Eucalyptus robusta (PROTA)

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Bois d'œuvre Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svg
Bois de feu Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svg
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Changement climatique Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svg


répartition en Afrique (cultivé)
1, port de l’arbre ; 2, rameau en fleurs ; 3, boutons floraux ; 4, fruits. Source: PROSEA
port de l'arbre après un feu (Plants of Hawaii)
base du fût (University of Hawaii)
cime (University of Hawaii)
feuilles et écorce (University of Hawaii)
fleurs
fruits secs (Plants of Hawaii)
graines (S. Hurst)
équarissage de grumes, Madagascar
rejets pour carbonisation, Madagascar
planches (University of Hawaii)
coupe transversale du bois
coupe tangentielle du bois
coupe radiale du bois

Eucalyptus robusta Sm.


Protologue: Spec. bot. New Holland 4: 39 (1795).
Famille: Myrtaceae

Noms vernaculaires

  • Eucalyptus rouge, acajou des marais (Fr).
  • Swamp mahogany, swamp messmate, beakpod eucalyptus, Australian silk oak (En).
  • Eucalipto robusto, eucalipto de folha larga (Po).
  • Mkaratusi (Sw).

Origine et répartition géographique

Eucalyptus robusta est indigène d’une étroite bande côtière du sud-est de l’Australie, depuis le sud du Queensland jusqu’au sud de la Nouvelle Galles du Sud. C’est l’une des espèces cultivées d’Eucalyptus les plus répandues, et elle a été introduite dans de nombreuses régions tropicales, subtropicales et tempérées chaudes, y compris dans de nombreux pays d’Afrique tropicale. Elle occupe une place très importante à Madagascar, où elle a été introduite dans les années 1890.

Usages

Le bois est généralement utilisé en construction, pour la confection de poteaux, de mobilier ordinaire, de roues, en construction navale, pour la réalisation de quais, la fabrication de bardeaux, de palettes et de caisses. Sa durabilité et sa solidité en font un bois particulièrement prisé pour la confection de clôtures et de tuteurs, lesquels, malgré un long séjour dans le sol, peuvent y être plantés à maintes reprises sans se fendre. Le bois fait de beaux revêtements de sol, tandis que sa solidité le prédispose à la construction. Le bois scié sur quartier peut être tranché pour donner de beaux placages adaptés au contreplaqué et aux panneaux. Il convient aussi pour les étais de mine, les traverses de chemin de fer, la charronnerie, les instruments agricoles, les récipients alimentaires, la menuiserie, le tournage et les instruments de musique. Il fait un excellent bois de feu et un bon charbon de bois. Il est également employé dans la fabrication de papier, bien que pour cet usage il ne soit pas aussi bon qu’Eucalyptus globulus Labill. ou qu’Eucalyptus saligna Sm.

Eucalyptus robusta est une espèce mellifère. Il sert en reforestation, pour la stabilisation des dunes et pour l’assèchement des marais, par ex. dans la lutte contre le paludisme. Il est parfois planté en brise-vent et comme arbre d’alignement, et il a une valeur ornementale.

Au Gabon, l’infusion de feuilles sert à soigner le paludisme, de même qu’en médecine traditionnelle chinoise. A Maurice et à la Réunion, les feuilles sont employées en bains, inhalations et infusions pour soigner la fièvre, les rhumes, la toux et la grippe. Les inhalations sont également recommandées dans le traitement de l’asthme et de la sinusite, les infusions sont administrées en cas de diabète. Utilisée en bains, la décoction soigne les raideurs articulaires, les rhumatismes et l’épilepsie. A Madagascar, on frotte une poignée de bourgeons et on en extrait le jus, qui est appliqué sur les narines pour soulager les maux de tête.

Production et commerce international

En 1995, les plantations mondiales d’Eucalyptus étaient estimées à 14,6 millions d’ha, dont 1,8 million en Afrique. A Madagascar, elles s’élèveraient à 151 000 ha, essentiellement d’Eucalyptus robusta.

Propriétés

Le bois de cœur, rouge pâle sur une coupe fraîche, vire à l’orange-rouge ou au rouge-brun avec l’âge ; il se distingue nettement de l’aubier, brun pâle, qui peut atteindre 5 cm d’épaisseur. Il est contrefil, le grain est grossier. Les surfaces sciées sur quartier ont quelquefois une figure rubanée avec des raies claires et foncées.

