Roseau (Cazin 1868) : Différence entre versions

De PlantUse Français
Aller à : navigation, rechercher
(Page créée avec « {{Tournepage |titre=Cazin, ''Traité des plantes médicinales'', 1868 |titrepageprécédente=Rosages (Cazin 1868) |nomcourtpré... »)
 
Ligne 14 : Ligne 14 :
 
== Roseau à balais ==
 
== Roseau à balais ==
  
Voir la page ''[[]]''
+
Nom accepté : ''[[Phragmites australis]]''
  
ROSEAU A BALAIS. Arundo phragmites. L.
 
  
kmiomlgaris,, sive phragmites Dioscoridis. G- BAUH., TOURN. —Arundo
+
<center>ROSEAU A BALAIS. Arundo phragmites. L.
[vallàtoria. GER. — Arundo vulgaris palustris. J. BAUH.
+
'GRAMINÉES. — ARUHDINÉES. Fam. nat. — TRIANDRIE DIGYNIE. L.
+
  
Ce roseau croît dans les ruisseaux et les étangs. Son nom vient de ce
+
''Arundo vulgaris, sive phragmites Dioscoridis''. C. Bauh., Tourn. — ''Arundo vallatoria''. Ger. — ''Arundo vulgaris palustris''. J. Bauh.
qu'on fait des balais avec ses panicules avant leur entier développement. On
+
fait des nattes avec ses tiges. Les chèvres et les chevaux mangent ses feuilles;
+
oiijeut les; substituer au foin dans les années de sécheresse. Elles fournissent
+
une'bpnne litière au bétail.
+
  
Description. — Racine : rhizome jaunâtre, rampant, articulé, un peu fibreux.
+
GRAMINÉES. — ARUNDINÉES. Fam. nat. — TRIANDRIE DIGYNIE. L.</center>
  
. -Tigesdroites, fortes^ fistuleuses, de 1 à 2 mètres de hauteur. — Feuilles alternes,
 
^longues, engainantes, étroites, finement striées, d'un vert glauque. — Fleurs rou-
 
îmes, très-nombreuses, disposées en un panicule très-ample composé de petits épis
 
fc;.filiformes (août-septembre). — Calice à deux> valves nues, l'intérieure beaucoup
 
pis .longue, -r- Corolle également à deux valves garnies de poils persistants. — Trois
 
«lamines. — Deux styles à stigmate simple. — Fruit : caryopse oblong à deux balles.
 
  
• parties usitées. — La racine ou rhizome.
+
Ce roseau croît dans les ruisseaux et les étangs. Son nom vient de ce qu'on fait des balais avec ses panicules avant leur entier développement. On fait des nattes avec ses tiges. Les chèvres et les chevaux mangent ses feuilles ; on peut les substituer au foin dans les années de sécheresse. Elles fournissent une bonne litière au bétail.
  
,j§^!*ttûpe' — Les roseaux demandent un sol humide. On les propage par éclats de
+
'''Description'''. — Racine : rhizome jaunâtre, rampant, articulé, un peu fibreux. - Tiges droites, fortes, fistuleuses, de 1 à 2 mètres de hauteur. — Feuilles alternes,
j™. Onles cultive dans plusieurs localités pour les usages économiques.]
+
longues, engaînantes, étroites, finement striées, d'un vert glauque. Fleurs rougeâtres, très-nombreuses, disposées en un panicule très-ample composé de petits épis
 +
aigus, filiformes (août-septembre). — Calice à deux valves nues, l'intérieure beaucoup
 +
plus longue. — Corolle également à deux valves garnies de poils persistants. — Trois
 +
étamines. — Deux styles à stigmate simple. — Fruit : caryopse oblong à deux balles.
  
