Ochrosia oppositifolia (PROTA)

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Ressources végétales de l'Afrique tropicale
Introduction
Liste des espèces


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Médicinal Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
Bois d'œuvre Fairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg


Ochrosia oppositifolia (Lam.) K.Schum.


Protologue: Engl. & Prantl, Nat. Pflanzenfam. 4(2) : 156 (1895).
Famille: Apocynaceae
Nombre de chromosomes: 2n = 22

Synonymes

  • Ochrosia parviflora (Forst.f.) G.Don (1837).

Noms vernaculaires

  • Bois chauve-souris (Fr).

Origine et répartition géographique

Ochrosia oppositifolia est largement réparti sur les côtes des îles de toute l’Asie du Sud-Est et du Pacifique. En Afrique, il est limité aux Seychelles.

Usages

Aux Seychelles, une décoction d’écorce amère est ingérée pour purifier le sang, ouvrir l’appétit et en tant que purgatif et carminatif ; à fortes doses, elle sert d’abortif. La décoction de feuilles est utilisée pour laver l’abdomen des femmes venant d’accoucher. Les usages d’Ochrosia oppositifolia sont similaires en Asie du Sud-Est. Le bois était jadis utilisé pour la construction.

Propriétés

Les recherches menées sur les constituants actifs d’Ochrosia se sont concentrées sur des composants anticancéreux, suite à l’isolement chez l’espèce asiatique Ochrosia elliptica Labill. d’alcaloïdes indoliques : ellipticine, elliptinine, 9-méthoxy-ellipticine et isoréserpiline. De nombreuses Ochrosia spp. ont depuis lors fait l’objet de recherches sur leur teneur en alcaloïdes.

Les principaux composants de l’écorce d’Ochrosia oppositifolia sont la réserpiline, l’isoréserpiline et l’ochropposine. De nombreux autres alcaloïdes indoliques ont été trouvés dans l’écorce, comme l’épi-rauvanine, la bleekerine, l’ochropposinine, la réserpinine et l’isoréserpinine, mais ni l’ellipticine ni ses dérivés n’ont été trouvés. Le constituant principal des feuilles est l’isoréserpiline ; elles contiennent également, pour une moindre part, de la 10-hydroxy-apparicine et de la 10-méthoxy-apparicine.

Le bois est blanc jaunâtre et dur.

Description

Arbre de taille petite à moyenne pouvant atteindre 25 m de haut, glabre à l’exception de l’intérieur du tube de la corolle, à latex blanc ; fût pouvant atteindre 50 cm de diamètre ; écorce gris pâle, rugueuse ; branches portant des cicatrices foliaires circulaires. Feuilles en verticilles de 4, parfois opposées près de l’inflorescence, simples et entières ; pétiole de 1–6,5 cm de long, ne s’élargissant pas en stipule à la base ; limbe obovale à elliptique, de 8–35 cm × 3–15 cm, base décurrente sur le pétiole, apex arrondi, rétus ou obtus, pennatinervé à nombreuses nervures latérales à angle droit par rapport à la nervure médiane. Inflorescence : cyme terminale, mais paraissant souvent axillaire, multiflore ; pédoncule de 2–14 cm de long ; bractées inférieures foliacées, largement ovales, autres bractées écailleuses ou sépaloïdes. Fleurs bisexuées, régulières, 5-mères, presque sessiles ; sépales connés à la base, ovales, de 1–2 mm de long, épais ; corolle crème à blanche, tube de 4–10 mm de long, cylindrique, légèrement élargi autour des étamines, lobes elliptiques, de 5–9 mm × 2–3 mm, apex arrondi, étalés ; étamines insérées à environ 2 mm sous la gorge de la corolle, incluses, sessiles ; ovaire supère, constitué de 2 carpelles libres, style de 1–4,5 mm de long, terminé par une tête de pistil ovoïde, un anneau basal et un apex à 2 lobes. Fruit constitué de 2 drupes libres, ovoïdes à ellipsoïdes de 5–8 cm × 3–5,5 cm, apex arrondi ou apiculé, indéhiscentes, lisses, mésocarpe fibreux, chaque drupe contenant 1–2 graines. Graines elliptiques, aplaties, de 1,5–2,5 cm de long, ailées.

