Cognassier (Cazin 1868) : Différence entre versions
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Sommaire
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Cognassier
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COIGNASSIER. Pyrus cydonia. L.
Malus cotonea sylvestris, BAUH. — Cydonia vulgaris. TOURK.
ROSACÉES. — POMACÉES. Fam. nat. — ICOSANDRIE PENTAGYKIE. L.
Cet arbre, cultivé dans toute la France, et que l'on trouve à l'état sauvage dans nos provinces méridionales, est originaire de l'île de Crète. Les anciens regardaient le fruit du coignassier comme l'emblème du bonheur et de l'amour ; il était dédié à Vénus.
Description. — Tige peu élevée, tortueuse, se divisant en rameaux diffus, co- tonneux dans leur jeunesse. — Feuilles molles, alternes, pétiolées, ovales, entières, verles en dessus, blanches et cotonneuses en dessous. — Fleurs d'un blanc rosé, asi- laires, solitaires, médiocrement pédonculées (mai-juin). —Calice velu, à cinq découpures légèrement dentées. — Corolle assez grande, formée de cinq pétales concaves, un peu arrondis, s'insérant sur le calice.—Vingt étamines au moins. — Ovaire pubescenl, sur- monté de cinq styles. — Fruit jaunâlre, charnu, ombiliqué à son sommet, très-odoranl, couvert d'un duvet fin, contenant cinq loges cartilagineuses renfermant chacune uo pépin à test recouvert de matière mucilagineuse.
Parties usitées. — Les fruits et les semences ou pépins.
[Culture. —Le coignassier aime un sol léger et une exposition chaude; les graines sont semées immédiatement après la maturité dans une terre meuble ; il lève au prit- temps suivant, on le sarcle, on le bine et on le plante en place à deux ou trois ans; dans le Nord, on le propage de marcottes ou de cépées, après avoir établi des mW dont on tire chaque année des scions plus ou moins enracinés, destinés à faire des sujets pour la greffe des poiriers ; pour faire des mères, oh préfère le coignassier du Portugal, il est plus beau, son fruit est plus gros et plus charnu; la taille du coignassier ne con- siste qu'à le débarrasser des petites blanches superflues et desséchées; les arborio»; leurs distinguent le coignassier à fruit en forme de pomme ou maliforme, et celai i fruit en forme de poire ou pyriformeJ]
Récolte. — Les coings se récoltent et se conservent comme les autres fruits pépins.
.Propriétés physiques et chimiques. — Ses fruits exhalent uneo««J suave, fragranle, qui se communique fortement aux substances avec lesquelles ils s° en contact. Leur saveur âpre, austère, un peu acide et très-astringente, s'affaiblit par temps, disparaît en partie par la dessiccation, et se transforme par la cuisson en un go sucré aromatique très-agréable. L'analyse y a découvert la présence de l'acide mas- ses pépins contiennent, sous un endocarpe brun et coriace, une substance blanc ' downloadModeText.vue.download 362 sur 1308
COIGNASSIER.
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douce mucilagineuse, tellement abondante que h gr. de ces semences donnent la con- sistance du blanc d'oeuf à 120 gr. d'eau. (Fereira considère ce mucilage comme une substance particulière qu'il nomme cydonin.) C'est ce mucilage que les coiffeurs appellent bandoline. Cependant ils substituent aujourd'hui aux semences de coings, celles de psyllium ou le carragaheen, qui sont d'un prix beaucoup moins élevé; de plus ils y êjoutent de l'alcool aromatisé.
PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.
À L'INTÉHIEOR. — Coings, suc étendu dans Q. S.
d'eau pour boisson. Sirop, de 50 à 100 gr., en potion ou pu-. •Rob et gelée. (6 sur 10 d'eau et 4 de sucre),
de 100 à 200 gr. Sirop composé, aromatisé, de 50 à 100 gr. Semences, en- macération, de 10 à. 30 gr. par
kilogramme d'eau. .Mucilage, étendu- dans Q. S. d'eau.
(On a proposé de l'évaporer à siccité, de pulvériser le résidu, afin d'obtenir à volonté un mucilage par le mélange de cette pondre avec l'eau.)
A L'EXTÉRIEUR. —Pulpe décoctée, Q. S. pour cataplasme.
Semences décodées, Q. S., pour lotions, fo- mentations, injections, etc.
Les coings sont astringents et conviennent dans les diarrhées et les dysen- teries chroniques, l'hémoptysie, la métrerrhagie, les flux hémorrhoïdaux, la leucorrhée atonique, la faiblesse des organes digestifs, etc.
Les semences sont émollientes et adoucissantes; elles sont prescrites dans les gerçures du sein et des lèvres, la brûlure, les ophthalmies aiguës, etc. Elles conviennent en décoction dans les irritations des voies digestives et uri- naires et dans la bronchite, la diarrhée, etc.
Le mucilage de semences de coing peut très-bien remplacer la gomme arabique; il possède toutes les qualités de cette substance. On s'en sert en pharmacie pour favoriser la solution et l'incorporation des substances rési- neuses et gommo-résineuses avec différents médicaments.
Dans le traitement des hémoptysies sans molimen vers l'organe malade, ainsi que dans celui des diarrhées chroniques et atoniques, j'ai souvent prescrit la décoction de coings coupés par morceaux, et mêlée à égale quan- tité de décoction de semences de la même plante. Ce mélange, à la fois mu- cilagineux et astringent, produit un très-bon effet.
- Chez les enfants atteints de diarrhées abondantes, qui les jettent promp-
feinent dans une extrême débilité, j'emploie avec succès, par petites cuille- rées fréquemment répétées, une mixture composée de sirop de coing 30 gr., d'infusion concentrée de sauge 60 gr. Je fais quelquefois appliquer en même temps sur le bas-ventre des fomentations tièdes de décoction vineuse de coings préalablement coupés par tranches. Ces moyens sont d'autant plus efficaces, qu'il existe moins d'irritation intestinale, ainsi que je l'ai observé dans une diarrhée qui a régné épidémiquement chez les enfants au-dessous dél'âge dé deux ans pendant l'été de 1846, et qui, par le prompt épuisement qu'elle causait, semblait présenter quelque analogie avec le choléra.
Le vin de coing, obtenu par la macération dans le vin de ce fruit divisé par franches, convient dans la faiblesse générale, dans les convalescences et chez les vieillards ; mais il a l'inconvénient de produire la constipation. Ce MD. est employé à l'extérieur dans le relâchement du vagin, les chutes de la matrice, le boursouflement des gencives, etc.
J'ai vu employer avec succès, contre la chute du rectum, un cataplasme <te pulpe de coing. Solenander employait contre l'ophthalmie chronique la décoction de feuilles de coignassier, avec laquelle il faisait bassiner les yeux «,« temps en temps. Le mucilage de semences de coing, mêlé aux colfyres résolutifs et irritants, sert à en modérer l'activité.