Ocotea kenyensis (PROTA)

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Ressources végétales de l'Afrique tropicale
Introduction
Liste des espèces


Importance générale Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
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Répartition mondiale Fairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
Médicinal Fairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
Bois d'œuvre Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
Bois de feu Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
Ornemental Fairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
Fibre Fairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
Statut de conservation Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svg


répartition en Afrique (sauvage)
1, port de l’arbre ; 2, rameau en fleurs ; 3, rameau en fruits. Redessiné et adapté par Iskak Syamsudin
vague de croissance (Zimbabweflora)
dessous de la surface foliaire (Zimbabweflora)
coupe transversale du bois
coupe tangentielle du bois
coupe radiale du bois

Ocotea kenyensis (Chiov.) Robyns & R.Wilczek


Protologue: Bull. Jard. Bot. Etat 20: 212 (1950).
Famille: Lauraceae

Synonymes

  • Ocotea viridis Kosterm. (1938).

Noms vernaculaires

  • Bastard stinkwood, northern stinkwood, Transvaal stinkwood (En).

Origine et répartition géographique

Ocotea kenyensis se rencontre depuis le sud du Soudan et le sud de l’Ethiopie, en passant par l’est de la R.D. du Congo, le Rwanda, le Kenya, l’Ouganda et la Tanzanie, jusqu’au Zimbabwe, au Mozambique, au Swaziland et à l’est de l’Afrique du Sud.

Usages

Le bois est utilisé pour les revêtements de sol, les lambris, les meubles et la sculpture. Il convient pour la construction légère, la menuiserie, les boiseries intérieures, les châssis de véhicules, les manches, les échelles, les articles de sport, les jouets, les bibelots, le tournage, les placages et le contreplaqué. Il est aussi utilisé comme bois de feu et pour la production de charbon de bois.

La décoction d’écorce s’emploie en médecine traditionnelle comme antitussif. L’écorce se mastique pour traiter la diarrhée.

Propriétés

Le bois de cœur est brun doré pâle à brun foncé, à taches noirâtres ; il est lustré. Le fil est souvent ondulé, le grain moyennement fin. C’est un bois moyennement lourd, d’une densité d’environ 750 kg/m³ à 12% d’humidité. Il sèche lentement à l’air et le séchage doit être effectué avec soin pour éviter une dégradation importante. Le séchage de planches épaisses peut être problématique. Les taux de retrait sont moyennement élevés.

Le bois se scie et se travaille aussi bien à la main qu’avec des machines-outils, mais peut donner lieu à un soulèvement du fil à la surface ; il est recommandé d’utiliser des lames bien affûtées pour obtenir un beau fini de surface. Les propriétés de collage sont satisfaisantes. Le bois se tranche et se déroule bien. Il est relativement durable et moyennement résistant aux attaques de termites et de térébrants marins, mais sensible aux attaques de Lyctus. Le bois de cœur est moyennement rebelle à l’imprégnation avec des produits de conservation.

Description

  • Arbre sempervirent de taille petite à moyenne, atteignant 30(–40) m de haut ; fût habituellement droit, atteignant 100(–150) cm de diamètre ; surface de l’écorce brun grisâtre à brun rougeâtre, rugueuse, se desquamant en écailles irrégulières, à lenticelles éparses bien visibles, écorce interne blanc verdâtre à brun jaunâtre ou orange, virant au gris foncé à brun foncé à l’exposition ; cime arrondie, fortement ramifiée, vert foncé ; rameaux à cicatrices foliaires distinctes, rameaux anguleux, garnis de poils courts à presque glabres.
  • Feuilles alternes, simples ; stipules absentes ; pétiole de 0,5–1,5(–2) cm de long ; limbe ovale à elliptique, de (4, 5–)6,5–22 cm × 2–10 cm, cunéiforme à arrondi à la base, aigu à acuminé à l’apex, bords entiers ou ondulés, coriace, vert brillant foncé au-dessus, plus pâle au-dessous, souvent rougeâtre sur les bords, rouge à l’état jeune, glabre, pennatinervé à 8–10 paires de nervures latérales, à odeur aromatique.
  • Inflorescence : cyme ou panicule axillaire ou terminale atteignant 7 cm de long, à denses poils grisâtres et courts, à fleurs peu nombreuses ; pédoncule de 0,5–1(–2,5) cm de long.
  • Fleurs bisexuées ou unisexuées, régulières, odorantes ; pédicelle de 1–5 mm de long, renflé chez le fruit ; lobes du périanthe 6, ovales-elliptiques à orbiculaires ou obovales, de 2–3,5 mm de long, jaune verdâtre ou jaune blanchâtre, à poils courts ; étamines (7–)9 en 3 verticilles, anthères 4-loculaires, étamines du verticille intérieur munies de 2 glandes à la base, staminodes formant un quatrième verticille autour de l’ovaire ou absents ; ovaire supère, ovoïde à globuleux, d’environ 1 mm de long, glabre, 1-loculaire, style de 1–1,5 mm de long, stigmate discoïde ; fleurs mâles à ovaire réduit, fleurs femelles à étamines réduites.
  • Fruit : baie drupacée oblongue-ellipsoïde à ovoïde-ellipsoïde de 1,5–2,5 cm de long, vert olive, enfermée à la base dans le réceptacle dilaté en coupe d’environ 1 cm de long, contenant 1 graine.

