Pteleopsis myrtifolia (PROTA)

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Ressources végétales de l'Afrique tropicale
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Pteleopsis myrtifolia (C.Lawson) Engl. & Diels


répartition en Afrique (sauvage)
Protologue : Engl., Monogr. afrik. Pflanzen.-Fam. 4: 4 (1900).
Famille : Combretaceae

Synonymes

  • Pteleopsis stenocarpa Engl. & Diels (1900),
  • Pteleopsis obovata Hutch. (1917).

Noms vernaculaires

  • Stink-bushwillow, two-winged stinkbush (En).
  • Mgoji, mlakwenzi (Sw).

Origine et répartition géographique

Pteleopsis myrtifolia se rencontre au Kenya, en Tanzanie, au Malawi, en Zambie, en Angola, au Botswana, au Zimbabwe, en Mozambique et dans le nord-est de l’Afrique du Sud.

Usages

En Tanzanie, le jus de feuilles, mélangé au jus de feuilles de Diospyros zombensis (B.L.Burtt) F.White, se boit pour traiter la dysenterie. Le jus de feuilles est également absorbé comme boisson pour soigner la menace d’avortement. Les racines sont cuites avec du poulet et la soupe est consommée pour traiter la stérilité. La décoction de racine se prend pour traiter les maladies vénériennes, la dysenterie et les règles trop abondantes. Elle est appliquée en externe sur les plaies.

Le bois est solide et utilisé pour fabriquer des meubles, des poteaux de construction et des manches d’outils. Il sert aussi de bois de feu et pour fabriquer du charbon de bois. Les feuilles sont cuites et consommées comme légume ; les fruits sont aussi considérés comme comestibles. L’arbre est parfois planté pour son ombrage, bien qu’il pousse lentement. Le bétail ne le broute pas. Cependant, dans le sud de la Tanzanie, les feuilles sont mangées par la chenille comestible Imbrasia lucida, qui peut visiter la plante en grand nombre. Les chenilles sont collectées, ne sont pas nourries pendant une journée, puis frites avec des oignons dans l’huile. Elles peuvent aussi être cuites et séchées pour un usage ultérieur. Les fleurs sont très visitées par les abeilles. En Afrique du Sud, les jeunes tiges s’utilisent en vannerie. Au Maputuland, la fumée du bois est appliquée pour préserver la nourriture.

Production et commerce international

Les feuilles et les racines de Pteleopsis myrtifolia ne sont vendues que sur les marchés locaux.

Propriétés

Des feuilles, on a isolé un triterpénoïde pentacyclique, le taraxérol ; il a montré des valeurs CI minimales de 0,04 mg/ml et de 0,016 mg/ml contre Escherichia coli et Enterococcus faecalis respectivement. Plusieurs des extraits de feuilles se sont avérés avoir une activité antibactérienne contre Escherichia coli et Enterococcus faecalis. Certains de ces extraits ont inhibé la prolifération des lignées de cellules cancéreuses MCF-12A, H157, WHC03 et HeLa. L’extrait méthanolique de racine a montré des effets antiprolifératifs considérables sur les cellules cancéreuses T24 de la vésicule biliaire, mais s’est montré moins effectif contre les lignées de cellules cancéreuses HeLa du col de l’utérus et de cellules cancéreuses MCF7 du sein. L’extrait de racine a montré une activité antifongique significative contre Candida glabrata et Candida krusei, et une activité modérée contre Cryptococcus neoformans et plusieurs autres Candida spp.

Description

Arbuste ou petit arbre caducifolié atteignant 10(–25) m de haut ; bois rouge, très dur ; écorce grise ou jaune-gris ; cime arrondie ; jeunes rameaux brun-rougeâtre, minces, souvent retombants, pubescents au départ mais presque glabres peu après. Feuilles opposées ou presque opposées ; pétiole jusqu’à 1 cm de long, assez mince, généralement à poils courts ; limbe elliptique à très étroitement elliptique ou obovale-elliptique, atteignant 9,5 cm × 3,5 cm, mais parfois seulement de 1 cm × 0,5 cm, vert foncé, brillant au-dessus, généralement glabre à l’exception de quelques poils courts sur la nervure médiane, apex légèrement aigu ou carrément acuminé, base cunéiforme, pennatinervé à 6–9 paires de nervures secondaires. Inflorescence : grappe axillaire en forme de capitule jusqu’à 4,5 cm de long ; rachis mince, glabre ou à poils courts épars. Fleurs bisexuées et fleurs fonctionnellement mâles dans la même inflorescence, fleurs bisexuées à l’apex, régulières, 5-mères, blanches ou jaunes, malodorantes ; pédicelle court ; réceptacle inférieur d’environ 5 mm de long, aplati, glabre, réceptacle supérieur de 2,5–3 mm × environ 2 mm, campanulé, glabre, joint au réceptacle inférieur par une sorte de pédoncule mince de 1–2 mm de long ; sépales deltoïdes ; pétales obovales à presque circulaires, de 1,5–2,5 mm × 1–2 mm, glabres ; étamines 10, en 2 verticilles, filets de 3,5–5 mm de long ; ovaire infère, style de 5–6 mm de long. Fruit : nucule à 2–3(–4) ailes, de 1–2,5 cm × 0,5–1,7 cm, très variable en taille et en forme, munie d’un stipe jusqu’à 15 mm de long, apex généralement émarginé, base inégale, très mince, jaune-verdâtre devenant brun pâle en séchant, indéhiscente, contenant 1 graine.