Le bois est assez lourd, avec une densité de 720–920 kg/m³ à 12% d’humidité. Les taux de retrait de l’état vert à anhydre sont élevés : 5,4–9,7% dans le sens radial et 8,3–12,0% dans le sens tangentiel. Le retrait considérable, ajouté au contrefil, font d’Eucalyptus robusta un bois pour lequel le plus grand soin doit être apporté au séchage. Durant celui-ci, des déformations et des fentes peuvent apparaître ; pour éviter toute altération grave, il faut sécher le bois à l’air jusqu’à l’obtention d’une humidité inférieure à 30% avant de le mettre en séchoir. Dans les zones humides de Madagascar, des planches de 2,5 cm d’épaisseur mettent 3 mois à sécher jusqu’à 30% d’humidité, contre 1,5 mois dans les zones sèches. Le bois n’est pas stable en service.

A 12% d’humidité, le module de rupture est de 95–201 N/mm², le module d’élasticité de 9800–16 700 N/mm², la compression axiale de 40–82 N/mm², le cisaillement de 7–16 N/mm², le fendage de 18–32 N/mm et la dureté de flanc Chalais-Meudon de 3,2–6,7.

Le bois se scie bien et on obtient un joli poli. Il est un peu abrasif, et le contrefil peut gêner le rabotage. Aussi est-il recommandé d’utiliser des vitesses faibles ainsi qu’un angle de coupe de 20°. Il se scie et se travaille généralement bien, même si un exsudat gommeux risque d’encrasser les scies. Il tient bien les clous, mais les avant-trous sont nécessaires afin d’éviter les fentes. Il se tourne bien, se peint et se cire de manière satisfaisante. En revanche, le collage est assez difficile. C’est un bois qui ne se prête pas au cintrage à la vapeur.

Le bois est durable et peut être utilisé en conditions humides. Le bois de cœur résiste aux attaques de champignons et de la plupart des insectes, notamment des térébrants marins, et moyennement aux termites. L’aubier, quant à lui, est facilement attaqué par les champignons et les insectes, en particulier les Lyctus. Les tiges minces sont souvent composées principalement d’aubier, d’où leur faible durabilité. Le bois de cœur est rebelle à l’imprégnation avec des produits de préservation, l’aubier l’est moyennement. La valeur énergétique du bois est de 19 600–20 500 kJ/kg.

Les feuilles produisent 0,1–0,2% d’huile essentielle. Les principaux éléments de l’huile essentielle en provenance de la R.D. du Congo sont : p-cymène (27,3%), myrténal (12,8%), β-pinène (6,3%), α-terpinéol (6,3%), 1,8-cinéol (4,3%), limonène (3,5%) et cuminaldéhyde (2,5%). L’huile essentielle a montré une activité antibactérienne et antifongique. Des extraits à l’éthanol de feuilles ont fait ressortir une activité anti-oxydante. Des composés phénoliques ayant une activité contre Plasmodium berghei, protozoaire responsable de la malaria, ont été isolés des feuilles. L’écorce contient 1,4% de tanin, alors que les feuilles peuvent en contenir 12%.

Description

  • Arbre de taille moyenne, sempervirent, pouvant atteindre 30(–55) m de haut ; fût souvent relativement court, rectiligne, jusqu’à 120 cm de diamètre ; dans les stations humides, le tronc peut présenter des racines aériennes jusqu’à 6 m de haut ; écorce rugueuse, tendre, spongieuse, fibreuse, rouge-brun ; cime étalée chez les individus qui poussent dans les milieux ouverts, et étroite dans les plantations denses.
  • Feuilles alternes, simples et entières ; stipules absentes ; pétiole sillonné, de 1,5–3,5 cm de long ; limbe largement lancéolé, de 8–18(–20) cm × 2,5–8 cm, longuement acuminé à l’apex, glabre, vert foncé au-dessus, vert clair au-dessous, pennatinervé, aromatique lorsqu’on l’écrase.
  • Inflorescence : dichasium ombelliforme, condensé et réduit, simple, axillaire, portant 5–15 fleurs ; pédoncule largement aplati, de 13–35 mm de long.
  • Fleurs bisexuées, régulières ; pédicelle anguleux et pouvant atteindre 9(–12) mm de long ; boutons floraux fusiformes, à bec, de 10–30 mm × 6–8 mm, divisés en un hypanthium (partie inférieure) de 6–7 mm × 6–8 mm, et un opercule (partie supérieure) conique, à bec de 10–14 mm × 6–8 mm, qui se détache à l’anthèse ; étamines nombreuses ; ovaire infère, 3–4-loculaire.
  • Fruit : capsule à paroi fine, cylindrique à urcéolée, de (8–)10–18 mm × 6–11(–12) mm, incluse dans un hypanthium ligneux, s’ouvrant par 3–4 valves incluses à légèrement exsertes, comportant de nombreuses graines.
  • Graines cubiques ou aplaties, de 1–2 mm de long, brunes.
  • Plantule à germination épigée.

