Eucalyptus alba (PROTA)

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Ressources végétales de l'Afrique tropicale
Introduction
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Eucalyptus alba Reinw. ex Blume


Protologue: Bijdr. Fl. Ned. Ind. 17: 1101 (1827).
Famille: Myrtaceae
Nombre de chromosomes: 2n = 22

Synonymes

  • Eucalyptus leucadendron Reinw ex. de Vriese (1856).

Noms vernaculaires

  • White gum, poplar gum, khaki gum, Timor white gum (En).

Origine et répartition géographique

Eucalyptus alba est originaire du nord de l’Australie, de la Papouasie-Nouvelle-Guinée et de Timor, et a été planté dans toutes les régions tropicales. Son aire de répartition actuelle en Afrique tropicale est floue, particulièrement parce qu’Eucalyptus alba se croise facilement avec d’autres espèces d’Eucalyptus. Au Congo, par exemple, des hybrides d’Eucalyptus alba et d’autres espèces d’Eucalyptus ont été couramment utilisés pour le reboisement. Des eucalyptus introduits sous le nom d’Eucalyptus alba au Brésil vers les années 1920 appartenaient en fait à Eucalyptus urophylla S.T.Blake. De grands peuplements de descendants de ces arbres existent encore au Brésil, et sont toujours signalés comme des Eucalyptus alba. Le véritable Eucalyptus alba étant également cultivé au Brésil, la confusion est grande.

Usages

Eucalyptus alba est principalement utilisé pour fabriquer du papier. Le bois d’œuvre est utilisé pour des constructions légères et lourdes, les revêtements de sol, le bois de mine, la fabrication d’embarcations, de meubles, de manches, d’articles de sport, d’ustensiles agricoles, de menuiserie, de traverses de chemin de fer, de perches et pour la sculpture. Le bois est souvent utilisé comme bois de feu et pour faire du charbon de bois. Eucalyptus alba est une plante mellifère et est utilisée dans des programmes de reboisement et dans des zones marécageuses à des fins de réhabilitation des terres. Il est également planté comme arbre ornemental.

Propriétés

Du bois d’Eucalyptus alba provenant d’Inde contenait 60,3% d’holocellulose (dont 14,1% de pentosanes), 27,9% de lignine et 0,4% de cendres. Les cellules fibreuses mesuraient en moyenne 0,88 mm de long et 19,2 μm de large, avec des parois de cellules épaisses de 4,8 μm et une largeur du lumen de 9,8 μm. La réduction en pâte par le procédé kraft donne 49% de pâte avec de bonnes propriétés de résistance et un faible indice kappa.

L’aubier est brun rougeâtre pâle, le bois de cœur est plus foncé. La densité du bois est de 900–1010 kg/m³ à 12% d’humidité. Les taux de retrait du bois vert au bois à 12% d’humidité sont de 2,9% radialement et 4,6% tangentiellement. Le bois est moyennement solide et dur. La durabilité varie de faible à bonne, selon la provenance et le site. L’écorce contient 30–32% de tanins.

Des feuilles séchées à l’air en provenance du Burkina Faso ont donné 1,2% d’huile, avec comme principaux composés le β-pinène (31,0%), l’α-pinène (20,1%), le limonène (16,8%), le β-caryophyllène (6,6%), le γ-terpinène (5,6%), le p-cymène (3,2%), l’α-terpinéol (3,1%) et le bicyclogermacrène (2,0%). Des feuilles fraîches du Nigeria ont donné 0,28% d’huile essentielle. Les principaux composés étaient l’α-thujène (32,9%), le 1,8-cinéole (13,3%), le p-cymène (12,9%), le β-caryophyllène (7,8%), l’α -terpinéol (2,6%), le spathulénol (2,2%) et le caryophyllénoxide (1,9%). L’huile a montré une activité contre les bactéries Escherichia coli et Pseudomonas aeruginosa, mais pas contre les bactéries Bacillus cereus et Staphylococcus aureus et le champignon Candida albicans. Des feuilles fraîches de la R.D. du Congo ont donné 0,22% d’huile essentielle, avec comme principaux composés le β-pinène (25,3%), le β -terpinéol (13,6%), le p-cymène (7,4%), l’α-terpinéol (6,2%), le 1,8-cinéole (5,2%), le limonène (4,6%), le β-eudesmol (4,6%), l’α-pinène (4,3%), le β-caryophyllène (4,3%) et le spathulénol (4,1%). Cette huile a montré une activité contre un certain nombre de bactéries et de champignons.

Description

Arbre plus ou moins caducifolié, de taille petite à grande atteignant 25(–40) m de haut ; fût de forme souvent médiocre, atteignant 60(–80) cm de diamètre ; écorce lisse, rose-rouge à blanche ou ivoire, surface couverte de velouté poudreux, s’exfoliant. Feuilles alternes, simples et entières ; stipules absentes ; pétiole aplati ou anguleux, de 10–33 mm de long ; limbe lancéolé ou ovale, de 7–21 cm × 2–5 cm, acuminé à l’apex, mince, vert, concolore, nervures latérales visibles. Inflorescence axillaire, simple ; ombelles à 3–7 fleurs ; pédoncule cylindrique ou anguleux, atteignant 2 cm de long. Fleurs bisexuées, régulières ; pédicelle absent ou anguleux, atteignant 7 mm de long ; boutons floraux globuleux à ovoïdes, de 8–9 mm de long, divisés en un hypanthium hémisphérique (partie inférieure) de 3–5 mm × 4–7 mm, et un opercule hémisphérique (partie supérieure) de 3–5 mm × 4–7 mm, qui tombe à l’anthèse ; étamines nombreuses ; ovaire infère. Fruit : capsule hémisphérique à obconique de 4–7 mm × 5–8 mm, s’ouvrant par 3–4 valves saillantes, contenant de nombreuses graines. Plantule à germination épigée.

