Annonaceae (Rollet, Antilles) : Différence entre versions
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Version du 29 octobre 2016 à 21:23
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- F. simple, alt., entière, distique, sempervirente.
- Odeur forte dans la F. et l’écorce (odeur de référence : Annona squamosa).
- Ecorce fibreuse un peu grumeleuse ; en transversale : rayons élargis en entonnoir.
- Architecture caractéristique du houppier (comme les CLUSIACEAE) : branches horizontales rayonnantes.
Plantules : La graine lorsqu’elle est naturellement libérée, contient un très petit embryon et un important albumen ruminé. Plus tard, à la germination, les cotylédons s’étant développés, occupent la section de la graine de surface maximale. Le développement de la plantule se déroule aux dépens des ressources albuminales restant de part et d’autre du plan cotylédonaire et transférées à l’hypocotyle en croissance par les cotylédons «suçoirs». L’hypocotyle montre souvent un remarquable épaississement au niveau du collet. Le stade stationnaire est atteint lorsque les réserves séminales sont épuisées et que les téguments tombent. Le bourgeon apical et les ébauches foliaires qui le constituent sont inclinés vers le pétiole de la dernière feuille exposée. Le limbe des ébauches foliaires est plié en deux le long de la future nervure principale et vers la dernière feuille formée. L’odeur dégagée des feuilles froissées est caractéristique. L’épicotyle est courbé dans sa portion supérieure, au moins chez Annona.
Sommaire
Annona glabra
Annona glabra L. Sp. Pl., 1 : 537 (1753).
Synonymes : Annona palustris L. (1762) ; Annona laurifolia Dunal (1817).
Noms vernaculaires : Fr : Cachiman cochon, Bois flot, Mamain (Guadeloupe) ; Mamain, Cachiman marron, Corossol diable, Corossol cochon ; Cachiman diable (Dominique) ; Mamain, Mamin (Martinique) ; Corossol marron, Mammier (Haïti) aussi Liège Mammier marron. A : Gut Apple (Antigua) ; Pond Apple (Ste-Lucie) ; Monkey apple (Barbados) ; Sweetsop (Dominique).
Description : Petit arbre pouvant atteindre 10 m de haut et 27 cm de diamètre au Morne Gardier en Martinique (44 cm à Turner’s Hall, Barbade). Écorce : épaisseur totale 4-5 mm. Aspect externe (sur jeune arbre de 8 cm de diamètre) : légèrement fissuré longitudinalement. Rhytidome : 1 mm. Écorce vivante 3 mm d’ épaisseur, finement feuilletée. Sur arbre de 10 cm de diamètre. Rhytidome gris noirâtre fissuré en bandelettes étroites plus ou moins anastomosées ; démasclé, la partie externe de l’écorce vivante est orange à rose. Écorce vivante : section transversale à rayons élargis en entonnoir ; blanchis : rose pâle très feuilleté avec écorce interne orange vif, très fibreuse. Aubier : blanc. Feuilles : ressemblent à celles du corossolier (A. muricata) par la forme et l’ odeur ; 7-15 x 4-6 cm en général plus petite que A. montana. Fleurs : solitaires, subglobuleuses ; 6 pétales vert-jaunâtre, concaves, valvaires. Fruits : ovoïdes à sphériques, 5-11 x 4-7 cm, pendant, lisse, élastique, vert clair puis jaune ; graines marron, longues d’ env. 15 mm. Phénologie : décidu (Little & al., 1974) ; semi-décidu (TOMLINSON) : la plupart des feuilles tombent avant la venue des nouvelles feuilles. Floraison de juillet à janvier ou de novembre à mai (DUSS) ; mars-avril. Fructification de mars à mai. Habitat : disséminé en mangrove de transition à Laguncularia ; arrière mangrove, forêt à Pterocarpus ; assez fréquent au bord de cours d’eau ou de mares de dolines en zone calcaire ; aussi en peuplements presque purs dans les endroits marécageux. En général dans les zones basses, 0 à 140 m (DUSS) et même plus haut : Turner’s Hall, Barbade, 180-200 m ; Morne Gardier, Martinique, 250 m ! (bord de mare). Tempérament : héliophile ; graines transportées par la mer ; aime les sols mouilleux, inondables ; semble pouvoir supporter un peu d’eau saumâtre. Plantule : Type I. La graine albuminée est portée au sommet de l’hypocotyle avant de libérer 2 cotylédons foliacés à nervation pennée. Suivant les conditions l’hypocotyle est susceptible de s’épaissir au niveau du collet, ou de s’allonger plus fortement en restant grêle. Les faces inférieures des feuilles sont vert glauque. Les graines peuvent être transportées par l’eau, notamment l’eau de mer.
