Hypselodelphys violacea (PROTA)
Introduction |
Importance générale | |
Répartition en Afrique | |
Répartition mondiale | |
Fruit | |
Médicinal | |
Fibre | |
Sécurité alimentaire | |
Hypselodelphys violacea (Ridl.) Milne-Redh.
- Protologue: Kew Bull. 1950: 160 (1950).
- Famille: Marantaceae
Synonymes
- Trachyphrynium violaceum Ridl. (1887).
Origine et répartition géographique
Hypselodelphys violacea est réparti de la Guinée et la Sierra Leone jusqu’au Cameroun, et de là vers le sud jusqu’en R.D. du Congo et en Angola.
Usages
Les tiges fendues servent couramment à attacher et faire des paniers et des nattes. Au Gabon, les tiges sont utilisées pour faire des pièges pour de petits animaux tels que des rats et des crabes. Au Ghana, les tiges creuses sont utilisées comme sifflet. On utilise les feuilles pour l’emballage.
Les fruits sont consommés en Sierra Leone, et les graines sont mastiquées au Nigeria. Au Bénin, les feuilles font partie de préparations à boire pour traiter les bossus. Dans la région de la rivière Oubangi, en Afrique centrale, les fruits séchés et réduits en poudre servent d’émétique, et sont consommés en bouillie en cas de morsures de serpent.
Propriétés
Les fruits sont fortement parfumés. Les graines sont réputées avoir un goût de noisette lorsqu’elles sont fraîches et presque mûres, mais être insipides lorsqu’elles sont complètement mûres et sèches.
Botanique
- Liane grimpante, pérenne, ligneuse, atteignant environ 3,5(–8) m de haut, à rhizome et pousses ramifiées ressemblant à du bambou.
- Feuilles distiques, antitropes (successivement fléchies vers un côté puis vers l’autre) ; pétiole s’engainant généralement jusqu’à l’articulation, de 1–2 cm de long au-dessus de l’articulation et calleux, transition du pétiole dans la nervure médiane marquée par une interruption ; limbe linéaire-ovale à ovale-oblong, de 9–22 cm × 2–10 cm, base tronquée à arrondie, apex acuminé, face inférieure avec deux lignes de poils sur les deux côtés de la nervure médiane.
- Inflorescence : épi simple ou ramifié de façon dichotomique, de (5–)8–16(–24) cm de long à partir du nœud le plus bas ; axe articulé et en zig-zag, avec à chaque nœud une bractée abaxiale de 2–3,5 cm de long enveloppant une seule cymule ; cymule à 2 fleurs, munie d’une bractée adaxiale 2-carénée de 10–15 mm de long, pédoncule commun court.
- Fleurs bisexuées, zygomorphes, d’environ 2,5 cm de diamètre, violettes et blanches ; bractéole charnue et dure, sépales 3, libres, égaux ; corolle tubuleuse au-dessous, à 3 lobes réfléchis, d’environ 2 cm de long ; staminodes et étamine en 2 cycles, formant à la base un tube soudé au tube de la corolle, cycle extérieur constitué de 2 staminodes pétaloïdes, cycle intérieur constitué de 1 étamine et 2 staminodes pétaloïdes, dont 1 cucullé avec un appendice en épée ; ovaire infère, 3-loculaire.
- Fruit triangulaire avec des angles vifs, d’environ 5 cm de diamètre, indéhiscent, densément couvert de protubérances pointues de 1–2 mm de long, endocarpe pulpeux, contenant 3 graines.
- Graines noires, sans arille.
Au Bénin, la floraison et la fructification ont lieu probablement toute l’année. Les fleurs sont pollinisées par les abeilles.
Le genre Hypselodelphys comprend 7 espèces, réparties d’Afrique de l’Ouest jusqu’en Ouganda.
Ecologie
Hypselodelphys violacea se rencontre en forêt secondaire et en lisière de forêt, particulièrement dans les endroits humides.
Gestion
Hypselodelphys violacea est récolté à partir de peuplements sauvages.
