Pterolobium stellatum (PROTA)

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Ressources végétales de l'Afrique tropicale
Introduction
Liste des espèces


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Colorant / tanin Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
Médicinal Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
Bois d'œuvre Fairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
Bois de feu Fairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
Ornemental Fairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
Fourrage Fairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
Auxiliaire Fairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg


fruits (www.zimbabweflora.co.zw)

Pterolobium stellatum (Forssk.) Brenan


Protologue: Mem. New York Bot. Gard. 8 : 425 (1954).
Famille: Caesalpiniaceae (Leguminosae - Caesalpinioideae)

Noms vernaculaires

  • Kantuffa, redwing (En).
  • Mutanda (Sw).

Origine et répartition géographique

Pterolobium stellatum est répandu en Afrique, où on le rencontre depuis le Soudan et l’Erythrée, en passant par l’Afrique centrale, orientale et australe, jusqu’à l’Afrique du Sud, mais pas en Angola, en Namibie et au Botswana. On le trouve aussi au Yémen.

Usages

En Ethiopie, depuis des temps immémoriaux, l’infusion de l’écorce broyée de Pterolobium stellatum est l’un des principaux ingrédients utilisés pour tanner le maroquin, tout en lui donnant une couleur rouge vif. On en trouve déjà mention dans les récits des voyageurs européens au XIXe siècle. Les feuilles pilées fournissent également une teinture rouge foncé pour le cuir ; on les écrase et on les fait bouillir dans de l’eau à laquelle on a ajouté un peu d’huile ou de beurre pour aider à fixer la couleur ; on les utilise aussi pour teindre les vêtements de deuil, pour teindre la vannerie en couleurs sombres, et pour colorer les nattes faites avec les palmes de doum (Hyphaene thebaica (L.) Mart.). Autrefois, les feuilles étaient l’un des principaux ingrédients utilisés pour la fabrication d’encre noire, basée sur la réaction chimique des tanins de la plante avec du mâchefer ou de la limaille de fer provenant d’une forge. Cette encre résiste à l’eau, c'est elle que le fameux botaniste G.W. Schimper utilisait dans les années 1840 pour écrire les étiquettes des plantes qu’il récoltait en Ethiopie. Pour teindre le cuir en noir, on emploie un mélange de feuilles séchées et de limaille (oxyde de fer) délayé dans l’eau.

Pterolobium stellatum est également utilisé pour le bois de feu et pour le fourrage, ainsi que comme haie vive et arbuste ornemental. En raison de leurs forts aiguillons recourbés, les branches sont utilisées pour faire des pièges à rats. Pterolobium stellatum est parfois planté pour lutter contre les cactus envahissants que sont les Opuntia. En Afrique orientale, on utilise en médecine traditionnelle les feuilles fraîches que l’on mâche ou dont on fait une décoction que l’on boit pour traiter la tuberculose et autres maladies des voies respiratoires. Au Kenya, les Masaïs emploient une décoction de racines contre les maux d’estomac. Le jus des racines est avalé pour traiter les morsures de serpent. Au Malawi, les femmes boivent une infusion des racines contre la stérilité.

Propriétés

Les feuilles de Pterolobium stellatum contiennent de l’ordre de 20% de tanin. Ni les tanins de l’écorce et des feuilles ni leur teneur en substances tinctoriales ne semblent avoir fait l’objet d’étude ou de caractérisation.

Description

  • Arbuste grimpant ou rampant, dont les tiges peuvent atteindre 15 m de longueur et sont armées d’aiguillons recourbés.
  • Feuilles alternes, pourvues de stipules petites et rapidement caduques, composées bipennées avec 5–13 paires de pennes ; rachis armé d’aiguillons recourbés disposés par paires, et souvent aussi d’aiguillons solitaires droits ; folioles 7–16 paires par penne, oblongues ou elliptiques-oblongues, de 4–12 mm × 2–5 mm, pubescentes à glabres.
  • Inflorescence : grappes denses de 5–18 cm de long, groupées en grandes panicules terminales mesurant jusqu’à 35 cm × 20 cm.
  • Fleurs bisexuées, légèrement zygomorphes, 5-mères, petites, odorantes, jaune pâle ou blanchâtres ; pédicelle de 3–6 mm de long ; sépales de 2–3 mm de long, inégaux, le sépale inférieur cucullé embrassant les autres, vert pâle ; pétales presque égaux, oblancéolés-oblongs, d’environ 3 mm × 1,5 mm, pubescents vers la base ; étamines 10, à filets alternativement longs et courts, de 4–5 mm de long, pubescentes en dessous ; ovaire supère, 1-loculaire, style s’élargissant graduellement vers l’apex, stigmate transverse.
  • Fruit : gousse ailée, de couleur rouge brique à écarlate, virant finalement au brun, avec une portion basale pédonculée de 3–6 cm de long, contenant une seule graine, et une suture supérieure longuement prolongée, largement ailée du côté inférieur ; aile de 2–4,5 cm × 1–1,5 cm.
  • Graine ovoïde-ellipsoïde, d’environ 11 mm × 6,5 mm, vert olive.

Autres données botaniques

Le genre Pterolobium appartient à la tribu des Caesalpinieae et comprend une dizaine d’espèces, dont 9 se rencontrent en Asie et une seule en Afrique.

