Tiges droites, simples, glabres, de
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vient dans la syphilis dans le cas où le mercure ne peut être donné sans inconvénient.)
30 centimètres environ. — Feuilles lancéolées-linéaires, aiguës, alternes, glauques;
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folioles de î'involucre larges, arrondies, obtuses ou un peu mucronées au sommet; om-
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belles de 10 à 20 rayons dichotomes, etc. (mai-juin).
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La partie corticale de la racine de cette plante a été indiquée par Loise-
 
leur-Deslongehamps (1), comme succédanée de l'ipécacuanha. Ce médecin
 
Fa administrée à vingt-deux individus de six à soixante ans, depuis 30 cen-
 
tigr. jusqu'à 1 gr. 20 centigr., dans des circonstances où on eût employé
 
l'ipécacuanha. 11 y a eu chez tous les individus, excepté chez quatre, des
 
vomissements et des selles ; en général, les sujets ont vomi deux ou trois
 
fois, et été deux à quatre fois à la garde-robe ; mais il n'y a jamais eu
 
au-dessus de sept vomissements et plus de huit selles. Les vomissements
 
ont été ordinairement faciles, et les déjections alvines rarement accompa-
 
gnées de coliques, et encore celles-ci n'ont-elles été que très-légères.
 
  
EUPHORBE DES BOIS, Euphorbia sylvatica (L.) ; Tithymalus sylvaticus
+
== Euphorbe des marais ==
knnato flore (C. Bauh., T.). — Est extrêmement commune dans tous les
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bois.
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Nom accepté : ''[[Euphorbia palustris]]''
  
Description. — Tige presque ligneuse.—Feuilles obovales-lancéolées, entières,
 
ira peu velues, fermes ; folioles de l'involucelle soudées ensemble et perfoliées. — Fleures
 
jaunâtres {avril-mai;; pédoncules axillaires faibles et penchés; ombelle à cinq rayons
 
dichotomes.
 
  
Il résulte des expérimentations de Loiseleur-Deslongchamps que l'eu-
+
'''EUPHORBE DES MARAIS'''. — TITHYMALE DES MARAIS. — GRANDE ÉSULE. — ''Euphorbia palustris'' (L.) ; ''Tithymalus palustris fructicosus'' (C. Bauh., T.) ; ''Esula major'' (Dod., offic.). — Croît dans les marais, les prairies tourbeuses, au bord des rivières. Elle est très-voisine de l'épurge.
phorbe cyprès, l'euphorbe Gérard et celle des bois, offrent les mêmes pro-
+
priétés que l'ipécacuanha et peuvent être substituées à cette racine exotique.
+
i'eupkorbia pithiusa, Y euphorbia peplus et Y euphorbia lathyris sont, d'après
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les mêmes essais, plus décidément purgatives qu'émétiques. Il est à remar-
+
• quelque ce médecin a employé les parties des euphorbes sans les faire
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macérer dans le vinaigre, ou les torréfier, comme on le faisait presque
+
généralement autrefois. Il a préféré les administrer dans leur état naturel
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et à plus petites doses.
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D'autres espèces de tithymales, telles que : l'euphorbe des vignes (euvhor-
 
wpephs, L.), l'euphorbe nummulaire ou petit tithymale (euphorbia chamee-
 
"leiMi l'euphorbe naine (euphorbia exigua, L.), i'euphorbe pourpre (eu-
 
piorbia characias, L.), etc., peuvent être employées comme celles dont nous
 
venons de parler, et être substituées à l'euphorbe officinale ou des anciens,
 
j-a fjomme-gutte et à la scammonée. « Tous les tithymales bien vérifiés,
 
litwlibert, offrent divers degrés d'activité; maniés par des praticiens sage-
 
ment bardis, ils peuvent produire des effets très-heureux. Cependant on les
 
™Pge, quoiqu'une foule d'observations anciennes parlent en leur faveur;
 
  
'> par une étonnante contradiction, les médecins ordonnent chaque jour,
+
== Euphorbe de Séguier ==
  
ii i.i1,.fcAerc'ies.et observations sur la possibilité de remplacer l'ipécacuanha par les racines
+
Nom accepté : ''[[Euphorbia seguieriana]]''
Plusieurs euphorbes indigènes, 1811.
+
  
  
430 EUPHRAISE OFFICINALE.
+
'''EUPHORBE DE GÉRARD''', EUPHORBE ÉSULE de la plupart des auteurs. — ''Euphorbia Gerardiana'' (Jacquin) ; ''Euphorbia linariæ foliis'' (Lam.). — Plante assez fréquente dans les lieux secs et sablonneux. Elle est commune aux environs de Paris, et se rencontre presque partout en France. Elle a quelque ressemblance avec la linaire par son feuillage.
  
