PROTA, Introduction aux Plantes à fibres
PROTA 16, 2005. Ressources végétales de l'Afrique tropicale. vol. 16. Plantes à fibres. éd. par M. Brink & E.G. Achigan-Dako. Wageningen, Fondation PROTA - CTA. 659 p.
Sommaire
Choix des espèces
PROTA 16 : “Plantes à fibres” décrit les espèces de plantes sauvages ou cultivées d’Afrique tropicale qui sont utilisées pour leur fibres. Certaines d’entre elles sont commercialisées sur le marché international, mais la plupart ne sont utilisées que localement, pour faire du matériau de ligature et des vêtements, pour la couverture des toits, pour l’emballage et le rembourrage, et pour la fabrication de paniers, de nattes, d’objets de vannerie, de balais et de brosses à dents. Les rotins dont les tiges sont utilisées pour la ligature et la vannerie sont également inclus dans ce groupe d’usage. La plupart des espèces ont plusieurs autres usages secondaires. PROTA affecte normalement un seul usage primaire et, si cela est pertinent, un ou plusieurs usages secondaires à toutes les espèces de plantes utilisées en Afrique. L’usage primaire de Crotalaria juncea L. (chanvre indien) étant celui d’une plante à fibres, elle est donc traitée dans PROTA 16, mais elle a plusieurs usages secondaires, par ex. comme engrais vert, comme fourrage et comme plante médicinale. Les fibres de Cocos nucifera L. (cocotier) sont fréquemment utilisées, mais son usage primaire est celui d’un oléagineux ; par conséquent, il est décrit dans PROTA 14 : “Oléagineux”. Dans PROTA 16, quelques espèces sont décrites qui, à part leur usage primaire comme plante à fibres, ont un autre usage considéré comme primaire et par conséquent sont incluses dans 2 livres. Il s’agit de Ceiba pentandra (L.) Gaertn. (inclus aussi dans PROTA 7(1) : “Bois d’ œuvre 1”, Corchorus olitorius L., Hibiscus cannabinus L. et Hibiscus sabdariffa L. (inclus aussi dans PROTA 2: “Légumes”), et Linum usitatissimum L. (inclus aussi dans PROTA 14: “Oléagineux”). 75 espèces importantes de plantes à fibres font l’objet de descriptions complètes. La plupart sont des espèces sauvages, mais certaines sont cultivées ou semi-domestiquées. Les articles de synthèse sont présentés dans un format détaillé et illustrés d’un dessin au trait et d’une carte de répartition. En outre, 173 espèces de plantes à fibres d’importance secondaire font l’objet d’articles au format simplifié et ne comportent habituellement pas de dessin. Pour 267 autres espèces, l’information était tellement limitée que des articles séparés n’étaient pas justifiés ; ces espèces sont seulement mentionnées dans les articles sur les espèces apparentées. Après les plantes à fibres d’usage primaire, traitées par ordre alphabétique, les espèces qui sont utilisées comme plante à fibres à titre secondaire sont listées comme “Plantes à fibres ayant un autre usage primaire” et sont renvoyées à d’autres volumes de l’encyclopédie.
Noms des plantes
Famille : à part les noms de famille classiques, le nom correspondant à la classification APG (Angiosperm Phylogeny Group) est également noté lorsqu’il diffère du nom classique.
Synonymes : seuls sont mentionnés les synonymes le plus communément utilisés et ceux qui risquent de prêter à confusion.
Noms vernaculaires : seuls sont inclus les noms utilisés dans les langues officielles d’importance régionale en Afrique, à savoir l’anglais, le français, le portugais et le swahili. Fournir des données approfondies sur les noms d’une espèce dans toutes les langues parlées dans sa zone de répartition dépasserait la portée de PROTA, car la simple vérification des noms demanderait aux spécialistes de longues recherches sur le terrain. Bien que certaines formes régionales d’arabe soient parlées dans plusieurs pays d’Afrique, le nombre d’espèces de plantes africaines possédant un nom en arabe classique écrit est limité. C’est pourquoi les noms arabes ont été omis. Quant aux noms des produits végétaux, ils sont mentionnés dans la section “Usages”.
