Pterocarpus rotundifolius (PROTA)

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Ressources végétales de l'Afrique tropicale
Introduction
Liste des espèces


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Bois d'œuvre Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
Ornemental Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
Fourrage Fairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
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Pterocarpus rotundifolius (Sond.) Druce


Protologue: Rep. Bot. Soc. Exch. Club Brit. Isles 1916: 642 (1917).
Famille: Papilionaceae (Leguminosae - Papilionoideae, Fabaceae)
Nombre de chromosomes: 2n = 24

Noms vernaculaires

  • Round-leaved bloodwood, round-leaved teak (En).

Origine et répartition géographique

Pterocarpus rotundifolius est largement répandu depuis l’Angola, la R.D. du Congo et la Tanzanie jusqu’au nord de la Namibie, au Botswana, au Mozambique, au nord de l’Afrique du Sud et au Swaziland.

Usages

Le bois est utilisé localement pour la fabrication de meubles, d’étagères, de cadres à photo, d’ustensiles ménagers, de roues de chariots et de manches de hache. Il sert également de bois de feu. Au Zimbabwe, la sève de l’arbre sert de collyre pour traiter les affections oculaires et en Tanzanie, la décoction de racine se boit contre l’anémie. Le feuillage est brouté par le bétail. Les fleurs sont une bonne source de nectar pour les abeilles. L’arbre se plante parfois comme ornemental et pour lutter contre l’érosion.

Propriétés

Le fût est souvent de forme médiocre. Le bois de cœur est blanc crème et a une odeur nauséabonde et irritante quand il vient d’être coupé. Il est moyennement lourd à lourd, avec une densité de 650–850 kg/m³ à 12% d’humidité. Le bois est relativement difficile à scier, mais il se travaille bien. Il est moyennement durable et relativement résistant aux attaques d’insectes. La graine contient 12% d’huile, dont les principaux acides gras sont l’acide linoléique, l’acide palmitique, l’acide oléique et l’acide stéarique.

Description

  • Arbuste ou arbre de taille petite à moyenne, caducifolié, atteignant 20 m de haut, mais habituellement bien plus petit, souvent à tiges multiples ; fût atteignant 60 cm de diamètre ; surface de l’écorce gris pâle à brune, fissurée de façon réticulée ou écailleuse, écorce interne sécrétant une gomme rougeâtre lorsqu’on l’entaille ; cime arrondie, irrégulière ; rameaux couverts de poils courts lorsque jeunes, glabrescents.
  • Feuilles alternes, composées imparipennées à 3–19 folioles ; stipules linéaires, jusqu’à 15 mm de long, tombant précocement ; pétiole de 2–6(–8,5) cm de long, rachis de (2–)8–23(–30) cm de long, densément poilu, glabrescent ; pétiolules de (2–)5–15(–24) mm de long ; folioles alternes à opposées, presque orbiculaires à ovales ou elliptiques, de (3–)4,5–10(–15) cm × 2,5–6(–11) cm, base cunéiforme à arrondie, apex courtement acuminé à arrondi ou émarginé, papyracées à finement coriaces, à poils apprimés au-dessous à l’état jeune mais par la suite souvent glabrescentes, à 8–14 paires de nervures latérales.
  • Inflorescence : panicule terminale, lâchement ramifiée, de 8–40 cm de long, poilue.
  • Fleurs bisexuées, papilionacées ; pédicelle de 3–10(–12) mm de long ; calice campanulé, de 6–9 mm de long, habituellement glabre, à 5 dents triangulaires de 2–5 mm de long, les 2 supérieures plus longues que les 3 inférieures ; corolle à pétales pourvus d’onglet, jaune ou jaune orangé, étendard largement obovale à presque circulaire, jusqu’à 17 mm × 16 mm, ailes jusqu’à 16 mm de long, carène jusqu’à 13 mm de long ; étamines 10, soudées en une gaine atteignant 10 mm de long, l’étamine supérieure parfois partiellement libre ; ovaire supère, 1-loculaire, stipité, poilu, style atteignant 3 mm de long, glabre.
  • Fruit : gousse elliptique-oblongue à presque orbiculaire, aplatie, indéhiscente, de 4–6,5 cm de long, sur un stipe atteignant 1 cm de long et pourvu d’une aile finement coriace, glabre ou légèrement poilue, brune, à 1(–2) graines.
  • Graines d’environ 6–9 mm × 4–5 mm, lisses, brun foncé à noirâtres.

Autres données botaniques

Les semis poussent assez vite et peuvent atteindre 1 m de haut au bout d’un an. En Afrique australe, les arbres de Pterocarpus rotundifolius sont souvent complètement dépourvus de feuilles de juin à octobre. Ils fleurissent habituellement pendant la saison des pluies, mais par temps chaud et sec, les boutons floraux restent fermés. La floraison est souvent très abondante. Les fleurs, très odorantes, durent 2–3 jours et sont couramment butinées par les abeilles, qui jouent probablement le rôle de pollinisateurs. Les fruits mûrissent au bout d’environ 3 mois. Ils sont dispersés par le vent. Les racines forment des nodules qui contiennent des bactéries fixatrices d’azote.

Pterocarpus est un genre pantropical appartenant à la tribu des Dalbergieae ; il comprend environ 30 espèces dont environ 15 se rencontrent en Afrique, 10 en Amérique et 5 en Asie. On distingue trois sous-espèces de Pterocarpus rotundifolius : subsp. rotundifolius, subsp. martinii (Dunkley) Lock (synonyme : Pterocarpus martinii Dunkley) et subsp. polyanthus (Harms) Mendonça & Sousa (synonyme : Pterocarpus polyanthus Harms). Les spécimens intermédiaires sont relativement communs.