Autres données botaniques

Le nombre d’espèces d’Ocotea a été estimé entre 200 et 350, la plupart en Amérique tropicale. Il y en a environ 7 sur le continent africain, et environ 35 à Madagascar.

Ocotea bullata

Ocotea bullata (Burch.) Baill. est endémique de l’est et du sud de l’Afrique du Sud. Il ressemble fortement à Ocotea kenyensis, mais il s’en distingue par les cloques présentes sur les feuilles à l’aisselle des nervures latérales inférieures. Son bois gris jaunâtre à brun foncé, lustré et souvent à belle figure, connu sous le nom de “stinkwood”, est très recherché, et ce depuis déjà des siècles, surtout pour les meubles, les petits ornements et le tournage, et il est extrêmement prisé. Des méthodes de production durable de bois d’œuvre ont été récemment mises au point, mais elles ne permettent qu’une production très réduite. Le bois sert aussi de bois de feu. L’écorce a un intérêt en médecine traditionnelle, surtout pour traiter les maux de tête, les problèmes urinaires et nerveux, les maux d’estomac et la diarrhée. Ocotea bullata est planté comme arbre ornemental dans les parcs et les jardins.

Anatomie

Description anatomique du bois (codes IAWA pour les bois feuillus) :

  • Cernes de croissance : (1 : limites de cernes distinctes) ; (2 : limites de cernes indistinctes ou absentes).
  • Vaisseaux : 5 :bois à pores disséminés ; (11 : vaisseaux fréquemment en amas) ; 12 : contour des vaisseaux isolés anguleux ; 13 : perforations simples ; (14 : perforations scalariformes) ; (15 : perforations scalariformes avec 10 barreaux) ; 22 : ponctuations intervasculaires en quinconce ; 23 : ponctuations alternes (en quinconce) de forme polygonale ; 25 : ponctuations intervasculaires fines (4–7 μm) ; 31 : ponctuations radiovasculaires avec des aréoles très réduites à apparemment simples : ponctuations rondes ou anguleuses ; 32 : ponctuations radiovasculaires avec des aréoles très réduites à apparemment simples : ponctuations horizontales (scalariformes) à verticales (en balafres) ; 42 : diamètre tangentiel moyen du lumen des vaisseaux 100–200 μm ; 47 : 5–20 vaisseaux par millimètre carré ; (56 : thylles fréquents).
  • Trachéides et fibres : 61 : fibres avec des ponctuations simples ou finement (étroitement) aréolées ; 65 : présence de fibres cloisonnées ; 66 : présence de fibres non cloisonnées ; 69 : fibres à parois fines à épaisses.
  • Parenchyme axial : 78 : parenchyme axial juxtavasculaire ; 93 : huit (5–8) cellules par file verticale.
  • Rayons : 97 : rayons 1–3-sériés (larges de 1–3 cellules) ; 106 : rayons composés de cellules couchées avec une rangée terminale de cellules dressées et/ou carrées ; 115 : 4–12 rayons par mm.
  • Eléments sécrétoires et variantes cambiales : 124 : cellules à huile et/ou à mucilage dans les rayons ; 125 : cellules à huile et/ou à mucilage dans le parenchyme axial.
(P. Ng’andwe, H. Beeckman & P. Gasson)

Croissance et développement

En général, l’arbre pousse relativement vite. Les fruits sont consommés par les oiseaux, qui peuvent jouer le rôle d’agents de dispersion des graines.