Usages : Fruit non comestible ; mangé avidement par les crabes, appât pour la pêche (DUSS). Les racines spongieuses servent à faire des bouchons (DUSS) et des flotteurs pour les filets (QUESTEL). Les feuilles servent à faire une tisane antidysentérique (DUSS). Culture (FOUQUÉ).
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Distribution générale : Sud Floride : autrefois peuplement étendu au Sud du Lac Okeechobee (TOMLINSON). Grandes Antilles. Bahamas. Mexique. Amérique centrale. Colombie, Venezuela, Equateur, Guyanes, Brésil. Côtes Afrique de l’Ouest, Petites Antilles. Distribution aux Petites Antilles : Presque toutes les îles sauf Anguilla, St-Martin, St-Barthélemy, Saba, St Eustache, St Kitts, Nevis, Montserrat.
Matériel examiné : BT : QUESTEL 2191, Vieux-Habitants (P). GT : QUESTEL 2451, Port Louis (P) ; ROLLET 1058, Canal Perrin (GUAD). D : NICOLSON and al. Citent 3 spécimens. M : HAHN 188, Bellefontaine littoral (P).
Observations : MG : Rivière Vieux-Fort (ROLLET). A : Boggy Peak, 350 m ; Willikies, 0,5 m (DAVID & ROLLET). Dé : Ravine Cybèle, 50-100 m (DAVID & ROLLET). M : En embouchure de la mangrove du Diamant (FIARD). SL : Anse Louvet (bord de mer) en arrière mangrove (VERNA SLANE). B : Turner’ s Hall, 200m (ROLLET).
Bibliographie : (*Iconographie ; **couleur). BEARD 1949 ; BRITTON* 1908 ; CARRINGTON** 1993 ; DUSS 1897 ; FOUQUÉ* 1972 ; FOURNET* 1978 ; GOODING and al. 1965 ; HOWARD 1952, 1988 ; LIOGIER 1983 ; LITTLE and al.* 1974 ; NICOLSON and al. 1991 ; QUESTEL 1951 ; SARGENT* 1891 ; STOFFERS 1966 ; TOMLINSON* 1980.
Annona montana
Annona montana Macfad.
Pl., Jamaica 1 : 7 (1837).
Noms vernaculaires : Fr : Cachiman montagne (Haïti) ; Corossol zombi. A : Wild soursop ; Mountain soursop (Jamaïque).
Description : Petit arbre atteignant 10 cm de diamètre (19 cm à St Kitts) et généralement de moins de 10 m de haut. Pied : pas de pattes. Écorce : épaisseur totale 5-6 mm pour un diamètre de 12 cm. Aspect externe : brun tabac à ocre jaune, finement craquelé ; lenticelles allongées en boutonnières, en séries horizontales ou en chicane. Rhytidome : très mince, 0,5 mm dont la face interne est marron mat avec marques en dépression de même couleur que les lenticelles. Écorce vivante : 5mm d’épaisseur ; section transversale : larges rayons en entonnoirs plus ou moins confluents ; rayons fins serrés vers l’intérieur. Blanchis : auréole externe orange avec marques en triangles effilés roses des rayons ; vieux rose vers l’intérieur. Aubier : blanc jaunâtre. Feuilles : alternes, luisantes sur les deux faces, coriaces, avec nombreuses domaties, elliptiques en coin à la base, à acumen court ; 8-16 x 5-8 cm. Fleurs : subglobuleuses, solitaires, pédicellées, à 6 pétales vert-jaune. Fruits : subglobuleux, 6-9 cm de diamètre, avec épines molle rappelant le corossol mais beaucoup plus courtes. Phénologie : décidu, fleurs et fruits probablement toute l’année (LITTLE & WADSWORTH). Floraison en février et octobre ; fructification en avril et octobre. Habitat : assez rare et très localisé ; rivulaire en Guadeloupe ; forêt dense en Martinique. Tempérament : sol frais à basse altitude ; la graine germe immédiatement dans le fruit tombé ; peut germer à l’ombre. Plantule : Type I (IV suggéré par la cryptocotylie). La graine est d’abord portée au-dessus du sol par l’hypocotyle. La croissance ultérieure de l’épicotyle provoque la rupture des deux pétioles cotylédonaires. La graine tombe à ce stade et permet le développement de l’axe portant des feuilles alternes. Parfois, la graine dans son enveloppe ne libère pas le bourgeon apical, et les premières feuilles produites, demeurant prises dans la graine, sont arrachées sans avoir été exposées. L’axe du semis montre toujours les cicatrices des cotylédons et souvent celles des premières feuilles. Immédiatement le semis montre une croissance plagiotrope, les feuilles ayant tendance à se situer de part et d’ autre de l’axe dans un plan horizontal. La phyllotaxie prend une apparence distique. L’hypocotyle s’épaissit fortement dans sa partie basale aérienne mais plus encore au niveau de la racine primaire et remplit une fonction transitoire de stockage.
