Rothmannia whitfieldii (PROTA)

De PlantUse Français
Aller à : navigation, rechercher
Prota logo vert.gif
Ressources végétales de l'Afrique tropicale
Introduction
Liste des espèces


Importance générale Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svg
Répartition en Afrique Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svg
Répartition mondiale Fairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
Colorant / tanin Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svg
Médicinal Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
Ornemental Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg


répartition en Afrique (sauvage)
1, rameau en fleurs ; 2, fruit. Redessiné et adapté par Achmad Satiri Nurhaman
plante en fleurs (C. Puff)
branche en fleurs (C. Puff)
fleur (C. Puff)
jus utilisé pour colorer le visage (Ethnobotany Congo)

Rothmannia whitfieldii (Lindl.) Dandy


Protologue: F.W.Andrews, Flow. pl. Anglo-Aegypt. Sudan 2 : 461 (1952).
Famille: Rubiaceae

Synonymes

  • Randia malleifera (Hook.) Hook.f. (1873).

Origine et répartition géographique

Rothmannia whitfieldii est répandu en Afrique tropicale, depuis le Sénégal jusqu’au Soudan vers l’est, et jusqu’à l’Angola et le Zimbabwe vers le sud.

Usages

Le jus des fruits et les graines fraîches contiennent une teinture noir bleuté, qui est largement utilisée en Afrique tropicale comme cosmétique pour l’ornementation corporelle, pour marquer le contour des tatouages et pour frotter les marques tribales dans la peau afin de les rendre plus visibles. Cette teinture est réputée permanente. Pour teindre les tissus d’écorce (“pongo”) en noir uni, ou pour les décorer avec des motifs, les Mbutis, les Pygmées Efes et les cultivateurs Baleses de la forêt de l’Ituri dans le nord-est de la R.D. du Congo chauffent la pulpe molle du fruit sur un feu, l’écrasent, et le liquide noir obtenu est mélangé avec de la poudre de charbon de bois pour avoir une encre à dessiner. Ils changent également la couleur en bleu grisâtre en ajoutant du jus de citron sur toute la surface du tissu teint ou seulement sur certains dessins.

Cette teinture est parfois employée en mélange avec la teinture préparée avec les gousses et les graines de Piliostigma thonningii (Schumach.) Milne-Redh. On l’utilise aussi pour teindre des tissus et comme encre. Le bois est dur et utilisé pour des manches de houe. Rothmannia whitfieldii est considéré comme possédant des vertus fébrifuges, antidiarrhéiques et abortives. On applique le jus des fruits sur les plaies et blessures pour favoriser la cicatrisation, et en Tanzanie on l’applique sur les lésions lépreuses. En Afrique orientale, on l’applique sur l’eczéma des orteils. L’absorption d’eau froide dans laquelle on a fait macérer des copeaux d’écorce des racines provoque une abondante expectoration et soulage l’asthme. En Afrique australe, on emploie la cendre de racines comme cicatrisant sur les blessures, et également pour traiter l’eczéma des orteils. En Sierra Leone, on emploie les fruits carbonisés pour renforcer le vin de palme. Avec ses grandes fleurs pendantes agréablement parfumées, blanches ou blanc brunâtre, Rothmannia whitfieldii est susceptible de fournir un bel arbre ornemental.

Propriétés

Aucune étude chimique des colorants ou de leurs précurseurs présents dans les fleurs et les fruits n’est disponible pour Rothmannia whitfieldii, mais on peut présumer que la pulpe des fruits contient des alcaloïdes à propriétés tinctoriales, de même que plusieurs autres espèces de Rothmannia à usages semblables. Un alcaloïde est présent dans l’écorce et dans les feuilles. L’écorce et les racines contiennent une saponine. Le bois a un potentiel molluscicide : un extrait aqueux tue l'escargot d’eau douce Bulinus globulus à une concentration de 100 ppm.

Description

  • Arbuste ou petit arbre pouvant atteindre 15 m de haut ; jeunes tiges pubescentes.
  • Feuilles opposées, simples et entières, coriaces ; stipules triangulaires, de 2–6 mm de long, caduques ; pétiole jusqu’à 2 cm de long ; limbe elliptique à obovale, de 9–29 cm × 3–13 cm, base cunéiforme, apex acuminé, pennatinervé avec 8–15 paires de nervures latérales, presque glabre.
  • Fleurs solitaires, pendantes, terminales sur de courts rameaux axillaires, bisexuées, régulières, 5-mères, odorantes ; pédicelle jusqu’à 2,5 cm de long, à pubescence rouge, portant 2–6 bractéoles triangulaires de 2,5–3 mm de long ; calice tubulaire, à pubescence brun-rouge, tube jusqu’à 2,5 cm de long, à 10 cannelures lorsqu’il est sec, lobes linéaires, jusqu’à 8 cm × 4 mm ; corolle en forme de trompette, blanche, parfois tachetée de violet, de 7–30 cm de long, lobes ovales, de 1, 5–7 cm × 1,5–8 cm, à pubescence brun-rouge ; étamines insérées dans le tube de la corolle, incluses ou avec le sommet des anthères exsert ; ovaire infère, 2-loculaire, style de 7–19 cm de long, s’élargissant brusquement à la hauteur du stigmate qui est totalement ou partiellement exsert, bilobé, de 3–7,5 cm de long.
  • Fruit : baie sphérique de 3–7 cm de diamètre, de lisse à fortement 10-côtelée, portant une pubescence veloutée brune lorsqu’elle est jeune mais glabrescente ensuite, à nombreuses graines, surmontée par le calice persistant.
  • Graines lenticulaires, de 7–11 mm × 3–4 mm.