.SF.")P^étés: physiques et chimiques. — Les rhizomes ont des pousses
+
'''Parties usitées'''. — La racine ou rhizome.
nuentes, sucrées. Les feuilles et les fleurs sont aussi sensiblement sucrées quand on ,
+
"acné quelques instants. Toutes les parties de cette plante sont inodores. Proven-
+
3 If ■? teit une notice sur Y arundo phragmites, y a trouvé de la silice, ce qui a lieu
+
: »™r Plusieurs autres graminées. — Le panicule teint en vert.
+
  
I&w'c.-.disp., p.y526.
+
['''Culture'''. — Les roseaux demandent un sol humide. On les propage par éclats de pied. On les cultive dans plusieurs localités pour les usages économiques.]
liiS®etbelens, Dictionnaire de matière médicale et de thérapeutique, t.YÏ, p. 15.'
+
  
K:.?, cap. xm.
+
'''Propriétés physiques et chimiques'''. — Les rhizomes ont des pousses succulentes, sucrées. Les feuilles et les fleurs sont aussi sensiblement sucrées quand on les mâche quelques instants. Toutes les parties de cette plante sont inodores. Provenzale, qui a écrit une notice sur l’''arundo phragmites'', y a trouvé de la silice, ce qui a lieu
 +
pour plusieurs autres graminées. — Le panicule teint en vert.
  
"B«2^A*fe*.«07,ttXin,p.l02.
 
  
ffl/n„„fdV{ns/,:fe/'31mai1824. • ■■■■■'•
+
[928]
  
;. " «oies delà Société d'horticulture, juillet 1845, t..XXX, p. 410.
+
La racine de roseau à balais est considérée comme sudorifique et diurétique. Elle a été vantée contre les affections rhumatismales, la goutte, la syphilis. On a prétendu qu'elle faisait la base du fameux rob de Boiveau-Laffecteur. Provenzale (''in'' Mérat et Delens) la vante dans l'hydropisie. Laborie (1)<ref>''Des maladies nerveuses'', p. 210. Paris, 1830.</ref> dit avoir guéri avec le suc de cette plante, à la dose de 15 gr. dans une tasse d'eau tiède, une demoiselle de vingt-cinq ans, atteinte d'une paralysie du membre supérieur droit, et de douleurs convulsives dans le membre inférieur du même côté. « Il serait difficile, dit Roques, de citer une observation bien faite, qui pût constater l'action médicale de ce roseau ; mais il ne faut point le dédaigner, puisque ses chaumes servent à couvrir le toit sous lequel repose la vertu indigente. »
downloadModeText.vue.download 957 sur 1308
+
  
 +
____________________
  
•928 UOSEAU AROMATIQUE.
+
<references/>
  
La racine de roseau à balais est considérée comme sudorifique et diuré-
 
tique. Elle a été vantée contre les affections rhumatismales, la goutte là
 
syphilis. On a prétendu qu'elle faisait la base du fameux rob de Boivèau-
 
Laffecteur. Provenzale ( in Mérat et Delens ) la vante clans l'hydropisie. La-
 
borie (1) dit avoir guéri avec le suc de cette plante, à la dose de 15 gr. dans
 
une tasse d'eau tiède, une demoiselle de vingt-cinq ans, atteinte d'une pa-
 
ralysie du membre supérieur droit, et de douleurs convulsives dans le
 
membre inférieur du même côté. «Il serait difficile, dit Roques, de citer
 
une observation bien faite, qui pût constater l'action médicale de ce roseau-
 
mais il ne faut point le dédaigner, puisque ses chaumes servent à couvrir lé
 
toit sous lequel repose la vertu indigente. »
 
  
ROSEAU AROMATIQUE. Acorus calamus. L.
 
  
Acorus verus, sive calamus arornaticus officinarum. G. BAUH., TOURN.
+
<center>ROSEAU AROMATIQUE. Acorus calamus. L.
Acorus virus. BLAZ.— Calamus arornaticus. GAEZ.
+
 
Acorum legilimum. TAB.
+
''Acorus verus, sive calamus aromaticus officinarum''. C. Bauh., Tourn. — ''Acorus virus''. Blaz. — ''Calamus aromaticus''. Gaez. — ''Acorum legitimum''. Tab.
  
