Telfairia occidentalis (PROTA)

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Telfairia occidentalis Hook.f.




Protologue: Oliv., Fl. trop. Afr. 2 : 524 (1871).
Famille: Cucurbitaceae
Nombre de chromosomes: 2n = 22, 24

Synonymes

Noms vernaculaires

Courge cannelée (Fr). Fluted pumpkin, fluted gourd (En).

Origine et répartition géographique

La courge cannelée est répandue dans les régions forestières d’Afrique centrale et de l’Ouest, surtout au Bénin, au Nigeria et au Cameroun. C’est un légume apprécié dans tout le Nigeria. Elle est rare en Ouganda, et absente dans le reste de l’Afrique de l’Est. Il a été suggéré qu’elle serait originaire du sud-est du Nigeria et qu’elle a été diffusée par les Igbos, qui cultivent cette plante depuis des temps immémoriaux. Il est cependant tout aussi possible que la courge cannelée était d’abord une plante sauvage dans toute son aire de répartition, mais que les plantes sauvages ont été récoltées jusqu’à leur extinction locale et qu’elles sont maintenant remplacées par des formes cultivées.

Usages

Telfairia occidentalis est principalement utilisé comme légume-feuilles et légume-graines. Les pousses tendres, les feuilles succulentes et les graines immatures sont cuites et consommées comme légume. Les feuilles sont utilisées seules ou en association avec le gombo (Abelmoschus caillei (A.Chev.) Stevels et Abelmoschus esculentus (L.) Moench), les amandes de dika ou manguier sauvage (Irvingia gabonensis (Aubry-Lecomte ex O’Rorke) Baill.), ou des graines d’egousi (Citrullus lanatus (Thunb.) Matsum. & Nakai et d’autres espèces). Elles peuvent aussi être mélangées avec le koko (Gnetum africanum Welw.) et Pterocarpus soyauxii Taub. Elles sont souvent cuisinées avec du poisson, de la viande et du tapioca. Les graines immatures sont bouillies ou grillées. Les graines peuvent également être mises à fermenter quelques jours et consommées en pâte. La pulpe du fruit avec de jeunes graines est parfois transformée en confiture. Les graines mûres ne sont pas consommées directement en raison de leur haute teneur en antinutriments, mais on peut en extraire de l’huile et de la graisse. Le tourteau convient pour des compléments alimentaires et l’huile de la graine s’utilise comme huile de cuisson et dans la fabrication de la margarine. L’huile peut aussi être utilisée comme huile siccative des peintures et vernis, bien qu’elle soit aussi signalée comme non siccative. La farine brute montre de meilleures propriétés d’absorption de l’eau et des graisses que l’huile, ce qui justifie son utilité dans les produits de boulangerie et ceux à base de viande hachée. L’écorce et la pulpe du fruit de la courge cannelée sont utilisées comme fourrage pour le bétail. Les femmes enceintes et les patients souffrant d’anémie utilisent le jus des feuilles pour fortifier le sang. Les tiges sont laissées à macérer pour produire des fibres utilisées comme éponge.

Production et commerce international

Les feuilles de courge cannelée sont communes sur les marchés dans les régions de basses terres du Bénin, du Nigeria et du Cameroun. Pendant la saison sèche au Nigeria, un commerce intense se développe dans les zones bordant les rivières pour la vente aux zones urbaines où sont situés les principaux marchés de cultures vivrières. Au Nigeria, les feuilles sont aussi transportées par la route sur de longues distances, du sud vers les grandes villes du nord. La culture de la courge cannelée se développe aux alentours des grandes villes de manière à réduire les frais élevés de transport. Il n’y a pas de statistique disponible sur la production totale. Au Nigeria, la demande des différentes parties du pays a conduit à la hausse du prix des feuilles et des fruits. Le prix moyen d’un fruit est au Nigeria de 0,70–1,00 US$ (2002).

Propriétés

La teneur en eau et la composition des feuilles montrent une grande variation en fonction du cultivar, de l’âge de la plante, des conditions écologiques et des pratiques culturales. La composition des feuilles est comparable à celle d’autres légumes-feuilles vert foncé. Elle est la suivante par 100 g de partie comestible : eau 86,4 g, énergie 147 kJ (47 kcal), protéines 2,9 g, lipides 1,8 g, glucides 7,0 g, fibres 1,7 g. La haute teneur en éléments minéraux, spécialement en Mg, Fe et K, et en carotène et vitamine C font des feuilles des suppléments alimentaires potentiellement utiles. Les jeunes feuilles contiennent des antinutriments, du cyanure à raison de 60 mg par 100 g de matière sèche, et des tanins à raison de 41 mg par 100 g de matière sèche, mais leurs concentrations se situent en dessous des niveaux toxiques et n’affectent probablement pas la biodisponibilité des minéraux. Les jeunes feuilles doivent être bien cuites pour éliminer cet effet potentiellement toxique avant leur consommation.