Origine et répartition géographique
Pour éviter de longues listes de pays dans le texte, une carte de répartition a été ajoutée pour toutes les espèces. Cette carte indique les pays dans lesquels une espèce a été répertoriée, soit à l’état sauvage, soit en culture. Toutefois, pour bon nombre d’espèces, ces cartes sont incomplètes parce qu’elles sont réalisées sur la base d’informations publiées dont la quantité et la qualité varient énormément d’une espèce à l’autre. Ceci est tout particulièrement vrai pour les espèces sauvages que ne couvrent pas, ou pas complètement, les flores régionales africaines, et pour les espèces cultivées uniquement à petite échelle (par ex. dans les jardins familiaux). Pour certains pays (comme la Centrafrique, le Tchad, le Soudan et l’Angola), il existe relativement peu d’informations dans la littérature. Parfois, ces pays ne sont pas pris en compte dans des flores régionales ou nationales récentes, et, même si certaines espèces y sont présentes, il est impossible de le prouver ou de le confirmer. Pour certaines espèces, la carte de répartition a été omise en raison de l’insuffisance d’informations disponibles sur leur répartition.
Propriétés
Cette rubrique présente des données sur les propriétés morphologiques, chimiques et physiques de la fibre.
Les principales propriétés morphologiques qui déterminent l’aptitude des fibres aux usages divers sont la longueur et la largeur des cellules fibreuses individuelles (“fibres ultimes”). L’épaisseur de la paroi des cellules et le diamètre du lumen sont normalement moins importants. Pour la fabrication industrielle de textiles fins, un rapport longueur/largeur de plus de 1000 est généralement requis. Les fibres avec un rapport longueur/largeur de moins de 1000 ne peuvent être utilisées que pour des textiles grossiers et des cordages. Dans la production de papier, le rapport longueur/largeur influe sur la flexibilité du papier et sur sa résistance à la rupture. Les propriétés chimiques concernent principalement les quantités de cellulose, d’hemicelluloses, de pectine et de lignine dans la fibre. La cellulose est le composant principal des fibres végétales, et plus la teneur en cellulose est élevée, plus la valeur de la fibre l'est. Le terme d'holocellulose fait référence à la fraction entière de glucides de la matière première, c’est-à-dire l’ensemble de la cellulose et des hémicelluloses, alors que l’a-cellulose est la fraction isolée par un procédé d’extraction caustique. Elle est généralement considérée étant de la cellulose pure, mais en réalité elle ne contient que 96–98% de cellulose. La présence d’hémicelluloses dans la matière première destinée à la production de papier augmente le rendement en pâte et la résistance du papier qui en résulte, mais les hémicelluloses ne sont pas désirées dans les pâtes (à dissoudre) destinées à la production de matières plastiques à base de cellulose. La pectine est le ciment entre les cellules fibreuses. La lignine augmente la rigidité de la paroi cellulaire, la rendant moins sensible aux prédateurs et moins perméable à l’eau. Les fibres de haute qualité contiennent moins de 5% de lignine. Dans la production de papier, l’enlèvement ou la modification de la lignine est essentiel pour la fabrication de papiers hauts de gamme.
