Loudetia simplex (PROTA)
Introduction |
Loudetia simplex (Nees) C.E.Hubb.
- Protologue: Bull. Misc. Inform. Kew 1934: 431 (1934).
- Famille: Poaceae (Gramineae)
- Nombre de chromosomes: 2n = 24, 40, 60
Synonymes
- Tristachya simplex Nees (1841),
- Arundinella stipoides Hack. (1884),
- Loudetia camerunensis (Stapf) C.E.Hubb. (1934),
- Loudetia stipoides (Hack.) Conert (1957).
Noms vernaculaires
- Common russet grass (En).
Origine et répartition géographique
Loudetia simplex est largement réparti dans toute l’Afrique tropicale, dont Madagascar. Il est également présent en Afrique du Sud.
Usages
Loudetia simplex est généralement utilisé pour la couverture des toits. En Zambie, il est réputé faire partie des meilleures herbes de couverture disponibles. Au marché de Bamako, au Mali, on vend des paniers faits de ses tiges. A Madagascar, Loudetia simplex est utilisé pour faire des paniers et des chapeaux. Les jeunes pousses sont pâturées. Il deviendrait immangeable lorsqu’il est mature et sec. Au Burkina Faso, ce dégoût est attribué à l’amertume des feuilles. Dans de nombreuses régions, c’est devenu une graminée dominante indiquant des sols pauvres ou surpâturés. Au Zimbabwe, on utilise en lotion une macération de la plante entière dans de l’eau pour traiter le pied d’athlète.
Production et commerce international
Loudetia simplex est seulement utilisé et vendu localement.
Propriétés
Des analyses de la valeur fourragère de plantes fraîches au début du stade de floraison au Kenya ont indiqué (sur la base de la matière sèche) : 10,4% de protéines brutes, 38,0% de fibres brutes, 5,6% de cendres, 1,8% d’extrait à l’éther et 44,2% d’extrait non-azoté.
Botanique
Graminée vivace, touffue ; tiges de 30–150 cm de haut, habituellement érigées, non ramifiées, nœuds jaunâtres à noirs, glabres à barbus. Feuilles alternes ; gaines basales devenant habituellement fibreuses, typiquement laineuses tomenteuses mais parfois pubescentes soyeuses à glabrescentes ; ligule à frange ciliée ; limbe linéaire, plat ou enroulé vers l’intérieur, rarement filiforme, de 10–30 cm × 2–5 mm. Inflorescence : panicule linéaire à étroitement ovale, de 5–30 cm de long, contractée ou lâche, les rameaux rarement nettement verticillés. Epillets à 1 fleur mâle basale et 1 fleur bisexuée supérieure, étroitement lancéolés, de 8–14 mm de long, brun pâle à foncé, généralement glabres mais parfois à poils hérissés provenant de tubercules foncés, se désarticulant au-dessous de la fleur supérieure, et au-dessous de la fleur inférieure sur le tard ; glumes à 3 nervures ; glume inférieure ovale-elliptique, habituellement d’un tiers de la longueur de l’épillet et largement obtuse mais parfois de la moitié de la longueur et étroitement obtuse ; glume supérieure lancéolée, aussi longue que l’épillet, obtuse ; lemme inférieure similaire à la glume supérieure, à 3 nervures ; lemme supérieure oblongue-elliptique, de 4–7 mm de long, finement coriace, glabrescente à poilue, à 7 nervures, à 2 dents aiguës à lobes atteignant 1 mm de long ; arête de 2,5–5 cm de long ; cal étroitement oblong, de 0,8–1 mm de long, à 2 dents ; carènes de la paléole à nervures épaissies, sans aile ; étamines 2, de 3 mm de long ; ovaire à style d’environ 2 mm de long et stigmates d’environ 2 mm de long. Fruit : caryopse lancéolé d’environ 5 mm de long, glabre, hile linéaire.
Au Bénin, Loudetia simplex fleurit en juin–janvier, au Zimbabwe en novembre–mars. Il forme des graines et devient jaune-rougeâtre lorsque le cycle annuel est achevé, même si le sol n’a pas séché. Après les pluies, la touffe entière dessèche et brûle habituellement. Après le feu, on observe une repousse assez faible de feuilles vertes et quelques floraisons en saison sèche. Le principal redémarrage de la touffe vivace a lieu après le début des pluies suivantes. Loudetia simplex a une photosynthèse en C4.
Le genre Loudetia est classé dans les Arundinelleae et comprend environ 20 ou 26 espèces selon la circonscription acceptée pour le genre. Il est présent en Afrique tropicale, en Afrique du Sud et à Madagascar, avec 1 espèce en Amérique du Sud. Loudetia arundinacea (A.Rich.) Steud. est une graminée vivace, vigoureuse, en touffe, à tiges atteignant 3 m de haut, répandue du Sénégal au Cameroun et à l’Ethiopie, et vers le sud jusqu’en Angola et au Mozambique. C’est une graminée dominante dans certains types de savane et elle forme souvent des peuplements purs. Elle est couramment utilisée pour la couverture des toits, par exemple en Sierra Leone et au Nigeria, mais on signale que ce matériau de couverture n’est pas durable. En Ouganda, les tiges en fleurs sont mises en bottes pour faire des brosses et des balais. L’herbe fournit une bonne pâture pour le bétail, surtout tant qu’elle est jeune. Au Kordofan (Soudan), on dit qu’elle se rétablit rapidement après un feu, et que le bétail pourra pâturer les nouvelles pousses jusqu’à ce qu’elles atteignent environ 40 cm de hauteur. Lorsqu’elle est âgée, les poils sur l’inflorescence mature deviennent problématiques pour les yeux du bétail. Loudetia togoensis (Pilg.) C.E.Hubb. est une graminée annuelle, en touffe, à tiges atteignant 1 m de haut. Elle est commune dans le Sahel, de la Mauritanie au Soudan. Au Ghana et au Nigeria, on met les tiges en fleurs en bottes pour faire des balais. Au Burkina Faso, les tiges sont tressées en chapeaux, et au Togo en bracelets. L’herbe fournit une bonne pâture pour le bétail, mais seulement tant qu’elle est jeune.