dans les maladies atoniques, des drogues étrangères qui ne sont que dos
+
'''Description'''. — Racine vivace, brune. — Tiges droites, simples, glabres, de 30 centimètres environ. — Feuilles lancéolées-linéaires, aiguës, alternes, glauques ; folioles de î'involucre larges, arrondies, obtuses ou un peu mucronées au sommet; ombelles de 10 à 20 rayons dichotomes, etc. (mai-juin).
sucs résineux plus acres dans leurs plantes vivaces que celui de nos tithv-
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males. »
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« Les anciens, dit Coste (1), n'avaient ni la connaissance du tartre stibié
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La partie corticale de la racine de cette plante a été indiquée par Loiseleur-Deslongehamps<ref>''Recherches et observations sur la possibilité de remplacer l'ipécacuanha par les racines de plusieurs euphorbes indigènes'', 1811.</ref>, comme succédanée de l'ipécacuanha. Ce médecin l'a administrée à vingt-deux individus de six à soixante ans, depuis 30 centigr. jusqu'à 1 gr. 20 centigr., dans des circonstances où on eût employé l'ipécacuanha. Il y a eu chez tous les individus, excepté chez quatre, des vomissements et des selles ; en général, les sujets ont vomi deux ou trois fois, et été deux à quatre fois à la garde-robe ; mais il n'y a jamais eu au-dessus de sept vomissements et plus de huit selles. Les vomissements ont été ordinairement faciles, et les déjections alvines rarement accompagnées de coliques, et encore celles-ci n'ont-elles été que très-légères.
ni les ressources de l'ipécacuanha r ils se servaient fréquemment des ra-
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cines de l'ésule, pour provoquer d'abondantes évacuations par haut et par
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bas. Les anciens n'ont vanté son efficacité qu'après des épreuves heureuses.)
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Une espèce d'euphorbe est employée de temps immémorial comme émé-
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<references/>
tique dans l'Amérique septentrionale : c'est Yeuphorbia ipécacuanha (L.)
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que l'on a plus d'une fois substituée aux diverses espèces d'ipécacuanha dii
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commerce.
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== Euphorbe des bois ==
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Nom accepté : ''[[Euphorbia amygdaloides]]''
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'''EUPHORBE DES BOIS''', ''Euphorbia sylvatica'' (L.) ; ''Tithymalus sylvaticus lannato flore'' (C. Bauh., T.). — Est extrêmement commune dans tous les bois.
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'''Description'''. — Tige presque ligneuse. — Feuilles obovales-lancéolées, entières, un peu velues, fermes ; folioles de l'involucelle soudées ensemble et perfoliées. — Fleurs jaunâtres (avril-mai) ; pédoncules axillaires faibles et penchés ; ombelle à cinq rayons dichotomes.
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Il résulte des expérimentations de Loiseleur-Deslongchamps que l'euphorbe cyprès, l'euphorbe Gérard et celle des bois, offrent les mêmes propriétés que l'ipécacuanha et peuvent être substituées à cette racine exotique. L’''euphorbia pithiusa'', l’''euphorbia peplus'' et l’''euphorbia lathyris'' sont, d'après les mêmes essais, plus décidément purgatives qu'émétiques. Il est à remarquer que ce médecin a employé les parties des euphorbes sans les faire macérer dans le vinaigre, ou les torréfier, comme on le faisait presque généralement autrefois. Il a préféré les administrer dans leur état naturel et à plus petites doses.
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D'autres espèces de tithymales, telles que : l'euphorbe des vignes (''euphorbia peplus'', L.), l'euphorbe nummulaire ou petit tithymale (''euphorbia chamæcyce'', L.), l'euphorbe naine (''euphorbia exigua'', L.), l'euphorbe pourpre (''euphorbia characias'', L.), etc., peuvent être employées comme celles dont nous venons de parler, et être substituées à l'euphorbe officinale ou des anciens, à la gomme-gutte et à la scammonée. « Tous les tithymales bien vérifiés, dit Gilibert, offrent divers degrés d'activité ; maniés par des praticiens sagement hardis, ils peuvent produire des effets très-heureux. Cependant on les néglige, quoiqu'une foule d'observations anciennes parlent en leur faveur ; et par une étonnante contradiction, les médecins ordonnent chaque jour,
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dans les maladies atoniques, des drogues étrangères qui ne sont que des sucs résineux plus âcres dans leurs plantes vivaces que celui de nos tithymales. »
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« Les anciens, dit Coste<ref>''Essai botanique, chimique et pharmaceutique sur les plantes indigènes'', etc. Paris, 1796</ref>, n'avaient ni la connaissance du tartre stibié ni les ressources de l'ipécacuanha : ils se servaient fréquemment des racines de l'ésule, pour provoquer d'abondantes évacuations par haut et par bas. Les anciens n'ont vanté son efficacité qu'après des épreuves heureuses. » Une espèce d'euphorbe est employée de temps immémorial comme émétique dans l'Amérique septentrionale : c'est l’''euphorbia ipécacuanha'' (L.), que l'on a plus d'une fois substituée aux diverses espèces d'ipécacuanha du commerce.
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J'ajouterai à ces considérations thérapeutiques, que les drastiques sont supportés plus facilement dans le Nord que dans le Midi, dans les campagnes que dans les villes, dans les lieux bas et aquatiques que sur les montagnes. De là, les opinions diverses ou opposées des praticiens sur l'action plus ou moins véhémente de nos euphorbes et des autres drastiques indigènes. J'ai été plus d'une fois à même d'observer que tel médicament de ce genre, administré sans inconvénient aux paysans, occasionnait chez les citadins, où le système nerveux est habituellement surexcité, des superpurgations et des accidents sympathiques très-graves. L'action des médicaments énergiques est évidemment subordonnée à l'état du système nerveux.
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J'ajouterai à ces considérations thérapeutiques, que les drastiques sont
 