Parmi les propriétés physiques importantes, on trouve la résistance, l’élasticité, la durabilité et la couleur. Ces caractères varient habituellement largement au sein de l’espèce, et même entre les brins de fibres d’une seule plante. Ils dépendent aussi d’une gamme d’autres facteurs, dont la température, la teneur en eau et les méthodes analytiques. La résistance peut être exprimée par la résistance à la traction : la charge ou la force à la rupture par unité de surface de la coupe transversale, habituellement exprimée en N/mm2. Une méthode d’expression plus ancienne est la longueur à la rupture : la longueur à laquelle le matériel suspendu cassera sous son propre poids. Elle est normalement exprimée en km. Un autre caractère utile est l’allongement à la rupture, qui mesure la résistance du matériel à l’allongement. Il est défini comme le degré d’allongement au moment de la rupture de la fibre, en pourcentage de la longueur originelle de la fibre. Le module de Young ou le module d’élasticité est le rapport entre le stress (force par unité de surface) ou la charge appliquée et la tension ou la déformation qui se produit dans un matériel sous déformation élastique ; plus la valeur est élevée, plus le matériau est raide.
Description
Cette rubrique donne une caractérisation morphologique des espèces. Cette description, rédigée en style télégraphique, fait usage de termes botaniques. Il n’est pas facile de fournir une description destinée au grand public, car les termes de la langue commune manquent souvent de la précision requise pour une description botanique. Un dessin au trait est ajouté pour toutes les espèces principales et quelques espèces moins connues, pour servir de complément à la description et l’illustrer.
Gestion
La description des méthodes culturales, qui comprend le désherbage, l’application d’engrais, l’irrigation et les mesures de lutte contre les ravageurs et les maladies, est donnée dans les sections “Gestion” et “Maladies et ravageurs”. Elle reflète les pratiques actuelles ou des recommandations généralisées, et optent pour une vue d’ensemble, mais sans recommandations détaillées adaptées aux conditions locales extrêmement diversifiées que rencontrent les agriculteurs. Les recommandations concernant la lutte chimique contre les ravageurs et les maladies sont purement indicatives et les règlements locaux doivent avoir la priorité. PROTA participera à la réalisation de produits dérivés pour la vulgarisation et l’enseignement, basés sur les textes de ce volume, mais auxquels des informations locales spécifiques seront ajoutées.
Ressources génétiques
La diversité génétique de nombreuses espèces de plantes d’Afrique est en train de se réduire, parfois à une vitesse alarmante, à la suite de la destruction des milieux et de la surexploitation. Le remplacement des variétés locales d’espèces cultivées par des cultivars modernes commercialisés par des firmes semencières représente une autre cause d’érosion génétique. Un bilan est fait de la diversité intraspécifique et des menaces probables au niveau de l’espèce, et lorsqu’il y a lieu il est fait référence à la Liste rouge des espèces menacées de l’UICN. Les informations sur les collections ex situ de ressources génétiques sont extraites pour la plupart des publications de Bioversity International (anciennement Institut international des ressources phytogénétiques – IPGRI).
Références
L’objectif principal de la liste de références donnée est de guider le lecteur vers des informations complémentaires, et elle ne prétend pas être exhaustive. Les auteurs et éditeurs ont sélectionné deux catégories de références. Le nombre de “références principales” est limité à 10 (seulement 5 pour les espèces secondaires), et celui des “autres références” à 20 (seulement 10 pour les espèces secondaires). Les références figurant sur la liste incluent celles qui ont été utilisées lors de la rédaction de l’article de synthèse. Lorsqu’Internet a été utilisé, le site web et la date de consultation sont mentionnés.
Editeurs
- M. Brin, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands
- E.G. Achigan Dak, PROTA Network Office Africa, World Agroforestry Centre (ICRAF), P.O. Box 30677-00100, Nairobi, Kenya
Editeurs généraux
- R.H.M.J. Lemmens, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands
- L.P.A. Oyen, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands
Editeurs de la traduction française
- M. Chauvet, Bureau national de PROTA pour la France, Agropolis International, Avenue Agropolis, F-34394 Montpellier Cedex 5, France
- J.S. Siemonsma, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands
Editeur des photos
- G.H. Schmelzer, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands
Traducteurs
- AGROOH (www.agrooh.fr), France
- Hélène Corbière, 34070 Montpellier, France