 
Acore vrai, — acorus aromatique, — roseau odorant, — calamus aromatique.
 
Acore vrai, — acorus aromatique, — roseau odorant, — calamus aromatique.
AROÏDÉES. — CALLACÉES. Fam. nat. — HEXANDRIE MONOGYNIE. L.
 
  
Cette plante vivace (PI. XXXV) croît dans les fossés marécageux de
+
AROÏDÉES. — CALLACÉES. Fam. nat. — HEXANDRIE MONOGYNIE. L.</center>
l'Alsace, de la Belgique, de la Bretagne, de la Normandie, des Vosges, etc.
+
  
Description. — Racine horizontale, noueuse, rampante, plus grosse que le
+
 
doigt, spongieuse, jaunâtre en dehors, blanche en dedans. — Tige : hampe un peu
+
Cette plante vivace (Pl. XXXV) croît dans les fossés marécageux de l'Alsace, de la Belgique, de la Bretagne, de la Normandie, des Vosges, etc.
comprimée, s'ouvrant sur les côtés pour donner passage à un spadice jaunâtre, allongé
+
 
et cylindrique. — Feuilles radicales, engainantes, étroites, ensiformes, longues de 50 à
+
'''Description'''. — Racine horizontale, noueuse, rampante, plus grosse que le doigt, spongieuse, jaunâtre en dehors, blanche en dedans. — Tige : hampe un peu comprimée, s'ouvrant sur les côtés pour donner passage à un spadice jaunâtre, allongé et cylindrique. — Feuilles radicales, engaînantes, étroites, ensiformes, longues de 50 à 70 centimètres. — Fleurs petites, hermaphrodites, axillaires, sessiles (juin-juillet). -
70 centimètres. — Fleurs petites, hermaphrodites, axillaires, sessiles (juin-juillet). -
+
Calice persistant formé de six pièces courtes. — Point de corolle. — Six étamines. - Un ovaire avec stigmate sessiles — Fruit : capsule triangulaire, entourée par le calice
Calice persistant formé de six pièces courtes. — Point de corolle. — Six étamines. -
+
Un ovaire avec stigmate sessiles — Fruit : capsule triangulaire, entourée par le calice
+
 
persistant, contenant trois semences.
 
persistant, contenant trois semences.
  
Parties usitées. — La racine.
+
'''Parties usitées'''. — La racine.
  
Récolte. — Cette racine nous est ordinairement envoyée de la Belgique, de la
+
'''Récolte'''. — Cette racine nous est ordinairement envoyée de la Belgique, de la
 
Hollande, de la Pologne, et même de la Tartarie, bien qu'on puisse la tirer de l'Alsace,
 
Hollande, de la Pologne, et même de la Tartarie, bien qu'on puisse la tirer de l'Alsace,
de la Bretagne et des Vosges, où elle est très-commune. On la récolte au printemps ou
+
de la Bretagne et des Vosges, où elle est très-commune. On la récolte au printemps ou à l'automne, et on la fait sécher. La dessiccation la rend beaucoup plus âcre, piquante
à l'automne, et on la fait sécher. La dessiccation la rend beaucoup plus acre, piquante
+
 
et aromatique. Elle est sujette à être piquée des vers.
 
et aromatique. Elle est sujette à être piquée des vers.
  
[Culture. — Le roseau aromatique exige un sol humide, il réussit bien dans les
+
['''Culture'''. — Le roseau aromatique exige un sol humide, il réussit bien dans les
 
terrains submergés et marécageux. On plante à l'automne et au printemps les éclats de
 
terrains submergés et marécageux. On plante à l'automne et au printemps les éclats de
pieds à fleur de terre, sans cela ils seraient exposés à pourrir. Dans le nord de la France
+
pieds à fleur de terre, sans cela ils seraient exposés à pourrir. Dans le nord de la France il fleurit rarement, et il ne mûrit ses graines qu'autant qu'on lui donne de la chaleur humide.]
il fleurit rarement, et il ne mûrit ses graines qu'autant qu'on lui donne de la chaleur
+
humide.]
+
  
