Cyphostemma adenocaule (PROTA)

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Ressources végétales de l'Afrique tropicale
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Cyphostemma adenocaule (Steud. ex A.Rich.) Wild & R.B.Drumm.


Protologue: Fl. Zamb. 2(2) : 473 (1966).
Famille: Vitaceae

Synonymes

  • Cissus adenocaulis Steud. ex A.Rich. (1847).

Noms vernaculaires

  • Mwengele (Sw).

Origine et répartition géographique

Cyphostemma adenocaule est répandu en Afrique tropicale du Sénégal jusqu’à l’Erythrée vers l’est, et jusqu’à l’Angola, le Malawi et le Mozambique vers le sud.

Usages

Les feuilles et fruits de Cyphostemma adenocaule sont couramment consommés comme légume ou en soupe au Ghana, en R.D. du Congo, au Kenya et en Ouganda. En Ouganda les feuilles sont cuites avec des haricots, des pois d’Angole, du niébé, de l’arachide ou du sésame. Aussi bien les fruits que les feuilles ont un goût acide, légèrement âcre. Le fruit est consommé cru en Côte d’Ivoire et en Tanzanie. Les racines cuites sont mangées en Ethiopie, et en Ouganda les racines coupées en tranches, séchées et réduites en poudre sont stockées pour les périodes de famine.

De nombreux usages médicinaux ont été relevés pour Cyphostemma adenocaule. Le jus des feuilles est utilisé pour soigner l’ophtalmie (R.D. du Congo et Tanzanie) et appliqué sur les coupures (Tanzanie). Les feuilles sont mâchées pour remédier au mal de gorge (Tanzanie) et les feuilles macérées sont mélangées avec du miel pour soigner la toux (Tanzanie). Les feuilles chauffées au-dessus d’un feu sont appliquées comme compresse pour réduire les enflures (Afrique de l’Est). Les feuilles sont appliquées sur la poitrine pour guérir la pneumonie (Afrique de l’Est) et une infusion de feuilles est prise comme purgatif et pour soigner l’abdomen enflé. Les racines macérées sont prises contre le ver solitaire (R.D. du Congo). La racine a été utilisée pour soigner la malaria. Une pâte préparée avec les racines est appliquée en topique pour crever les abcès et résorber les enflures au nord du Ghana, au Gabon et en Afrique de l’Est. L’eau de cuisson des racines est bue pour soigner la syphilis, des douleurs abdominales (liées ou non à la grossesse) et pour prévenir les avortements. Les feuilles et les racines sont prescrites contre les diarrhées sanguinolentes.

Des essais au champ ont été menés en Ouganda pour utiliser Cyphostemma adenocaule comme culture piège de Taylorilygus vosseleri, un insecte ravageur du coton. En traitant la plante avec un insecticide pour empêcher le développement de grandes populations de l’insecte, Cyphostemma adenocaule a procuré une protection considérable à la culture de coton. Les feuilles écrasées dans l’eau sont utilisées comme insecticide contre les poux des volailles. Au Kenya, le bétail aime la brouter et les gens coupent les tiges pour obtenir de l’eau potable. En Tanzanie, une fibre est obtenue à partir de l’écorce et sert à fabriquer des ficelles. Les tiges séchées sont utilisées dans la construction de huttes en Ouganda.

Propriétés

La racine contiendrait du tanin. Les feuilles et les fruits contiennent de l’acide oxalique qui est responsable de leur goût âcre. Il n’y a pas de détail sur la composition chimique de Cyphostemma adenocaule. Plusieurs autres espèces de Cyphostemma utilisées en médecine traditionnelle en Afrique du Sud ont été étudiées, révélant la présence de composés aux activités anti-inflammatoires, antimicrobiennes et antitumorales.

Botanique

  • Plante herbacée pérenne grimpante ou rampante, à vrilles ramifiées opposées aux feuilles ; racines tubérisées ; tige mince, jusqu’à 3(–6) m de long.
  • Feuilles alternes, pédalées 5–7(–11)-foliolées ; stipules ovales à oblongues-ovales, jusqu’à 6–10 mm de long, souvent rouges, persistantes ; pétiole de 1–5,5(–9,5) cm de long ; folioles elliptiques, ovales ou largement ovales, jusqu’à 11,5 × 7,5 cm, base cunéiforme à cordée, apex acuminé ou aigu.
  • Inflorescence : cyme corymbiforme, irrégulière, lâche, de 2–15 cm de long.
  • Fleurs bisexuées, 4-mères ; calice entier ; pétales étroitement oblongs-triangulaires, jusqu’à 4 mm de long.
  • Fruit : baie charnue jusqu’à 11 mm × 7 mm, habituellement réfléchie, rouge à noir violacé, contenant 2–4 graines.
  • Graines ellipsoïdes à ovoïdes, très légèrement réniformes, jusqu’à 8 mm de long.

