Xeroderris stuhlmannii (PROTA)
Introduction |
Importance générale | |
Répartition en Afrique | |
Répartition mondiale | |
Céréale / légume sec | |
Colorant / tanin | |
Médicinal | |
Bois d'œuvre | |
Bois de feu | |
Ornemental | |
Fourrage | |
Auxiliaire | |
Fibre | |
Sécurité alimentaire | |
Xeroderris stuhlmannii (Taub.) Mendonça & E.C.Sousa
- Protologue: Bol. Soc. Brot., ser. 2, 43 : 273 (1968).
- Famille: Papilionaceae (Leguminosae - Papilionoideae, Fabaceae)
- Nombre de chromosomes: 2n = 24
Synonymes
- Ostryoderris stuhlmannii (Taub.) Harms (1915).
Noms vernaculaires
- Wing pod, wing bean (En).
- Micala (Po).
- Mnyinga, mondogondo, mumundu (Sw).
Origine et répartition géographique
Xeroderris stuhlmannii est répandu en Afrique tropicale, depuis le Sénégal jusqu’au Kenya, et vers le sud jusq’au Zimbabwe, au Mozambique et au nord de l’Afrique du Sud.
Usages
Le bois est employé pour les meubles, les traverses de chemin de fer, les pirogues, les manches d’outils et les ustensiles. En Tanzanie, on l’emploie localement pour faire des mortiers à grain. Au Ghana, les branches sont utilisées pour faire des toitures. Le bois convient pour la construction lourde, la parqueterie, les chassis de véhicules, les articles de sport, les boiseries intérieures, la menuiserie, les poteaux et pieux, la sculpture, les jouets et articles de fantaisie, le tournage, les placages et les contreplaqués. On l’utilise aussi comme bois de feu et pour le charbon de bois.
L’écorce contient une fibre qui est parfois utilisée pour faire des balais. En Zambie, on emploie l’écorce pour le tannage des peaux. Son exsudat de couleur rouge est parfois utilisé pour la teinture et pour le tannage. Les graines sont consommées en temps de disette après une cuisson prolongée, car elles sont réputées toxiques à l’état frais. On les pile aussi pour en faire une farine. En Tanzanie, Xeroderris stuhlmannii est considéré comme approprié pour faire des brise-vent. Les feuilles et les fruits sont broutés par le bétail.
L’écorce est employée en médecine traditionnelle pour traiter la toux, les rhumes, l’arthrite rhumatismale, les maux d’estomac, la dysenterie, les infections oculaires, les blessures, et comme purgatif. Les décoctions de racine servent de vermifuge ; on les prend pour traiter l’éléphantiasis, le blennorragie, la syphilis, la dysménorrhée, les douleurs de poitrine et les affections urinaires, et en application externe contre la teigne. Les racines pilées sont appliquées sur les plaies. Les feuilles sont employées pour traiter les rhumes, la toux, les blessures, les problèmes d’estomac, l’aménorrhée, la fièvre et le paludisme.
Propriétés
Le bois de cœur est de couleur crème à jaune foncé, parfois avec des stries rougeâtres, et n’est pas nettement distinct de l’aubier. Le fil est droit, rarement contrefil, et le grain est moyennement fin et régulier.
Le bois est lourd, avec une densité de 800–835 kg/m³ à 12% de degré d’humidité, et assez dur. Il sèche lentement à l’air, avec des déformations importantes mais peu de fentes ; le séchage en séchoir donne de meilleurs résultats. Les taux de retrait de l’état vert à 12% d’humidité sont de 3,1% dans le sens radial et 4,5% dans le sens tangentiel. Une fois sec, le bois peut être instable en service. La surface du bois peut prendre un fini lisse, lustré. Les caractéristiques de clouage, de vissage et de collage sont bonnes. Le bois est moyennement durable ; il est sensible aux attaques de bostryches, mais pas particulièrement de termites et de scolytes du bois. Il est moyennement résistant à l’imprégnation.
Les fibres ultimes ont 1,5–1,6 mm de long et 20–23 μm d’épaisseur, avec un diamètre de lumen de 5 μm et une épaisseur de paroi d’environ 8 μm. En raison du faible diamètre du lumen et de l’épaisseur des parois, les fibres sont rigides et le bois ne se prête pas à la fabrication de papier de bonne qualité.
Les décoctions de racines sont réputées avoir une violente action sur les intestins, provoquant de forts vomissements et pouvant entraîner la perte de la vue.