Autres données botaniques

Le genre Eucalyptus comprend environ 800 espèces, endémiques d’Australie, à l’exception d’une dizaine qui se trouve dans la partie orientale de l’Asie du Sud-Est. De nombreuses espèces d’Eucalyptus sont cultivées en dehors de leur aire naturelle, dans des régions tropicales, subtropicales et tempérées, grâce à leur croissance rapide et à leur faculté d’adaptation à des conditions écologiques très variées. En Afrique, Eucalyptus globulus est restée pendant longtemps la principale espèce d’Eucalyptus, et même si elle a cédé du terrain, elle n’en demeure pas moins toujours très présente sous des climats frais. A l’heure actuelle, les principales essences commerciales en Afrique sont Eucalyptus grandis W.Hill ex Maiden dans les endroits fertiles, Eucalyptus camaldulensis Dehnh. dans les régions sèches, et Eucalyptus robusta dans les régions plutôt tropicales.

Le genre Eucalyptus est divisé en plusieurs sous-genres (7–10, selon l’auteur), lesquels sont à leur tour subdivisés en de nombreuses sections et séries. D’après les résultats des travaux de phylogénétique menés sur Eucalyptus, il semblerait que le genre soit polyphylétique, ayant plusieurs origines dans l’évolution ; dès lors, on a proposé de diviser le genre en plusieurs genres distincts. Ce changement n’a pas encore été apporté, principalement à cause du maelström qui pourrait en découler dans la nomenclature. Les espèces d’Eucalyptus s’hybrident facilement, ce qui rajoute à la complexité taxinomique.

Plusieurs hybrides naturels d’Eucalyptus robusta ont été signalés.

Anatomie

Description anatomique du bois (codes IAWA pour les bois feuillus) :

  • Cernes de croissance : 2 : limites de cernes indistinctes ou absentes.
  • Vaisseaux : 5 : bois à pores disséminés ; (7 : vaisseaux en lignes, ou plages, obliques et/ou radiales) ; 9 : vaisseaux exclusivement solitaires (à 90% ou plus) ; 13 : perforations simples ; 22 : ponctuations intervasculaires en quinconce ; 26 : ponctuations intervasculaires moyennes (7–10 μm) ; 27 : ponctuations intervasculaires grandes ( 10 μm) ; 29 : ponctuations ornées ; 31 : ponctuations radiovasculaires avec des aréoles très réduites à apparemment simples : ponctuations rondes ou anguleuses ; 32 : ponctuations radiovasculaires avec des aréoles très réduites à apparemment simples : ponctuations horizontales (scalariformes) à verticales (en balafres) ; 42 : diamètre tangentiel moyen du lumen des vaisseaux 100–200 μm ; (45 : vaisseaux de deux classes de diamètre distinctes, bois sans zones poreuses) ; 46 : 5 vaisseaux par millimètre carré ; 47 : 5–20 vaisseaux par millimètre carré ; 56 : thylles fréquents.
  • Trachéides et fibres : 60 : présence de trachéides vasculaires ou juxtavasculaires ; 62 : fibres à ponctuations distinctement aréolées ; 63 : ponctuations des fibres fréquentes sur les parois radiales et tangentielles ; 66 : présence de fibres non cloisonnées ; 70 : fibres à parois très épaisses.
  • Parenchyme axial : 76 : parenchyme axial en cellules isolées ; 79 : parenchyme axial circumvasculaire (en manchon) ; 80 : parenchyme axial circumvasculaire étiré ; 81 : parenchyme axial en losange ; 83 : parenchyme axial anastomosé ; 92 : quatre (3–4) cellules par file verticale.
  • Rayons : 97 : rayons 1–3-sériés (larges de 1–3 cellules) ; 104 : rayons composés uniquement de cellules couchées ; 106 : rayons composés de cellules couchées avec une rangée terminale de cellules dressées et/ou carrées ; 116 : 12 rayons par mm.
(P. Baas)