La composition de la graine par 100 g de partie comestible est : eau 6,2 g, énergie 2280 kJ (543 kcal), protéines 20,5 g, lipides 45,0 g, glucides 23,5 g, fibres 2,2 g, Ca 84 mg, P 572 mg (Leung, W.-T.W., Busson, F. & Jardin, C., 1968). D’autres sources d’informations fournissent une teneur en protéines de 28–37% et une teneur en huile de 42–56% de la matière sèche. La teneur en minéraux de la graine est signalée comme élevée. La graine a une haute teneur en acides aminés essentiels (excepté la lysine) et peut être comparée à la farine de soja avec une valeur biologique de 95%. La pulpe du fruit a une teneur en protéines d’environ 1,0%.

Les principaux constituants de l’huile de la graine sont l’acide oléique (37%), l’acide stéarique et palmitique (21% chacun), l’acide linoléique (15%). Les variations sont grandes selon les échantillons.

Falsifications et succédanés

La courge cannelée peut, en tant que légume-feuilles, être remplacée par d’autres légumes-feuilles vert foncé.

Description

Plante herbacée pérenne, dioïque, grimpant à l’aide de vrilles spiralées souvent ramifiées, jusqu’à une hauteur de 20 m et plus ; système racinaire se ramifiant dans la couche superficielle du sol ; tige anguleuse, glabre, devenant fibreuse avec l’âge. Feuilles disposées en spirale, composées pédalées à 3–5 folioles ; stipules absentes ; pétiole de (2–)4–11(–15) cm de long ; folioles à pétiolule de 0,5–3,5 cm de long, la centrale plus grande, jusqu’à 15(–19) cm × 10(–12) cm, les latérales asymétriques, habituellement dentées dans les deux tiers supérieurs, parfois scabres en dessous, à 3 nervures partant près de la base. Inflorescence mâle : grappe axillaire jusqu’à 3(–5,5) cm de long, sur un pédoncule jusqu’à 25 cm de long, avec à la base du pédoncule une fleur à long pédicelle fleurissant longtemps avant les autres ; fleurs femelles solitaires à l’aisselle des feuilles. Fleurs 5-mères, de couleur crème, à pédicelle jusqu’à 4 cm de long, réceptacle campanulé, sépales triangulaires, jusqu’à 5 mm de long, pétales libres, oblongs, frangés ; fleurs mâles à 3 étamines, dont deux 4-loculaires et une 2-loculaire, avec un grand connectif rougeâtre ; fleurs femelles similaires aux fleurs mâles mais avec un ovaire infère, cylindrique, 3-loculaire et 3 grands stigmates en forme de cœur. Fruit : baie pendante, ellipsoïde, de 40–95 cm × 20–50 cm, pesant jusqu’à 6 kg, avec 10 côtes proéminentes, vert pâle, et couverte d’une cire pruineuse blanche, pulpe du fruit jaune, contenant de nombreuses graines. Graines ovoïdes comprimées, jusqu’à 4,5 cm de long, noires ou brun-rouge. Plantule à germination hypogée, développant d’abord une racine pivotante et ensuite de nombreuses racines axillaires étalées ; épicotyle de 5–12 de long ; cotylédons plano-convexes, charnus.

Autres données botaniques

Le genre Telfairia est classé dans la tribu Joliffieae de la sous-famille Cucurbitoideae. Il comprend 3 espèces, parmi lesquelles Telfairia pedata (Sm. ex Sims) Hook. (oysternut en anglais) qui est généralement cultivée pour l’huile de ses graines en Afrique de l’Est. Les dénominations Telfairia pedata et “oysternut” sont souvent utilisées erronément pour Telfairia occidentalis.

Les cultivars de Telfairia occidentalis se distinguent par la couleur de la graine, l’épaisseur de la tige, la taille des feuilles, la vigueur de la croissance, le nombre de jours avant la floraison et la succulence. Au Nigeria, les deux principaux cultivars sont ‘ugu-ala’ qui se caractérise par des feuilles larges et succulentes, de petites graines noires, une tige épaisse et une croissance lente, et ‘ugu-elu’ qui a une vitesse de croissance élevée, de grosses graines brunâtres avec une grande viabilité, et une tige fine avec de petites feuilles. Les grandes feuilles succulentes de ‘ugu-ala’ font de ce cultivar un légume fort demandé, alors que la vitesse de la levée et la croissance rapide de ‘ugu-elu’ sont préférées par les agriculteurs pour les gains rapides qu’il procure. La semence est souvent polyembryonée, ce qui est utile pour la multiplication et la sélection.