Description
- Arbre de taille petite à moyenne atteignant 18(–27) m de haut ; fût dépourvu de branches jusqu’à 12 m de hauteur, rectiligne et cylindrique, jusqu’à 120 cm de diamètre ; écorce généralement rugueuse, écailleuse, gris-brun, exsudant un liquide rouge ; cime arrondie, avec des branches ascendantes ; jeunes rameaux à poils brunâtres, branches plus âgées épaissies, liégeuses, avec des cicatrices foliaires distinctes.
- Feuilles alternes et souvent groupées à l’extrémité des branches, composées imparipennées avec (5–)6–8 paires de folioles ; stipules linéaires-lancéolées, de 6–12 mm de long, caduques ; folioles plus ou moins opposées, oblongues-lancéolées à oblongues-ovales, de 4–13 cm × 2,5–6,5(–9) cm, asymétriquement arrondies ou cordées à la base, généralement arrondies à l’apex, bords légèrement recourbés, coriaces, couvertes de poils soyeux dorés ou argentés lorsque jeunes, plus tard glabrescentes.
- Inflorescence : panicule axillaire de 7–18(–22) cm de long, plusieurs groupées à l’extrémité de rameaux, avec des ramifications étalées, à pubescence rousse, comptant de nombreuses fleurs.
- Fleurs bisexuées, papilionacées ; pédicelle de 2–5 mm de long ; calice largement campanulé, de 4–5 mm de long, poilu ; corolle d’environ 1,5 cm de long, blanche ou blanc verdâtre, étendard circulaire à elliptique, avec un court onglet, ailes et carène à peu près d’égale longueur ; étamines 10, dont 9 fusionnées et 1 libre ; ovaire supère, sessile, 1-loculaire, style courbe, stigmate petit.
- Fruit : gousse linéaire-oblongue de 9–18(–30) cm × 2–5 cm, aplatie, avec une aile de chaque côté, brun pâle, à nervation réticulée, indéhiscente, renfermant 1–3(–5) graines.
- Graines réniformes, d’environ 12 mm de long, lisses, brun-rouge.
Autres données botaniques
L’arbre fleurit souvent à la fin de la saison sèche, peu avant que les nouvelles feuilles se développent. Les fruits sont parfois malformés et ressemblent à des baies, ce qui est causé par des galles. On a observé sur les racines la formation de nodules et une activité de nitrogénase, ce qui est un indice de la fixation d’azote atmosphérique.
Le genre Xeroderris est monotypique. Il est apparenté au genre Aganope.
Ecologie
Xeroderris stuhlmannii se rencontre dans la forêt claire décidue et dans les formations buissonnantes jusqu’à 1650 m d’altitude. On le rencontre plus particulièrement sur des sols bien drainés, et aussi sur des sols sableux pauvres, et il est résistant à la sécheresse.
Gestion
Xeroderris stuhlmannii peut être multiplié par graines et par rejets. Il y a 3500–5000 graines par kg. Le taux de germination atteint 70% 2 semaines après le semis. L’arbre tolère l’émondage, l’étêtage et la coupe en taillis.
Ressources génétiques
Xeroderris stuhlmannii est répandu et est localement commun, notamment en Afrique orientale et australe, et n’est pas menacé d’érosion génétique.
Perspectives
Xeroderris stuhlmannii est un arbre à fins multiples qui mérite davantage d’attention de la recherche. Bien qu’il soit largement utilisé en médecine traditionnelle, on sait très peu de chose sur ses caractéristiques phytochimiques et pharmacologiques. Une information détaillée est nécessaire sur sa régénération naturelle et son rythme de croissance pour pouvoir recommander des méthodes appropriées d’exploitation durable. C’est nécessaire parce que les parties de l’arbre le plus communément récoltées, en dehors du bois, sont l’écorce et les racines à des fins médicinales, dont la récolte peut aussi tuer l’arbre.
Références principales
- Arbonnier, M., 2000. Arbres, arbustes et lianes des zones sèches d’Afrique de l’Ouest. CIRAD, MNHN, UICN. 541 pp.
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Autres références
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Auteur(s)
- R.H.M.J. Lemmens, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands
Citation correcte de cet article
Lemmens, R.H.M.J., 2007. Xeroderris stuhlmannii (Taub.) Mendonça & E.C.Sousa. In: Louppe, D., Oteng-Amoako, A.A. & Brink, M. (Editors). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Netherlands. Consulté le 22 décembre 2024.
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