Peganum harmala
Peganum harmala L.
Ordre | Sapindales |
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Famille | Nitrariaceae |
Genre | Peganum |
2n = 24
Origine : Méditerranée, Asie centrale
sauvage, parfois cultivé
Français | harmel, rue de Syrie, rue sauvage |
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Anglais | harmal, Syrian rue |
- médicinale
- hallucinogène
- graines brûlées comme encens
- colorant (rouge de Turquie) des graines
Sommaire
Description
- sous-arbrisseau très ramifié, atteignant 70 cm de haut
- odeur forte rappelant la rue
- feuilles à 3-5 lobes
- fleurs blanc-jaunâtre, à sépales divisés en lobes linéaires
- fruit : capsule
- plantes des steppes et sables salins
Noms populaires
grec ancien | harmala |
russe | гармала - garmala (Wikipedia russe) |
arabe | harmal, legherma (Mansfeld) |
turc | uzarih (Mansfeld), (y)üzerlik[1] |
hindi | हरमल - harmal (Mansfeld), isband lahouri |
ourdou | ispand, aspand, tukhm kunch hi maing |
kannada | eeme goranti |
tamoul | simaiyalavinai, simaiyaravandi, cimai alavanam |
télougou | shima-goranti-vittulu |
ladakhi | སེཔན |
marathi | harmala |
sanskrit | haramala, soma |
persan | sipand (Mansfeld) |
kazakh | adraspan (Mansfeld) |
ouzbek | isirik (Mansfeld) |
Classification
Peganum harmala L. (1753)
Etymologie
Peganum serait emprunté au latin médiéval pigamon, du grec pêganon ayant peut-être eu pour sens, "coagulant"[2] :
Le mot présente un suffixe qui figure dans de nombreux noms de plantes, comme lakhanon, bakanon, platanos, rhaphanos. Pêganon est tiré de pêgnumi par Plu. Mor. 647 b et cette explication est répétée par tous les étymologistes, par exemple Strömberg, Pflanzennamen 144, qui attribue à pêgnumi le sens de "planter" (?). D'autre part, Benveniste, Origines 47, fait le rapprochement avec pêgnumi au passage, sans se poser le problème du sens. En réalité, la rue était une plante médicinale, cf. Pline 20, 131-143. Parmi ses vertus, elle était censée guérir les piqûres et arrêter le sang, ce qui justifierait l'étymologie si cette action était réelle ; voir encore Détienne, Jardins d'Adonis 177 sq. L'hypothèse d'un emprunt du mot (Chantraine, Formation 200, Schwyzer, Gr. Gr. 1, 490) serait peut-être la moins contestable. -- Chantraine
Cultivars
Histoire
En 1989, David Flattery et Martin Schwartz émettent l'hypothèse que le soma védique et l'haoma zoroastrien aient pu être préparé à partir de Peganum harmala.
Dioscoride fut l'un des premiers à rapprocher l'harmel du phytonyme grec môlu ou moly selon les transcriptions choisies. La môlu était l'antidote du lotos ou "plante de l'oubli" que la magicienne Circée fit boire aux protagonistes de l'Odyssée d'Homère.
Kalousi tines pêganon agrion kai to en Kappadokia kai tê kat Asian Galatia legomenon môlu. Kalousi de tines auto harmala, Suroi de bêssasan, Kappadokes de môlu, epeidê kata poson sôzei. Tên pros to môlu emphêrein tê rizê melan kai anthei leukon huparkhon. Traduction. Certains appellent aussi rue sauvage la plante qui porte en Cappadoce et chez les Galates d'Asie le nom de moly. (...) Certains appellent cette plante harmala, les Syriens bèssasa, les Cappadociens moly, parce qu'elle ne laisse pas de ressembler dans une certaine mesure au moly, avec sa racine noire et sa fleur blanche.
Usages
Riche en harmaline, un inhibiteur des monoamine-oxydases (I-MAO), elle est devenue un substitut à la liane de yagé, Banisteriopsis caapi, dans les ersatz occidentaux de l'ayahuasca.
Des graines, on extrait un colorant jaune fluorescent en utilisant un solvant à base d'eau ou rouge en utilisant un solvant à base d'alcool. Le colorant rouge, connu comme "rouge de Turquie", sert notamment à teindre les draps et tapis dans l'aire indo-pakistanaise. La tige, les racines et les graines sont utilisées pour réaliser des encres de tatouage.[3]
Références
- ↑ Forme attestée depuis Kāshgāri (XIIe siècle) décomposable en yüz, "cent" et ärlik, "énergie virile", étymologie qui répond à croyance répandue en Asie Mineure et Centrale selon laquelle Peganum harmala conférerait la fertilité aux hommes, cf. Flattery and Schwartz, 1989.
- ↑ Discussion de l'étymon sur la liste Tela-Botanica.
- ↑ http://www.flowersofindia.net/catalog/slides/Harmal.html
- Chantraine, Pierre, 1968-1980. Dictionnaire étymologique de la langue grecque. Histoire des mots. Paris, Klincksieck. 2 vol, 28 cm, XVIII-1368 p.
- Flattery, David S. & Schwartz, Martin, 1989. Haoma and Harmaline, The botanical identity of the ancient lndo-Iranian hallucinogen "soma" and its legacy in Iranian folklore, in Vedic and Zoroastrian religion literature, and in the linguistic history of the Old World. Berkeley. en ligne.