Haumania danckelmaniana (PROTA)
Introduction |
Importance générale | |
Répartition en Afrique | |
Répartition mondiale | |
Céréale / légume sec | |
Fruit | |
Médicinal | |
Fibre | |
Sécurité alimentaire | |
Haumania danckelmaniana (J.Braun & K.Schum.) Milne-Redh.
- Protologue: Kew Bull. 1950: 162 (1950).
- Famille: Marantaceae
Origine et répartition géographique
Haumania danckelmaniana est réparti au Cameroun, en Centrafrique, en Guinée équatoriale, au Gabon, au Congo et en R.D. du Congo.
Usages
Les feuilles sont utilisées pour envelopper les aliments pour la cuisson. On en fait également toute une gamme d’articles utiles tels que des tasses, des entonnoirs et des éventails. Lorsque les aiguillons ont été enlevés, les tiges sont utilisées pour fabriquer des dispositifs de portage, des structures de huttes et des pièges. La tige et l’écorce fendues sont tressées en nattes, en paniers et en gaines de couteau. La tige écorcée est utilisée pour faire des balais. Les aiguillons sont utilisés pour raper le manioc et l’igname sauvage. Les graines torréfiées sont consommés et connues localement comme “cacahuètes de la forêt”. L’écorce est ajoutée au tabac pour en renforcer le goût.
En médecine traditionnelle au Cameroun, les racines brûlées et écrasées sont mélangées avec de l’huile de palme et appliquées en externe sur les plaies et contre les maux de tête, alors que les jeunes feuilles sont appliquées sur les morsures de serpent. En Afrique centrale, le jus des feuilles est absorbé comme boisson purgative et contre les vers, ou bien la décoction de la liane s’applique comme lavement.
Propriétés
On signale que l’écorce de tige serait très résistante.
Botanique
Plante herbacée vivace, zigzaguante ou grimpante, atteignant 6 m de haut, à rhizome ; tige ramifiée, densément couverte d’aiguillons recourbés. Feuilles alternes, imbriquées ; pétiole s’engainant sur une grande partie de sa longueur, de 6–23 cm de long (comprenant la gaine), glabre, la partie non-calleuse et la partie calleuse apicale non séparées par une articulation, transition du pétiole vers la nervure médiane marquée par un bec sur la face supérieure, mais continue sur la face inférieure ; limbe ovale à ovale-lancéolé, plus ou moins symétrique, atteignant 25(–27) cm × 12(–13) cm, base arrondie à tronquée, apex acuminé, pubescence confinée à la base du limbe, nervures latérales parallèles et nombreuses. Inflorescence : grappe, sous-tendue par une gaine lancéolée de 3–7 cm de long ; axe principal en zig-zag, avec une bractée abaxiale à chaque nœud enveloppant 3–6 cymules ; bractées abaxiales s’étalant à angle droit par rapport au rachis, repliées, ovales, de 1,5–2 cm de long, à apex arrondi, plus ou moins persistantes ; cymules chacune avec une bractée adaxiale, à 2 fleurs ; pédoncule commun des cymules court. Fleurs bisexuées, zygomorphes, blanches, parfumées ; bractéole absente ; sépales 3, pétaloïdes, libres, égaux, de 3–4 mm de long ; corolle tubulaire à la base, à 3 lobes, tube de 4–5 mm de long, lobes d’environ 8 mm de long ; étamine fertile 1, staminodes pétaloïdes et blancs à taches jaunes ; ovaire infère, poilu, 3-loculaire. Fruit : capsule trigone d’environ 3 cm × 2 cm, à angles arrondis, couverte de protubérances coniques. Graines sans arille.
Les fleurs de Haumania danckelmaniana sont pollinisées par les abeilles et probablement par les colibris également.
Le genre Haumania comprend 3 espèces, réparties en Afrique centrale. Haumania liebrechtsiana (De Wild. & T.Durand) J.Léonard, qui est utilisé de la même façon, peut être distingué de Haumania danckelmaniana grâce à ses tiges sans aiguillons, les bractées abaxiales de son inflorescence de 2,5–3,5 cm de long, et ses sépales d’environ 11 mm de long.