Usages : Fruit non comestible. Bois de feu ; bardeaux pour huttes temporaires (BURNS, à la Jamaïque). Culture (FOUQUÉ).
Distribution générale : Grandes Antilles ; Petites Antilles ; Vénézuéla, Guyanes, Brésil, Pérou.
Distribution aux Petites Antilles : St-Martin, Saba, St Eustache, St Kitts, Antigua, Guadeloupe (Basse-Terre), Dominique, Martinique, Ste-Lucie, St Vincent.
Matériel examiné : BT : ROLLET 1425, ravine du Plessis, entre Vieux-Habitants et Bouillante (GUAD) ; ROLLET 1502, cours inférieur du Galion, 50 m (GUAD) ; ROUSTEAU 384, cours supérieur du Galion (GUAD).
Observations : SK : South Range, fond de vallée, 100 m (FIARD & ROLLET).
Bibliographie : (*Iconographie ; **couleur). Anon. 1893 ; BURNS 1942 ; FAWCETT & RENDLE 1914 ; FOUQUÉ* 1972 ; FOURNET* 1978 ; GOODING and al. 1965 ; HOYOS** 1983 ; HOWARD 1952, 1988 ; LIOGIER* 1983 ; LITTLE & WADSWORTH* 1964 ; PLUMIER* 1757 ; STOFFERS 1966.
Annona muricata
Annona muricata L.
Sp. Pl., 1 : 536 (1753).
Noms vernaculaires : Fr : Couassol (Dominique) ; Corossolier (Guadeloupe, Martinique). A : Soursop (Barbade, Dominique). Précolombien, Culture Tainan : Wanabana (qui a donné Guanabana en Espagnol) ; uanarana (Caraïbe) ; uanabana (Taino).
Description : Petit arbre atteignant 15 cm de diamètre et ne dépassant guère 10 m de haut. Feuilles : alternes, 5-15 x 3-7 cm, lancéolées, glabres. Fleurs : subglobuleuses à 6 pétales épais, concaves (env. 3 x 2,5 cm), jaunes.Fruits : syncarpe (résultant de l’ agglomération de tous les carpelles), irrégulièrement cordiforme, atteignant 25 x 12 cm et pesant jusqu’à 2kg, mou à maturité, vert bouteille, garni de pointes +/- molles, chacune correspondant à un carpelle. Phénologie : sempervirent. Fleurs presque toute l’année (DUSS), surtout de juin à août ; fruits principalement en septembre-décembre. Habitat : zone littorale et cultures. Tempérament : héliophile. Plantule : Type I (IV suggéré par la cryptocotylie). La germination est caractéristique du genre. Les cotylédons ne sont généralement pas exposés et tombent avec les téguments de la graine comme chez A. montana . Ils n’ont rempli qu’une fonction haustoriale. L’hypocotyle est basalement épaissi. L’odeur des feuilles froissées est diagnostique.
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Usages : Bois pour les jougs. Écorce fibreuse utilisée pour faire des cordes ; contre dysenterie et vers intestinaux (ASPREY et THORNTON). Fruit comestible, disponible une grande partie de l’année (DUSS), mangé vert en légume (LITTLE & WADSWORTH) ou mûr (jus, sorbet, crème glacée..). Le jus est somnifère. Feuilles comestibles (MARTIN & RUBERTÉ), fébrifuges (thé des Caraïbes de Dominique in STEHLÉ), infusions calmantes et stomachiques macérées dans l’eau tiède contre les coups de soleil (DUSS) ; tisane soporifique pour les enfants (HONYCHURCH) ; aussi bains pour les femmes en travail ; éloigne les poux ( LITTLE & WADSWORTH) et les moustiques ; jeunes feuilles en cataplasmes pour faire mûrir les furoncles ; les feuilles sont frottées sur le visage en cas d’étourdissement (GRANDGUILLOTTE). Carminatif (GRANDGUILLOTTE). NICHOLSON, mentionne aussi : pour lactation, soporifique, thé rituel, rhume, fièvre, grippe, travail des femmes enceintes, gonorrhée, vers, acidité stomacale, vomitif ; pour rafraîchir le sang (« cooling the blood », HOWARD 1952). Culture (FOUQUÉ).