Propriétés physiques et chimiques. — L'odeur de cette racine est
+
'''Propriétés physiques et chimiques'''. — L'odeur de cette racine est forte, pénétrante et peu agréable, tant qu'elle est verte. Sèche, son odeur est agréable et persistante ; sa saveur est aromatique, un peu amère, piquante, âcre, et laisse dans la bouche l'odeur qui lui est propre. D'après Trommsdorff<ref>''Annales de chimie'', 1812, t. LXXXI, p. 332.</ref> elle contient une matière extractive, de la gomme, une résine visqueuse, une matière analogue à l'inuline, une huile volatile de saveur camphrée, du ligneux, quelques sels et de l'eau.
forte, pénétrante et peu agréable, tant qu'elle est verte. Sèche, son odeur est agréable et
+
persistante; sa saveur est aromatique, un peu amère, piquante, acre, et laisse dansi
+
bouche l'odeur qui lui est propre. D'après Trommsdorlf (2) elle contient^ une mat»
+
extraclive, de la gomme, une résine visqueuse, une matière analogue à l'inulme, une
+
huile volatile de saveur camphrée, du ligneux, quelques sels et de l'eau.
+
PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.
+
  
A L'INTÉRIEOII. — Décoction ou infusion, de
 
8 à 15 gr. et au delà par kilogramme d'eau
 
ou de vin.
 
  
Poudre, de 1 à 4 gr. dans un véhicule appro-
+
<center>PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.</center>
prié, ou en électuaire, bols, etc.
+
 
 +
 
 +
A L'INTÉRIEUR. — Décoction ou infusion, de 8 à 15 gr. et au delà par kilogramme d'eau ou de vin.
 +
 
 +
Poudre, de 1 à 4 gr. dans un véhicule approprié, ou en électuaire, bols, etc.
  
 
Teinture, de 2 à 6 gr., en potion.
 
Teinture, de 2 à 6 gr., en potion.
Ligne 129 : Ligne 90 :
 
Extrait, de 1 à 4 gr.
 
Extrait, de 1 à 4 gr.
 
Vin (5 sur 50 de vin), de 50 à 500 gr.
 
Vin (5 sur 50 de vin), de 50 à 500 gr.
Eau distillée, de 30 à 60 gr. ,
+
Eau distillée, de 30 à 60 gr.
  
L'acore entre dans la composition oe«
+
L'acore entre dans la composition de la thériaque, de l'opiat de Salomon, et d'autres
thériaque, del'opiat de Salomon, et Uauui»
+
 
préparations tombées en désuétude.
 
préparations tombées en désuétude.
  
{1) Des maladies nerveuses, p. 210. Paris, 1830.
+
____________________
(2) Annales de chimie, 1812, t. LXXXI, p. 332.
+
 
 +
<references/>
 +
 
 +
(2)  
 
downloadModeText.vue.download 958 sur 1308
 
downloadModeText.vue.download 958 sur 1308
  

Version du 15 novembre 2016 à 19:01

Rosages
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Rosiers


[927]

Roseau à balais

Nom accepté : Phragmites australis


ROSEAU A BALAIS. Arundo phragmites. L.

Arundo vulgaris, sive phragmites Dioscoridis. C. Bauh., Tourn. — Arundo vallatoria. Ger. — Arundo vulgaris palustris. J. Bauh.

GRAMINÉES. — ARUNDINÉES. Fam. nat. — TRIANDRIE DIGYNIE. L.


Ce roseau croît dans les ruisseaux et les étangs. Son nom vient de ce qu'on fait des balais avec ses panicules avant leur entier développement. On fait des nattes avec ses tiges. Les chèvres et les chevaux mangent ses feuilles ; on peut les substituer au foin dans les années de sécheresse. Elles fournissent une bonne litière au bétail.