Autres données botaniques

Le genre Rothmannia comprend environ 30 espèces, réparties en Afrique tropicale, à Madagascar et en Asie. En Afrique tropicale, environ 18 espèces sont présentes. Rothmannia whitfieldii est une espèce extrêmement variable, par ex. on trouve des fleurs à tube long ou court.

Ecologie

Rothmannia whitfieldii se rencontre en sous-étage de forêt, souvent dans de vieilles forêts secondaires, mais aussi dans les savanes boisées, jusqu’à 1700 m d’altitude

Ressources génétiques

Rothmannia whitfieldii est répandu en Afrique tropicale, et n’est pas menacé d’érosion génétique.

Perspectives

Les propriétés tinctoriales, médicinales et ornementales de Rothmannia whitfieldii en font une espèce intéressante, qui mérite davantage de recherche.

Références principales

  • Bridson, D. & Verdcourt, B., 1988. Rubiaceae (part 2). In: Polhill, R.M. (Editor). Flora of Tropical East Africa. A.A. Balkema, Rotterdam, Netherlands. pp. 415–747.
  • Burkill, H.M., 1997. The useful plants of West Tropical Africa. 2nd Edition. Volume 4, Families M–R. Royal Botanic Gardens, Kew, Richmond, United Kingdom. 969 pp.
  • Dalziel, J.M., 1937. The useful plants of West Tropical Africa. Crown Agents for Overseas Governments and Administrations, London, United Kingdom. 612 pp.
  • Irvine, F.R., 1961. Woody plants of Ghana, with special reference to their uses. Oxford University Press, London, United Kingdom. 868 pp.
  • Tanno, T., 1981. Plant utilization of the Mbuti Pygmies - with special reference to their material culture and use of wild vegetable foods. African Study Monographs 1: 1–53.
  • Terashima, H., Ichikawa, M. & Sawada, M., 1988. Wild plant utilization of the Balese and the Efe of the Ituri Forest, the Republic of Zaire. African Study Monographs, Supplement 8. The Center for African Area Studies, Kyoto University, Kyoto, Japan. 78 pp.

Autres références

  • Abbiw, D.K., 1990. Useful plants of Ghana: West African uses of wild and cultivated plants. Intermediate Technology Publications, London and Royal Botanic Gardens, Kew, Richmond, United Kingdom. 337 pp.
  • Andrews, F.W., 1952. The flowering plants of the Anglo-Egyptian Sudan, Volume 2. Buncle, Arbroath, United Kingdom. 485 pp.
  • Gassita, J.N., Nze Ekekang, L., De Vecchy, H., Louis, A.M., Koudogbo, B. & Ekomié, R. (Editors), 1982. Les plantes médicinales du Gabon. CENAREST, IPHAMETRA, mission ethnobotanique de l’ACCT au Gabon, 10–31 juillet 1982. 26 pp.
  • Hallé, N., 1970. Rubiacées (2e partie). Flore du Gabon. Volume 17. Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris, France. 335 pp.
  • Hepper, F.N. & Keay, R.W.J., 1963. Rubiaceae. In: Hepper, F.N. (Editor). Flora of West Tropical Africa. Volume 2. 2nd Edition. Crown Agents for Oversea Governments and Administrations, London, United Kingdom. pp. 104–223.
  • Neuwinger, H.D., 2000. African traditional medicine: a dictionary of plant use and applications. Medpharm Scientific, Stuttgart, Germany. 589 pp.
  • Raponda-Walker, A. & Sillans, R., 1961. Les plantes utiles du Gabon. Paul Lechevalier, Paris, France. 614 pp.
  • Sonké, B. & Simo, A.K., 1996. Révision systématique du genre Rothmannia (Rubiaceae-Gardeniae) au Cameroun. Bulletin du Jardin Botanique National de Belgique 65(1–2): 219–247.
  • Somers, C. & Robbrecht, E., 1991. A precursor to the treatment of Rothmannia (Rubiaceae - Gardenieae) in ‘Flore d’Afrique Centrale’. Bulletin du Jardin Botanique National de Belgique 61: 295–304.

Sources de l'illustration

  • Irvine, F.R., 1961. Woody plants of Ghana, with special reference to their uses. Oxford University Press, London, United Kingdom. 868 pp.

Auteur(s)

  • P.C.M. Jansen, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands

Citation correcte de cet article

Jansen, P.C.M., 2005. Rothmannia whitfieldii (Lindl.) Dandy. In: Jansen, P.C.M. & Cardon, D. (Editors). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Netherlands. Consulté le 17 décembre 2024.


  • Voir cette page sur la base de données Prota4U.