Ecologie

Ocotea kenyensis est présent dans la forêt pluviale sempervirente à 1100–2400(–2600) m d’altitude. La pluviométrie annuelle moyenne dans l’aire de répartition va de 1500 mm à 2200 mm. Dans les montagnes du sud du Soudan, il est présent aux côtés de Podocarpus et Albizia spp., et au Kenya avec Podocarpus et Macaranga spp.

Multiplication et plantation

Il faut utiliser des graines fraîches pour le semis. Elles sont sensibles à la dessiccation, mais peuvent se conserver pendant une brève période dans de la sciure humide.

La multiplication par drageons est facile ; ceux-ci sont souvent produits en abondance. Dans la nature, la régénération par graines d’Ocotea kenyensis en Ethiopie s’avère satisfaisante.

Gestion

Ocotea kenyensis peut se recéper.

Maladies et ravageurs

Les fruits sont souvent fortement attaqués par les insectes.

Ressources génétiques

Dans de nombreuses régions, Ocotea kenyensis a été massivement exploité pour son bois précieux. En Afrique australe, il a une répartition très disséminée, consistant en groupes souvent restreints ou en arbres géographiquement isolés des autres peuplements. Il est gravement menacé au Zimbabwe. Ocotea kenyensis figure sur la Liste rouge de l’UICN dans la catégorie “vulnérable”.

Perspectives

Bien qu’Ocotea kenyensis procure du bois précieux et qu’il ait été surexploité, très peu d’études ont été menées sur les caractéristiques de son bois, son taux de croissance et ses méthodes de multiplication. Les résultats de telles recherches sont nécessaires pour mettre au point des méthodes d’exploitation durable. Cela aboutirait probablement à des niveaux de production très faibles, mais l’exemple d’Ocotea bullata en Afrique du Sud montre que cela reste une option digne d’intérêt pour des bois d’œuvre d’une telle qualité.

Références principales

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  • Palmer, E. & Pitman, N., 1972–1974. Trees of southern Africa, covering all known indigenous species in the Republic of South Africa, South-West Africa, Botswana, Lesotho and Swaziland. 3 volumes. Balkema, Cape Town, South Africa. 2235 pp.
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Autres références

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  • Bekele-Tesemma, A., Birnie, A. & Tengnäs, B., 1993. Useful trees and shrubs for Ethiopia: identification, propagation and management for agricultural and pastoral communities. Technical Handbook No 5. Regional Soil Conservation Unit/SIDA, Nairobi, Kenya. 474 pp.
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  • Dale, I.R. & Greenway, P.J., 1961. Kenya trees and shrubs. Buchanan’s Kenya Estates Limited, Nairobi, Kenya. 654 pp.
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  • Wimbush, S.H., 1957. Catalogue of Kenya timbers. 2nd reprint. Government Printer, Nairobi, Kenya. 74 pp.

Sources de l'illustration

  • Hutchinson, J. & Moss, M.B., 1930. A new stinkwood from East Africa. Bulletin of Miscellaneous Information Kew 1930: 68–70.
  • Maundu, P. & Tengnäs, B. (Editors), 2005. Useful trees and shrubs for Kenya. World Agroforestry Centre - East and Central Africa Regional Programme (ICRAF-ECA), Technical Handbook 35, Nairobi, Kenya. 484 pp.
  • Palmer, E. & Pitman, N., 1972–1974. Trees of southern Africa, covering all known indigenous species in the Republic of South Africa, South-West Africa, Botswana, Lesotho and Swaziland. 3 volumes. Balkema, Cape Town, South Africa. 2235 pp.

Auteur(s)

  • F.S. Mairura, Kenya Tropical Soil Biology and Fertility Institute of CIAT, P.O. Box 30677, Nairobi, Kenya
  • R.H.M.J. Lemmens, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands

Citation correcte de cet article

Mairura, F.S. & Lemmens, R.H.M.J., 2008. Ocotea kenyensis (Chiov.) Robyns & R.Wilczek. In: Louppe, D., Oteng-Amoako, A.A. & Brink, M. (Editors). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Netherlands. Consulté le 22 décembre 2024.


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