Description. — Racine : rhizome jaunâtre, rampant, articulé, un peu fibreux. - Tiges droites, fortes, fistuleuses, de 1 à 2 mètres de hauteur. — Feuilles alternes, longues, engaînantes, étroites, finement striées, d'un vert glauque. — Fleurs rougeâtres, très-nombreuses, disposées en un panicule très-ample composé de petits épis aigus, filiformes (août-septembre). — Calice à deux valves nues, l'intérieure beaucoup plus longue. — Corolle également à deux valves garnies de poils persistants. — Trois étamines. — Deux styles à stigmate simple. — Fruit : caryopse oblong à deux balles.

Parties usitées. — La racine ou rhizome.

[Culture. — Les roseaux demandent un sol humide. On les propage par éclats de pied. On les cultive dans plusieurs localités pour les usages économiques.]

Propriétés physiques et chimiques. — Les rhizomes ont des pousses succulentes, sucrées. Les feuilles et les fleurs sont aussi sensiblement sucrées quand on les mâche quelques instants. Toutes les parties de cette plante sont inodores. Provenzale, qui a écrit une notice sur l’arundo phragmites, y a trouvé de la silice, ce qui a lieu pour plusieurs autres graminées. — Le panicule teint en vert.


[928]

La racine de roseau à balais est considérée comme sudorifique et diurétique. Elle a été vantée contre les affections rhumatismales, la goutte, la syphilis. On a prétendu qu'elle faisait la base du fameux rob de Boiveau-Laffecteur. Provenzale (in Mérat et Delens) la vante dans l'hydropisie. Laborie (1)[1] dit avoir guéri avec le suc de cette plante, à la dose de 15 gr. dans une tasse d'eau tiède, une demoiselle de vingt-cinq ans, atteinte d'une paralysie du membre supérieur droit, et de douleurs convulsives dans le membre inférieur du même côté. « Il serait difficile, dit Roques, de citer une observation bien faite, qui pût constater l'action médicale de ce roseau ; mais il ne faut point le dédaigner, puisque ses chaumes servent à couvrir le toit sous lequel repose la vertu indigente. »

____________________

  1. Des maladies nerveuses, p. 210. Paris, 1830.


ROSEAU AROMATIQUE. Acorus calamus. L.

Acorus verus, sive calamus aromaticus officinarum. C. Bauh., Tourn. — Acorus virus. Blaz. — Calamus aromaticus. Gaez. — Acorum legitimum. Tab.

Acore vrai, — acorus aromatique, — roseau odorant, — calamus aromatique.

AROÏDÉES. — CALLACÉES. Fam. nat. — HEXANDRIE MONOGYNIE. L.


Cette plante vivace (Pl. XXXV) croît dans les fossés marécageux de l'Alsace, de la Belgique, de la Bretagne, de la Normandie, des Vosges, etc.

Description. — Racine horizontale, noueuse, rampante, plus grosse que le doigt, spongieuse, jaunâtre en dehors, blanche en dedans. — Tige : hampe un peu comprimée, s'ouvrant sur les côtés pour donner passage à un spadice jaunâtre, allongé et cylindrique. — Feuilles radicales, engaînantes, étroites, ensiformes, longues de 50 à 70 centimètres. — Fleurs petites, hermaphrodites, axillaires, sessiles (juin-juillet). - Calice persistant formé de six pièces courtes. — Point de corolle. — Six étamines. - Un ovaire avec stigmate sessiles — Fruit : capsule triangulaire, entourée par le calice persistant, contenant trois semences.

Parties usitées. — La racine.

Récolte. — Cette racine nous est ordinairement envoyée de la Belgique, de la Hollande, de la Pologne, et même de la Tartarie, bien qu'on puisse la tirer de l'Alsace, de la Bretagne et des Vosges, où elle est très-commune. On la récolte au printemps ou à l'automne, et on la fait sécher. La dessiccation la rend beaucoup plus âcre, piquante et aromatique. Elle est sujette à être piquée des vers.

