Chiendent (Cazin 1868) : Différence entre versions

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[[Catégorie:Cazin 1868]]

Version du 27 avril 2013 à 23:14

Chicorée sauvage
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Chou



CHIENDENT. Triticum repens. L.

Gramen caninum arvense, seuDioscoridis. BAUH.— Gramen loliaectm radice repente. TOURN.

Froment rampant, — laitue de chien, — vagon, — sainte-neige, — herbe à deux boots

tranuge. '

GRAMINÉES. — TRITICÉES. Fam. nat. — TRIANDRIE DIGYKIE. L.

Plante vivace très-répandue dans les champs et les jardins, où ellenuif aux autres végétaux en envahissant tout le terrain où elle se montre, si l'on ne prend pas soin de l'arracher.

Description. — Racine : tige souterraine consistant en des jels traçants le longs, cylindriques à l'état frais, grêies, noueux, devenant anguleux et presque carrés par la dessiccation ; jaune pâle et luisante à l'extérieur, blanche à l'intérieur. — Tre grêles, droites, noueuses, hautes de 60 centimètres et plus. — Feuilles molles, plans, lancéolées, linéaires, longuement engainantes, légèrement velues à leur face supérieure,' terminées en pointe aiguë, d'un vert clair. — Fleurs en épi droit, grêle, terminât, lon> de 8 ci 10 centimètres; épillets sessiles, distincts, renfermant quatre à cinq fleursj valves aiguës, ordinairement dépourvus d'arête ou de barbe.— Trois étamines, dm stigmates velus. — Fruits solitaires, un peu étroits, allongés, traversés à une de leurs faces par un sillon longitudinal.

Partie* usitées. — Les rhizomes ou tiges traçantes, improprement noniiiOE racines.— Il est encore une autre plante de la famille des graminées à laquelle on dot» le nom de chiendent, c'est Vandropogon ischcemum, L., qu'on emploie plus ordinaire- ment pour faire des balais el des vergettes. On a aussi employé les feuilles el ls jeunes tiges.

[Culture. — Le chiendent, loin d'être cultivé, est regardé comme une plante nuisible ; il se propage avec la plus grande rapidité ; les agriculteurs cherchent à le dé- truire par tous les moyens possibles. ]

Récolte. — On récolte le chiendent en septembre. A la campagne, où l'on peil pendant toute l'année se le procurer, on l'emploie à l'état frais, ce qui esl préférai Pour le conserver, on le bat afin d'en enlever l'épiderme, et l'on en fait ensuite è petites bottes que l'on expose au séchoir.

On confond souvent dans les magasins des herboristes et dans les officines deux réjé taux différents. L'un est le chiendent ordinaire que nous venons de décrire. L'autre (il le chiendent pied-de-poule (panicum dactylum, L., paspaium dàclylon de De Candel, cynodon, dàclylon de Richard). Ce dernier est plus gros, la distance des noeuds ft grande; il part de ces mêmes noeuds des folioles scarieuses au nombre de trois pin recouvrent les intervalles. Sous ces écailles se trouve un épiderme dur, jaune, vernissé; et à l'intérieur, une substance blanche d'une saveur farineuse et sucrée.

Propriétés physiques et chimiques. — Lé chiendent ordinaire et inodore ; sa saveur est à la fois douce, farineuse, un peu sucrée et légèrement styplic* Chevalier y a trouvé du sucre en grande quantité, du mucilage, de la fécule, unern- lière extractive ayant une saveur aromatique analogue à celle de la vanille, à lift' on pourrait, dit-on, la substituer comme parfum.— Suivant Plaff, le chiendentconW un sucre cristallisant en aiguilles déliées. Julia de Fontenelle en a préparé un siropd du véritable sucre. Bouchardat n'a pu l'obtenir; mais, dit-il, il se convertit facile»! 1 en alcool par la fermentation. Des expériences ont été faites par Chevalier pour rie» naître la quantité d'alcool fournie par 100 parties de chiendent; mais les résultais,? crois, n'ont pas encore été publiés. Cet alcool est d'une excellente qualité. Les liai* du Nord, dans les temps de disette, mélangent le chiendent réduit en poudre avec»! farine et en font un pain nourrissant; en Pologne on en fait du gruau. Celle rac* coupée, contuse, cuile dans l'eau et mêlée à du ferment, a été employée avec avait!'? à la fabrication de la bière.

[Semmola a extrait du gros chiendent (cynodon dàclylon) une substance cristal» dont il n'a pas déterminé la nature et qu'il a appelée cynodine.].

PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.

