Peddiea africana (PROTA)
Introduction |
Importance générale | |
Répartition en Afrique | |
Répartition mondiale | |
Médicinal | |
Bois d'œuvre | |
Bois de feu | |
Ornemental | |
Auxiliaire | |
Fibre | |
Peddiea africana Harv.
- Protologue: Journ. Bot. (Hooker) 2: 266 (1840).
- Famille: Thymelaeaceae
Synonymes
- Peddiea fischeri Engl. (1892).
Noms vernaculaires
- Cord tree, poison olive, green flower tree, fibre-bark tree (En).
Origine et répartition géographique
Peddiea africana est présent en Guinée, en Sierra Leone, au Togo et du Nigeria jusqu’au Kenya et vers le sud jusqu’à l’Angola, au Zimbabwe et au Mozambique. Il se rencontre également en Afrique du Sud et au Swaziland.
Usages
L’écorce fibreuse de Peddiea africana est couramment utilisée pour lier. On utilise les fibres extraites pour faire des cordes et des cordages dans toute son aire de répartition. En Tanzanie, le bois est utilisé pour faire des javelots et il est apprécié comme bois de feu et pour faire du charbon de bois. En Guinée, les fruits sont consommés. Au Cameroun, il est planté pour délimiter les terres, comme haie vive, et le bois est utilisé comme bois d’œuvre et comme bois de feu. Les racines sont toxiques et ont été utilisées dans des homicides. En Ouganda, un collier d’écorce traiterait les remontées gastriques. Peddiea africana est planté comme plante ornementale.
Propriétés
Comme plusieurs autres espèces du genre, Peddiea africana contient des composés qui irritent la peau, et un contact cutané peut conduire à de sévères réactions allergiques. La toxicité des racines est probablement provoquée par un ester diterpénoïde de type daphnane connu pour ses effets anticancéreux. Une quinone (le 2,6-diméthoxybenzoquinone) et deux coumarines (la daphnorétine et l’umbelliférone) ont été isolées de la racine. La quinone est connue pour avoir des propriétés antimicrobiennes et a montré des effets anticancéreux.
Botanique
Arbuste fortement ramifié atteignant 4 m de haut ou petit arbre atteignant 6(–10) m de haut ; écorce externe lisse, brunâtre, écorce interne rose pâle à rouge ; rameaux glabres. Feuilles alternes, simples et entières ; stipules absentes ; pétiole de 2–6 mm de long ; limbe elliptique, lancéolé à oblancéolé, de 5–16,5 cm × 2–5 cm, s’amenuisant ou obtus à la base, obtus à aigu à l’apex, membraneux à coriace, glabre. Inflorescence terminale, ombellée, à (3–)5–22 fleurs ; pédoncule atteignant 5 cm de long. Fleurs bisexuées, régulières, 5-mères, vert jaunâtre ; pédicelle de 3–8 mm de long ; tube du calice cylindrique, de 6–15 mm de long, glabre, lobes ovales, atteignant 4 mm × 2 mm, glabres ou parfois à quelque poils à l’apex ; pétales absents ; étamines 10, en 2 verticilles de longueurs inégales, insérées dans la gorge du tube du calice, presque sessiles ; ovaire supère, à stipe court, 2-loculaire, style filiforme, atteignant 4 mm de long, disque en coupe. Fruit : drupe ovoïde atteignant 15 mm × 10 mm, rougeâtre à noire, glabre ou densément poilue à l’extrémité, contenant 1(–2) graines.
En Afrique australe, Peddiea africana fleurit de septembre à février et les fruits sont mûrs de février à octobre.
Le genre Peddiea comprend 9 espèces, réparties en Afrique tropicale, dont une est endémique de Madagascar. Jusqu’à récemment, on pensait que Peddiea africana et Peddiea fischeri Engl. étaient 2 espèces distinctes. Le premier aurait été restreint au Zimbabwe, au Mozambique, à l’Afrique du Sud et au Swaziland. Les 2 se distinguaient par un disque et un ovaire (et un fruit) glabres pour l’un, et des poils au sommet du disque et de l’ovaire (et du fruit) pour l’autre, ainsi que par de minuscules différences au niveau du tube du calice. Cependant, au Zimbabwe et au Mozambique, où les deux espèces sont indigènes, des intermédiaires existent et il n’existe aucune base pour continuer à les distinguer. Peddiea rapaneoides Gilg. ex Engl. (synonyme : Peddiea orophila A.Robyns) est présent dans l’est de la R.D. du Congo et dans le Rwanda et le Burundi avoisinants ; il se rencontre en forêt à 1600–3000 m d’altitude. Les fibres de son écorce sont utilisées pour confectionner des cordes.
Ecologie
Peddiea africana est présent à 750–2400 m d’altitude dans le sous-étage des forêts, en lisière de forêts, dans la savane arbustive fluviale et dans les fourrés. En Afrique de l’Ouest, il est considéré comme une espèce de forêts de montagne.
Gestion
Peddiea africana produit des fruits en abondance, et ceux-ci peuvent être facilement récoltés. On peut conserver les graines dans un endroit frais dans des récipients scellés. Aucun traitement des semences avant le semis n’est nécessaire. Sa multiplication peut se faire par graines, par sauvageons ou par bouturage. Les arbres peuvent être recépés ou écimés.
Des boutures sont plantées comme poteaux pour faire des haies vives dans la partie occidentale du Cameroun. Le rôle des haies vives détermine la longueur des boutures plantées et leur espacement, la structure de la clôture, et son entrelacement avec du raphia. L’écimage des arbres dans la clôture tous les 3–4 ans satisfait aux besoins en bois d’une famille, y compris en boutures pour réparer la clôture.
Ressources génétiques
Très répandu et commun, Peddiea africana n’est pas menacé d’érosion génétique.
Perspectives
En Ouganda, on considère qu’il est possible de cultiver Peddiea africana en plantations pour la production de fibres. Cependant, les données chiffrées sur les propriétés des fibres faisant défaut, il semble utile de les étudier au préalable. La plante contient des composés aux propriétés anticancéreuses et toxiques, et une recherche plus approfondie sur sa phytochimie semble utile également.
Références principales
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Autres références
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Auteur(s)
- C.H. Bosch, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands
Citation correcte de cet article
Bosch, C.H., 2011. Peddiea africana Harv. [Internet] Fiche de PROTA4U. Brink, M. & Achigan-Dako, E.G. (Editeurs). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Pays Bas. <http://www.prota4u.org/search.asp>.
Consulté le 31 mars 2025.
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