supportés plus facilement dans le Nord que dans le Midi, dans les cam-
 
pagnes que dans les villes, dans les lieux bas et aquatiques que sur les mon-
 
tagnes. De là, les opinions diverses ou opposées des praticiens sur l'action
 
plus ou moins véhémente de nos euphorbes et des autres drastiques indi-
 
gènes. J'ai été plus d'une fois à même d'observer que tel médicament de ce
 
genre, administré sans inconvénient aux paysans, occasionnait chez les cita-
 
dins, où le système nerveux est habituellement surexcité, des superpurga-
 
tionset des accidents sympathiques très-graves. L'action des médicaments
 
énergiques est évidemment subordonnée à l'état du système nerveux.
 
  
 
[[Catégorie:Cazin 1868]]
 
[[Catégorie:Cazin 1868]]

Version actuelle en date du 8 mars 2017 à 12:04

Eupatoire
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Euphraise
PLANCHE XVIII : 1. Ellébore noir. 2. Eupatoire. 3. Epurge. 4. Fenu-grec. 5. Filipendule.


[424]

Euphorbe épurge

Nom accepté : Euphorbia lathyris


EUPHORBE ÉPURGE. Euphorbia lathyris. L.

Lathyris seu cataputia minor. Bauh. — Lathyris. Dod. — Esula major. Riv. Cataputia. Brunf. — Tithymalus lathyris. Lam.

Epurge, — euphorbe catapuce, — euphorbe lathyrienne, — tithymale-épurge, — grande ésule

EUPHORBIACÉES. — EUPHORBIÉES. Fam. nat. — DODÉCANDRIE TRIGYNIE. L.


Cette plante (Pl. XYIII), une des plus belles espèces d'euphorbe parmi celles de l'Europe, se trouve sur les lisières des grandes routes, dans les terrains sablonneux et boisés, et est plus abondante dans les parties tempérées de la France que dans les départements du Nord. Je la cultive dans mon jardin ; elle se sème d'elle-même.

Description. — Racines droites, pivotantes, fusiformes, présentant quelques rameaux alternes. — Tiges dressées, cylindriques, lisses, d'un vert un peu rouge, ramifiées au sommet en forme d'ombelle, hautes d'environ 1 mètre 50 centimètres. - Feuilles opposées, sessiles, nombreuses, lisses, oblongues, lancéolées, linéaires, d'un vert glauque, les paires alternant en forme de croix. — Fleurs solitaires, monoïques, presque sessiles, d'un jaune verdâtre, plusieurs mâles et une femelle placées dans les bifurcations des rayons de l'ombelle (juin-juillet). [Le tout enfermé dans un involucre caliciforme, composé de feuilles de même forme que les caulinaires, soudées à la base, et de bractées, dont cinq extérieures en forme de croissant à cornes glanduleuses, cinq intérieures dressées, minces et frangées ; l'ombelle est très-ample, ordinairement à quatre


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rayons dichotomes, terminés en grappes unilatérales ; les fleurs mâles, au nombre de quinze ou vingt, consistent chacune en une étamine dressée, plus longue que l'involucre. Au centre de l'involucre, une fleur femelle portée sur un pédicelle recourbé. — Ovaire à trois loges. — Trois styles, terminés chacun par un stigmate bifide.] — Fruits : capsules très-glabres, subglobuleuses, d'un vert cendré, à trois coques conniventes et monospermes.