Autres données botaniques

Pteleopsis est un petit genre d’environ 10 espèces, toutes en Afrique tropicale. Il est intermédiaire pour de nombreux caractères entre Combretum et Terminalia. Pteleopsis anisoptera (M.A.Lawson) Engl. & Diels ressemble étroitement à Pteleopsis myrtifolia, et il n’y a pas de caractère unique qui sépare les deux espèces ; il est très probable qu’ils s’hybrident.

Plusieurs autres espèces de Pteleopsis ont des usages médicinaux.

Pteleopsis hylodendron

Pteleopsis hylodendron Mildbr. se rencontre dans la zone forestière de l’Afrique occidentale et centrale, et il a plusieurs applications médicinales. Au Cameroun, l’infusion de l’écorce de tige se prend pour traiter la rougeole, la varicelle, les maladies vénériennes, les problèmes au foie et aux reins et l’hydropisie. Au Congo, le jus de feuilles s’utilise en bains pour traiter l’épilepsie. Au Cameroun, le bois sert pour faire des traverses de chemin de fer. De l’écorce de la tige on a isolé une saponine triterpénoïde, la belléricagénine (ptéléopsoside), et des sphingolipides, l’hylodendroside-I et l’hylodendroside-II, ainsi que la friedéline, le β-carotène, le lupéol, le β-sitostérol et le stigmastérol. L’extrait au méthanol de l’écorce de tige a montré des effets hépatotoxiques et néphrotoxiques chez les rongeurs.

Pteleopsis tetraptera

Pteleopsis tetraptera Wickens est présent au Kenya et en Tanzanie. En Tanzanie, la décoction de racine se prend pour soigner les maladies vénériennes. Elle est appliquée en externe sur les morsures de serpent. Le bois sert pour faire des poteaux de construction, des cuillères et des manches d’outils, et également comme bois de feu et pour la production de charbon de bois. L’espèce est menacée par la disparition de son milieu et figure sur la Liste rouge de l’UICN dans la catégorie “à faible risque / quasi menacé”.

Croissance et développement

Pteleopsis myrtifolia fleurit de novembre à avril. Les arbres bien établis sont sensibles au gel, mais très résistants à la sécheresse.

Ecologie

Pteleopsis myrtifolia se rencontre dans la forêt sempervirente, la ripisylve, la forêt claire ou la savane boisée à Brachystegia, la forêt claire à Baikiaea, la forêt claire à mopane et la savane arborée à Acacia-Combretum-Terminalia, mais aussi sur les versants et affleurements rocheux, depuis le niveau de la mer jusqu’à 1600 m d’altitude.

Multiplication et plantation

Le poids moyen de 1000 graines est de 31,7 g. Souvent, la majorité des graines est parasitée. Les graines sont trempées pendant 12 heures avant le semis, et les graines parasitées qui flottent sont jetées. La germination a lieu entre 11 et 31 jours, mais seulement 5% des graines germent en général.

Ressources génétiques

Pteleopsis myrtifolia a une aire de répartition relativement grande, et il est assez commun, voire très commun dans certaines régions. Il n’est donc pas menacé d’érosion génétique.

Perspectives

Les feuilles et les racines de Pteleopsis myrtifolia sont utilisées en médecine traditionnelle et les recherches pharmacologiques préliminaires corroborent ces applications. Cependant, en vue de son usage en interne, plus de données sont requises sur sa toxicité.

Références principales

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Autres références

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Auteur(s)

  • E.N. Matu, CTMDR/KEMRI, P.O. Box 54840–00200, Nairobi, Kenya

Citation correcte de cet article

Matu, E.N., 2013. Pteleopsis myrtifolia (M.A.Lawson) Engl. & Diels. In: Schmelzer, G.H. & Gurib-Fakim, A. (Editeurs). Prota 11(2): Medicinal plants/Plantes médicinales 2. PROTA, Wageningen, Pays Bas. Consulté le 31 mars 2025.


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