Distribution générale : Très répandu par la culture. L’origine est en Amérique tropicale mais elle est discutée : peut–être les Antilles mais non définitivement prouvé (LITTLE & WADSWORTH). GOODING and al., semblent considérer l’espèce comme indigène à Barbade où elle est fréquente dans les ravines et les terrains abandonnées. DUSS dit qu’elle est originaire de Caracas et naturalisée depuis longtemps dans toutes les Antilles. KIMBER pense qu’elle a été introduite au 18ème siècle à la Martinique. NICHOLSON indique pour Antigua : « possibly native ». Le Père DUTERTRE (1654) dit qu’elle a été introduite en Guadeloupe de Curaçao (d’où le nom vernaculaire de corossol), peut –être après l’arrivée des Français en 1635 (cité par STEHLÉ 1963).
Distribution aux Petites Antilles : Cultivé dans toutes les îles.
Bibliographie : (*Iconographie ; **couleur). DESCOURTILZ** 1822 ; FOUQUÉ* 1972 ; FOURNET 1978 ; GOODING and al. 1965 ; GRANDGUILLOTTE 1978 ; HODGE & TAYLOR 1957 ; HONYCHURCH 1952, 1980* ; HOWARD* 1988 ; HOYOS** 1983 ; JACQUIN** 1780 ; KIMBER 1969 ; LIOGIER* 1983 ; LOVEN 1935 ; LITTLE & WADSWORTH* 1964 ; LITTLE and al.** 1967 ; MARTIN & RUBERTÉ 1979 ; NICHOLSON 1979 ; NICOLSON and al. 1991 ; STEHLÉ 1947 (Reliques), 1963 ; STOFFERS 1966 ; TUSSAC* 1818. Nombreuses réf. Iconogr. In Index londinensis 1920.
Annona reticulata
Annona reticulata L.
Sp. Pl., 1 : 537 (1753).
Synonymes : Annona longifolia Sessé & moç. (1894) non Aubl. (1775).
Noms vernaculaires : Caraïbes : Alakalina (parler des hommes), Kasima. Fr : Cachiman cœur de bœuf (Guadeloupe, Martinique, aussi Haïti). A : Custard apple (Barbade).
Description : Petit arbre atteignant 10 m de haut et 30 cm de diamètre. Feuilles : alternes, lancéolées, à pétiole long de 5-20 mm ; limbe 7-20 x 2-4 cm. Fleurs : allongées, verdâtres ; 3 pétales externes de 2-3 x 0,4-0,6 cm ; 3 pétales internes très petits ; parfum très pénétrant, surtout le soir (DUSS). Fruits : en forme de cœur de bœuf avec limites des carpelles faiblement marquées (surface aréolée), glabres, environ 10 cm de diamètre ; pulpe jaunâtre ; graines brun foncé ; plusieurs variétés comestibles. Phénologie : décidu. Fleurs en juin-septembre. Fruits d’août à avril. Habitat : zones côtières et endroits habités ; plus où moins naturalisé, jusqu’ à 150 m.
Usages : Bois : jougs (LITTLE & WADSWORTH). Écorce : tannage ; donne une fibre ; pilée avec du sel, est cultivée en emplâtre pour foulures, dislocations (HONYCHURCH). Les feuilles contiennent un alcaloïde potentiellement dangereux (MARTIN & RUBERTÉ). Pilées avec les branches, las feuilles donnent une forte teinture bleus ou noire. Graines pulvérisées contre les poux (HONYCHURCH). Infusion pour la fièvre (HODGE & TAYLOR). Fruit comestible, sucré, serait un remède contre la dysenterie (GOODING and al.).
Distribution générale : Amérique tropicale (Antilles et Amérique centrale). Largement cultivé et naturalisé partout. Introduit dans l’Ancien Monde où l’espèce se naturalise.
Distribution aux Petites Antilles : Se rencontre dans toutes les îles. Introduit en Martinique par les Caraïbes(KIMBER). Probablement indigène aux Antilles (STOFFERS) mais c’est douteux à la Barbade (GOODING and al.).