Parties usitées.— Les racines, les semences et les feuilles.

[Culture.— L'épurge demande une terre fraîche et substantielle ; on la propage par graines semées au printemps, elle se ressème d'elle-même.]

Récolte. — On récolte la semence quand elle est mûre. La racine se récolte au printemps et à l'automne. La dessiccation des feuilles se fait avec les précautions qu'exigent les plantes succulentes.

Propriétés physiques et chimiques. — A l'état frais, presque toutes les parties de l'épurge, quand on les coupe, laissent couler goutte à goutte un suc épais, lactescent, de nature gomino-résineuse, ainsi que celui de toutes les euphorbiacées, dont les propriétés corrosives résident essentiellement dans la partie résineuse. La dégustation de la plante cause un sentiment d'ardeur qui se répand dans toutes les parties de la bouche et dans la gorge. Analysées par Soubeiran, les semences d'épurge ont fourni : une huile fixe jaune (40 pour 100), de la stéarine, une huile brune âcre, une matière cristalline, une résine, brune, une matière colorante extractive, de l'albumine végétale. L'huile brune âcre paraît être le principe actif ; elle a une odeur et une saveur désagréables, qui la rapprochent beaucoup de l'huile de croton. Bien que son analogie avec cette dernière pût le faire supposer, l'huile d'épurge n'est pas soluble dans l'alcool.

On prépare l'huile d'épurge, 1° par expression, 2° par l'alcool, 3° par l'éther.

Le Codex a adopté l'huile obtenue par simple expression. Le médecin qui voudrait en employer une autre devrait la prescrire d'une manière spéciale. Martin Solon a reconnu que celle qu'on obtient par l'éther purge comme celle obtenue par l'alcool, mais qu'elle ne donne pas autant de nausées. L'huile d'épurge par expression est celle que j'ai adoptée dans ma pratique rurale comme étant plus facilement obtenue. Le procédé consiste à diviser les graines par la contusion, et mieux encore par le moulin, à les exprimer ensuite dans une toile de coutil, à soumettre le produit à la filtration. On obtient ainsi une huile d'un jaune clair et très-fluide, d'une saveur âcre.


PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.


A L'INTÉRIEUR. — Semences, 6 à 12, entières, comme cathartique, éméto-cathartique ou drastique.
Suc (inusité), quelques gouttes.
Huile des semences par expression, 30 centigr. à 1 gr., en pilules, potion, etc.
Mixture, eau distillée de laitue, 100 gr. ; eau de menthe, sirop de roses, de chaque 25 gr ; huile d'épurge, 8 à 15 gouttes, à prendre en deux fois à peu d'intervalle. (Reis.)
Autre : Huile d'épurge, 8 à 12 gouttes ; sucre, 4 gr. ; infusion de guimauve ou de semences de lin, 100 gr.
Pilules, huile d'épurge, 8 à 15 gouttes, magnésie calcinée, Q.S., pour 5 pilules.
Pastilles : chocolat à la vanille, 10 gr., sucre, 5 gr. ; amidon, 2 gr. ; huile d'épurge, 30 gouttes ; mêlez exactement et faites 30 pilules que vous aplatirez sur une plaque de fer-blanc chauffée ; 8 à 10 pilules pour une purgation. (Bailly.)

Lavement : huile d'épurge, 1 gr. ; décoction de mercuriale, 500 gr. ; amidon, 5 gr.

Bulliard conseille d'administrer l'épurge de la manière suivante : « Vous faites infuser 8 gr. de feuilles, des tiges ou des fruits de tithymale encore vert, dans une livre d'eau tiède, dans laquelle on délaie une cuillerée de miel, et l'on prend de cette eau de la même manière que l'eau émétisée, c'est-à-dire que l'on en prend d'abord deux cuillerées, une heure après deux autres cuillerées, et de demi-heure en demi-heure une nouvelle cuillerée, jusqu'à ce que ce remède produise l'effet qu'on en attend. Il faut, à chaque fois que l'on prend de cette eau, avaler un petit bouillon gras.

A L'EXTÉRIEUR. — Huile en frictions, 1 à 2 gr. ; feuilles et suc en topique.


