Kanahia laniflora (PROTA)

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Ressources végétales de l'Afrique tropicale
Introduction
Liste des espèces


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Répartition en Afrique Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svg
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Kanahia laniflora (Forssk.) R.Br.


répartition en Afrique (sauvage)
Protologue: in Salt, Voy. Abyss. App. : LXIV (1814).
Famille: Asclepiadaceae (APG: Apocynaceae)
Nombre de chromosomes: 2n = 22

Origine et répartition géographique

Kanahia laniflora est présent depuis la Côte d’Ivoire jusqu’au Cameroun, et depuis le Soudan, l’Ethiopie et la Somalie jusqu’au Mozambique, en Namibie et en Afrique du Sud. On le rencontre également en Egypte, au Yémen et en Arabie saoudite.

Usages

En Ethiopie, l’extrait de racine se prend avec du miel pour provoquer l’avortement. Le latex s’applique en gouttes dans l’oreille pour traiter l’otite. Au Kenya, les Pokots prennent la décoction de plante pour traiter les crises d’épilepsie. En Ouganda, le latex s’applique sur les plaies. En Tanzanie, la décoction de racine avec du jus de feuilles est administrée aux enfants souffrant de convulsions provoquées par le paludisme.

Au Kenya, le bétail et les chèvres broutent la plante. Les Suiei Dorobos du nord du Kenya utilisent les poils des graines pour garnir les oreillers.

Propriétés

Des études phytochimiques antérieures sur les racines ont montré la présence de petites quantités de cardénolides ainsi que d’importantes quantités d’hétérosides de prégnane ; des tests menés sur différentes parties de la plante ont également suggéré la présence de flavonoïdes. Différents extraits végétaux laissent penser à une stimulation du système sympathique, une dépression du système nerveux central, une activité diurétique, une vasodilatation périphérique, une légère activité psychotrope et un léger empoisonnement métabolique. Dans un test ultérieur, quatre hétérosides de flavonol et trois 5α -cardénolides ont été identifiés dans différentes parties de la plante. Les 5α-cardénolides sont des inhibiteurs des récepteurs nicotiniques de l’acétylcholine de type musculaire exprimés in vitro, avec une IC50 = 27–60 μM, comme l’ont mis en lumière des essais électrophysiologiques sur des cellules entières avec la méthode patch-clamp. Un extrait méthanolique des parties aériennes a montré un effet inhibiteur de croissance notable contre plusieurs lignées de cellules cancéreuses humaines.

Un extrait aqueux d’écorce de racine n’a pas montré d’effet utérotonique ou antinidation in vitro.

Description

Arbuste érigé, à plusieurs tiges, glabre, atteignant 2,5 m de haut ; latex présent dans toutes les parties. Feuilles opposées, simples et entières ; pétiole de 3–6 mm de long, avec quelques soies à la base ; stipules absentes ; limbe lancéolé à linéaire-lancéolé, de 6–15(–20) cm × 0,3–1,5(–2,5) cm, base s’amenuisant dans le pétiole, apex longuement acuminé. Inflorescence : spirale indéterminée condensée, axillaire à extra-axillaire, à nombreuses fleurs ; pédoncule de 1,5–9 cm de long, relativement trapu, bractées linéaires, de 4–15 mm de long. Fleurs bisexuées, régulières, 5-mères ; pédicelle de 1–2 mm de long ; sépales lancéolés à ovales, de 4–10 mm de long, acuminés ; corolle campanulée, lobes ovales à elliptiques, de 7–10(–13) mm × 2,5–5 mm, apex presque aigu, à poils laineux à l’intérieur à la base, ivoire ou blancs ; lobes de la couronne presque globuleux, de 2–4 mm de long, charnus, 2-lobés, blancs ; étamines soudées en une colonne staminale atteignant 6 mm de long, soudée à la tête du stigmate ; ovaire supère, 2-loculaire, style en colonne, tête du stigmate grande, aplatie. Fruit : paire de follicules droits, chacun cylindrique, de 3,5–6 cm × 1–2 mm, apex acuminé, glabre, légèrement rugueux, contenant de nombreuses graines. Graines ovoïdes d’environ 4 mm de long, s’amenuisant en un court bec, cannelées d’un côté, lisses, garnies d’une touffe de poils blanchâtres.

Autres données botaniques

Le genre Kanahia comprend 2 espèces, toutes deux présentes en Afrique tropicale. Kanahia laniflora est répandu et variable, tandis que Kanahia carlsbergiana D.V.Field, Friis & M.G.Gilbert est endémique du sud de l’Ethiopie et rare.

Ecologie

Kanahia laniflora est présent dans le sable ou parmi les pierres le long des cours d’eau ou lacs (saisonniers) des zones sèches, du niveau de la mer jusqu’à 1800 m d’altitude. Il est considéré comme une rhéophyte.

Ressources génétiques

Etant donné que Kanahia laniflora possède une grande aire de répartition et n’est pas rare, il n’est probablement pas menacé d’érosion génétique.

Perspectives

De plus amples recherches phytochimiques et pharmacologiques doivent être menées sur les différentes parties végétales de Kanahia laniflora, afin d’évaluer son potentiel comme plante médicinale.

Références principales

  • Burkill, H.M., 1985. The useful plants of West Tropical Africa. 2nd Edition. Volume 1, Families A–D. Royal Botanic Gardens, Kew, Richmond, United Kingdom. 960 pp.
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  • Desta, B., 1994. Ethiopian traditional herbal drugs. Part III: Anti-fertility activity of 70 medicinal herbs. Journal of Ethnopharmacology 44(3): 199–209.
  • Field, D., Friis, I. & Gilbert, M.G., 1986. A new species of Kanahia (Asclepidiaceae) with a reconsideration of the genus. Nordic Journal of Botany 6(6): 787–792.
  • Kruger, A.M.C. & Gerritsma-Van Der Vijver, L.M., 1986. A chemical and biological evaluation of Kanahia laniflora, Asclepiadaceae. Suid Afrikaanse Tydskrif vir Natuurwetenskap en Tegnologie 5(1): 46–52.

Autres références

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  • Blomley, T. & Mbogo, N., 1992. Use and management of indigenous trees and plants by the people of Tharaka, Meru. ICRAF, Nairobi, Kenya. 33 pp.
  • Bullock, A.A., 1952. Notes on African Asclepiadaceae 1. Kew Bulletin 1952: 405–426.
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  • Kapur, B.M., Allgeier, H. & Reichstein, T., 1967. Die Glykoside der Wurzeln von Kanahia laniflora (Forssk.) R.Br.). 1. Isolierungen. Helvetica Chimica Acta 50(7): 2147–2171.
  • Kapur, B.M., Allgeier, H. & Reichstein, T., 1967. Die Glykoside der Wurzeln von Kanahia laniflora (Forssk.) R.Br. 2. Struktur von Kalanosid-H und Kalanosid-K. Helvetica Chimica Acta 50(7): 2171–2179.
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Auteur(s)

  • G.H. Schmelzer, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands

Citation correcte de cet article

Schmelzer, G.H., 2010. Kanahia laniflora (Forssk.) R.Br. In: Schmelzer, G.H. & Gurib-Fakim, A. (Editors). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Pays-Bas. Consulté le 1 avril 2025.


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