Sur des sites favorables, une croissance annuelle de 3 m en hauteur est possible pendant les premières années. Au Vietnam, par exemple, des arbres appartenant à un peuplement de 5 ans mesuraient 15 m de haut, avec un diamètre de fût moyen de 17 cm. Dans des essais menés à Madagascar (région de Mangoro, altitude 950 m, pluviométrie annuelle moyenne de 1200 mm), cependant, des Eucalyptus alba de 10 ans, plantés à 3 m × 3 m, mesuraient seulement 6,6 m de haut, avec une surface au sol de 72 cm² et une production totale de bois de 33 m³/ha.

Le genre Eucalyptus comprend environ 800 espèces, endémiques de l’Australie, sauf pour environ 10 espèces de la partie est de l’Asie du Sud-Est. De nombreuses espèces d’Eucalyptus sont cultivées à l’extérieur de leur aire de répartition naturelle, dans les régions tropicales, subtropicales et tempérées, en raison de leur croissance rapide et de leur adaptation à diverses conditions écologiques. Eucalyptus est divisé en plusieurs sous-genres (7–10, selon l’auteur), qui sont divisés à leur tour en nombreuses sections et séries. Les résultats d’études phylogénétiques au sein du genre Eucalyptus suggèrent que le genre est polyphylétique, donc relevant de plusieurs lignées évolutives, et en conséquence, il a été proposé de le diviser en plusieurs genres distincts. Ceci n’a pas encore été fait, principalement à cause du maelström qui pourrait en découler dans la nomenclature. Les espèces d’Eucalyptus s’hybrident facilement, ce qui ajoute à la complexité taxinomique.

Aux alentours de Pointe Noire (Congo), de grandes surfaces ont été plantées avec des clones de l’hybride E. PF1 (clones 1–41), obtenus par croisements naturels entre 2 ou 3 individus d’Eucalyptus alba (arbres-mères) et un groupe d’hybrides mal identifiés du Brésil (arbres-pères). La productivité moyenne de plantations âgées de 7 ans de cet hybride au Congo était de 20 m³/ha/an.

Ecologie

Eucalyptus alba est bien adapté aux climats secs des basses terres. Il pousse dans des régions ayant une pluviométrie annuelle moyenne de (600–)750–2000(–2500) mm, avec une période sèche de (2–)4–8 mois, et une température annuelle moyenne de 21–30°C, une température moyenne du mois le plus chaud de 32–35°C, et une température moyenne du mois le plus froid de 5–10°C. Il tolère relativement bien l’immersion. Dans sa région d’origine, Eucalyptus alba pousse en terrain plat et vallonné, souvent à proximité de la côte ou de cours d’eau, sur les sols lourds en forêt claire et en forêt ouverte, du niveau de la mer jusqu’à 700 m d’altitude.

Gestion

Eucalyptus alba se multiplie facilement par graines. Le poids de 1000 graines est de 1,1–3,7 g. Un gramme de graines sèches produit 100–250 plants. Le greffage est facile, mais la multiplication par bouturage rencontre plus de problèmes. Pour les plantations destinées à la pâte à papier, il est d’usage d’avoir un espacement de 3 m × 2 m. Eucalyptus alba a une bonne aptitude au recépage. Les principales maladies dans les plantations d’Eucalyptus alba, particulièrement au Brésil, sont provoquées par des champignons de Cylindrocladium. Au Brésil, on utilise des rotations de 5–7 ans pour la production de pâte à papier, et des rotations de 15–30 ans pour le bois d’œuvre. Sur les sols sableux et argileux de savane du bassin du Congo, un accroissement annuel moyen du volume de 6–10 m³/ha a été enregistré.

Ressources génétiques

Il y a une variabilité génétique substantielle au sein d’Eucalyptus alba, et des essais de descendance soigneux doivent être effectués lorsqu’il est envisagé pour la plantation.

Perspectives

Eucalyptus alba est une source utile de pâte à papier, de bois d’œuvre et de combustible dans les basses terres tropicales sèches. Son aire de répartition, son importance et ses perspectives pour l’Afrique tropicale sont difficiles à évaluer, en particulier parce qu’il se croise facilement avec d’autres espèces d’Eucalyptus.

Références principales

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Autres références

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Auteur(s)

  • S. Masila, P.O. Box 102977-00101, Nairobi, Kenya

Citation correcte de cet article

Masila, S., 2011. Eucalyptus alba Reinw. ex Blume. [Internet] Fiche de PROTA4U. Brink, M. & Achigan-Dako, E.G. (Editeurs). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Pays Bas. <http://www.prota4u.org/search.asp>.

Consulté le 1 avril 2025.


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