Les propriétés de l'épurge étaient connues des anciens. Hippocrate (5me livre des Epidémies) rapporte deux cas d'empoisonnement par cette plante. Pline, Dioscoride, la signalent comme un purgatif très-violent. Prise à haute dose, c'est un poison âcre qui peut déterminer l'inflammation de l'estomac, une irritation sympathique du système nerveux, et même la mort. Orfila le range parmi les poisons végétaux irritants. Les symptômes de cet empoisonnement sont les suivants : douleur cuisante et intolérable à l'esto-


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mac, efforts pour vomir et ensuite vomissements ; douleurs abdominales, selles sanguinolentes, superpurgation, mouvements convulsifs dans le bas-ventre, agitation des membres pelviens, pouls petit, serré, abattement, mort par épuisement ou par excès d'inflammation. (Pour le traitement, voyez les articles BRYONE, CHÉLIDOINE, etc.)

Appliquée sur la peau, l'épurge détermine des boutons, des ampoules, et quelquefois même une inflammation qui peut se propager au tissu cellulaire sous-jacent.

L'épurge est un purgatif drastique des plus violents. La semence de cette plante n'en est pas moins d'un emploi tout à fait vulgaire dans nos campagnes. On en avale six à douze graines pour produire un effet purgatif suffisant. On prend aussi quelquefois quatre ou cinq de ses feuilles broyées avec du miel. Les paysans qui se purgent avec les semences les mâchent bien avant de les avaler quand ils désirent produire un grand effet ; ils les concassent légèrement lorsqu'ils ne veulent qu'un effet modéré. Pour moi, je les emploie en émulsion avec un jaune d'œuf et une suffisante quantité d'eau. Cependant, chez les sujets robustes, et surtout dans les hydropisies non accompagnées d'irritation gastro-intestinale ou d'inflammation, je les administre en substance. Ces semences peuvent remplacer avantageusement l'huile de croton tiglium ; elles sont d'une action moins violente et tout aussi certaine.

L'huile qu'on en retire est, au rapport de Carlo Calderini, qui le premier l'a obtenue, un purgatif très-doux. A la dose de trois gouttes chez les enfants, et de six à huit gouttes pour les adultes, elle produit des évacuations alvines sans coliques, sans ténesme. Ce n'est que lorsqu'elle est rance qu'elle cause des coliques. Avec le temps, et surtout par l'influence d'une température chaude, elle se trouble et se rancit ; alors sa saveur, de douce qu'elle était, devient piquante. Dans l'usage que j'en ai fait, je l'ai vue produire assez souvent des contractions de l'estomac, et absolument le même effet, sur les intestins, que l'huile de croton tiglium.

Lupis et Canella[1] ont observé que cette huile détermine souvent des vomissements sans souffrance, et ils conseillent de ne pas dépasser la dose de trois à cinq gouttes. Puccinelli la donne à la dose de huit gouttes ; il a observé chez deux individus un malaise d'estomac assez prononcé, avec vomissement, sueur froide au front, abattement général, sans évacuations alvines. Les essais faits à la Clinique de Bologne et à l'hôpital Della-Vita prouvent qu'à la dose de 10 gouttes, cette huile ne détermine aucune évacuation, mais qu'elle donne lieu à des accidents très-graves d'hyposthénie. L'huile d'épurge partage, avec un grand nombre de substances purgatives, la propriété de ne purger qu'autant qu'elle est administrée à faible dose. Dans ce cas, elle agit comme hyposthénisant entérique ; mais à haute dose, elle se montre un hyposthénisant vasculaire général (Dieu). D'un autre côté, Barbier a expérimenté l'huile d'épurge à la dose de dix à vingt-deux gouttes, et il a observé que tout en provoquant des évacuations alvines, elle ne causait ni coliques, ni soif, ni chaleur abdominale, et que l'appétit se conservait. Ces contradictions peuvent s'expliquer par la diversité des lieux. L'épurge est sans doute plus active en Italie, et les sujets qui en reçoivent l'action plus irritables que dans le nord de la France. Differre oportet genera medicinæ pro diversitate locorum ; aliud enim opus est Romæ, aliud in Ægypto, aliud in Gallia (Celsus).

Louis Frank pense que l'huile d'épurge pourrait être employée contre le ténia, l'ascite, l'hystéralgie, etc. Martin Solon l'a administrée avec succès à la dose de 1 gr. 25 centigr. jusqu'à 4 et 6 gr. dans plusieurs cas d'albumi-

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  1. Giornale di chirurgia, 1825.