Ecologie

Pterocarpus rotundifolius est présent dans les forêts claires et les savanes boisées jusqu’à 900 m d’altitude. Une étude menée en Afrique du Sud a montré qu’il préférait les sols argileux, moyennement lessivés, acides et non sodiques à conductivité faible, mais dans de nombreuses régions, il est commun sur sols sableux profonds. Au Mozambique, il s’est avéré que Pterocarpus rotundifolius était tolérant aux incendies.

Gestion

Les graines sont souvent la proie des insectes ; les graines infestées doivent être éliminées avant le semis. Un trempage dans l’eau pendant une nuit améliore le taux de germination. Il est recommandé de semer dans un mélange de sable et de compost tamisé (2:1) et de repiquer les plants au stade d’une feuille dans des sachets de plantation remplis d’un milieu de croissance bien drainé à base de sable. Il faut prendre soin de ne pas endommager la racine pivotante. Les semis ont besoin d’être protégés du gel jusqu’à ce qu’ils aient atteint environ 2,5 m de haut. De grosses boutures de tige (de 2–3 m de long et d’environ 10 cm de diamètre) plantées dans des trous remplis de sable ont été utilisées pour la multiplication ; elles ont eu un taux de survie élevé. Les arbres peuvent être conduits en taillis.

Ressources génétiques

Il n’y a aucune raison de penser que cet arbre répandu et commun par endroits est menacé, même si dans certaines régions les bovins et les éléphants le broutent abondamment.

Perspectives

Pterocarpus rotundifolius n’a qu’une importance limitée comme bois d’œuvre en raison de son fût de forme médiocre et de petite taille. Cependant, c’est un arbre polyvalent, qui est important dans la production de fourrage et de bois de feu, ainsi que pour l’apiculture. Ses qualités d’ornemental méritent plus d’attention et c’est un arbre qui offre de bonnes perspectives dans la conservation et l’amélioration du sol.

Références principales

  • Coates Palgrave, O.H., 1957. Trees of Central Africa. National Publications Trust, Rhodesia and Nyasaland, Salisbury, Southern Rhodesia. 466 pp.
  • Mutshinyalo, T., 2003. Pterocarpus rotundifolius (Sond.) Druce. [Internet] South African National Biodiversity Institute, Cape Town, South Africa. http://www.plantzafrica.com/ plantnop/pterocarprotund.htm July 2007.
  • Palmer, E. & Pitman, N., 1972–1974. Trees of southern Africa, covering all known indigenous species in the Republic of South Africa, South-West Africa, Botswana, Lesotho and Swaziland. 3 volumes. Balkema, Cape Town, South Africa. 2235 pp.
  • Rojo, J.P., 1972. Pterocarpus (Leguminosae-Papilionaceae) revised for the world. Phanerogamarum Monographiae. Volume 5. J. Cramer, Lehre, Germany. 119 pp.
  • World Agroforestry Centre, undated. Agroforestree Database. [Internet] World Agroforestry Centre (ICRAF), Nairobi, Kenya. http://www.worldagroforestry.org/ Sites/TreeDBS/ aft.asp. June 2007.

Autres références

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  • Coates Palgrave, K., 1983. Trees of southern Africa. 2nd Edition. Struik Publishers, Cape Town, South Africa. 959 pp.
  • Gelfand, M., Mavi, S., Drummond, R.B. & Ndemera, B., 1985. The traditional medical practitioner in Zimbabwe: his principles of practice and pharmacopoeia. Mambo Press, Gweru, Zimbabwe. 411 pp.
  • Gunstone, F.D., Taylor, G.M., Cornelius, J.A. & Hammonds, T.W., 1968. New tropical seed oils. II. Component acids of leguminous and other seed oils. Journal of the Science of Food and Agriculture 19(12): 706–709.
  • Lock, J.M., 1999. A change in status for a southern African Pterocarpus (Leguminosae: Papilionoideae). Kew Bulletin 54(1): 208.
  • Neuwinger, H.D., 2000. African traditional medicine: a dictionary of plant use and applications. Medpharm Scientific, Stuttgart, Germany. 589 pp.
  • van Wyk, B.E. & Gericke, N., 2000. People’s plants: a guide to useful plants of southern Africa. Briza Publications, Pretoria, South Africa. 351 pp.
  • van Wyk, B. & van Wyk, P., 1997. Field guide to trees of southern Africa. Struik Publishers, Cape Town, South Africa. 536 pp.
  • Williamson, J., 1955. Useful plants of Nyasaland. The Government Printer, Zomba, Nyasaland. 168 pp.
  • Zolho, R., 2005. Effect of fire frequency on the regeneration of miombo woodland in Nhambita, Mozambique. [Internet] MSc thesis, University of Edinburgh, United Kingdom. 71 pp. http://www.miombo.org.uk/ RZMSc.pdf. April 2008.

Auteur(s)

  • R.H.M.J. Lemmens, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands

Citation correcte de cet article

Lemmens, R.H.M.J., 2008. Pterocarpus rotundifolius (Sond.) Druce. In: Louppe, D., Oteng-Amoako, A.A. & Brink, M. (Editors). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Netherlands. Consulté le 23 décembre 2024.


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