Autres données botaniques

Le genre Ochrosia comprend environ 30 espèces, se rencontrant des îles Mascareignes et des Seychelles jusqu’en Asie du Sud-Est, dans le Pacifique et au nord de l’Australie. La Nouvelle-Calédonie est particulièrement riche en espèces endémiques. Ochrosia appartient à la tribu des Rauvolfieae, ainsi que le genre bien connu Rauvolfia.

Leur mésocarpe épais et fibreux permet aux fruits de flotter et d’être dispersés par les courants marins. Les fruits d’Ochrosia oppositifolia, s’ils sont plantés sans en avoir retiré la pulpe, germent difficilement et seulement au bout de 8 mois.

Ecologie

Ochrosia oppositifolia se rencontre dans les forêts côtières, dans la brousse ou les milieux ouverts, seulement occasionnellement loin à l’intérieur des terres, souvent sur sols calcaires, jusqu’à 100 m d’altitude.

Ressources génétiques

La répartition naturellement étendue d’Ochrosia oppositifolia et sa tolérance aux milieux perturbés limitent les risques d’érosion génétique. Aux Seychelles, il est devenu rare en raison de la collecte excessive d’écorce, mais il est encore relativement abondant dans certaines des îles extérieures.

Perspectives

Plusieurs alcaloïdes indoliques isolés d’espèces d’Ochrosia possèdent des propriétés anticancéreuses intéressantes, particulièrement l’ellipticine et ses dérivés. Jusqu’à présent, aucun alcaloïde à base d’ellipticine n’a été isolé d’Ochrosia oppositifolia et l’espèce restera probablement d’importance purement locale.

Références principales

  • Gurib-Fakim, A. & Brendler, T., 2004. Medicinal and aromatic plants of Indian Ocean Islands: Madagascar, Comoros, Seychelles and Mascarenes. Medpharm, Stuttgart, Germany. 568 pp.
  • Leeuwenberg, A.J.M., 1988. The African species of Ochrosia Juss. In: Leeuwenberg, A.J.M. (Editor). Series of revisions of Apocynaceae 23. Agricultural University Wageningen Papers 87–5. pp. 45–53.
  • Pheube-Locou, N., Koch, M., Plat, M. & Potier, P., 1972. Plants de Nouvelle-Caledonie. 14. Alcaloides des écorces de tronc d’Ochrosia oppositifolia (Lmk) K.Schum. (Apocynacées). Annales Pharmaceutiques Françaises 30(12): 821–826.
  • van Valkenburg, J.L.C.H. & Hendrian, R., 2001. Ochrosia A.L. Juss. In: van Valkenburg, J.L.C.H. & Bunyapraphatsara, N. (Editors). Plant Resources of South-East Asia No 12(2): Medicinal and poisonous plants 2. Backhuys Publishers, Leiden, Netherlands. pp. 386–389.

Autres références

  • Adjanohoun, E.J., Abel, A., Aké Assi, L., Brown, D., Chetty, K.S., Chong-Seng, L., Eymé, J., Friedman, F., Gassita, J.N., Goudoté, E.N., Govinden, P., Keita, A., Koudogbo, B., Lai-Lam, G., Landreau, D., Lionnet, G. & Soopramanien, A., 1983. Médecine traditionelle et pharmacopée - Contribution aux études ethnobotaniques et floristiques aux Seychelles. Agence de Coopération Culturelle et Technique, Paris, France. 170 pp.
  • Friedmann, F., 1994. Flore des Seychelles: Dicotylédones. Editions de l’ORSTOM, Paris, France. 663 pp.

Auteur(s)

  • G.H. Schmelzer, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands

Citation correcte de cet article

Schmelzer, G.H., 2006. Ochrosia oppositifolia (Lam.) K.Schum. In: Schmelzer, G.H. & Gurib-Fakim, A. (Editors). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Netherlands. Consulté le 18 décembre 2024.


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