Bibliographie : (*Iconographie ; **couleur). DESCOURTILZ** 1822 ; DUSS 1897 ; FOUQUÉ 1972 ; FOURNET* 1978 ; GOODING and al. 1965 ; HODGE & TAYLOR 1957 ; HONYCHURCH* 1980 ; HOYOS** 1983 ; HOWARD 1988 ; JACQUIN** 1780 ; KIMBER 1969 ; LIOGIER 1983 ; LITTLE & WADSWORTH 1964 ; MARTIN & RUBERTÉ 1979 ; NICHOLSON 1979 ; NICOLSON and al. 1991 ; PLUMIER* 1757 ; STOFFERS 1966 ; TUSSAC** 1818. Nombreuse réf. Iconogr. In Index Londinensis 1920.
Annona squamosa
Annona squamosa L.
Sp. Pl., 1 : 57 (1753).
Synonymes : Annona cinerea Dunal (1817).
Noms vernaculaires : Caraïbes : Kalikiri. Fr : Pomme cannelle ; (Guadeloupe, Martinique) ; Cachiman cannelle (Haïti). A : Sugar apple, Sweetsop. Description : Petit arbre atteignant 10 m de haut. Rameaux : en zigzag. Jeunes rameaux très pubescents. Feuilles : alternes, lancéolées à oblongues, 6-15 x 3-6 cm. Fleurs : allongées, jaune verdâtre, charnues ; 3 pétales externes longs de 1,5-2,5 cm ; 3 pétales internes très petits.
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Fruits : mou, écailleux, glauque à pruine blanchâtre, arrondis, 6-10 cm de diamètre. Graines noires brillantes. Phénologie : décidu. Feuilles et fruits presque toute l’année (LITTLE & WADSWORTH). Fleurs, avril à juillet. Fruits de septembre à février (DUSS). Habitat : zones sèches littorales entre 0 et 140 m (DUSS) ; idem in Puerto Rico, fréquent dans les ravines de Barbade (GOODING and al.) ; jusqu’à 250 m à Saba (STOFFERS) ; très cultivé. Tempérament : héliophile. Plantule : Type I. La germination est conforme à celle du genre. Les cotylédons exposés sont allongés, leur nervation tend à être palmée à la base. Il arrive parfois que l’un d’entre eux tombe avec les téguments. Les feuilles sont mates, sombres à la face supérieure et glauques à la face inférieure.
Usages : Fruit sucré, comestible, à chair blanche ; boissons, sorbets ; contre maux d’estomac (MARTIN & RUBERTÉ). Feuilles en infusion (rafraîchissante, accouchements difficiles, règles anormales) (HONYCHURCH) ; contiennent un alcaloïde potentiellement dangereux (MARTIN & RUBERTÉ) ; maux de ventre (DUSS) ; digestion difficile, ballonnement. Bourgeons en infusion contre la diarrhée (GRANDGUILLOTTE). Rhumes, grippe, toux et fièvre (OLUGBALA). Fruits verts, graines et feuilles ont des propriétés insecticides (LITTLE & WADSWORTH).
Distribution générale : Amérique tropicale, origine incertaine. Introduit partout y compris l’Ancien Monde.
Distribution aux Petites Antilles : Cultivé dans toutes les îles à basse altitude.
Bibliographie : (*Iconographie ; **couleur). DESCOURTILZ** 1822 ; DUSS 1807 ; FAWCETT & RENDLE* 1914 ; FOURNET* 1978 ; GOODING and al. 1965 ; GRANDGUILLOTTE 1978 ; HODGE & TAYLOR 1957 ; HONYCHURCH* 1980 ; HOYOS** 1983 ; HOWARD 1952, 1988 ; JACQUIN** 1780 ; KIMBER 1969 ; LIOGIER 1983 ; LOVEN 1935 ; LITTLE & WADSWORTH* 1964 ; MARTIN & RUBERTÉ 1979 ; NICHOLSON 1979 ; NICOLSON and al. 1991 ; OLUGBALA (sans date, La Lappe, St Kitts) ; QUESTEL* 195é ; STOFFERS 1966 ; TUSSAC** 1824. Nombreuses réf. Et iconogr. In Index Londinensis 1920.
Cananga odorata
Cananga odorata (Lam.) Hook. f. et Thomson
Fl. Ind. 1 : 130 (1855).
Synonymes : Uvaria odorata Lam. ; Canagium odoratum Baillon.