A L'INTÉBIEUB.— Tisane, 15 à 30 gr. pour

I kilogr. d'eau. On y ajoute souvent la ra- cine de réglisse, du nitre, de l'oxymel, etc.

II est nécessaire de contondre 1B chiendent avant de le faire bouillir.

Extrait : mêmes usages que la ra^-vj comme intermède dans la prépara'10"- pilules, bols, etc. . »

Suc exprimé des jeunes tiges et des m* 30 à 100 gr. et plus. downloadModeText.vue.download 330 sur 1308


. CHIENDENT. 301

I La tisane de chiendent, dont on fait un fréquent usage en France, est

émolliente, rafraîchissante, diurétique, antiphlogistique. On l'emploie dans -: ]es maladies aiguës, telles que les fièvres inflammatoires, bilieuses, les irri- y. jajjons gastro-intestinales, les phlegmasies des voies urinaires, les coliques i hépatiques et néphrétiques, l'ictère, etc. La tisane de chiendent et de ré- ï disse, tisane commune des hôpitaux, étanche la soif, modère la chaleur

fébrile, diminue la sécheresse de la langue et fait couler librement les ^ urines. C'est la tisane domestique dans la pratique civile: en attendant le \ ffiedecin, on prend de l'eau de chiendent, et dans bon nombre de cas on t ferait mieux de s'en tenir exclusivement à cette innocente boisson, que s d'entasser drogue sur drogue,,sans savoir, comme dit Munaret, où, quand ï. et comment il faut en faire usage. Quanto plures remediorum usus necat, rijuamvisétimpetus morbi (Baglivi).

Schenk (1) dit avoir obtenu des guérisons extraordinaires de lésions orga-

  • - niques de la poitrine et de l'estomac au moyen de la décoction très-concen-

,\trée de chiendent, et il cite entre autres plusieurs lésions du pylore guéries i' par ce remède. Roche (2) a administré ce médicament à plusieurs individus J lifectés, de. lésions du pylore, et il a réussi dans un cas à faire disparaître t peu à peu la maladie. Les globules homoeopathiques, aidés d'un régime j séyèré, n'opèrent-ils pas tous les jours des cures tout aussi merveilleuses, f par, cela même qu'ils laissent parfaitement en repos des organes fatigués i pardes excès de tous genres, ou irrités depuis longtemps par l'abus de % médications plus ou moins excitantes ?

■ Lésféuilles et les jeunes tiges de chiendent, suivant Fourcroy (3), ont ! bien plus de vertus que leurs racines. On en relire un suc verdâtre, d'une I saveur herbacée, douceâtre, qu'on peut donner à la dose de 100 à 500 gr.

par jour, et que le célèbre chimiste que nous venons de citer considère

comme un des fondants biliaires les plus actifs et en même temps les plus

% doux. Sylvius a remarqué que les boeufs, qui, pendant l'hiver, sont affectés î de concrétions biliaires, se guérissent au printemps en mangeant les feuilles ^ . et les tiges de chiendent dans les pâturages (4). Chaumeton attribue en Y grande partie ce résultat salutaire à l'influence du régime auquel ces ani- l maux sont soumis au printemps dans de vastes prairies, où ils paissent et

se meuvent à volonté. Je partage pleinement cette opinion. Van Swieten

J rapporté qu'un homme fut guéri d'une jaunisse rebelle par l'usage de y; l'herbede chiendent et d'autres plantes sauvages, dont il faisait presque

son-unique nourriture. Autrefois, les citadins, échauffés par les plaisirs de

| l'hiver,' -les goutteux, les graveleux, les hémorrhoïdaires, les constipés, les | dartreiix, les couperosés, etc., prenaient chaque printemps des jus d'herbes, | se ^mettaient au vert, et s'en trouvaient très-bien. Aujourd'hui, cet usage, y àuj convenait à la vie sédentaire de nos pères, est remplacé par celui des Mains; de mer et des eaux minérales, plus en rapport avec le besoin inces- |. sant de mouvehrent physique et intellectuel qui caractérise notre époque, y ^^"S doute aussi- plus appropriés à la prédominance des systèmes lym- y pûàtiques et nerveux résultant de la détérioration réelle de nos grandes po- i pations urbaines.

• "$\J*"rml âe Hufeland, 1813.

■ -*[fUiothèane médicale, \z,n.

,; , ,3) mçyclopedie méthodique; Dictionnaire de médecine, t. IV, p. 804.

fer' "oucners'trouvent souvent, depuis le mois de novembre jusqu'en avril, des pierres

î ° aires "ans la vésicule des boeufs'; ils n'en trouvent plus depuis les mois d'avril et mai jus-

. i)ucn octobre.