Lodoicea maldivica (PROTA)
Introduction |
Importance générale | |
Répartition en Afrique | |
Répartition mondiale | |
Fruit | |
Légume | |
Médicinal | |
Bois d'œuvre | |
Ornemental | |
Fibre | |
Sécurité alimentaire | |
Statut de conservation |
Lodoicea maldivica (J.F.Gmel.) Pers.
- Protologue: Syn. Pl. 2: 630 (1807).
- Famille: Arecaceae (Palmae)
- Nombre de chromosomes: 2n = 34, 36
Synonymes
- Cocos maldivica J.F.Gmel. (1791),
- Lodoicea callipyge Comm. ex J.St.-Hil. (1805),
- Lodoicea sechellarum Labill. (1807).
Noms vernaculaires
- Coco-fesses, coco de mer, cocotier de mer, cocotier des îles Seychelles, cocotier des Maldives (Fr).
- Double coconut palm, sea coconut palm, coconut of the Maldives (En).
- Coco do mar, coco das Maldivas (Po).
Origine et répartition géographique
Lodoicea maldivica est endémique des Seychelles, où des peuplements naturels existent sur les îles de Praslin et Curieuse. Il est cultivé aux Seychelles et ailleurs, par exemple dans les villes côtières en Afrique de l’Est et en Inde. Longtemps avant la découverte de ce palmier aux Seychelles, les fruits et coques vides étaient connus sur les côtes de l’Inde et des Maldives, car ils flottent dans l’eau et sont transportés par les courants océaniques. Le palmier lui-même ne s’est pas répandu outre-mer, car les graines viables sont trop lourdes pour flotter.
Usages
Les jeunes feuilles sont utilisées pour tresser des nattes, des chapeaux et des paniers, alors que les vieilles feuilles sont utilisées pour la couverture. Le duvet des jeunes feuilles est utilisé pour le rembourrage. Le bois sert à faire des palissades et des bacs à eau. Le bourgeon terminal (cœur de palmier) est consommé comme légume, notamment après avoir été conservé dans du vinaigre. Les noyaux bilobés (endocarpe avec graines) sont collectionnés en raison de leur taille et de leur forme. On utilise les coques (endocarpe) comme récipient à eau, bols et plats. L’albumen est consommé, par ex. en soupes en Chine. Il est réputé être un aphrodisiaque et un antidote contre les poisons. Le palmier est cultivé comme plante ornementale dans de très nombreuses parties des tropiques.
Production et commerce international
Après la découverte du palmier sur Praslin en 1768, les noyaux (souvent appelés graines ou nucules) étaient expédiés en grandes quantités vers les marchés orientaux. De nos jours ils sont vendus aux touristes, ce qui représente localement une importante source de revenus. En 1997, environ 1600 noyaux ont été récoltés, en 1998 environ 1500. Ils sont vendus au prix de € 190–450, selon leur taille et leur symétrie. La vente de noyaux aux touristes nécessite un permis d’exportation officiel.
Propriétés
Le fruit est très lourd, avec un poids d’environ 20 kg, et il contient la plus grosse graine du monde végétal, atteignant 16 kg. Le fruit réduit en poudre a montré des effets hypoglycémiques et antihyperlipidémiques chez l’homme et le lapin.
Botanique
Palmier dioïque atteignant 30 m de haut, inerme ; tige érigée, atteignant 25 cm de diamètre. Couronne comportant jusqu’à 12 feuilles. Feuille à gaine se fendant du côté opposé au pétiole ; pétiole vigoureux, de 3–6(–10) m de long, profondément cannelé au-dessus, arrondi et ponctué de noir au-dessous, bord de la partie basale fibreux ; limbe de 3–5 m × 2–3 m, divisé costapalmé sur 25–35% de sa longueur en segments, base cunéiforme ; segments linéaires-lancéolés, pliés une fois, courtement bifides, raides, face supérieure brillante et lisse, face inférieure terne, nervure médiane prononcée au-dessous. Inflorescence située entre les feuilles, atteignant 2 m de long, retombante, enveloppée par 2 bractées ; inflorescence mâle à pédoncule court se terminant en 1–3 rachilles en chaton avec des dépressions contenant chacune 60–70 fleurs ; inflorescence femelle non ramifiée, la rachille étant un prolongement du pédoncule et presque aussi long, en zigzag, portant des bractées engainantes sous-tendant chacune une fleur, à 5–13 fleurs. Fleurs unisexuées ; fleurs mâles à bractéole fibreuse, sépales 3, connés, corolle à longue base en forme de stipe et 3 lobes, étamines 17–22 ; fleurs femelles de 5 cm de large, sessiles, ovoïdes, bractéoles 2, sépales 3, pétales 3, staminodes triangulaires, gynécée 3-loculaire, stigmates 3. Fruit : drupe ovoïde, atteignant 50 cm de long, vert olive, contenant 1(–3) graines ; exocarpe lisse ; mésocarpe fibreux (“bourre”) ; endocarpe (“coque”) comprenant 1(– 3) pyrènes bilobés (“noyaux”). Graines d’environ 30 cm × 28 cm, 2-lobées.
Lodoicea maldivica est la seule espèce du genre Lodoicea.