[Culture. — Le roseau aromatique exige un sol humide, il réussit bien dans les terrains submergés et marécageux. On plante à l'automne et au printemps les éclats de pieds à fleur de terre, sans cela ils seraient exposés à pourrir. Dans le nord de la France il fleurit rarement, et il ne mûrit ses graines qu'autant qu'on lui donne de la chaleur humide.]

Propriétés physiques et chimiques. — L'odeur de cette racine est forte, pénétrante et peu agréable, tant qu'elle est verte. Sèche, son odeur est agréable et persistante ; sa saveur est aromatique, un peu amère, piquante, âcre, et laisse dans la bouche l'odeur qui lui est propre. D'après Trommsdorff[1] elle contient une matière extractive, de la gomme, une résine visqueuse, une matière analogue à l'inuline, une huile volatile de saveur camphrée, du ligneux, quelques sels et de l'eau.


PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.


A L'INTÉRIEUR. — Décoction ou infusion, de 8 à 15 gr. et au delà par kilogramme d'eau ou de vin.

Poudre, de 1 à 4 gr. dans un véhicule approprié, ou en électuaire, bols, etc.

Teinture, de 2 à 6 gr., en potion.

Extrait, de 1 à 4 gr. Vin (5 sur 50 de vin), de 50 à 500 gr. Eau distillée, de 30 à 60 gr.

L'acore entre dans la composition de la thériaque, de l'opiat de Salomon, et d'autres préparations tombées en désuétude.

____________________

  1. Annales de chimie, 1812, t. LXXXI, p. 332.

(2) downloadModeText.vue.download 958 sur 1308


ROSEAU AROMATIQUE. 929

L'action excitante du roseau aromatique l'a fait considérer comme sto- machique, diaphorétique, emménagogue, expectorant, etc., suivant l'état d'atonie de tel ou tel organe. C'est ainsi qu'elle est utile dans les affec- tions exanthématiques lorsqu'il y a défaut d'action de la peau, comme on l'observe chez les sujets faibles; dans l'aménorrhée, chez les femmes lym- phatiques et prédisposées à la chlorose; dans la période d'atonie des affec- tions catarrhales, clans les fièvres intermittentes exemptes d'irritation viscé- rale et accompagnées de débilité, d'oedème, de cachexie, contre les affec- tions vermineuses, etc. Chomel en a éprouvé les bons effets dans l'atonie de l'estomac, la dyspepsie et le vomissement. Petochast la vante dans l'bydro- pisie, et Most dans l'hystérie. Les Tartares la considèrent comme anti- septique. Ces peuples, au rapport de Clusius, ne boivent jamais d'eau sans avoir, au préalable, fait macérer de cette racine. Lebeau, médecin au Pont- de-Bonvoisin, a préconisé ce médicament dans l'épistaxis et dans les hémor- ragies qui suivent l'avortement; il dit que son père l'a souvent employé avec succès dans différentes espèces d'hémorrhagies (1) ; mais il est évident qu'elle ne peut convenir que lorsque ces hémorrhagies sont passives : les excitants ne peuvent, dans les hémorrhagies actives ou avec pléthore locale, qu'augmenter l'afflux qui les produit.

La propriété hémostatique de la racine d'acore avait été signalée par Gr, Hortius. Cet auteur s'exprime en ces termes : Acorum nostrum decoctum et epotum immodicum profluvium mensium sistit. — Idem cum vino et prunis sykestribus, omnibus fluxionibus immodicis sanguinis medetur. — Je me suis très-bien trouvé de la décoction de cette racine dans un cas de menstrues lénorrhagiques avec chloro-anémie chez une femme de trente-deux ans. Cette hémorrhagie périodique datait de deux ans, durait ehaque fois de dix à quinze jours, et avait résisté aux astringents employés en pareil cas. Il a suffi de l'usage de la décoction d'acore pour en triompher en peu de temps.

