Suriana maritima (PROTA)
Introduction |
Importance générale | |
Répartition en Afrique | |
Répartition mondiale | |
Médicinal | |
Ornemental | |
Auxiliaire | |
Changement climatique | |
- Protologue: Sp. pl. 1: 284 (1753).
- Famille: Simaroubaceae (APG: Surianaceae)
Noms vernaculaires
- Bois matelot, romarin noir (Fr).
- Tassel plant, bay cedar, Temporana Bay cedar (En).
Origine et répartition géographique
Suriana maritima est présent en Amérique centrale et en Amérique du Sud, en Océanie et sur les côtes de l’océan Indien. En Afrique tropicale, il se rencontre sur la côte du Kenya, de Tanzanie, du Mozambique et sur les îles de l’océan Indien.
Usages
Sur l’île Maurice, les parties aériennes sont utilisées comme astringent et pour soigner la dysenterie. La plante sert également en cataplasme sur les blessures causées par les poissons venimeux. Dans d’autres régions, des décoctions de feuilles et de rameaux servent en bain à soigner l’arthrite, en externe à nettoyer les plaies et en interne à traiter les hémorragies rectales. Les fleurs en poudre sont utilisées pour soigner la diarrhée.
Dans les îles Vierges, le bois sert à confectionner de petits objets. Dans le sud de la Floride, la plante fait office d’ornementale, surtout dans les haies et les rideaux d’arbres. Elle aide à stabiliser les plages et les dunes côtières.
Propriétés
Suriana maritima est dénuée des lactones terpénoïdes qui caractérisent les Simaroubaceae. Il contient un diol triterpénoïde, le surianol, ainsi que du β -sitostérol, des flavonoïdes (rutine et rhamnétine) et un hétéroside flavonol, le rhamnétine-3-rutinoside. La rutine est utilisée en médecine pour diminuer la fragilité capillaire. Les feuilles et la tige contiennent des stérols, des terpènes et des phénols. On pense que les flavonoïdes seraient à l’origine des propriétés anti-infectieuses.
Le bois est rouge foncé et dur, et se polit bien.
Description
- Arbuste sempervirent, étalé, fortement ramifié, atteignant 3(–7) m de haut ; tiges gris-vert, à poils denses et courts, marquées de cicatrices foliaires.
- Feuilles disposées en spirale, groupées à l’extrémité des branches, simples et entières, dressées ; stipules absentes ; pétiole de 1–3 mm de long ; limbe oblancéolé, de 1–4,5 cm × 2–6 mm, base cunéiforme, apex arrondi à aigu, poilu sur les deux côtés, présence de poils glandulaires.
- Inflorescence : cyme axillaire aussi longue que les feuilles, à fleurs peu nombreuses ; bractées atteignant 1 cm de long.
- Fleurs bisexuées, régulières, 5-mères ; pédicelle jusqu’à 8 mm de long ; calice d’environ 8 mm de long, profondément lobé, à poils glandulaires ; pétales libres, oblongs à obovales, d’environ 7 mm × 5 mm, bords à poils courts, jaunes ; étamines 10, libres, de 2,5–4,5 mm de long ; ovaire supère, à longs poils denses, constitué de 5 carpelles libres, styles d’environ 4 mm de long.
- Fruit composé de 5 drupes ellipsoïdes à obovoïdes, à faces comprimées, chacune d’environ 3,5 mm × 3 mm, contenant 1 graine, poilue, noire.
Autres données botaniques
Le genre Suriana ne comprend qu’une seule espèce.
Ecologie
Suriana maritima est présent sur les récifs coralliens et les sols sableux. Il est confiné aux bords de mer au-dessus du niveau supérieur des marées de vive-eau et on le trouve souvent au bord intérieur des mangroves à Avicennia. Il tolère des sols modérément salins et tolère très bien les conditions des plages, y compris la forte chaleur de surface, la sécheresse et le vent.
Gestion
La multiplication de Suriana maritima se fait par graines. Pour les haies, il se plante à des distances d’environ 1,5 m. Une fois établi, il pousse bien sans irrigation, même sur sols sableux bien drainés. Il réagit bien à la taille.
Ressources génétiques
Suriana maritima est répandu et souvent commun, et il n’est pas menacé d’érosion génétique. Le développement urbain des régions côtières comme en Floride peut avoir des effets destructeurs sur les peuplements de Suriana maritima.
Perspectives
Suriana maritima peut jouer un rôle dans la protection des rivages marins et dans l’aménagement paysager des régions côtières tropicales. Ses propriétés pharmacologiques nécessitent un approfondissement des recherches pour déterminer sa valeur comme plante médicinale.
Références principales
- Beentje, H.J., 1998. Surianaceae. In: Beentje, H.J. (Editor). Flora of Tropical East Africa. A.A. Balkema, Rotterdam, Netherlands. 4 pp.
- Gurib-Fakim, A. & Brendler, T., 2004. Medicinal and aromatic plants of Indian Ocean Islands: Madagascar, Comoros, Seychelles and Mascarenes. Medpharm, Stuttgart, Germany. 568 pp.
Autres références
- Coode, M.J.E., 1979. Surianacées. In: Bosser, J., Cadet, T., Julien, H.R. & Marais, W. (Editors). Flore des Mascareignes. Familles 64–68. The Sugar Industry Research Institute, Mauritius, l’Office de la Recherche Scientifique Outre-Mer, Paris, France & Royal Botanic Gardens, Kew, Richmond, United Kingdom. 4 pp.
- Fernando, E.S., Gadek, P., Crayn, D.M. & Quinn, C.J., 1993. Rosid affinities of Surianaceae: molecular evidence. Molecular Phylogenetics and Evolution 2(4): 344–350.
- Gilman, E.F., 1999. Suriana maritima. Fact Sheet FPS-565. Cooperative Extension Service. University of Florida. United States. 3 pp.
- Gurib-Fakim, A., Guého, J. & Bissoondoyal, M.D., 1997. Plantes médicinales de Maurice, tome 3. Editions de l’Océan Indien, Rose-Hill, Mauritius. 471 pp.
- Mitchell, R.E. & Geissman, T.A., 1971. Constituents of Suriana maritima. Triterpene diol of novel structure and new flavonol glycoside. Phytochemistry 10(7): 1559–1567.
- Perrier de la Bâthie, H., 1950. Simarubacées (Simarubaceae). Flore de Madagascar et des Comores (plantes vasculaires), familles 104–105. Firmin-Didot et cie., Paris, France. 9 pp.
- Wild, H., Phipps, B. & Paiva, J., 1969. Simaroubaceae. In: Fernandes, A. (Editor). Flora de Moçambique. No 38. Junta de Investigações do Ultramar, Lisbon, Portugal. 7 pp.
Auteur(s)
- C.H. Bosch, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands
Citation correcte de cet article
Bosch, C.H., 2008. Suriana maritima L. In: Schmelzer, G.H. & Gurib-Fakim, A. (Editors). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Netherlands. Consulté le 18 décembre 2024.