Piment (Cazin 1868) : Différence entre versions
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− | Les Indiens mangent ce piment cru. ils en font une espèce de pâte qui leur sert d'assaisonnement, et qu'ils appellent ''beurre de cayan'' ou pots de poivre. Nous avons peu à | + | Les Indiens mangent ce piment cru. ils en font une espèce de pâte qui leur sert d'assaisonnement, et qu'ils appellent ''beurre de cayan'' ou pots de poivre. Nous avons peu à peu adopté l'usage de ce condiment, sans tenir compte de la différence des tempéraments et des climats. On confit le piment au sucre ; on en fait macérer dans le vinaigre, on l'emploie dans les sauces, comme les câpres, les capucines, etc. |
− | peu adopté l'usage de ce condiment, sans tenir compte de la différence des tempéraments et des climats. On confit le piment au sucre ; on en fait macérer dans le vinaigre, on l'emploie dans les sauces, comme les câpres, les capucines, etc. | + | |
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A L'EXTÉRIEUR. — Teinture, de 15 à 20 gr. par 20 gr. d'eau pour gargarisme.<br \> | A L'EXTÉRIEUR. — Teinture, de 15 à 20 gr. par 20 gr. d'eau pour gargarisme.<br \> | ||
Poudre, de 13 à 20 gr. pour cataplasme rubéfiant, gargarisme.<br \> | Poudre, de 13 à 20 gr. pour cataplasme rubéfiant, gargarisme.<br \> | ||
− | Emplâtre rubéfiant anglais (poix de Bourgogne, 8 gr. ; poudre de piment, 8 gr. ; axonge, | + | Emplâtre rubéfiant anglais (poix de Bourgogne, 8 gr. ; poudre de piment, 8 gr. ; axonge, 1 gr. 20 centigr. Mêlez). Cet emplâtre est intermédiaire entre l'emplâtre de poix de Bourgogne et l'emplâtre stibié ; le premier souvent insuffisant, le second trop douloureux, trop actif. |
− | 1 gr. 20 centigr. Mêlez). Cet emplâtre est intermédiaire entre l'emplâtre de poix de | + | |
− | Bourgogne et l'emplâtre stibié ; le premier souvent insuffisant, le second trop douloureux, trop actif. | + | |
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Version actuelle en date du 11 décembre 2016 à 21:03
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Nom accepté : Capsicum annuum
Piper indicum vulgatissimum. C. Bauh. — Capsicum siliquis longis propendentibus. Tourn.
Piment des jardins, — poivre d'Inde, de Guinée, de Turquie, d'Espagne ou de Portugal, - corail des jardins, — piment rouge, — capsique, — poivre long.
SOLANACÉES. Fam. nat.— PENTANDRIE MONOGYNIE. L.
Cette solanée, cultivée depuis longtemps dans nos jardins, et dont le fruit est usité comme condiment culinaire et comme médicament, croît spontanément dans les Indes et dans l'Amérique méridionale.
Description. — Racine chevelue, fibreuse. — Tiges droites, cylindriques, s'élevant jusqu'à 1 mètre. — Feuilles alternes, longuement pétiolées, ovales, lancéolées, aiguës. — Fleurs petites, blanches, solitaires, latérales, pédonculées (mai-juin). — Calice persistant à cinq ou six sépales. — Corolle monopétale à cinq ou six divisions. — Cinq ou six étamines alternant avec les divisions de la corolle. — Ovaire biloculaire sur un disque hypogyne. — Un style simple à stigmate bilobé. — Fruit : baie ovoïde, coriace, d'abord luisante et d'un beau vert, puis, à l'époque de la maturité, d'un beau rongea, divisée en deux loges, contenant plusieurs graines réniformes, plates, blanchâtres. - Le fruit du piment varie dans sa couleur et sa forme ; il est jaune ou rouge, et quelquefois tient de ces deux couleurs : il est tantôt allongé, étroit, aigu ; tantôt court, très-renflé, obtus et même échancré au sommet.
Parties usitées. — Le fruit.
Récolte. — Ce fruit, contenant une matière pulpeuse, doit être desséché avec soin au soleil ou à l'étuve. Il se ride en séchant.
[Culture. — On sème sur couche en février ou mars, ou sur terreau en avril ; on replante fin d'avril ou commencement de mai, sur plate-bande au midi ou dans des pots que l'on expose de même et que l'on entoure dans une couche. Il y en a plusieurs variétés.]