Croissance et développement

La taille de la graine affecte la vigueur, la germination et l’établissement de la plantule. La viabilité varie de 63% pour les petites graines (<11 g), à 89% pour les graines les plus grandes (>22 g). La germination demande environ 14 jours dans un sol naturel, mais seulement 7 jours dans un milieu à base de sciure de bois. La longueur de la tige une semaine après la levée est en moyenne de 31 cm pour les grosses graines, contre 16 cm pour les petites graines. Les grosses graines montrent également un meilleur potentiel de croissance en termes de nombre de feuilles et de rameaux, et une plus grande uniformité au stade du semis. Le modèle de croissance végétative des plantes est sigmoïde et atteint son pic 6,5 mois après la plantation en cas de cueillette sélective et périodique de jeunes feuilles comestibles. Les plantes mâles fleurissent 3 mois après la plantation, un mois avant les plantes femelles. L’ouverture des fleurs débute à partir de la base de l’inflorescence. Les fleurs mâles exhalent un parfum perceptible aux environs de midi, lorsque les insectes pollinisateurs, principalement des abeilles du genre Trigona, visitent les fleurs. Le stigmate des fleurs femelles est réceptif dans l’après-midi. La pollinisation manuelle semble avantageuse pour la nouaison, car elle donne une nouaison de 35% comparée à 15% en pollinisation libre. La nouaison se manifeste par la croissance rapide de l’ovaire dans les 3 jours qui suivent la pollinisation. La croissance du fruit est sigmoïde pendant 8 semaines ; la croissance est rapide pendant 1,5–5,5 semaines après la nouaison. Une pruine blanche et cireuse se développe à la surface du fruit une semaine après la nouaison et s’intensifie graduellement, mais à maturité elle devient moins intense. Le fruit mûrissant inhibe parfois la croissance des fruits qui apparaissent après lui. Les plantes femelles produisent environ 18 fleurs qui donnent des fruits, mais seulement 1–4 se transforment en fruits mûrs. Dans une population de plantes femelles, seulement 35% portent des fruits. On constate une grande variabilité entre les plantes et entre les fruits d’une même plante quant au nombre de graines par fruit, de 6 à 196 avec une moyenne de 62 graines par fruit. Les graines sont aussi inégales en taille, variant de 1 g à 68 g. Certaines graines sont polyembryonées. Les graines sont naturellement récalcitrantes et leur conservation est donc difficile. Il faut 9 semaines au fruit pour atteindre sa maturité physiologique après la nouaison.

On n’a pas réussi à identifier les plantes femelles que ce soit au stade des graines ou des jeunes plants, mais la taille de la tige 64 jours après la plantation peut être utilisée comme indicateur du sexe, car les plantes femelles sont plus vigoureuses que les mâles.

Ecologie

A l’état sauvage, la courge cannelée se trouve dans les lisières des forêts et dans les forêts secondaires, souvent probablement comme relique d’une ancienne culture. La courge cannelée pousse vite dans les régions tropicales humides et chaudes, produisant des feuilles comestibles durant la saison des pluies et au début de la saison sèche, sur une période de 6–10 mois. En agriculture traditionnelle, c’est une culture pluviale et le déficit en eau durant la saison sèche réduit sa productivité. Bien qu’elle soit relativement tolérante à la sécheresse, la pluviosité apparaît être le facteur principal de sa productivité. Le meilleur rendement en feuilles et en fruits et le taux de survie des plantes le plus élevé s’obtiennent lorsque les plantes sont irriguées 2–3 fois par semaine durant la saison sèche. La courge cannelée peut être cultivée dans une grande variété de sols. Elle peut être conduite comme une culture pérenne à cycle court lorsqu’elle est cultivée sur des sols bien drainés, légèrement ombragés et paillés. Sur sols détrempés et en plein soleil, elle peut seulement être cultivée comme annuelle.