Croissance et développement

La croissance annuelle en hauteur est normalement de 1,8–2,4 m au cours des premières années, puis baisse à 1,5–1,8 m plus tard. A Maurice, une croissance annuelle en hauteur de 52 cm a été enregistrée. Les arbres commencent à fleurir lorsqu’ils ont (3–)5 ans. La floraison est protandre et les fleurs sont pollinisées par les insectes. Les fruits mûrissent 5–7 mois après la floraison. La dispersion des graines est assurée essentiellement par le vent. Eucalyptus robusta se régénère abondamment, et on trouve d’épais gaulis à proximité des peuplements âgés.

Ecologie

Eucalyptus robusta est cultivé depuis le niveau de la mer jusqu’à 1600 m d’altitude, dans des régions où les températures annuelles moyennes sont de 16–28°C, la température maximale moyenne du mois le plus chaud étant de 25–32°C, la température minimale moyenne du mois le plus froid de 3–12°C, et où la pluviométrie annuelle moyenne atteint 700–1800 mm, avec une saison sèche de 1–4 mois. Dans son aire naturelle, il pousse dans des marécages, à proximité d’estuaires d’eau salée et de lagons. Il se développe mieux sur les pentes, mais ne peut rentrer en compétition avec d’autres espèces. En Ethiopie, il est planté dans des endroits où le sol est profond et où les précipitations sont élevées. Il supporte des inondations prolongées, mais ne pousse pas dans l’eau stagnante. Il tolère des sols faiblement salins et des vents salés, et se régénère rapidement après les incendies.

Multiplication et plantation

Le poids de 1000 graines est de 2–9 g. Elles peuvent être conservées plusieurs années, dans un endroit sec et frais dans des récipients hermétiques. Il est difficile de séparer la graine de la balle (ovules non fécondés ou avortés) chez les fruits mûrs. Aucun traitement des semences n’est nécessaire avant le semis. Elles germent facilement lorsqu’on utilise des méthodes normales, le taux de germination atteignant 80–85% en l’espace de 7–10 jours. Les semis peuvent être transplantés au champ au bout de (2–)4–6 mois, lorsqu’ils ont atteint 20–30 cm de haut. On a pu obtenir l’enracinement de boutures de jeunes plants et de jeunes rejets, mais cette expérience n’a pas été menée à l’échelle commerciale.

Gestion

Le désherbage est important durant la croissance initiale. L’arbre se recèpe bien. Pour le bois de feu, on a recours à des rotations de taillis de 4–5 ans, des rotations de 8–10 ans pour le bois à pâte, et des rotations de 30–60 ans pour les sciages. Toutefois, dans des plantations destinées à la production de bois de feu et de charbon de bois à Madagascar, des rotations de 2–3 ans seulement sont fréquentes, même si on estime que des rotations de 8 ans sont idéales pour augmenter le plus possible la production.

Maladies et ravageurs

Eucalyptus robusta est sensible au charançon de l’eucalyptus (Gonipterus scutellatus), dont à la fois les larves et les adultes occasionnent des dégâts, notamment en se nourrissant de feuilles. Une défoliation répétée est à l’origine d’une croissance rabougrie, pouvant même aller jusqu’à la mort de l’arbre. Les charançons adultes, les larves et les œufs sont transportés sur les plants et dans la terre attachée lors de la plantation, les adultes pouvant aussi se propager en volant. A Maurice, en France et en Italie, la lutte biologique avec le parasite de l’œuf Anaphes nitens a été couronnée de succès et a permis de limiter les attaques. Les traitements chimiques ne sont guère préconisés à cause des effets néfastes qu’ils pourraient avoir sur les abeilles qui butinent les arbres. D’origine australienne, Gonipterus scutellatus est signalé au Kenya, en Ouganda, au Malawi, au Zimbabwe, au Mozambique, à Madagascar, à Maurice, en Afrique du Sud, au Swaziland et au Lesotho. Il existe des différences de sensibilité entre Eucalyptus spp., Eucalyptus robusta appartenant aux espèces les plus sensibles. C’est justement en raison de sa sensibilité au charançon de l’eucalyptus, qu’Eucalyptus robusta a été interdit au Kenya. Les jeunes plants sont sensibles aux attaques de termites.