Ecologie
Loudetia simplex se rencontre à 250–2500(–2750) m d’altitude dans la savane arbustive caducifoliée et la savane herbeuse dans des régions à pluviométrie annuelle moyenne de (600–)750–1000 mm. Il n’est pas très tolérant à la sécheresse. Loudetia simplex pousse sur des sols généralement pauvres, grossiers, sableux, mais on le trouve également sur les versants pierreux ou en bordure de terres humides. Au Ghana, il est commun sur les pentes rocailleuses et sur les sols superficiels recouvrant une croûte ferrugineuse ou un substratum rocheux imperméables. En Tanzanie, on le signale sur des sols latéritiques peu fertiles, pauvres en matière organique, dérivés du granite. La texture du sol varie du sable à l’argile avec une fourchette de pH de 5–7,5. En Côte d’Ivoire, il est caractéristique de la savane à palmier rônier (Borassus aethiopum Mart.). Le brûlis de la savane n’affecte ni sa présence ni sa proportion dans le couvert végétal.
Gestion
Loudetia simplex est seulement présent à l’état sauvage.
Ressources génétiques
Loudetia simplex est extrêmement répandu et commun, et n’est pas menacé d’érosion génétique.
Perspectives
Loudetia simplex restera probablement une graminée d’importance locale pour la couverture des toits et le tressage et une graminée fourragère d’importance modérée dans les herbages naturels.
Références principales
- Burkill, H.M., 1994. The useful plants of West Tropical Africa. 2nd Edition. Volume 2, Families E–I. Royal Botanic Gardens, Kew, Richmond, United Kingdom. 636 pp.
- CIAT/FAO, undated. Grassland species profiles. [Internet]. CIAT/FAO collaboration on Tropical Forages, Rome, Italy. http://www.fao.org/ ag/AGP/AGPC/doc/gbase/ Default.htm. May 2011.
- Clayton, W.D., Phillips, S.M. & Renvoize, S.A., 1974. Gramineae (part 2). In: Polhill, R.M. (Editor). Flora of Tropical East Africa. Crown Agents for Oversea Governments and Administrations, London, United Kingdom. 273 pp.
- Dougall, H.W. & Bogdan, A.V., 1958. The chemical composition of grasses of Kenya. East African Agricultural and Forestry Journal 24(1): 17–23 (Part 1), 25(4): 241–244 (Part 2).
- Poilecot, P., 1995. Les Poaceae de Côte d’Ivoire. Manuel illustré d’identification des espèces. Boissera 50: 1–734.
Autres références
- Chifundera, K., 2001. Contribution to the inventory of medicinal plants from the Bushi area, South Kivu Province, Democratic Republic of Congo. Fitoterapia 72: 351–368.
- Clayton, W.D., 1971. Studies in the Gramineae 26. Numerical taxonomy of the Arundinelleae. Kew Bulletin 26(1): 111–123.
- Conert, H.J., 1957. Beitraege zur Monographie der Arundinelleae. Botanische Jahrbücher für Systematik, Pflanzengeschichte und Pflanzengeographie 77: 226–354.
- Jacques-Félix, H., 1972. Observations sur les Loudetia annuels du Tchad, du Cameroun et de République Centrafricaine. Adansonia 12(2): 231–243.
- Lubke, R.A. & Phipps, J.B., 1973. Taximetrics of Loudetia (Gramineae) based on leaf anatomy. Canadian Journal of Botany 51: 2127–2146.
- McVaugh, R., 1974. Report of the Committee for Spermatophyta: conservation of generic names 17. Proposal 315 (post 278) Loudetia Hochstetter ex Steudel (1854) vs. Loudetia A. Braun (1841). Taxon 23 (5–6): 819.
- Medina, J.C., 1959. Plantas fibrosas da flora mundial. Instituto Agronômico Campinas, Sao Paulo, Brazil. 913 pp.
- Phillips, S., 1995. Poaceae (Gramineae). In: Hedberg, I. & Edwards, S. (Editors). Flora of Ethiopia and Eritrea. Volume 7. Poaceae (Gramineae). The National Herbarium, Addis Ababa University, Addis Ababa, Ethiopia and Department of Systematic Botany, Uppsala University, Uppsala, Sweden. 420 pp.
- Rommerskirchen, F., Plader, A., Eglinton, G., Chikaraishi, Y. & Rullkoetter, J., 2006. Chemotaxonomic significance of distribution and stable carbon isotopic composition of long-chain alkanes and alkan-1-ols in C4 grass waxes. Organic Geochemistry 37(10): 1303–1332.
- Shava, S. & Mapaura, A., 2002. Traditional uses of indigenous grasses of Zimbabwe. Sabonet News 7(3): 193–197.
Sources de l'illustration
- Akoègninou, A., van der Burg, W.J. & van der Maesen, L.J.G. (Editors), 2006. Flore analytique du Bénin. Backhuys Publishers, Leiden, Netherlands. 1034 pp.
Auteur(s)
- L.P.A. Oyen, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands
Citation correcte de cet article
Oyen, L.P.A., 2011. Loudetia simplex (Nees) C.E.Hubb. [Internet] Fiche de PROTA4U. Brink, M. & Achigan-Dako, E.G. (Editeurs). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Pays Bas. <http://www.prota4u.org/search.asp>.
Consulté le 18 décembre 2024.
- Voir cette page sur la base de données Prota4U.