Multiplication et plantation

Les graines de courge cannelée sont vivipares (elles germent dans le fruit). Comme les graines sont récalcitrantes, elles ne peuvent être conservées plus de 3 jours une fois extraites du fruit. La teneur en eau critique en dessous de laquelle la graine ne peut pas survivre à la dessiccation est de 40–60%. La courge cannelée est souvent cultivée dans les jardins familiaux en culture associée avec d’autres légumes ou plantes vivrières comme le manioc, l’igname et le maïs, ou plantée le long des clôtures. Commercialement, elle est cultivée en culture pure. La multiplication traditionnelle se fait par graines, semées directement à une densité de 30 000–70 000 graines/ha et espacées de 0,3–1 m × 0,3–1 m. Un peuplement dense est plus indiqué pour la production de feuilles, alors qu’un espacement plus large est meilleur pour la production de fruits lorsque la culture est tuteurée. Suivant le type de sol, la pluviosité et le système de culture, la courge cannelée peut être plantée à plat, sur buttes ou sur billons.

Gestion

Pendant la saison des pluies, le tuteurage est couramment pratiqué pour réduire l’incidence des maladies. Les plantes sont tuteurées individuellement, ou pour la production de fruits, sur des treillages en bambou. Pendant la saison sèche, le tuteurage n’est pas nécessaire pour des cultures de feuilles car il y a moins d’attaques de maladies. Le tuteurage n’a pas d’effet significatif sur le rendement en feuilles. Grâce à la nature prolifique de la plante, les adventices ne posent pas de problème. La plantation sur sol plat est la meilleure méthode de lutte contre les adventices. Trois désherbages peuvent être nécessaires en culture tuteurée pendant la saison des pluies. Pendant la saison sèche lorsque les plantes ne sont pas tuteurées, deux désherbages sont nécessaires avant que la canopée des feuilles n’étouffe les adventices. Le paillage peut être pratiqué comme méthode de lutte contre les adventices et pour maintenir l’humidité du sol. La première taille survient 4 semaines après la levée pour stimuler la ramification et accélérer la croissance. L’irrigation est nécessaire pour une forte production de feuilles et de fruits spécialement en culture pure en saison sèche. L’arrosage est effectué tous les 3 jours. La fumure organique ou les engrais minéraux sont utilisés dans les systèmes traditionnels, mais pour un rendement en feuilles optimal, l’application recommandée d’engrais est de 100 kg K2O et 50 kg P2O5 par ha. Dans le sud du Nigeria, l’application de P s’est avérée particulièrement importante, alors que N et K ont augmenté le rendement seulement en combinaison avec P.

Les plantes femelles sont plus vigoureuses que les plantes mâles et donnent de plus hauts rendements végétatifs. Une proportion élevée de plantes femelles, par l’élimination d’une partie des plantes mâles, est indiquée pour obtenir de hauts rendements en feuilles et fruits.

Maladies et ravageurs

La maladie foliaire des taches blanches, provoquée par Phoma sorghina, réduit le limbe foliaire. Elle affecte aussi la graine. Elle est combattue par une pulvérisation du feuillage tous les quinze jours avec du Dithane M-45 à la concentration de 500 ppm. Fusarium moniliforme forme une masse de mycélium sèche et poussiéreuse sur les fruits. Erwinia aroideae provoque une pourriture molle sur les feuilles avec des suintements jaunâtres ; elle affecte également les fruits. Un virus répandu est le virus (ou potyvirus) de la mosaïque de la Telfairia (TeMV), qui provoque la marbrure des feuilles et un faible rendement en feuilles, ainsi que la chlorose, le rabougrissement et la malformation des fruits. Il est transmis par le puceron Aphis spiraecola et par la graine. La courge cannelée est remarquablement résistante aux nématodes à galles (Meloidogyne spp.).

Rhizopus stolonifer, Aspergillus niger, Botryodiplodia theobromae et Erwinia spp. sont des maladies des fruits de la courge cannelée lors du stockage. Les champignons peuvent engendrer jusqu’à 95% de pertes, et les bactéries 5% seulement lors d’un stockage des fruits de longue durée.

Un ravageur courant de la courge cannelée est le criquet puant Zonocerus variegatus qui se nourrit du feuillage et des tiges. Le coléoptère des feuilles Copa occidentalis se nourrit des feuilles, des fleurs et d’autres parties de la plante, tandis que les chenilles de Spodoptera se nourrissent des feuilles et creusent des galeries dans les fruits. Pachmola (coléoptère des fleurs) et Nezara spp. (punaise verte) se nourrissent de feuilles, de tiges et de fruits. Margaronia indica défolie la plante, et le coléoptère blanc (Baris spp.) se nourrit de fruits. Sylepta derogata, Aphis gossypii et Aphis spiraecola entravent la croissance en se nourrissant des tiges, des feuilles et des boutons de fleurs, et transmettent des virus. Il existe des prédateurs non identifiés qui se nourrissent des pucerons. Les thrips du genre Taeniothrips provoquent l’avortement des fleurs.