Noms vernaculaires : Fr : Ylang-Ylang ; Poivre de Guinée ; A : Ylang-Ylang ; Perfume tree (Ste-Lucie).
Description : Arbre moyen atteignant 30 cm de diamètre et 15 m de haut, beaucoup plus grand dans le Sud - Est asiatique. Rameaux : rayonnants, subhorizontaux, souples à port pleureur, permettant d’identifier l’arbre de loin. Feuilles : alternes, lancéolées, minces, simples, entières, 7-18 x 4-7 cm. Fleurs : très abondantes et ramiflores, parfumées, à 6 longs pétales rubanés de 4-8 cm de long, verts à l’ état jeune, puis vert jaunâtre et jaune. Fruits : en massues, pédicelles épais, fasciculés par8-15, noirs, chacun à 4-5 graines plates. Phénologie : sempervirent. Fleurs et fruits observés presque toute l’année (selon DUSS, fleurs d’août à septembre).
Usages : Ornemental par son port. Recherché pour ses fleurs utilisées en parfumerie par distillation (huile d’ YlangYlang). Bois mou peu durable, blanchâtre : canots, tambours. Les fruits servaient autrefois d’épice et étaient masticatoires (goût acre et piquant semblable à un mélange de camphre de lavande et de thym (DUSS).
Distribution générale : Amérique tropical (Antilles et Amérique centrale). Largement cultivé et naturalisé partout. Introduit dans l’Ancien Monde où l’espèce se naturalise.
Distribution aux Petites Antilles : Originaire de l’Asie du Sud-Est ; introduit presque partout sous les tropiques ; répandu aux Petites Antilles par la culture à partir de la Guyane française, mais assez faiblement (jardins botaniques). Naturalisé par places en Guadeloupe (Cadet, Rivière Baillif, 250 m ; Anse Patate) ; cultivé à la Dominique ; naturalisé çà et là en Dominique et en Martinique.
Bibliographie : (*Iconographie ; **couleur). FOURNET* 1978 ; HOYOS** 1983 ; LIOGIER 1983 ; LITTLE & WADSWORTH 1964 ; NICOLSON and al. 1991.
Guatteria caribaea
Guatteria caribaea Urb.
Symb. Ant. 4 : 240 (1905).
Synonymes : Guatteria ouregou sensu Griseb. (1859) ; Cananga caribaea (Urb.) Britton.
Noms vernaculaires : Créole : Kosol mawon (Ste-Lucie). Fr : Corossol montagne, Petit cachiman bois, Mahot noir (Guadeloupe) ; Bois de l’Anglais, Mahot anglais (Martinique) ; Bois violon, Bois anglais (Dominique) ; Ticachiman, corossol marron (Ste-Lucie). Pomme cannelle ; (Guadeloupe, Martinique) ; Cachiman cannelle (Haïti). A : Wild soursop (Montserrat) ; Black bark (Nevis) ; Black mahoe (St Kitts).Sugar apple, Sweetsop.
Description : Arbre de 15-20 m de hauteur pouvant atteindre 1 m de diamètre. Pied : pattes aliformes jusqu’à 1 m de haut ; fût irrégulièrement cannelé ; forte tendance du tronc à rejeter ; allure des rejets en cépées entourant le fût originel qui peut être décadent ou complètement pourri. Petit arbre atteignant 10 m de haut. Écorce : épaisseur totale 5 mm pour diamètre de 25-30 cm. Aspect externe : sublisse marron à noirâtre, verdâtre par algues, noir à l’état adulte. Rhytidome : très mince (0,2 mm), marron à noir. Écorce vivante : 4-5 mm ; grattée : ocre jaune, très fibreuse-pelucheuse, odorante. Section transversale : nombreux rayons en entonnoirs irréguliers ocre jaune, séparés par des coins étroits allongés de phloème orange. Blanchis avec auréole externe marron puis auréole ocre jaune homogène, puis aubier blanc jaunâtre à rayons en chicane. Rameaux : rayonnants. Feuilles : alternes, distiques, lancéolées, entières, 8-22 x 3-8 cm ; froissées : forte odeur ; la jeune feuille est ciliée sur la marge et la nervure principale ; limbe décurrent sur pétiole robuste, canaliculé, long de 3-8 mm. Fleurs : solitaires, axillaires, jaunes ou verdâtres, parfumées ; 6 pétales de 11-17 x 4-6 mm. Fruits : à carpelles libres, noirs, chacun de la grosseur d’une olive. Phénologie : sempervirent. Fleurs : mars à juin (aussi en février et août). Fruits : juillet-août (aussi en mars-avril). Habitat : sous-étage de la forêt hygrophile entre 100 et 600 (- 700) m. Tempérament : sciaphile, espèce édificatrice en équilibre ; rejette naturellement sur souche ; troncs multiples, l’ axe principal disparaît. Croissance cespiteuse.