Ressources génétiques
Etant donné sa vaste répartition et sa présence en forêts secondaires, Hypselodelphys violacea ne semble pas menacé d’érosion génétique.
Perspectives
Hypselodelphys violacea sert par endroits à lier, tresser et emballer, mais aucun renseignement n’est disponible sur les propriétés de ses fibres et le commerce local de ses produits. Il est peu probable qu’il devienne plus important, à cause de la grande disponibilité d’autres Marantaceae et des substituts synthétiques.
Références principales
- Akoègninou, A., van der Burg, W.J. & van der Maesen, L.J.G. (Editors), 2006. Flore analytique du Bénin. Backhuys Publishers, Leiden, Netherlands. 1034 pp.
- Burkill, H.M., 1997. The useful plants of West Tropical Africa. 2nd Edition. Volume 4, Families M–R. Royal Botanic Gardens, Kew, Richmond, United Kingdom. 969 pp.
- Hepper, F.N., 1968. Marantaceae. In: Hepper, F.N. (Editor). Flora of West Tropical Africa. Volume 3, part 1. 2nd Edition. Crown Agents for Oversea Governments and Administrations, London, United Kingdom. pp. 79–89.
- Koechlin, J., 1965. Marantaceae. Flore du Cameroun. Volume 4. Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris, France. pp. 99–157.
- Vergiat, A.M., 1970. Plantes magiques et médicinales des féticheurs de l’Oubangui (Région de Bangui). (Fin). Journal d’Agriculture Tropicale et de Botanique Appliquée 17: 295–339.
Autres références
- Abbiw, D.K., 1990. Useful plants of Ghana: West African uses of wild and cultivated plants. Intermediate Technology Publications, London and Royal Botanic Gardens, Kew, Richmond, United Kingdom. 337 pp.
- Adjanohoun, E.J., Ahyi, A.M.R., Aké Assi, L., Baniakina, J., Chibon, P., Cusset, G., Doulou, V., Enzanza, A., Eymé, J., Goudoté, E., Keita, A., Mbemba, C., Mollet, J., Moutsamboté, J.-M., Mpati, J. & Sita, P. (Editors), 1988. Médecine traditionnelle et pharmacopée - Contribution aux études ethnobotaniques et floristiques en République Populaire du Congo. Agence de Coopération Culturelle et Technique, Paris, France. 606 pp.
- Hawthorne, W. & Jongkind, C., 2006. Woody plants of western African forests: a guide to the forest trees, shrubs and lianes from Senegal to Ghana. Kew Publishing, Royal Botanic Gardens, Kew, United Kingdom. 1023 pp.
- Koechlin, J., 1964. Marantacées. Flore du Gabon. Volume 9. Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris, France. pp. 91–158.
- Ley, A.C., 2008. Evolutionary tendencies in African Marantaceae - evidence from floral morphology, ecology and phylogeny. PhD thesis, Johannes Gutenberg Universität, Mainz, Germany. 187 pp.
- Milne-Redhead, E., 1950. Notes on African Marantaceae I. Kew Bulletin 5(2): 157–163.
- Missouri Botanical Garden, undated. VAST (VAScular Tropicos) nomenclatural database. [Internet] http://mobot.mobot.org/ W3T/Search/ vast.html. June 2010.
- Neuwinger, H.D., 2000. African traditional medicine: a dictionary of plant use and applications. Medpharm Scientific, Stuttgart, Germany. 589 pp.
- Pischtschan, E., Ley, A.C. & Claβen-Bockhoff, R., 2010. Ontogenetic and phylogenetic diversification of the hooded staminode in Marantaceae. Taxon 59(4): 1111–1125.
- Raponda-Walker, A. & Sillans, R., 1961. Les plantes utiles du Gabon. Paul Lechevalier, Paris, France. 614 pp.
Auteur(s)
- M. Brink, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands
Consulté le 1 avril 2025.
- Voir cette page sur la base de données Prota4U.