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nurie chronique[1]. Mais, ainsi que le fait judicieusement remarquer Valleix, dans d'autres cas aussi, en continuant trop longtemps son administration, on a produit une irritation assez vive de la muqueuse intestinale, qui a paru hâter la mort. Lorsque, dans cette maladie, il y a opportunité pour l'emploi des purgatifs, je donne la préférence à la racine de bryone, à l'écorce intérieure du sureau, à la gratiole, au nerprun, etc., qui remplissent la même indication avec moins de violence. Dans le cas où il n'existe pas trop d'irritation intestinale, j'ai pu remplacer l'huile de ricin par un mélange d'huile d'olive ou d'œillette et l'huile d'épurge (6 à 12 centigr. pour 30 gr. d'huile).

C. Klèbe[2] dit avoir plusieurs fois traité avec succès l'ictère chronique, en donnant le suc d'épurge à la close de vingt-quatre gouttes à une cuillerée à café.

L'huile d'épurge en lavement, à la dose de 1 gr. dans 500 gr. de décoction de mercuriale à prendre en deux fois dans la matinée, est un purgatif et un révulsif efficace dans la constipation opiniâtre, l'hydropisie, l'asphyxie, l'apoplexie séreuse, l'étranglement herniaire par engouement, la colique saturnine.

J'ai produit la rubéfaction et une éruption à la peau, dans les affections bronchiques, dans la sciatique, etc., en employant l'huile d'olive ou d'œillette dans laquelle j'avais fait macérer les semences concassées d'épurge. Cette huile m'a été d'un grand secours dans les épidémies de coqueluche, concurremment avec l'usage intérieur de la belladone. L'huile d'épurge obtenue par expression, que j'emploie aussi, est plus active. L'irritation qu'elle produit en frictions sur la poitrine est moins douloureuse que celle qu'on provoque par la pommade stibiée, et l'action en est plus facilement graduée.

L'épurge ne doit être employée à l'intérieur qu'avec une extrême prudence ; dans les mains du vulgaire elle peut devenir un poison violent. Je l'ai vue déterminer une diarrhée rebelle chez un cultivateur qui en avait pris quinze semences dans un jaune d'œuf. Ce ne fut qu'après un long usage des mucilagineux et des opiacés que je parvins à le guérir. Au reste, dans les circonstances où l'énergie de l'épurge est indiquée, le médecin n'a d'autres précautions à prendre que celles que réclame l'emploi de la scammonée, dé la scille, de la gomme gutte, etc.

Les feuilles fraîches d'épurge et de quelques autres espèces d'euphorbe, avec lesquelles on frictionne la peau, produisent aussi la rubéfaction; mais je leur préfère les frictions huileuses préparées avec la semence comme je l'ai indiqué plus haut. Le prix élevé de l'huile de croton et de celle d'épurge obtenue par l'alcool ou l'éther n'en permet pas l'usage à l'extérieur dans la médecine des pauvres.

On a employé l'épurge pour faire disparaître les verrues. Le suc en topique a réussi dans le traitement de la teigne : c'est sans doute à sa propriété épilatoire qu'il faut attribuer son efficacité dans cette affection. J'ai connu une femme de la campagne qui se chargeait charitablement de guérir tous les teigneux du canton au moyen : 1° d'un cataplasme composé de décoction de mercuriale et de seneçon, et de suffisante quantité de son ; 2° de lotions après la chute des productions parasitiques, faites avec la lessive de cendre de sarment, de deux heures en deux heures, pendant deux ou trois jours ; 3° enfin, de l'application du suc d'épurge, à l'aide d'un pinceau, en forme de badigeonnage sur les parties affectées. L'évulsion des cheveux s'opérait quelquefois au bout de deux ou trois jours, rarement après

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  1. Bulletin de thérapeutique, t. VIII.
  2. Bibliothèque germanique, t. I, p. 87.


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le cinquième jour. Lorsque l'irritation était trop intense, on revenait momentanément au cataplasme émollient.

On peut modérer l'énergie de l'épurge par la dessiccation prolongée ou par une légère torréfaction. Séchée à l'air libre pendant dix mois et mêlée avec du sucre, les feuilles, la racine et l'écorce des tithymales agissent suivant Coste, sans inconvénient comme purgatif et même comme émétique à la dose d'un gramme ; huit paysans robustes, atteints de fièvres tierces, à qui on a administré ce remède, en ont fourni la preuve.

La racine et l'écorce de la tige de l'épurge sont purgatives, mais à un moindre degré que l'huile des semences de cette plante. La dose est de 1 gr. à 1 gr. 50 centigr.


Euphorbe petit-cyprès

Nom accepté : Euphorbia cyparissias


EUPHORBE CYPARISSE. — PETITE ÉSULE, — EUPHORBE A FEUILLES DE CYPRES, RHUBARBE DES PAYSANS, — EUPHORBE A FEUILLES LINÉAIRES. — Euphorbia cyparissias (L.); Tithymalus cyparissias (C. Bauh., Tourn.) ; Tithymalus minimus angustifolius annuus (J. Bauh.) ; Esula minor (offic). — Cette plante croît partout, sur les lisières des chemins et des bois, dans les lieux incultes.