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Plantule : Type I. Les téguments de la graine restent souvent adhérents au collet, ce qui implique que la graine n’est pas portée au sommet de l’hypocotyle érigé avant exposition des cotylédons. Les cotylédons subsessiles ont une nervation généralement pennée ; leurs limbes de forme caractéristique prennent à la face supérieure, une teinte plus sombre que les feuilles. Les feuilles courtement pétiolées sont séparées par des entrenœuds remarquablement courts. Le premier entrenœud est subnul et la première feuille s’oriente perpendiculairement à l’axe présenté par les nervures principales des cotylédons. Les très jeunes feuilles paraissent satinées à cause d’une pubescence fine. Préfoliaison, épaississement du collet, albumen ruminé, sont caractéristiques de la famille.
Usages : On faisait des cordes à partir de l’écorce (DUSS) ; bardots ou essentes peu durables. Bois peu utilisé, peu durable mais DUSS mentionne canots et mâts. Usages confirmés par HODGE & TAYLOR chez les Caraïbes. Écorce avec résine de Dacryodes pour calfater. Fruit consommé par les oiseaux (arbre de chasse).
Distribution générale : Puerto Rico ; Petites Antilles.
Distribution aux Petites Antilles : Commun dans presque toutes les îles : St Kitts, Nevis, Montserrat, Guadeloupe, Dominique, Martinique, Ste-Lucie, St Vincent, Grenadines, Grenade.
Matériel examiné : BT : BARRIER 2365, Trace des Contrebandiers au départ de Pointe Noire (GUAD) ; FOURNET 4168, Petit-Bourg, au dessus de Duclos (P) ; SASTRE & FOURNET 2907, Petit-Bourg, Duclos (P). D : JÉRÉMIE 1115, entre Providence et Sylvania Estates, 450 m (P). NICOLSON and al. Citent huit spécimens.
Observations : SL : Barre de l’Isle, 300 m (ROLLET) ; Millet Forest (VERNA SLANE) ; Edmond Forest, 450 m, Chassin, 300 m, Dennery Waterworks, 150 m (FIARD & ROLLET). SV : Hermitage, 250 m (ROLLET).
Bibliographie : (*Iconographie ; **couleur). ADAMS 1972 ; BEARD 1949 ; DUSS 1897 ; FOURNET* 1978 ; HODGE & TAYLOR 1957 ; HOWARD* 1988 ; LITTLE and al. 1974 ; NICOLSON and al. 1991.
Oxandra laurifolia
Oxandra laurifolia (Sw.) A. Rich. ¤ 260
In Sagra, Hist. Phys. Cuba, Bot. 10 : 20 (1845).
Basionyme : Uvaria laurifolia Sw., FL. Ind. Occid. 2 : 1001 (1800).
Noms vernaculaires : Fr : Bois de l’an (Antilles françaises) ; Bois de lance bâtard (Haïti) ; Bois pian (Dominique). A : Lancewood (Jamaïque) ; Okra (Nevis).
Description : Arbre moyen de la forêt hygrophile atteignant 25 m de haut et 40 cm de diamètre, 50 in LIOGIER. Pied : nombreuses pattes aliformes surbaissées. Écorce : épaisseur totale 6 mm pour un diamètre de 27 cm. Aspect externe : marron (la couleur est bien distincte de celle de Guatteria qui est noire), sublisse, microvergetée. Écorce vivante : face externe vergetée orange sur fond orange clair, à peine odornate ( très différente de Guatteria) ; grattée : chanvreuse ; section transversale : rayons en entonnoirs allongés orange clair sur le fond orange foncé à brunâtre ; phloème très fibreux ; écorce interne très feuilletée. Aubier : jaune, grain fin, élastique, odeur pharmaceutique (HODGE & TAYLOR). Rameaux : verts, grêles (plus grêle que Guatteria), en zigzag, tomenteux à hirsutes. Feuilles : elliptiques oblongues, faiblement acuminées, 9-18 x 3-5 mm (plus petites que Guatteria) ; limbe non décurrent ; pétiole long de 2-3 mm, non canaliculé. Fleurs : petites, nombreuses de long des branches, blanches, parfumées ; 6 pétales imbriqués d’environ 1 cm de long. Fruits : à 3-5 carpelles séparés, stipulés, chacun avec une graine. Phénologie : sempervirent, semble fleurir rarement. Mai à juin (LITTLE and al.), juin à août (DUSS). Fruits de février à mai et novembre (DUSS ne l’a jamais vu en fruits). Habitat : forêt dense, plutôt en horizon inférieur, à moins de 500 m d’altitude. Tempérament : semble préférer les stations fraîches et humides (bord de rivière) ; méso-hygrophhile ; régénération sous couvert dans d’anciennes trouées ; hémisciaphile.
