Faurea saligna (PROTA)

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Ressources végétales de l'Afrique tropicale
Introduction
Liste des espèces


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Médicinal Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
Bois d'œuvre Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svg
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Faurea saligna Harv.


Protologue: London Journ. Bot. 6: 373, t. 15 (1847).
Famille: Proteaceae

Noms vernaculaires

Red beech, African beech, African red beech, beechwood (En).

Origine et répartition géographique

L’aire de Faurea saligna s’étend de la R.D. du Congo, du Rwanda et du Kenya jusqu’en Angola, au Botswana, au Zimbabwe, au Mozambique et au nord et à l’est de l’Afrique du Sud.

Usages

Le bois est utilisé en construction sous la forme de piquets et de poteaux, en menuiserie, pour les lambris, le mobilier, les ustensiles, les ornements et les poteaux de clôture. Il se prête à la parqueterie, à la fabrication de traverses de chemin de fer, de jouets, d’articles de fantaisie, de manches d’outils, à la sculpture, au tournage, aux placages et au contreplaqué. Il sert également de bois de feu et pour la production de charbon de bois.

Les racines, l’écorce et les feuilles sont employées en médecine traditionnelle. La décoction et l’infusion de racine est administrée en cas de diarrhée, d’indigestion, de colique, de toux, de maladies vénériennes, de schistosomose et de dysménorrhée. La décoction d’écorce se prend pour soigner les maladies vénériennes, la schistosomose, les rhumatismes, les maux de tête, les affections cutanées, et comme tonique. La préparation à base de feuilles est appliquée contre la pneumonie, le lumbago, la colique, les parasites intestinaux, les maux de tête et les affections cutanées. L’écorce servait autrefois à tanner le cuir et produit un colorant rouge. L’arbre est planté en brise-vent et pour le paillage, parfois comme arbre d’ornement dans les grands jardins et les parcs. Les fleurs sont visitées par les abeilles qui en butinent le nectar ; le miel, de couleur noirâtre, dégage une odeur forte, aromatique, maltée.

Propriétés

Le bois de cœur, brun jaunâtre à brun rosé ou brun rougeâtre, ne se distingue guère de l’aubier qui est légèrement plus pâle. Il est contrefil, le grain est moyennement grossier. Le bois présente un net dessin en réseau de taches foncées sur les surfaces tangentielles, et de bandes horizontales sur les surfaces radiales.

C’est un bois de poids moyen, avec une densité de 720–770 kg/m³ à 12% d’humidité. Il sèche à l’air assez bien mais lentement, sans se fendre ou se gauchir mais en faisant apparaître de légères gerces en surface. Les taux de retrait sont élevés. A 12% d’humidité, le module de rupture est d’environ 89 N/mm², le module d’élasticité de 11 560 N/mm², la compression axiale de 60 N/mm², le cisaillement de 13,5 N/mm² et la dureté Janka de flanc de 7370 N.

Le bois se scie et se travaille bien à la machine, et se rabote, se mortaise et se polit en donnant de bons résultats. Il est possible que les surfaces radiales peluchent. Les caractéristiques de clouage sont satisfaisantes. Le bois donne des placages de bonne qualité par tranchage et déroulage. Il se tourne bien. Il est moyennement durable à assez durable, car il résiste assez bien aux termites comme aux insectes xylophages. Les fûts des jeunes individus ne conviennent pas comme piquets ou poteaux de clôture fichés dans le sol, contrairement à ceux des spécimens plus âgés qui sont plus durables.

Description

Arbre de taille petite à moyenne atteignant 20(–27) m de haut, sempervirent ; fût dépourvu de branches sur 10 m, droit ou tortueux, mince, atteignant 60 cm de diamètre, souvent épaissi à la base ; surface de l’écorce fissurée longitudinalement, brun grisâtre foncé à noirâtre, écorce interne jaunâtre à bordure rose ou rouge ; cime assez ouverte, à branches étalées ; rameaux retombants, recouverts de poils courts et grisâtres, devenant glabres. Feuilles alternes, normalement groupées près de l’extrémité des rameaux, simples ; stipules absentes ; pétiole atteignant 1,5 cm de long, rosé à rouge ; limbe lancéolé-elliptique, atteignant 16 cm × 3,5 cm, cunéiforme à la base, aigu à l’apex, à bords entiers ou faiblement ondulés, coriace, glabre, vert glauque, pennatinervé à nervures latérales indistinctes. Inflorescence : épi terminal dense atteignant 15 cm de long, à pubescence courte grisâtre. Fleurs bisexuées, zygomorphes, 4-mères, sessiles ; périanthe tubuleux en bouton, d’environ 12 mm de long, fendu en 4 lobes réfléchis, l’un presque libre, les autres soudés presque jusqu’à l’apex, vert rosé pâle ; étamines soudées aux lobes du périanthe ; ovaire supère, à longs poils droits, 1-loculaire, style long et mince. Fruit : nucule de petite taille, globuleuse, recouverte de poils blancs soyeux, contenant 1 seule graine.