Récolte

Chez un arbre vivant, le bois subit des stress internes qui se sont accumulés tout au long de sa vie. Ces stress peuvent se libérer à tous les stades de la récolte et de la transformation, ce qui peut donner lieu à des fentes et à des déformations spontanées. Par ailleurs, le bois présente en général un cœur mou, et souvent de petits nœuds en forme d’épingles.

Rendement

A Madagascar, on atteint des rendements de 7–36 m³/ha par an. Le rendement des peuplements de taillis est souvent supérieur à celui des peuplements de semis. Ainsi, à Hawaï, un taillis de 10 ans a produit 140 m³/ha, contre 96 m³/ha pour un peuplement voisin de semis de 12 ans.

Traitement après récolte

Il est recommandé de débiter les grumes sur quartier afin de réduire les fentes et les déformations dues à la libération des stress internes.

Ressources génétiques

La base génétique d’Eucalyptus robusta à Madagascar est relativement étroite, ce qui a pour conséquence de produire des descendances consanguines, des graines de pauvre qualité et des résultats médiocres. L’amélioration génétique cherche à élargir la variation génétique et à produire du matériel végétal amélioré destiné aux communautés villageoises.

Sélection

A Madagascar, les agriculteurs préfèrent des génotypes ayant une bonne capacité de recépage, une écorce épaisse capable de résister aux feux, une bonne vigueur juvénile et des volumes importants pour la production de bois de feu et de charbon de bois, la forme du tronc et autres caractéristiques morphologiques étant considérées comme secondaires. Dans un essai comparatif de provenances, 30 provenances d’Australie et 25 provenances locales de Madagascar ont été plantées, à partir desquelles on a sélectionné des arbres de qualité supérieure pour établir des vergers à graines.

Grâce à la sélection récurrente et à la recombinaison par pollinisation libre dans des milieux différents, on peut obtenir des génotypes avec les caractères désirés. L’hybridation d’Eucalyptus robusta avec Eucalyptus grandis est à l’essai.

Perspectives

Bien qu’Eucalyptus robusta passe souvent pour avoir une croissance trop lente dans un but productif, il est très en vogue à Madagascar grâce à la qualité de son bois, à sa dureté, à sa souplesse d’adaptation à des milieux variés, à son bonne capacité de recépage et à la résistance de son écorce aux incendies. Le bois d’Eucalyptus robusta est bien adapté à des usages pour lesquels solidité et durabilité sont nécessaires ; il permet d’obtenir un beau fini grâce à son bois, orange-rouge à brun rougeâtre, qui a une belle figure. Eucalyptus robusta semble avoir de l’avenir dans les endroits humides, puisqu’il s’agit de l’une des rares espèces de plantation capable de tolérer des inondations prolongées.

Références principales

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Sources de l'illustration

  • Lamb, D., Johns, R.J., Keating, W.G., Ilic, J. & Jongkind, C.C.H., 1993. Eucalyptus L’Hér. In: Soerianegara, I. & Lemmens, R.H.M.J. (Editors). Plant Resources of South-East Asia No 5(1). Timber trees: Major commercial timbers. Pudoc Scientific Publishers, Wageningen, Netherlands. pp. 200–211.

Auteur(s)

  • R.B. Jiofack Tafokou, Ecologic Museum of Cameroon, P.O. Box 8038, Yaoundé, Cameroon

Citation correcte de cet article

Jiofack Tafokou, R.B., 2008. Eucalyptus robusta Sm. In: Louppe, D., Oteng-Amoako, A.A. & Brink, M. (Editors). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Netherlands. Consulté le 18 décembre 2024.


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