Triumfetta tomentosa (PROTA)

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Ressources végétales de l'Afrique tropicale
Introduction
Liste des espèces


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Triumfetta tomentosa Bojer


Protologue: Hort. Maurit. : 43 (1837).
Famille: Tiliaceae (APG: Malvaceae)

Noms vernaculaires

  • Tomentose burbark (En).

Origine et répartition géographique

Triumfetta tomentosa est répandu en Afrique tropicale et s’étend sur une zone qui va de la Gambie à l’Ethiopie jusqu’en Namibie, au Zimbabwe, au Mozambique et à Madagascar, en passant par l’Afrique centrale et l’Afrique de l’Est. Il est également présent en Afrique du Sud, en Asie tropicale et en Amérique tropicale. Il a été cultivé jadis à l’île Maurice pour sa fibre.

Usages

La fibre de l’écorce de la partie inférieure de la tige est couramment utilisée en Afrique tropicale pour confectionner des cordes et des ficelles résistantes et de très bonne qualité. Au Kenya, elle sert de lien dans la construction des huttes et au Burundi à tisser des nattes.

La tige et l’écorce verte sont une source de mucilage, dont on fait des soupes et des sauces gluantes au Cameroun. Au centre du Kenya, on donne les rameaux et les feuilles à manger aux vaches et aux chèvres, et le bois sert de combustible.

Au Cameroun, la décoction de feuilles est employée pour nettoyer l’estomac après l’accouchement et au Burundi, l’extrait de feuille se prend pour traiter la dysenterie. De la poudre de feuilles sèches, on fait une pâte que l’on applique sur les brûlures en Ethiopie, et en Tanzanie on la mélange avec de l’huile de ricin puis on l’applique en frictions contre la gale.

Propriétés

Une étude sur les fibres libériennes d’Ouganda réalisée dans les années 1930 indiquait une teneur en cellulose de 71% et en lignine de 9%.

A la saison sèche dans le centre du Kenya, les feuilles contiennent, par 100 g matière sèche : 15,2 g de protéines brutes, 47,6 g de fibres au détergent neutre, 9,3 g de cendres et 7,8 g de tanins solubles, avec une digestibilité in vitro pour la matière sèche de 59%, et pour les protéines brutes de 82%. Pendant la saison des pluies, les feuilles contiennent, par 100 g de matière sèche : 26,3 g de protéines brutes, 35,9 g de fibres au détergent neutre, 11,0 g de cendres et 8,2 g de tanins solubles, avec une digestibilité in vitro pour la matière sèche de 70%, et pour les protéines brutes de 93%. Les feuilles d’origine ougandaise ont une teneur en protéines brutes de 24,7–26,0 g par 100 g de matière sèche.

Description

Arbuste atteignant 3 m de haut ; tige érigée, de 3,5–7 mm de diamètre, avec un duvet brun constitué principalement de poils étoilés. Feuilles alternes, simples ; stipules étroitement triangulaires, d’environ 7 mm de long, brun foncé, densément poilues ; pétiole cylindrique, atteignant 7 cm de long, poilu comme la tige ; limbe oblong à ovale, de 4–14 cm × 1,5–9,5 cm, légèrement 3-lobé chez les feuilles inférieures, avec un lobe central d’environ 3 cm de long et des lobes latéraux d’environ 0,5 cm de long, base cordée à obtuse, apex aigu à presque acuminé, bord denté, face inférieure densément couverte d’un doux duvet tomenteux de poils étoilés blancs, face supérieure garnie de poils clairsemés à bras moins nombreux et plus courts. Inflorescence terminale, légèrement ramifiée, de 10–22 cm de long, nœuds inférieurs à feuilles légèrement réduites, nœuds espacés de 0,5–3 cm, chacun à 6–10 cymes, cymes comportant 1–3 fleurs ; pédoncule jusqu’à 5 mm de long, poilu comme la tige ; bractées étroitement ovales, de 1,5–4 mm × d’environ 0,5 mm, poilues. Fleurs bisexuées, régulières ; pédicelle atteignant 5(–12) mm de long ; sépales 5, libres, étroitement lancéolés à oblongs, légèrement panduriformes, de 4,5–9(–10) mm de long, à épines apicales, densément couverts de poils étoilés gris ; pétales 5, arrondis-oblongs, de 4–7(–8,5) mm × 0,5–1,5(–3) mm, jaunes, à onglet basal, base de l’onglet frangée de poils, pubescents ; étamines 8–12 ; ovaire supère, 4-loculaire. Fruit : capsule déhiscente presque globuleuse de (6,5–)8–20 mm de diamètre (soies comprises), à 96–140 soies brun foncé étalées de 2–7 mm de long, chacune couverte de poils simples doux et blancs, apex des soies droit à courbe mais non crochu, à poil terminal unique souvent incliné. Graines d’environ 2,5 mm de long, brillantes.

Au Bénin, Triumfetta tomentosa fleurit et fructifie en février–septembre.

Triumfetta est un genre pantropical d’environ 100 espèces. La classification des espèces est principalement basée sur les caractéristiques du fruit. Triumfetta tomentosa est facilement confondu avec Triumfetta pilosa Roth dont il se distingue toutefois, ainsi que d’autres espèces arbustives de Triumfetta, par son fruit plus petit (inférieur à 15 mm de diamètre) et par l’absence de crochet terminal sur les soies. Triumfetta pedonculata De Wild., plante herbacée érigée ou arbuste atteignant 1,5 m de haut présente en R.D. du Congo, est également répertoriée pour l’utilisation de ses fibres.

Ecologie

Triumfetta tomentosa est présent du niveau de la mer jusqu’à 2400 m d’altitude, en forêt, au bord des marécages, dans les savanes arbustives, les jachères et le long des routes. C’est aussi une adventice des cultures.

Gestion

Triumfetta tomentosa peut se multiplier par graines et par boutures. De nouvelles pousses se forment lorsque les tiges sont coupées, et au Burundi une récolte annuelle des tiges est possible. Les agriculteurs pratiquent également le recépage au centre du Kenya. Pour obtenir les fibres au Burundi, on écorce les tiges récoltées puis on sépare l’écorce interne d’un seul tenant et on la fait sécher au soleil. Par temps nuageux, le séchage se fait au-dessus du feu parce que si on attend, la couleur risque de passer. L’écorce interne des tiges plus âgées ne peut être recueillie sur toute sa longueur. C’est tout le morceau d’écorce interne qui s’utilise comme ficelle ou pour le tissage.

Ressources génétiques

En raison de sa large répartition, de la diversité de ses milieux et de sa présence comme adventice dans les terres cultivées, Triumfetta tomentosa n’est pas menacé d’érosion génétique.

Perspectives

On tire de la fibre d’écorce une corde résistante de très bonne qualité, et en outre la plante procure localement nourriture, combustible et remèdes. Mais on dispose de trop peu de données sur les propriétés de la fibre et des autres produits utiles pour pouvoir envisager les perspectives d’avenir de cette espèce.

Références principales

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Autres références

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Auteur(s)

  • M. Brink, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands

Consulté le 31 mars 2025.


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