Autres données botaniques

Les arbres ont une croissance modérément lente. En Afrique australe, les arbres peuvent fleurir d’août à février et les fruits mûrir 2–3 mois plus tard. Les fleurs dégagent un doux parfum et sont nectarifères ; elles attirent les abeilles qui sont probablement les principaux agents de pollinisation.

Le genre Faurea comprend quelque 15 espèces qui s’étendent sur le continent africain, bien que l’une d’elles soit endémique de Madagascar.

Faurea rochetiana

Faurea rochetiana (A.Rich.) Pic.Serm. (synonyme : Faurea speciosa Welw.) est semblable à Faurea saligna avec lequel on l’a beaucoup confondu dans les publications. Il en diffère par ses feuilles généralement plus larges, poilues au-dessous, et par son aire de répartition qui est encore plus étendue puisqu’elle s’étend du Nigéria jusqu’en Ethiopie et vers le sud jusqu’en Afrique du Sud. Son bois sert aux mêmes usages, et a d’autres usages qui sont également comparables à ceux de Faurea saligna.


D’autres Faurea spp. ont été confondues avec Faurea saligna, notamment Faurea arborea Engl., Faurea delevoyi De Wild. et Faurea wentzeliana Engl., qui sont tous des arbres de taille moyenne qui atteignent parfois 30 m de haut. Ce qui signifie que les informations publiées à propos de Faurea saligna risquent de renvoyer à une autre espèce, voire à un mélange d’espèces.

Faurea forficuliflora

Faurea forficuliflora Baker est un arbre de petite taille atteignant 10(–20) m de haut, au fût jusqu’à 50 cm de diamètre, endémique de Madagascar, où il est répandu dans les régions centrales jusqu’à 2500 m d’altitude. Son bois dur, d’un brun jaunâtre, sert à confectionner des poteaux de clôtures.

Faurea macnaughtonii

Faurea macnaughtonii E.Phillips se limite à l’Afrique du Sud et au Swaziland où on le rencontre en peuplements rares et dispersés. Son bois, brun à brun foncé, joliment figuré, lourd (d’une densité d’environ 950 kg/m³ à 12% d’humidité) et dur, était prisé pour la confection de mobilier mais l’arbre est désormais protégé.

Ecologie

Faurea saligna se rencontre dans la savane boisée, souvent associé à Brachystegia spp., et dans la savane herbeuse avec des arbres disséminés, entre 700–2000 m d’altitude, dans des régions où la pluviométrie annuelle moyenne atteint à peine 500 mm. On le trouve sur des sols sablonneux ou limoneux, et sur des crêtes rocheuses. Si les arbres tolèrent quelque peu les feux, ils ne survivent pas en revanche aux incendies ravageurs.

Gestion

On compte environ 165 000 nucules par kg. Les nucules fraîches doivent être semées dans un sol bien drainé ; elles peuvent perdre leur viabilité au bout d’un mois. On a observé que le taux de germination était variable, fluctuant de médiocre à assez bon.

Ressources génétiques

Faurea saligna étant répandu et localement commun, rien ne laisse supposer qu’il soit menacé d’érosion génétique.

Perspectives

Les perspectives de Faurea saligna et autres Faurea spp. en tant qu’essences à bois d’œuvre plus importantes d’un point de vue économique ne semblent guère encourageantes à cause de la taille généralement trop petite des grumes et de la croissance trop lente des arbres. Toutefois, puisqu’il s’agit d’arbres polyvalents à la fois utiles à la production locale de bois d’œuvre et à la médecine locale, et comme arbres auxiliaires, espèces mellifères et arbres ornementaux, ils méritent d’être protégés. Des études phytochimiques et pharmacologiques sont recommandées au vu de l’usage très répandu qui est fait en médecine traditionnelle de Faurea spp.

Références principales

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Autres références

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  • van Wyk, B.E. & Gericke, N., 2000. People’s plants: a guide to useful plants of southern Africa. Briza Publications, Pretoria, South Africa. 351 pp.

Auteur(s)

  • R.H.M.J. Lemmens

PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands

Citation correcte de cet article

Lemmens, R.H.M.J., 2011. Faurea saligna Harv. [Internet] Fiche de PROTA4U. Lemmens, R.H.M.J., Louppe, D. & Oteng-Amoako, A.A. (Editeurs). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Pays Bas. <http://www.prota4u.org/search.asp>.

Consulté le 1 avril 2025.


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