Tournefortia acuminata (PROTA)
Introduction |
- Protologue: Prodr. 9 : 520 (1845).
- Famille: Boraginaceae
Noms vernaculaires
- Bois de Laurent-Martin (Fr).
Origine et répartition géographique
Tournefortia acuminata est endémique de la Réunion.
Usages
Les feuilles de Tournefortia acuminata sont réputées avoir des propriétés diurétiques, et sont traditionnellement employées à la Réunion pour traiter les calculs rénaux.
Propriétés
La présence d’alcaloïdes chez Tournefortia acuminata a été confirmée par des essais généraux, mais à part cela on ne connaît rien de ses caractéristiques chimiques. Des essais de laboratoire avec des extraits de feuilles de Tournefortia acuminata n’ont pas confirmé les propriétés diurétiques affirmées dans la médecine populaire. Des extraits de feuilles de Tournefortia argentea L.f. se sont avérées efficaces comme antidote des ciguatoxines (produites par le dinoflagellé Gambierdiscus toxicus et transmises par des poissons) : ils en contrent les effets neurocellulaires, et ont une action bénéfique sur les troubles gastro-intestinaux. On a isolé des alcaloïdes du groupe des pyrrolizidines dans des ramilles de Tournefortia argentea. Divers composés phénoliques, y compris l’acide salicylique et la tournefoline A–C, ont été isolés dans les tiges de Tournefortia sarmentosa Lam., espèce d’Asie tropicale qui est largement employée en médecine.
Description
Arbuste ou petit arbre ; tige couverte de petits poils bruns ou dorés étroitement apprimés, ou glabre. Feuilles alternes, simples et entières ; limbe obovale à elliptique, de 12–17 cm × 3,5–7 cm, aigu à la base et à l’apex, avec 10–15 paires de nervures. Inflorescence : cyme scorpioïde terminale, à ramification dichotomique. Fleurs bisexuées, régulières, 5-mères, sessiles ; calice de 1,5–2 mm de long, à pilosité clairsemée ; corolle blanche, tube de 3,5–7 mm de long, lobes larges d’environ 4 mm. Fruit : petite drupe blanche, globuleuse, d’environ 6 mm de diamètre, se fendant en deux parties contenant chacune 2 graines.
Autres données botaniques
Le genre Tournefortia et les genres voisins nécessitent une révision. Tournefortia comprend une centaine d’espèces, dont la plupart sont indigènes d’Amérique, et une quinzaine de l’Ancien Monde, 2 d’Afrique continentale et 4 endémiques des îles de l’océan Indien.
Tournefortia argentea
L’espèce très répandue Tournefortia argentea L.f. (synonyme : Argusia argentea (L.f.) Heine), “veloutier blanc”, “bois tabac” ou “octopus tree”, pousse sur les plages côtières depuis le Kenya jusqu’au Mozambique, dans les îles de l’océan Indien et dans toute l’Asie jusqu’à l’Australie. Ses feuilles sont employées comme antidote de poisons au Vietnam et en Nouvelle-Calédonie ; on les consomme comme légume cru, et on les fume comme du tabac.
Ecologie
Tournefortia acuminata se rencontre dans toute la Réunion, mais il n’y est nulle part abondant. Il tend à fleurir à la saison des cyclones (novembre–avril).
Ressources génétiques
A la Réunion, Tournefortia acuminata est considéré comme rare et vulnérable, et a besoin d’être protégé. Les autres espèces africaines de Tournefortia, à l’exception de Tournefortia argentea, sont également peu communes et vulnérables.
Perspectives
On ne connaît presque rien sur les caractéristiques phytochimiques et pharmacologiques des espèces africaines de Tournefortia. Les recherches à cet égard sont très en retard ; il est probable toutefois qu’elles resteront d’importance limitée. La survie des espèces vulnérables devra être assurée par la protection de leurs milieux.
Références principales
- Adsersen, A. & Adsersen, H., 1997. Plants from Réunion Island with alleged antihypertensive and diuretic effects - an experimental and ethnobotanical evaluation. Journal of Ethnopharmacology 58: 189–206.
- Gurib-Fakim, A. & Brendler, T., 2004. Medicinal and aromatic plants of Indian Ocean Islands: Madagascar, Comoros, Seychelles and Mascarenes. Medpharm, Stuttgart, Germany. 568 pp.
Autres références
- Aguilar, N.O., 2003. Tournefortia L. In: Lemmens, R.H.M.J. & Bunyapraphatsara, N. (Editors). Plant Resources of South-East Asia No 12(3). Medicinal and poisonous plants 3. Backhuys Publishers, Leiden, Netherlands. pp. 402–404.
- Diane, N., Förther, H. & Hilger, H.H., 2002. A systematic analysis of Heliotropium, Tournefortia, and allied taxa of the Heliotropiaceae (Boraginales) based on ITS1 sequences and morphological data. American Journal of Botany 89(2): 287–295.
- Friedmann, F., 1994. Flore des Seychelles: Dicotylédones. Editions de l’ORSTOM, Paris, France. 663 pp.
- Johnston, I.M., 1935. Studies in the Boraginaceae, XI. Journal of the Arnold Arboretum 16(2): 145–205.
- Lin, Y.L., Tsai, Y.L., Kuo, Y.H., Liu, Y.H. & Shiao, M.S., 1999. Phenolic compounds from Tournefortia sarmentosa. Journal of Natural Products 62(11): 1500–1503.
- Miller, J.S., 2001. Tournefortia kirkii (I.M.Johnston) J.S.Mill. (Boraginaceae): A new combination for a species from Madagascar. Adansonia 23(2): 297–301.
- Riedl, H., 1997. Boraginaceae. In: Flora Malesiana, Series 1. Volume 13. Rijksherbarium/ Hortus Botanicus, Leiden, Netherlands. pp. 43–144.
Auteur(s)
- C.H. Bosch, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands
Citation correcte de cet article
Bosch, C.H., 2006. Tournefortia acuminata A.DC. In: Schmelzer, G.H. & Gurib-Fakim, A. (Editors). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Netherlands. Consulté le 22 décembre 2024.
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