La germination prend environ 1 an. Après la germination, la tige cotylédonaire s’enfonce d’abord dans le sol jusqu’à une profondeur de 30–60 cm puis s’étend horizontalement sur une distance pouvant atteindre 10 m, la plantule s’établissant alors à quelque distance de la graine elle-même. Dans sa phase juvénile, qui peut durer 2–60 ans, le palmier n’a pas de tronc. Pendant la phase juvénile, environ 20 feuilles sont produites à partir de l’apex de la tige enterrée. Les feuilles suivantes sont produites par le tronc en formation à des intervalles de 9 mois, et vivent environ 9 ans après leur apparition. La floraison débute lorsque le tronc fait environ 4 m de haut. La pollinisation est probablement effectuée par les insectes. Les fruits mettent 4–7 ans pour mûrir. Dans les peuplements naturels, les arbres femelles matures portent généralement 2–9 fruits à la fois, alors que les arbres cultivés peuvent porter jusqu’à 60 fruits. Les arbres peuvent vivre pendant environ 350 ans et se reproduire pendant environ 300 ans, mais les arbres mâles vivent plus longtemps que les arbres femelles.
Ecologie
Sur l’île de Praslin, qui héberge le plus important peuplement naturel de Lodoicea maldivica, la pluviométrie annuelle moyenne est d’environ 1600 mm, avec une pluviométrie mensuelle moyenne dépassant 100 mm sauf en juin, juillet et août. Les températures mensuelles moyennes au niveau de la mer sont de 24–26°C.
Gestion
Après la récolte, l’albumen est retiré du noyau et les coques vides sont réassemblées pour la vente.
Ressources génétiques
Lodoicea maldivica est classé comme vulnérable sur la Liste rouge de l’UICN des espèces menacées, les principales menaces étant la surexploitation des fruits et le feu. L’espèce est maintenant protégée et le commerce des noyaux est contrôlé légalement par le Décret de gestion du Coco-de-mer de 1995. Des peuplements naturels sont conservés dans des réserves sur l’île de Praslin. En 1997, la plus importante population, dans la réserve de la Vallée de Mai, se composait de 1162 arbres matures, dont 45% étaient des femelles. Les niveaux de régénération sont trop faibles en raison du retrait de la plupart des noyaux pour la vente afin de couvrir les frais de gestion, et de la récolte illégale. Aux Seychelles, Lodoicea maldivica est répertorié dans l’annexe III du CITES, ce qui signifie que l’export de ses noyaux est autorisé uniquement sur présentation des permis ou certificats adéquats.
Perspectives
Lodoicea maldivica est une espèce appréciée pour ses noyaux caractéristiques, mais n’est présent qu’en quelques endroits et est menacé par la surexploitation de ses fruits, mettant en danger sa régénération. Des protocoles de récolte adaptés sont nécessaires pour assurer l’avenir des peuplements naturels restants.
Références principales
- Edwards, P., Kollmann, J. & Fleischmann, K., 2002. Life history evolution in Lodoicea maldivica (Arecaceae). Nordic Journal of Botany 22(2): 227–237.
- Purseglove, J.W., 1972. Tropical crops. Monocotyledons. Volume 2. Longman, London, United Kingdom. 273 pp.
- Rist, L., Kaiser-Bunbury, C.N., Fleischer-Dogley, F., Edwards, P., Bunbury, N. & Ghazoul, J., 2010. Sustainable harvesting of coco de mer, Lodoicea maldivica, in the Vallée de Mai, Seychelles. Forest Ecology and Management 260(12): 2224–2231.
- Robertson, S.A., 1989. Flowering plants of Seychelles. Royal Botanic Gardens, Kew, Richmond, United Kingdom. 327 pp.
- Uhl, N.W. & Dransfield, J., 1987. Genera palmarum - a classification of palms based on the work of Harold E. Moore Jr. The L.H. Bailey Hortorium and the International Palm Society. Allen Press, Lawrence KS, United States. 610 pp.
Autres références
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- Dransfield, J., 1986. Palmae. In: Polhill, R.M. (Editor). Flora of Tropical East Africa. A.A. Balkema, Rotterdam, Netherlands. 55 pp.
- Fleischmann, K., Edwards, P.J., Ramseier, D. & Kollmann, J., 2005. Stand structure, species diversity and regeneration of an endemic palm forest on the Seychelles. African Journal of Ecology 43(4): 291–301.
- Gerlach, J., 2003. Pollination in the coco-de-mer, Lodoicea maldivica. Palms 47(3): 135–138.
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- Rouillard, G. & Guého, J., 2000. Les plantes et leur histoire à l’Ile Maurice. MSM Printers, Port Louis, Mauritius. 752 pp.
- Swabey, C., 1970. The endemic flora of the Seychelle islands and its conservation. Biological Conservation 2(3): 171–178.
Auteur(s)
- M. Brink, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands
Citation correcte de cet article
Brink, M., 2011. Lodoicea maldivica (J.F.Gmel.) Pers. [Internet] Fiche de PROTA4U. Brink, M. & Achigan-Dako, E.G. (Editeurs). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Pays Bas. <http://www.prota4u.org/search.asp>.
Consulté le 18 décembre 2024.
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