Ecologie
Haumania danckelmaniana est présent dans des zones à forte pluviométrie dans les forêts primaires et secondaires, les clairières, les jachères et comme adventice dans les plantations. Les pousses et les fruits sont souvent consommés par les gorilles des plaines.
Gestion
Pour la préparation de matériau de vannerie au Cameroun, les épines sont ôtées de la tige, qui est ensuite fendue, après quoi on écarte la moelle en la grattant.
Ressources génétiques
Rien n’indique que Haumania danckelmaniana soit menacé d’érosion génétique.
Perspectives
On confectionne par endroits toute une gamme d’articles utiles avec les feuilles et les tiges de Haumania danckelmaniana. Rien n’indique que l’espèce soit surexploitée, mais la plante peut avoir du potentiel comme culture pour des usages locaux, et des recherches sur sa multiplication et ses pratiques de gestion seraient utiles.
Références principales
- Burkill, H.M., 1997. The useful plants of West Tropical Africa. 2nd Edition. Volume 4, Families M–R. Royal Botanic Gardens, Kew, Richmond, United Kingdom. 969 pp.
- Hattori, S., 2006. Utilization of Marantaceae plants by the Baka hunter-gatherers in southeastern Cameroon. African Study Monographs, Supplement 33: 29–48.
- Hepper, F.N., 1968. Marantaceae. In: Hepper, F.N. (Editor). Flora of West Tropical Africa. Volume 3, part 1. 2nd Edition. Crown Agents for Oversea Governments and Administrations, London, United Kingdom. pp. 79–89.
- Koechlin, J., 1965. Marantaceae. Flore du Cameroun. Volume 4. Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris, France. pp. 99–157.
- Milne-Redhead, E., 1950. Notes on African Marantaceae I. Kew Bulletin 5(2): 157–163.
Autres références
- Betti, J.L., 2004. An ethnobotanical study of medicinal plants among the Baka pygmies in the Dja biosphere reserve, Cameroon. African Study Monographs 25(1): 1–27.
- Bouquet, A., 1969. Féticheurs et médecines traditionnelles du Congo (Brazzaville). Mémoires ORSTOM No 36. Office de la Recherche Scientifique et Technique Outre-Mer. Paris, France. 282 pp.
- Cabezas, F.J., de la Estrella, M., Aedo, C. & Velayos, M., 2005. Marantaceae of Equatorial Guinea. Annales Botanici Fennici 42(3): 173–184.
- Koechlin, J., 1964. Marantacées. Flore du Gabon. Volume 9. Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris, France. pp. 91–158.
- Ley, A.C., 2008. Evolutionary tendencies in African Marantaceae - evidence from floral morphology, ecology and phylogeny. PhD thesis, Johannes Gutenberg Universität, Mainz, Germany. 187 pp.
- Neuwinger, H.D., 2000. African traditional medicine: a dictionary of plant use and applications. Medpharm Scientific, Stuttgart, Germany. 589 pp.
- Ngobo, M.P., Weise, S.F. & Mcdonald, M.A., 2004. Revisiting the performance of natural fallows in Central Africa. Scandinavian Journal of Forest Research 19, Supplement 4: 14–24.
- Nishihara, T., 1995. Feeding ecology of western lowland gorillas in the Nouabalé-Ndoki National Park, Congo. Primates 36(2): 151–168.
- Terashima, H. & Ichikawa, M., 2003. A comparative ethnobotany of the Mbuti and Efe hunter-gatherers in the Ituri forest, Democratic Republic of Congo. African Study Monographs 24(1–2): 1–168.
- van Dijk, J.F.W., 1997. An assessment of non-wood forest product resources for the development of sustainable commercial extraction. In: Sunderland, T.C.H., Clark, L.E. & Vantomme, P. (Editors). Non-wood forest products of Central Africa: current research issues and prospects for conservation and development. FAO, Rome, Italy. pp. 37–49.
Auteur(s)
- M. Brink, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands
Consulté le 31 mars 2025.
- Voir cette page sur la base de données Prota4U.