Récolte

La récolte des feuilles débute un mois après la levée et se poursuit à 3–4 semaines d’intervalle. La meilleure méthode de récolte est la taille, c’est-à-dire la coupe de la tige au dessous de la feuille retenue la plus basse. L’intervalle entre les récoltes n’a pas d’influence sur la longévité de la culture et, en fonction des équipements d’irrigation, on peut espérer 4–6 récoltes ou plus. En production commerciale durant la saison sèche, la période de récolte au Nigeria s’échelonne de novembre à juillet avec 18 récoltes et plus. Les fruits sont récoltés 9 semaines après la nouaison.

Rendement

Le rendement en pousses fraîches peut descendre à 500–1000 kg/ha, mais peut atteindre aussi 3–10 t/ha. Dans les jardins familiaux au Bénin, une plante recouvrant 3 m de clôture a produit 2 kg de jeunes feuilles par mètre durant la saison des pluies et 500 g durant la saison sèche sans irrigation. Le rendement en graines peut atteindre 1,9 t/ha, à partir de 3000 fruits.

Traitement après récolte

Après la cueillette, les feuilles succulentes demeurent fraîches pendant une journée seulement. Au Nigeria, les feuilles récoltées sont attachées en “têtes” et disposées dans des sacs de jute. Ceux-ci sont ramassés à la porte des exploitations. Il est possible de conserver les feuilles durant 3 jours dans un sac de jute et dans un endroit aéré, mais elles perdent leur turgescence. Les pousses fraîches sont vendues en gros à des commerçants, surtout des femmes, qui les revendent en bottes plus petites. Les grosses bottes sont enveloppées avec des feuilles de bananier plantain ou simplement couvertes de vieux sacs de jute ou de kénaf et aspergées d’eau pour préserver la fraîcheur. De cette façon, elles peuvent résister au transport jusqu’au marché, où elles sont divisées en plus petites quantités pour la vente.

Les fruits peuvent se conserver dehors et à l’ombre pendant 1–2 mois au plus. Le plus souvent, ils sont transportés par chemin de fer de la partie est du Nigeria jusqu’au centre du pays. Avant que les fruits ne soient vendus, ils sont calibrés suivant leur taille (petits, moyens et grands). Sur le marché, ils sont empilés et vendus par tas ou à la pièce. Les graines sont laissées dans les fruits jusqu’au moment où elles sont utilisées pour la consommation ou la plantation.

Ressources génétiques

La prospection et la conservation des différentes provenances de l’Afrique de l’Ouest et centrale sont nécessaires. Leur potentiel agronomique et la qualité des feuilles et des graines devraient être évaluées. Au Nigeria, il y a actuellement une petite collection de courge cannelée à la Federal University of Agriculture à Makurdi et au National Horticultural Research Institute (NIHORT) à Ibadan. Le caractère récalcitrant des graines constitue un problème qui rend la conservation à long terme difficile. L’Institut agricole national du Bénin, la Faculté des sciences et technologies de l’Université du Bénin et l’IPGRI ont récemment mis en place un projet conjoint d’étude des espèces d’égousi, incluant leur diversité génétique. Telfairia occidentalis en fait partie.

Sélection

Quelques sélections ont été réalisées au Nigeria et au Cameroun, mais aucun programme d’amélioration génétique sérieux n’a été entrepris jusqu’à présent.

Perspectives

La courge cannelée pourrait devenir un légume-feuilles et un légume-graines productif dès que des semences de bons cultivars seront facilement disponibles. La variabilité entre les plantes de différentes provenances devrait être utilisée pour améliorer aussi bien la qualité que la quantité des graines et des feuilles. Au Nigeria, le Département de production végétale de la Federal University of Agriculture à Makurdi et le NIHORT à Ibadan ont commencé des travaux de recherche.

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Sources de l'illustration

  • Stevels, J.M.C., 1990. Légumes traditionnels du Cameroun: une étude agrobotanique. Wageningen Agricultural University Papers 90–1. Wageningen Agricultural University, Wageningen, Netherlands. 262 pp.

Auteur(s)

  • N.I. Odiaka

Crop Production Department, Federal university of Agriculture, Makurdi, Benue State, Nigeria

  • R.R. Schippers

De Boeier 7, 3742 GD Baarn, Netherlands

Consulté le 18 décembre 2024.


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