Usages : Poteaux (à Puerto Rico où l’arbre est plutôt rare) ; le bois sert pour perches, mâts, cannes à pêche, tournerie, carrosserie ; HODGE & TAYLOR indiquent avec une certaine réserve que la sève était utilisée contre la petite vérole ; ils indiquent aussi que le bois était exporté pour faire des bois de lance et a des propriétés voisines du buis.
Distribution générale : Cuba, Hispaniola, Jamaïque, Puerto Rico ; Petites Antilles.
Distribution aux Petites Antilles : St Kitts, Nevis, Guadeloupe (Basse-Terre), Dominique ( ?), Martinique. Matériel examiné : D : Selon NICOLSON, le spécimen Taylor 28 est rattaché à cette espèce (avec doute) par HODGE & TAYLOR.
Observations : SK : South Range, 400-500 m, forêt dense (FIARD & ROLLET). N : BEARD. BT : bord de la rivière Noire (DUSS). M : Morne Gardier, 300m (FIARD & ROLLET) ; base Morne Sibérie, 250 m (FIARD) ; rivière Absalon, 500 m (DAVID).
Bibliographie : (*Iconographie ; **couleur). BEARD 1949 ; FAWCETT & RENDLE* 1914 ; FOURNET* 1978 ; HODGE & TAYLOR 1957 ; HOWARD* 1988 ; LIOGIER* 1983 ; LITTLE and al.* 1974 ; NICOLSON and al. 1991 ; STEHLÉ, Reliques 1947.
Rollinia mucosa
Rollinia mucosa (Jacq.) Baill. ¤ 260
Adansonia 8 : 268 (1868).
Basionyme : Annona mucosa Jacq., Observ. Bot 1 : 16 (1764).
Synonymes : Rollinia sieberi A. DC. (1832).
Noms vernaculaires : Fr : Cachiman crème, Cachiman morveux. A : Wild sugar apple (Trinidad). Port : Biriba (Brésil).
Description : Petit arbre atteignant 7 m de haut et 15 cm de diamètre. Feuilles : alternes, elliptiques, légèrement acuminées, face inférieure vert terne tomenteuse, 8-22 x 4-8 cm. Fleurs : solitaires ou par 2, opposées aux feuilles ou extra-axillaires ; en étoile par les 3 longs pétales externes, épais, jaune verdâtre. Fruits : syncarpes, 8-10 cm de diamètre, chaque carpelle terminé extérieurement par une pointe molle ; chair blanchâtre, saveur sucrée.
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Phénologie : sempervirent. Fleurs avril-mai. Fruits août-décembre. Habitat : entre 0 et 600 m, où l’espèce était assez abondante dans les zones sèches. L’espèce semble maintenant rare. Tempérament : sciaphile modéré, mais se régénère aussi dans les boisements ; dispersé par les oiseaux et les chauves-souris (MARSHALL).
Usages : Fruits comestibles, mucilagineux. Culture (FOUQUÉ).
Distribution générale : Hispaniola, Puerto Rico ; Petites Antilles ; Trinidad, Amérique du Sud Tropicale. Aire étendue par la culture (LITTLE and al.).
Distribution aux Petites Antilles : Guadeloupe, Dominique, Martinique, St Vincent.
Matériel examiné : BT : QUESTEL 1701, Montebello (P). D : NICOLSON and al. Citent 2 spécimens (WASSHAUSSEN & AYENSU 335 et HODGE 3358). M : BÉLANGER s.n., s.loc. (P).
Bibliographie : (*Iconographie). BEARD 1949 ; FOUQUÉ* 1972 ; FOURNET* 1978 ; HOWARD* 1988 ; LIOGIER* 1983 ; LITTLE and al.* 1974 ; NICOLSON and al.