Le genre Cyphostemma est fortement apparenté au genre Cissus et comprend environ 250 espèces, la plupart d’entre elles limitées à l’Afrique sub-saharienne et Madagascar. De nombreuses espèces de Cyphostemma sont utilisées en médecine traditionnelle. Cyphostemma adenocaule est très variable, particulièrement dans la densité de l’indumentum. Les plantes stériles ressemblent de près à Cayratia gracilis (Guill. & Perr.) Suess., mais ce dernier possède des stipules caduques.

Ecologie

Cyphostemma adenocaule est très répandu dans la savane et se trouve aussi dans la forêt-galerie et les friches.

Gestion

Bien qu’il ait été signalé que Cyphostemma adenocaule est cultivé en Ethiopie, les feuilles et les racines sont habituellement récoltées dans la nature. En Ouganda, les feuilles sont récoltées pendant la saison des pluies. Les racines séchées peuvent être stockées pendant 1–2 mois.

Ressources génétiques

Comme Cyphostemma adenocaule est répandu et commun dans de nombreuses régions, il ne semble pas menacé d’érosion génétique.

Perspectives

Etant donné son utilisation comme légume et sa large gamme d’usages médicinaux, des recherches sur sa phytochimie et ses techniques de culture sont souhaitables.

Références principales

  • Burkill, H.M., 2000. The useful plants of West Tropical Africa. 2nd Edition. Volume 5, Families S–Z, Addenda. Royal Botanic Gardens, Kew, Richmond, United Kingdom. 686 pp.
  • Katende, A.B., Ssegawa, P. & Birnie, A., 1999. Wild food plants and mushrooms of Uganda. Technical Handbook No 19. Regional Land Management Unit/SIDA, Nairobi, Kenya. 490 pp.
  • Kokwaro, J.O., 1993. Medicinal plants of East Africa. 2nd Edition. Kenya Literature Bureau, Nairobi, Kenya. 401 pp.
  • Stride, G.O., 1969. Investigation into the use of a trap crop to protect cotton from attack by Lygus vosseleri (Heteroptera: Miridae). Journal of the Entomological Society of southern Africa 32(2): 469–477.
  • Verdcourt, B., 1993. Vitaceae. In: Polhill, R.M. (Editor). Flora of Tropical East Africa. A.A. Balkema, Rotterdam, Netherlands. 149 pp.

Autres références

  • Lin, J., Opoku, A.R., Geheeb-Keller, M., Hutchings, A.D., Terblanche, S.E., Jager, A.K. & van Staden, J., 1999. Preliminary screening of some traditional Zulu medicinal plants for anti-inflammatory and anti-microbial activities. Journal of Ethnopharmacology 68(1–3): 267–274.
  • Opoku, A.R., Geheeb-Keller, M., Lin, J., Terblanche, S.E., Hutchings, A., Chuturgoon, A. & Pillay, D., 2000. Preliminary screening of some traditional Zulu medicinal plants for antineoplastic activities versus the HepG2 cell line. Phytotherapy Research 14(7): 534–537.
  • Raponda-Walker, A. & Sillans, R., 1961. Les plantes utiles du Gabon. Paul Lechevalier, Paris, France. 614 pp.
  • Vollesen, K., 1989. Vitaceae. In: Hedberg, I. & Edwards, S. (Editors). Flora of Ethiopia. Volume 3. Pittosporaceae to Araliaceae. The National Herbarium, Addis Ababa University, Addis Ababa, Ethiopia and Department of Systematic Botany, Uppsala University, Uppsala, Sweden. pp. 399–418.
  • Watt, J.M. & Breyer-Brandwijk, M.G., 1962. The medicinal and poisonous plants of southern and eastern Africa. 2nd Edition. E. and S. Livingstone, London, United Kingdom. 1457 pp.
  • Zemede Asfaw & Mesfin Tadesse, 2001. Prospects for sustainable use and development of wild food plants in Ethiopia. Economic Botany 55(1): 47–62.

Auteur(s)

  • C.H. Bosch, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands

Consulté le 18 décembre 2024.