Description. — Racines un peu grêles, presque simples. — Tiges droites, herbacées, hautes de 25 à 40 centimètres, donnant naissance à des rameaux stériles chargés de feuilles nombreuses et très-fines. — Feuilles linéaires, étroites, glabres, sessiles, d'un vert un peu foncé, longues d'environ 4 centimètres. — Fleurs disposées en une ombelle à rayons bifurques au nombre de huit ou dix, longs d'environ 3 centimètres, entourés à leur base de folioles en forme d'involucre. — Bractées presque en coeur, d'un vert jaunâtre, un peu aiguës (juin-septembre). — Fruit : capsule à trois lobes contenant des semences lisses, ovales, grisâtres.

Parties usitées. — Les racines, les feuilles et les fruits.

[Culture. — La plante sauvage suffit grandement à la consommation ; on la propage de graines semées au printemps.]

Ainsi que d'autres espèces de la même famille, la petite ésule a des propriétés analogues à celles de l'euphorbe épurge. Sa racine avalée, même en très-petite quantité, excite de violents vomissements et purge abondamment. C'est à sa vertu drastique qu'elle doit le nom vulgaire de rhubarbe des paysans. Cette plante est plus active encore que l'épurge ; elle enflamme, corrode et ulcère la membrane muqueuse du tube digestif. Orfila a fait périr un chien en lui administrant 150 gr. de suc de petite ésule. Toutefois, son âcreté peut être corrigée soit en la faisant macérer pendant vingt-quatre heures dans le vinaigre, dans le suc d'oseille ou toute autre liqueur acide, soit en la faisant dessécher selon le procédé de Coste indiqué pour l'épurge. Dans cet état, on peut l'administrer comme drastique en substance à la dose de 50 centigr. à 1 gr. Geoffroy l'employait même à la dose de 1 gr. 25 centigr. à 4 gr. On en a quelquefois donné les feuilles en décoction dans le lait ou dans l'eau de racine de guimauve, à la dose de 8 gr.


Euphorbe réveille-matin

Nom accepté : Euphorbia helioscopia


EUPHORBE RÉVEILLE-MATIN. — Euphorbia helioscopia (L.) ; Tithymalus helioscopius (C. Bauh., T.). — Plante annuelle très-commune dans les terrains cultivés et principalement dans les jardins, qui doit son nom français à ce que, lorsqu'on se frotte les yeux après l'avoir touchée, on éprouve des démangeaisons qui empêchent de dormir.

Description. — Tige dressée, ronde, lisse, de 20 à 30 centimètres de haut. — Feuilles alternes, spatulées, glabres, dentées dans leur moitié supérieure- — Fleurs jaunâtres, ombelles à cinq rayons bi ou trifides. — Involucres à cinq folioles ovales, grandes, dentées. — Bractées opposées ou ternées, etc. (juin-août).

L'euphorbe réveille-matin était considérée par les anciens comme la moins active de ses congénères. (Nonne prétend que le suc de cette espèce, donné à la dose de 2 gr. en plusieurs fois dans les vingt-quatre heures, con-


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vient dans la syphilis dans le cas où le mercure ne peut être donné sans inconvénient.)


Euphorbe des marais

Nom accepté : Euphorbia palustris


EUPHORBE DES MARAIS. — TITHYMALE DES MARAIS. — GRANDE ÉSULE. — Euphorbia palustris (L.) ; Tithymalus palustris fructicosus (C. Bauh., T.) ; Esula major (Dod., offic.). — Croît dans les marais, les prairies tourbeuses, au bord des rivières. Elle est très-voisine de l'épurge.


Euphorbe de Séguier

Nom accepté : Euphorbia seguieriana


EUPHORBE DE GÉRARD, EUPHORBE ÉSULE de la plupart des auteurs. — Euphorbia Gerardiana (Jacquin) ; Euphorbia linariæ foliis (Lam.). — Plante assez fréquente dans les lieux secs et sablonneux. Elle est commune aux environs de Paris, et se rencontre presque partout en France. Elle a quelque ressemblance avec la linaire par son feuillage.

Description. — Racine vivace, brune. — Tiges droites, simples, glabres, de 30 centimètres environ. — Feuilles lancéolées-linéaires, aiguës, alternes, glauques ; folioles de î'involucre larges, arrondies, obtuses ou un peu mucronées au sommet; ombelles de 10 à 20 rayons dichotomes, etc. (mai-juin).