Ecologie

Pterolobium stellatum est un arbuste commun, formant des fourrés sur les lisières et dans les clairières de la forêt sèche sempervirente d’altitude, des forêts claires d’Acacia et des formations ripicoles, principalement à 500–2500 m d’altitude.

Gestion

Les feuilles sont le plus souvent récoltées dans la nature, mais Pterolobium stellatum est aussi cultivé ; il est alors multiplié par graines, boutures ou plants issus de semis naturel. Les graines germent mieux lorsqu’elles ont subi une scarification mécanique ou chimique. Elles sont sensibles aux hautes températures, de sorte qu’un traitement à l’eau chaude avant la germination n’est pas recommandé. Les graines peuvent être aisément conservées dans des récipients étanches pendant plus d’un an sans perte de viabilité. Les haies de Pterolobium stellatum sont impénétrables en raison de leurs aiguillons acérés, et on peut les tailler à la hauteur et à la largeur désirées.

Ressources génétiques

Pterolobium stellatum est répandu et commun dans de nombreuses régions, et n’est pas menacé d’érosion génétique. On n’en connaît pas de collections de ressources génétiques, bien que certains fournisseurs de semences en proposent à la vente.

Perspectives

Pterolobium stellatum étant une espèce répandue à usages multiples, intéressante tant comme arbuste ornemental que comme haie vive impénétrable, pourrait représenter une bonne source renouvelable de teinture rouge, ne nécessitant pas de mordançage en raison de l’action associée des tanins de la plante. Ses propriétés médicinales demandent à être étudiées.

Références principales

  • Bein, E., Habte, B., Jaber, A., Birnie, A. & Tengnäs, B., 1996. Useful trees and shrubs in Eritrea: identification, propagation and management for agricultural and pastoral communities. Technical Handbook No 12. Regional Soil Conservation Unit, Nairobi, Kenya. 422 pp.
  • Brenan, J.P.M., 1967. Leguminosae, subfamily Caesalpinioideae. In: Milne-Redhead, E. & Polhill, R.M. (Editors). Flora of Tropical East Africa. Crown Agents for Oversea Governments and Administrations, London, United Kingdom. 230 pp.
  • Gelfand, M., Mavi, S., Drummond, R.B. & Ndemera, B., 1985. The traditional medical practitioner in Zimbabwe: his principles of practice and pharmacopoeia. Mambo Press, Gweru, Zimbabwe. 411 pp.
  • Roti-Michelozzi, G., 1957. Adumbratio florae Aethiopicae 6. Caesalpiniaceae (excl. gen. Cassia). Webbia 13: 133–228.
  • Tournerie, P.J.M., 1986. Colour and dye recipes of Ethiopia. Published by the author, Exeter, United Kingdom. 152 pp.

Autres références

  • Beentje, H.J., 1994. Kenya trees, shrubs and lianas. National Museums of Kenya, Nairobi, Kenya. 722 pp.
  • Getahun, A., 1976. Some common medicinal and poisonous plants used in Ethiopian folk medicine. Faculty of Science, Addis Ababa University, Addis Ababa, Ethiopia. 63 pp.
  • Jansen, P.C.M., 1981. Spices, condiments and medicinal plants in Ethiopia, their taxonomy and agricultural significance. Agricultural Research Reports 906. Centre for Agricultural Publishing and Documentation, Wageningen, Netherlands. 327 pp.
  • Kokwaro, J.O., 1993. Medicinal plants of East Africa. 2nd Edition. Kenya Literature Bureau, Nairobi, Kenya. 401 pp.
  • Teketay, D., 1998. Germination of Acacia origena, A. pilispina and Pterolobium stellatum in response to different pre-sowing seed treatments, temperature and light. Journal of Arid Environments 38(4): 551–560.
  • Thulin, M., 1989. Fabaceae (Leguminosae). In: Hedberg, I. & Edwards, S. (Editors). Flora of Ethiopia. Volume 3. Pittosporaceae to Araliaceae. The National Herbarium, Addis Ababa University, Addis Ababa, Ethiopia and Department of Systematic Botany, Uppsala University, Uppsala, Sweden. pp. 49–251.
  • Vidal, J.E. & Hul Thol, S., 1974. Révision de genre Pterolobium (Caesalpiniaceae). Bulletin du Muséum National d’Histoire Naturelle, 3e série, 227, Botanique 15: 1 –29.
  • Wilczek, R., Léonard, J., Hauman, L., Hoyle, A.C., Steyaert, R., Gilbert, G. & Boutique, R., 1952. Caesalpiniaceae. In: Robyns, W., Staner, P., Demaret, F., Germain, R., Gilbert, G., Hauman, L., Homès, M., Jurion, F., Lebrun, J., Vanden Abeele, M. & Boutique, R. (Editors). Flore du Congo belge et du Ruanda-Urundi. Spermatophytes. Volume 3. Institut National pour l’Étude Agronomique du Congo belge, Brussels, Belgium. pp. 234–554.

Auteur(s)

  • P.C.M. Jansen, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands

Citation correcte de cet article

Jansen, P.C.M., 2005. Pterolobium stellatum (Forssk.) Brenan. In: Jansen, P.C.M. & Cardon, D. (Editors). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Netherlands. Consulté le 22 décembre 2024.


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