Loisëleur-Deslongchamps administrait chaque jour 50 à 60 centigr. de racine d'acore en poudre, dans les cas où il était nécessaire de rétablir les fonctions faibles et languissantes des organes digestifs. Mappus (2) attribue à l'acore vrai la faculté de provoquer le vomissement, donné à la dose de 4 gr. eh poudre; il a été rarement employé dans le but.de produire cet effet, Dans la goutte chronique, les Allemands l'associent à la sabine dans la proportion de 9 parties pour 6 de sabine; 6 gr. du mélange en infusion dans 1 litre d'eau, par verrèes dans la journée.

Lecalàmus aromatique indigène peut très-bien remplacer celui qui nous estapporté des Indes.

. ROSEAU A QUENOUILLE ou CANNE DE PROVENCE. Arundo donax, L. ; jtundo sativa qum donax ■Dioscoridis et Theophrasti, C. Bauh., Tourn. — Cette graminée croît naturellement et abondamment dans le midi de la France, près des rivières, des ruisseaux, autour des jardins potagers; dans le grande partie du Roussillon il forme des haies autour des champs et «vignes. On en fait des quenouilles, des lignes. Coupée et fendue, on en «ique des nattes, des fonds de chaises, etc.

Description. — Racine : rhizome allongé, difforme, poreux, d'un blanc jaunâtre. jyp.Creuse, ligneuse, cylindrique, de 3 à 5 mètres de hauteur. — Feuilles sessiles, J? 8 60 centimètres environ, étroites, lancéolées, à nervures médianes longitudi- Sf — fleurs disposées en un panicule terminal, composé d'épillets solitaires ST > e^ ~ Calice extérieur triflore à deux balles; glume entourée de soies «tantes; trois étamines; ovaire surmonté de deux styles. ■ ttrties usitées. — Le rhizome, improprement appelé racine.

«ecolte, — Elle se récolte vers la fin de septembre. On doit la couper par

jlUflcien Journal de médecine, t. X, p. 373. ' v> ">«■ plant. alsatic.,w[,2.

59 downloadModeText.vue.download 959 sur 1308


930 . ROSIERS.

tranches et la faire bien sécher; en cet état, elle est d'un blanc sale, cassante eu<> conserve aisément en la privant du contact de l'air humide. '

[Culture. — La canne de Provence demande un terrain humide. Elle vient sur les . bords des rivières, des ruisseaux, des étangs. On la propage par éclats de pieds.]

Propriétés physiques et chimiques. — Cette racine a une saveur douce et sucrée lorsqu'elle est jeune, et est insipide étant plus avancée, surtout lors- qu'elle est sèche. Chevallier (1) en a retiré de l'extrait muqueux un peu amer, une sub- stance résineuse, amère, aromatique, dont l'odeur se rapproche de celle de la vanille" quoique la canne soit inodore; de l'acide malique, de l'huile volatile; une matière azotée' du sucre, quand la racine n'est pas ancienne, tandis que jeune il y en a assez pour qu'on s'en aperçoive à la saveur. — Elle ne contient pas de fécule, ce qui est fort remar- quable.

(En Provence, on emploie le roseau à quenouille pour faire des lambris destinés à servir de revêtement aux plafonds. Lorsque, sous l'influence de l'humidité, les cannes sent le siège de fermentation, une poussière blanche prend naissance sur les feuilles auprès des merithalles. Les. vanniers ou _cannissiers ont remarqué que le contact de cette poussière détermine une maladie particulière, maladie des roseaux. Cette derma- tose a été étudiée par Maurin) (2).

La décoction de racine de canne de Provence (30 à 60 gr. par kilogr, d'eau) est légèrement diurétique et diaphorétique. Elle jouit dans le peuple d'une grande réputation comme antilaiteuse. La plupart des médecins la considèrent comme inerte, et n'attribuent qu'à l'eau les effets que l'on a cru obtenir de, son usage chez les nouvelles accouchées qui ne veulent ou ne peuvent nourrir, et chez les nourrices qui veulent sevrer. — Les anciens se servaient de cette plante à l'extérieur sur les plaies, en fomen- tation.