La partie corticale de la racine de cette plante a été indiquée par Loiseleur-Deslongehamps[1], comme succédanée de l'ipécacuanha. Ce médecin l'a administrée à vingt-deux individus de six à soixante ans, depuis 30 centigr. jusqu'à 1 gr. 20 centigr., dans des circonstances où on eût employé l'ipécacuanha. Il y a eu chez tous les individus, excepté chez quatre, des vomissements et des selles ; en général, les sujets ont vomi deux ou trois fois, et été deux à quatre fois à la garde-robe ; mais il n'y a jamais eu au-dessus de sept vomissements et plus de huit selles. Les vomissements ont été ordinairement faciles, et les déjections alvines rarement accompagnées de coliques, et encore celles-ci n'ont-elles été que très-légères.

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  1. Recherches et observations sur la possibilité de remplacer l'ipécacuanha par les racines de plusieurs euphorbes indigènes, 1811.


Euphorbe des bois

Nom accepté : Euphorbia amygdaloides


EUPHORBE DES BOIS, Euphorbia sylvatica (L.) ; Tithymalus sylvaticus lannato flore (C. Bauh., T.). — Est extrêmement commune dans tous les bois.

Description. — Tige presque ligneuse. — Feuilles obovales-lancéolées, entières, un peu velues, fermes ; folioles de l'involucelle soudées ensemble et perfoliées. — Fleurs jaunâtres (avril-mai) ; pédoncules axillaires faibles et penchés ; ombelle à cinq rayons dichotomes.

Il résulte des expérimentations de Loiseleur-Deslongchamps que l'euphorbe cyprès, l'euphorbe Gérard et celle des bois, offrent les mêmes propriétés que l'ipécacuanha et peuvent être substituées à cette racine exotique. L’euphorbia pithiusa, l’euphorbia peplus et l’euphorbia lathyris sont, d'après les mêmes essais, plus décidément purgatives qu'émétiques. Il est à remarquer que ce médecin a employé les parties des euphorbes sans les faire macérer dans le vinaigre, ou les torréfier, comme on le faisait presque généralement autrefois. Il a préféré les administrer dans leur état naturel et à plus petites doses.


D'autres espèces de tithymales, telles que : l'euphorbe des vignes (euphorbia peplus, L.), l'euphorbe nummulaire ou petit tithymale (euphorbia chamæcyce, L.), l'euphorbe naine (euphorbia exigua, L.), l'euphorbe pourpre (euphorbia characias, L.), etc., peuvent être employées comme celles dont nous venons de parler, et être substituées à l'euphorbe officinale ou des anciens, à la gomme-gutte et à la scammonée. « Tous les tithymales bien vérifiés, dit Gilibert, offrent divers degrés d'activité ; maniés par des praticiens sagement hardis, ils peuvent produire des effets très-heureux. Cependant on les néglige, quoiqu'une foule d'observations anciennes parlent en leur faveur ; et par une étonnante contradiction, les médecins ordonnent chaque jour,


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dans les maladies atoniques, des drogues étrangères qui ne sont que des sucs résineux plus âcres dans leurs plantes vivaces que celui de nos tithymales. »

« Les anciens, dit Coste[1], n'avaient ni la connaissance du tartre stibié ni les ressources de l'ipécacuanha : ils se servaient fréquemment des racines de l'ésule, pour provoquer d'abondantes évacuations par haut et par bas. Les anciens n'ont vanté son efficacité qu'après des épreuves heureuses. » Une espèce d'euphorbe est employée de temps immémorial comme émétique dans l'Amérique septentrionale : c'est l’euphorbia ipécacuanha (L.), que l'on a plus d'une fois substituée aux diverses espèces d'ipécacuanha du commerce.

J'ajouterai à ces considérations thérapeutiques, que les drastiques sont supportés plus facilement dans le Nord que dans le Midi, dans les campagnes que dans les villes, dans les lieux bas et aquatiques que sur les montagnes. De là, les opinions diverses ou opposées des praticiens sur l'action plus ou moins véhémente de nos euphorbes et des autres drastiques indigènes. J'ai été plus d'une fois à même d'observer que tel médicament de ce genre, administré sans inconvénient aux paysans, occasionnait chez les citadins, où le système nerveux est habituellement surexcité, des superpurgations et des accidents sympathiques très-graves. L'action des médicaments énergiques est évidemment subordonnée à l'état du système nerveux.

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  1. Essai botanique, chimique et pharmaceutique sur les plantes indigènes, etc. Paris, 1796