Propriétés physiques et chimiques ; usages économiques. — Ce fruit est d'une saveur extrêmement âcre et chaude. Le plus petit fragment provoque la salivation avec sensation brûlante qui s'étend à l'œsophage et à tout le canal alimentaire ; les semences sont plus âcres et plus brûlantes que le péricarpe. D'après Braconnot, il contient une farine féculente, une huile âcre, de la cire unie à un principe colorant, une substance gommo-résineuse d'une nature particulière, une matière animalisée, du nitrate de potasse, du muriate et du phosphate de potasse. — Dulong a trouvé dans le piment une matière résineuse cristallisable, une matière grasse, concrète, d'une âcreté brûlante, à laquelle il doit sa saveur, une petite quantité d'huile volatile, une
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matière extractive contenant de l'azote, une matière colorée, de l'amidon, une grande quantité de bassorine, etc. — D'après Forch-Hammer, il contient une substance alcaloïde blanche, brillante et comme nacrée, très-âcre, assez soluble dans l'eau, et à laquelle on a donné le nom de capsicine, une matière colorante rouge, un peu de matière animale, du mucilage et quelques sels, entre autres du nitrate de potasse. Les principes actifs sont solubles dans l'eau, l'alcool et l'éther.
(La capsicine a aussi été signalée par Witting en 1822[1] comme base salifiable. Braconnot avait à tort donné ce nom au corps résineux que nous avons mentionné plus haut.)
Sustances incompatibles. — L'infusion de noix de galle, l'alun, l'ammoniaque, les carbonates alcalins, les sulfates de fer, de cuivre et de zinc, etc.
Les Indiens mangent ce piment cru. ils en font une espèce de pâte qui leur sert d'assaisonnement, et qu'ils appellent beurre de cayan ou pots de poivre. Nous avons peu à peu adopté l'usage de ce condiment, sans tenir compte de la différence des tempéraments et des climats. On confit le piment au sucre ; on en fait macérer dans le vinaigre, on l'emploie dans les sauces, comme les câpres, les capucines, etc.
A L'INTÉRIEUR. — En poudre, de 3 à 10 décigr., en électuaire, pilules, etc. |
A L'EXTÉRIEUR. — Teinture, de 15 à 20 gr. par 20 gr. d'eau pour gargarisme. |
Le piment annuel est un des excitants les plus énergiques. Introduit dans l'estomac, il y provoque un sentiment de chaleur qui se répand bientôt dans tout le corps, sans cependant accélérer le pouls d'une manière sensible. Frais et réduit en pâte, il rubéfie la peau comme la moutarde. A petite dose et associé aux amers, on le donne dans la dyspepsie, l'hydropisie, la paralysie, la goutte atonique. Les Anglais la prescrivent dans certains cas de variole, de rougeole et de scarlatine, quand l'éruption languit par défaut l'action vitale, dans la fièvre jaune, et en général dans les maladies adynamiques. Chapmann [2] l'a prescrit en décoction dans l'angine tonsillaire et l'angine maligne, réuni au quinquina. Monard[3] dit que le poivre long est carminatif et propre à dissiper l'enrouement. Wright l'a donné dans les hydropisies passives ou provenant de débilité. On emploie, dans ce cas, de préférence, le vinaigre ou le sirop de piment plus ou moins étendu d'eau.
(Comme excitant général, il est employé avec succès dans les Indes occidentales pour traiter le delirium tremens ; on l'administre en poudre à la dose de 1 gr. 30 centigr., et dans certains cas une dose peut suffire.)
On a appliqué en collyre, dans certaines ophthalmies par relâchement de tissus de l'œil, le suc exprimé de piment étendu d'eau[4]. Comme rubéfiant, on peut employer ce fruit en topique dans les cas où le sinapisme est indiqué. J'ai appliqué autour du cou, comme rubéfiantes, dans l'angine, des compresses imbibées de vinaigre de piment tiède : la rubéfaction a été prompte et efficace.
Allègre a proposé à l'Académie de médecine de Paris (séance du 11 septembre 1855), comme moyen de traitement des hémorrhoïdes, l'usage du piment annuel. Les résultats observés par les membres de la commission chargés d'examiner ce moyen, sont satisfaisants. Presque tous les malades
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- ↑ Bulletin des sciences médicales de Férussac, mars 1824, p. 269.
- ↑ Bulletin des sciences médicales de Férussac, t. XI, p. 302.
- ↑ Mérat et Delens, Dictionnaire de matière médicale et de thérapeutique, t. II, p. 82.
- ↑ Coxe, Amer. disp., p. 158.
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auxquels Jobert l'a prescrit en ont éprouvé un soulagement considérable et presque immédiat. On le donne sous forme de pilules, en poudre, à la dose de 75 centigr. à 1, 2, ou même 3 gr. par jour, ou bien en extrait aqueux à la dose de 60 à 80 centigr., moitié le matin, moitié le soir.
La médecine peut tirer un grand parti de cette plante vulgaire et d'une culture facile ; mais, comme toutes les substances actives, elle peut devenir dangereuse entre des mains inexpérimentées.
Le PIMENT ENRAGÉ (capsicum minimum), ou PIMENT FRUTESCENT (C. frutescens, L.), espèce à petits fruits, cultivée dans le midi de la France, est encore plus âcre que le piment ordinaire. Le sentiment de brûlure qu'il produit dans le gosier, lorsqu'on le mâche, dure quelquefois plusieurs jours,
(Le PIMENT CERISE (C. cerasiforme, L.), caractérisé par le volume et la forme de ses fruits, n'est qu'une variété de l'annuel.)